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EAN : 9782070346219
176 pages
Gallimard (07/06/2007)
3.53/5   33 notes
Résumé :
Lingère, légère.

On va vite fait de glisser de l'un à l'autre.
C'est ce qui reste d'une enfance passée entre dentelles et frisson, et qui flotte dans l'air longtemps après que les grands secrets ne sont plus.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Voici un petit livre sans prétention qui ravira tous les grands garçons qui gardent la nostalgie de leurs premiers émois sensuels à la vue d'une paire de bas suspendue sur un fil à linge, ou d'un bout de culotte petit-bateau aperçu sous les jupes des filles.
Bien sûr, il plaira aussi aux grandes filles, celles qui ont quelques réminiscenses de l'attrait irrésisitible qu'exerçait le tiroir maternel interdit, où reposait bien rangée une intimité pleine de mystère et de promesses de séduction à venir.

Pour Simon, qui grandit à la campagne dans les années cinquante, tout commence par l'expression chère à son père, "avoir le cul dans la soie".

"L'association de ces deux mots, déjà si choquante à mon oreille, ne laissait pas d'intriguer le petit amoureux des mots que j'étais. Il y avait aussi là-dedans, quelque chose d'incongru, entre honte et volupté, qui me mettait mal à l'aise."

Mais quand, tout petit, on est sauvé de la noyade par le soutein-gorge de la grosse Germaine, quand on réchappe à l'attaque d'un corset à baleines, ou que l'on frise l'asphyxie sous l'ample jupe de la maîtresse d'école, comment ne pas être marqué à jamais par les dessous féminins !

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Merveilleux ! c'est le 3ème livre que j'ai le plaisir de lire de cet auteur, et j'en suis ressortie une fois de plus, complètement émerveillée ! Un vrai bonheur à lire ! Une histoire pleine de charme et de tendresse, de sensualité et de doux souvenirs, d'humour et de poésie le tout dans une innocence enfantine avec les prémices des émoustillements de la jeunesse !

Le roman se décline en 7 parties narrant des souvenirs marquants d'un jeune garçon.

La première “Le cul dans la soie”, non non ne partez pas déjà, provient d'une expression qui je pense, vous avez déjà entendu ouïr, sauf évidemment si vous êtes bien nés le cul dans la soie. Dans ce cas, vous pouvez effectivement passer votre chemin ou lire la suite si votre curiosité vous assaille !

Par cette expression, le décor est posé, cette petite expression turlupine le garçon, et surtout ce petit mot rondelet de 4 lettres “soie”, qu'est-ce donc la soie, quand on habite à la campagne et que les matières nobles n'ont pas leur place par faute de moyen mais aussi de commodité. S'en suit que notre garçonnet nous évoque cette tranche de vie dans les années 50 sans nostalgie mais avec beaucoup de tendresse.

Voilà notre Simon bien embarrassé avec ce petit mot si somptueux, hors de question d'interroger sa mère et encore moins son père. Ne reste plus que le dictionnaire, mais hélas, il faut encore là user de la ruse pour que l'instituteur ne le surprenne en flagrant délit !

Deuxième partie : le soutien-gorge de Moïse, là encore ne vous méprenez aucunement, rien d'extravagant dans ce titre, mais bel et bien, un combiné de mot pour mieux évoquer cette mésaventure du petit Simon plongeant par mégarde dans le lavoir. Cet endroit où les femmes du village venaient pour laver leur linge mais aussi pour laver leur linge entre mégères ! Evocation d'un temps révolu, et c'est avec plaisir qu'on lit ce souvenir que peu ici ont du connaitre, j'ai eu cette chance car ma grand-mère avait garder un point d'honneur à se rendre au lavoir alors que les premières machines faisaient leur apparition timidement il faut bien l'avouer dans nos campagnes.

Je pourrais vous retranscrire le livre entier, tant il est merveille, tendresse et poésie, je ne peux que vous conseiller de découvrir et lire cet auteur, où la simplicité des moments partagés nous embaument dans un agréable parfum frais et nous lovent dans un cocon de douceur.

