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EAN : 978B00182SL50
(30/11/-1)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Une place du village de « maisons-Neuves » dans la région de Milan, avec ses boutiques ou balcons : l’aubergiste, le savetier, la mercière, l’apothicaire et une maison bourgeoise... Le signor Evaristo est amoureux en secret de Candida, nièce de la signora Geltruda... et Candida est amoureuse en secret d’Evaristo.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une des dernières pièces de Goldoni, composée en 1764 et brandie partout, ce que je ne savais pas quand j'ai décidé de la lire, comme la pièce la plus fine, la plus réussie, la plus tout-ce-qu'on-voudra de l'auteur. Ce qui m'a fait peur, pour tout dire. Soit on n'exagérait, soit je n'allais pas l'apprécier à sa juste valeur. Que de pression sur mes frêles épaules, déjà bien mises à mal par la capsulite (aïe, aïe !!!) Allais-je malgré tout relever le défi ? Ce fut un oui.


Et il faut bien dire que pour trouver des défauts à cette pièce relève, il faut bien chercher - à défaut de trouver. Elle est incroyablement bien construite, avec des personnages étoffés, et le style m'a étonnée par sa sobriété.


Au départ, une bête histoire d'amour entre deux jeunes gens un peu niais. Histoire qui va tourner au désastre à cause d'un fichu éventail cassé. Dans un petit village à la population très représentative de la société italienne de l'époque - aristocrates, bourgeois, paysans, artisans et commerçants, employés et domestiques -, Evaristo aime Candida, Candida aime Evaristo. Celle-ci ayant cassé son éventail, lui veut lui en offrir un autre, mais en cachette, pour que la tante et chaperon de Candida ne s'aperçoive de rien. Alors qu'à peu près tout le monde dans le village a compris qu'ils sont amoureux... Pour être discret, Evaristo achète un éventail à la mercière Susanna (ça commence bien question discrétion), pour ensuite le confier, dans la boutique et par conséquent sous le nez de Susanna, à Giannina, une paysanne qui travaille plus ou moins pour Candida. Vous imaginez bien que cet achat et la remise de l'éventail à Giannina ne va pas être sans conséquences, conséquences qui vont toucher tout le monde, se compliquer d'heure en heure, puis de minute en minute. Plus l'histoire de l'éventail est éventée (ah!), plus chacun s'imagine et raconte n'importe quoi. D'où bagarres, insultes, provocations en duel, vexations de toutes sortes, évanouissements, disputes, et, évidemment méprises à l'envi. Plus le temps passe, plus l'éventail change de mains, pour le plus malheur de tous. Il faudra user de rouerie pour régler l'affaire.


Question rythme et action, vous aurez saisi que tout y est, que la pièce ne connaît pas un temps mort, et que le lecteur est emporté de plus en plus vite dans un tourbillon d'agitation en tous genres. Les dialogues fusent, les acteurs se doivent de jouer autant avec le public qu'avec leurs partenaires, mais surtout, ces dialogues ne seraient pas aussi savoureux s'il n'y avait dans cette assemblée presque autant de personnages que de couches sociales. Or, si les aristocrates prétendent avoir le dessus sur tout le monde, les bourgeois se montrent tout aussi méprisants avec qui leur semble inférieur, et ainsi des artisans et commerçants qui n'ont aucun respect pour les paysans, domestiques ou le garçon de café. Et le fait est que personne ne respecte personne en tant que représentant d'un ordre social établi, que les bourgeois ferment leur caquet aux aristocrates, et que les commerçants et les paysans, tout en bas de l'échelle, rient au nez des nobles et des autres. Il n'est pas anodin que la première scène débute par un échange qui sent la lutte des classes entre un garçon de café, Evaristo et un baron. Quant aux jeunes bourgeois, à part s'affoler, bouder et s'évanouir (oui, oui, les mecs aussi s'évanouissent ici), ils ne sont pas bons à grand-chose - et pourtant, rien de tout ça (et quand je dis tout ça, c'est qu'il se passe vraiment beaucoup de choses) n'arriverait sans ces deux tourtereaux terriblement niais ! le Comte représente le personnage imbu de sa position sociale par excellence, ne payant jamais ce qu'il doit, assommant tout le monde de ses rodomontades, parlant à tort et à travers et proposant sa divine protection à... disons à tout le monde.


