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EAN : 9782070134021
64 pages
Gallimard (29/04/2011)
2.79/5   7 notes
Résumé :
«Il est bon parfois de chercher midi à quatorze heures, une aiguille dans une meule de foin ou de prier saint Antoine de Padoue qu'il retrouve la paire de lunettes posée sur notre nez. Le temps à ce jeu prend une autre mesure, plus proche de l'éternité. De même en est-il de ce lieu ignoré des géographes, des politiques et des financiers, que la langue dans sa ruée déroule pour le bonheur de Laure et la confusion des puissants. Car nous le savons tous : quand la lang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La ruée vers Laure - divagation – Guy Goffette – nrf - Gallimard ( 50 pages- 11€)

Le titre accrocheur, construit sur un jeu de mots, hypnotise le lecteur d'emblée. Où veut donc nous conduire Guy Goffette? Quel eldorado a-t-il déniché? En minuscule , on notera le mot « divagation » qui orientera notre quête vers l'inconnu. Dans l'avant-propos, l'auteur apporte des précisions quant à la genèse de ses élucubrations poétiques. Retranché dans son antre lorraine, emmuré par des colonnes de livres, Guy Goffette fantasmait sur sa muse. de ses lectures sous le manteau au pensionnat, il avait gardé une attirance pour les ouvrages subversifs et licencieux et « un souvenir de jouissance inouïe ». Celle qui lui apparut , « cette indécente Laure, aux aventures scabreuses », ne fut pas du goût du paternel, soucieux de lui inculquer la bonne éducation.
Mais il n'avait cesse de rejoindre « cette figure fuyante ». D'où ce titre en latence.
Qui est cette Laure dont le prénom rime avec l'or? « Un prénom délicieux,venu de nulle part, avec toute la puissance de l'inconnu et son mystère », riche de promesses. Où la débusquer?
Par circonvolutions, Guy Goffette nous guide vers la destination promise, vers ce «  lieu attachant », délaissé des géographes, entretenant le mystère autour de « sa chose ». Il distille des indices , élimine certaines possibilités et décline une interminable liste d'adjectifs en ique « Ce n'est pas un lieu «  mythique, ni ordalique, ni lubrique, ni beatenique... », mais un lieu de « énième type », « sans précédent, d'envergure » apparu soudainement.
En visionnaire , il évoque la crise financière et la dégringolade des banques. Il épingle la science qui ne sait pas tout expliquer, « ses errements » quand « des données lui échappent » et les géographes incapables « d'établir la liste exhaustive des constellations ».
L'auteur se complait dans les ramifications de son imaginaire. Toutefois , il ne veut pas tricher avec son lecteur , conscient de l'embarquer , tel un pionnier, vers un lieu « inviolable , sans péril», inexploré , idéal pour se ressourcer « en ces temps d'insupportables sclérose », à condition de lâcher prise. Et si ce lieu était né de l'imaginaire de l'auteur?
Le lecteur , à son tour, se retrouve captif de Laure, terre «  vierge et nue, lieu blanc, filon laurifère » et du délire verbal de Guy Goffette , « un Niagara de sons », célébrant toutes les Laure: « Laure des aèdes, Loreleï, Laure de Mycènes, Laure Hanches d'Arabie... ». Cette icône qui l'habitait depuis des années ,qu'il avait « dans la peau », il en parcourt « le Mont de Vénus », il la porte « aux nues », devenant son « phare dans la nuit ».A la manière de Jean-Pierre Verheggen,maître du verboludisme, il se délecte de « ce banal jeu de mots », déclencheur de cette variation , précisant que « dès que la langue fourche, c'est qu'il y a du foin ». Laure ne fluctue pas dans le coeur de Guy Goffette , elle au contraire « à la hausse » .
Ce recueil, dédié à Jacques Almira ,qui lui aussi aspirait à « parler un langage acquis, acheté difficilement » nous offre une évasion vers ce lieu onirique, les rivages propres à Guy Goffette.
Une lecture qui se mérite et exige un minimum de concentration ,vu la longueur de certaines phrases, pour accéder au nirvana poétique de l'auteur, en compagnie de sa « chair soeur ».
Pour Guy Goffette , cette quête de laure est « une extravagance de jeunesse pour demeurer dans la surprise et l'émerveillement de cet âge dit- injustement- ingrat ». A savourer d'urgence.
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Ce texte, sorti dans la magnifique grande Blanche
est revendiqué comme une divagation
par son auteur Guy Goffette.
Une divagation bien déconstruite ..
Des circonvolutions qui vous filent le tournis.
Un humour, posé là, entre ces tours et détours..
Imperméable, réfractaire à cette prose poétique,
Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer vraiment,
50 pages c'est court et c'est long.
Le papier est beau à l'oeil et au toucher
Le texte y est joliment déposé
Pas de gros délires pour moi dans cette divagation
Je sais à qui je vais l'offrir.
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En hommage à Guy Goffette décédé récemment, ma médiathèque lui a dédié un espace avec ses livres.

