Histoires de cauchemars

Comme tous les volumes de la Grande anthologie du Fantastique, ce huitième tome ayant l'onirisme pour thématique est un recueil de nouvelles qui a pour spécificité de réunir à la fois des textes d'auteurs classiques - parfois inattendus dans ce style littéraire - et d'auteurs peu connus voire totalement inconnus sous nos cieux, dont certains n'avaient jamais auparavant été traduits en français. Curiosités et raretés sont donc à chaque fois au rendez-vous, et même si c'est tout autant pour le meilleur que pour le pire, il serait injuste d'ignorer ou de mésestimer ce qui fait l'un des intérêts majeurs de la collection. Collection qui s'emploie toutefois, précisons-le, à compiler les oeuvres d'auteurs anciens, remontant pour la plupart au XIXe siècle et au début du XXème, et qui à ce titre s'adresse davantage aux passionnés d'études de textes voire d'archéologie littéraire qu'à l'amateur de fantastique contemporain en recherche de lectures divertissantes. Celui-ci risque fort, je le crains, d'être quelque peu désappointé par des styles d'écriture et de narration qui lui paraîtront pour le moins archaïques et, partant, de s'ennuyer ferme...

Pour ma part, il s'agit d'une lecture qui m'aura dans l'ensemble donné du plaisir, puisque seuls six récits - sur un total de dix-huit - m'auront rebuté au point d'en avoir décroché avant la fin. Ceci constitue à mes yeux une moyenne honorable pour un livre dont j'aurais apprécié les deux-tiers, ce qui en fait donc globalement un recueil dont je garderai bonne impression. Mentions spéciales aux textes de Théophile Gautier ("Arria Marcella") , singulier voyage temporel qui nous transporte au coeur de la Pompéi antique, et de Giovanni Papini ("La dernière visite du gentilhomme malade"), lequel comporte une dimension métaphysique qui n'est pas pour me déplaire...

En résumé, ce volume nous propose donc là un ensemble assez disparate, réunissant côte-à-côte du bon et du moins bon, du convenu et du surprenant, du dispensable et du remarquable. Mais n'est-ce pas le lot fréquent des compilations, fussent-elles littéraires ou musicales ? Faites-en vous donc votre propre idée, si le thème du rêve et du cauchemar vous inspire.

Je n'ai pas accroché aux différentes histoires de ce recueil dont la thématique est le rêve et les cauchemars.
Je m'attendais évidemment à des récits plus horrifiques que ces histoires plutôt étranges, ces voyages oniriques où ces rêves fantastiques. Malgré des récits courts, je me suis ennuyé dans la lecture de ces histoires qui explorent bien le rêve mais sans créer d'histoires prenantes et passionnantes.
Il est par contre très intéressant que l'auteur introduit chaque histoire par une courte présentation qui explique la particularité du récit et ce qu'explore l'histoire : rêve a répétition, rêve à épisodes, voyage dans le temps… il y a également une logique dans le choix et l'ordre des récits. Une idée intéressante donc mais qui ne rehausse pas plus que cela mon intérêt pour les histoires de ce recueil. Dommage…
Une anthologie qui date peut-être aussi (1977), du moins ma version donne un livre assez blafard, cela a dû jouer sur mon ressenti pour cet ouvrage.

On trouve dans ce recueil :
le rêve du docteur Misic (Ksaver Sandor Gjalski) - la femme du songe (William Wilkie Collins) - la chambre dans la tour (E.F. Benson) - le serpent du rêve (Robert E. Howard) - rêver, peut-être ... (Charles Beaumont) - la dernière lettre du matelot (Georges Eekhoud) - un rêve (Ivan Tourgueniev) - Arria Marcella (Théophile Gautier) - Io (Oliver Onions) - effets d'un songe interrompu (Luigi Pirandello) - lord Mountdrago (W. Somerset Maugham) - juste un rêveur (Robert Arthur) - la dernière visite du gentilhomme malade (Giovanni Papini) - la jambe (Charles Asselineau) - la pandora (Gérard de Nerval) - ce qui se passa sur le pont d'Owl Creek (Ambrose Bierce) - les troux du masque (Jen Lorrain) - deux cent trente-sept portraits parlants (Fritz Leiber)