voir l'article intégrale sur le blog, avec extrait du livre et illustrations
Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Excellent roman de cet auteur que je commence à apprécier. Bonne histoire de par son originalité. Peut-être Guy Goffette y aura ajouté des souvenirs de jeunesse.
Simon, petit garçon raconte. Son attirance, sa curiosité pour ce que les filles, les dames portent : les petites culottes, les bas et les soutients. D' excellents passages de jeunesse comme son premier amour pour sa voisine de dix ans qui lui montra sa petite culotte bleue. Pour les amateurs de lingerie, je conseillerai.
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Courts récits fragmentés d'une enfance (celle de l'auteur?), centrés sur la découverte des femmes et de la lingerie féminine. Ça m'a rappelé les Exploits d'un jeune Don Juan d'Apollinaire en beaucoup plus sage et innocent. Les "épisodes" sont assez courts et toujours très légers, tendres, très loin de l'ambiance grivoise du livre d'Apollinaire. L'auteur passe fréquemment de la première à la troisième personne: c'est assez étrange et parfois déconcertant, mais pas trop dérangeant pour autant. Une lecture courte, légère et agréable.
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Un joli roman qui nous rappelle qu'on a tous été enfant. Guy Goffette choisit le thème de la lingerie, délicatement sensuelle, attirante, source de surprises quand on est un petit garçon. Les anecdotes défilent sur un ton léger et plutôt drôle et on se laisse porter par ce petit ouvrage charmant.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La gamine du voisin. Elle avait dix ans, mais elle le dépassait d'une tête au moins. Maigrichonne, des épis dans les cheveux, habillée à la diable d'une robe-tablier boutonnée sur le devant, avec une ficelle en guise de ceinture. Je lui dit que je m'appelais Simon... Moi, c'est Jeanine,coupa-t-elle, et que j'étais en vacances chez ma grand-mère et...
Rien ne semblait devoir lui résister, ni le haut grillage qu'elle avait escaladé comme une échelle de corde à pieds nus après m'avoir lancé-"Rattrape!" -ses sandales par-dessus la clôture.
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A voir le trouble que cette expression provoque encore en moi, un peu comme si je me présentais nu devant ma mère, je ne suis pas loin de penser qu’elle a joué dans ma vie un rôle important ; que plus qu’une ligne de la main elle a été un signe prémonitoire, un avertissement.

Le cul, la soie. Le cul et la soie. Le cul dans la soie. L’association de ces deux mots, déjà si choquante à mon oreille, ne laissait pas d’intriguer le petit amoureux de mots que j’étais Il y avait aussi là-dedans quelque chose d’incongru, entre honte et volupté,,qui me mettait mal à l’aise. A la campagne, et pour un gamin des années cinquante, élevé à la dure presque sous le bénitier, le cul n’avait pas la réputation flatteuse qu’il a de nos jours. C’était une chose commune et, somme toute, plutôt méprisée. On s’en moquait à l’école et dans la rue, on se gardait bien de l’évoquer à la maison. ”

[…]Le mot banni entrait aussi dans nombre d’expressions familières et familiales, dont la plus fréquente était “un coup de pied au cul”.J’en faisais les frais plus souvent qu’à mon tour. Et qu’on le nommât “derrière” comme à la maison n’atténuait en rien la vigueur du coup. Quand à la connotation sexuelle, elle était quasi inexistante pour des gosses habitués au cul des vaches, des poulains et des poules.”

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ils étaient venus aux confidences à mi-voix, les mains jointes posées sur le ventre comme deux parfaits gisants. Simon avait été le moins loquace, car il avait tout de suite été ravi par la voix de Jeanine, qui prenait dans cette position couchée des inflexions de source dans un bois moussu, quelque chose d’infiniment tendre qui lui rappelait ses collines et qui contrastait fort avec la voix rieuse et décidée qu’elle avait dans leurs jeux. Quand elle s’arrêta de parler, le crépitement de la pluie sur le toit de tôle se durcit comme pour leur rappeler sa présence et prendre le relais. Il fit plus froid tout à coup et Jeanine me serra tout contre elle
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Il n’y avait pas encore à la maison ce monstre avec une roue énorme et un tout petit moteur qui emplirait la buanderie de vapeurs et de fracas, cette machine à lessiver – une des premières au monde, assurait papa- qui ferait la fierté de ma mère quand son bricoleur de mari avec force jurons et lancers de marteau à travers la pièce, en aurait achevé l’installation. Ma pauvre maman, chaque lundi matin, bon gré mal gré, qu’il pleuve ou neige, se voyait donc contrainte à descendre au lavoir du village. LA grande Germaine, sa voisine préférée, l’attendait sur la route en fumant la pipe.”
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Pour moi, les soirs d'enfance à la campagne ont souvent ressemblé à des couchers de soleil sur de la neige, des couchers tristes et brutaux qui consistaient non seulement à jeter en plein hiver un corps tiède dans des draps glacés, mais encore à souffrir en guise de dessert, de bonsoir, de câlin maternel ou de lecture, une de ces expressions chères à mon père, et qu'il m'appliquait comme une gifle : "Allez, ouste, le cul dans la soie!".
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Vidéo de Guy Goffette
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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