J'en ai emprunté deux. Celui-ci ne m'a malheureusement pas convaincue.
Je m'attendais à un recueil drôle et poétique avec des jeux de mots à tout va.
Ce n'était pas vraiment ça.
Dans la première partie, le poète belge évoque un lieu mystérieux, en nous disant ce que n'est pas ce lieu, lieu énigmatique et indéterminé.
Dans la seconde, il évoque l'idée de ce livre, pourquoi cette Laure.

Je me suis ruée vers Laure en ayant hâte de lui dire (L')aure voir.
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La ruée vers Laure est une petite divagation, d'une cinquantaine de pages, vers un lieu dont on apprendra peu de choses, sinon ce qu'il n'est pas, et d'abord que ce n'en est pas un, de lieu. Ce n'est pas un lieu vers lequel les regards des géographes, des politiques et des banquiers se tournent. C'est un lieu indéfini, et tant mieux. Malgré tout, l'auteur nous en dira un peu plus, à la fin, sur ce que représente pour lui ce titre plein d'allant, qui est cette éternelle inconnue, cette Laure si désirable.
Un texte en prose, d'une poésie relativement moderne, faite de quelques jeux de mots -comme le titre le laisse deviner -, de longues phrases tortueuses, au style volontairement décousu, mais qui jamais ne s'éloigne de la belle langue. le ton est gai, celui d'une légère ironie. Guy Goffette se moque gentiment des esprits trop pratiques. Un manifeste, aussi. Pourquoi pas ? Pour se ruer vers « ce lieu sans balises qui nous tient lieu de phare dans la nuit où les errements des sciences exactes et inexactes voudraient nous maintenir comme de doux cobayes ».
En un mot, c'est tout simplement réjouissant à lire. Enthousiasmant. le sourire aux lèvres de bout en bout.
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Avouons le, ce très court texte de Guy Goffette est désarmant. Dans une première partie il est question d'un lieu inconnu, et par des prouesses grammaticales, syntaxiques et rhétoriques, l'auteur parvient à nous dire ce que ce lieu n'est pas. On est par moments dans un univers qui serait presque celui de l'Oulipo, avec des figures graphiques dessinées par le texte sur la page imprimée.
Et puis dans une ascension finale assez vertigineuse, on se rapproche de ce lieu appartenant à Laure, non décrit mais suggéré. le final est l'objet d'un florilège de calembours et jeux de mots qui consacrent le caractère amusant de cette divagation littéraire. Pour finir quelques pages titrées "avant Laure" narrant le pourquoi et le comment de cette "ruée vers Laure".
Au final un livre, peux t'on encore dire un livre quand cela se lit en 20 minutes ? assez déroutant duquel on ressort avec l'impression d'un immense talent d'écrivain mis au service d'une divagation comme le dit lui même l'auteur. Bref on a le sentiment qu'il s'est fait très plaisir, mais hélas ce n'est pas si communicatif que cela.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
quand la langue fourche, c'est qu'il y a du foin.
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Videos de Guy Goffette (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Goffette
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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