Il y a constamment rapports de force entre les personnages, qu'il s'agisse de domination en amour (et là les femmes seraient clairement perdante si elles n'en remontraient pas aux hommes comme le fait si bien Giannina), d'argent, ou de rang social. Il semble bien que Goldoni, à travers une comédie enlevée, drôle au possible, au style extrêmement naturel (style qui m'a d'ailleurs pas mal surprise ; si vous n'aimez pas Marivaux, essayez Goldoni !), ait cherché à rendre compte des mutations d'une société où les repères anciennement établis ne peuvent plus servir de balises sûres.


Un regret, pourtant. J'aimerais tant pouvoir lire le texte en italien, ou, encore mieux, pouvoir voir la pièce sur scène jouée par des comédiens italiens !



Challenge Théâtre 2020
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Gertrude, une veuve aisée, Candide, sa nièce et Évariste, un jeune noble, sont les personnages centraux de cette comédie en trois actes, qui se déroule sur la place d'un village près de Milan: les Maisons-Neuves.

Candide et Évariste sont amoureux mais d'autres les aiment également en secret et voient d'un mauvais oeil cet amour naissant.
Il suffit alors d'une belle matinée où une quinzaine de villageois sont sur la place, à flâner ou à travailler, pour qu'un incident très banal déclenche une mini-révolution.
L'objet déclencheur de toute cette animation est un éventail, celui de
Candide qui se casse en tombant de la terrasse de la villa où elle brode à côté de sa tante, tout en observant et en écoutant ce qui se passe autour d'elles.
Évariste s'empresse alors d'aller acheter un nouvel éventail chez la mercière voisine puis de le donner à la jolie Jeannine, une jeune paysanne très courtisée, elle aussi, en lui demandant de le donner en secret à Candide. Cette dernière, qui a vu toute la scène, imagine alors que son amoureux la trahit en offrant un cadeau à une autre. Morte de jalousie, elle cherche à se venger sans attendre. Justement le comte vient de demander sa main à sa tante…
Une série de quiproquos s'ensuit, entraînant, comme toujours, jalousies, mensonges, médisances et bagarres. Tout le monde prend parti pour un camp ou pour un autre tout en y cherchant uniquement son propre compte, bref, les sentiments de tous s'exacerbent et se dévoilent jusqu'à ce que tout s'apaise et reprenne son cours habituel. L'éventail est passé de main en main avant d'aboutir enfin à celle à qui il était destiné. Nous sommes dans une comédie délicate, légère et enjouée où, naturellement tout est bien qui finit bien.

L'intérêt ne vient pas de l'histoire elle-même mais du pétillant tableau de moeurs qu'il dresse, fait de réalisme et de tolérance contre tous les excès de pouvoir. Ses personnages sont loin d'être des abstractions ou de simples pantins. Ils sont complexes et bien vivants et représentent toutes les classes de la société: paysans, artisans, commerçants, bourgeois et nobles plus ou moins désargentés.
Ce que j'aime dans sa pièce, c'est ...l


Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Ce livre ma perturbé. C'est le pire livre jamais écrit au monde. Ne jamais lire cette horrible... je vous avertit c'est un cauchemar. Attention au Signore Evaristo et à la Signora Geltruda et ses compagnons.

A NE PAS LIRE!!!!!!!!!!!!!


Love moi
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
EVARISTO, au Baron. Que vous semble de ce café?
LE BARON. Il me semble bon.
EVARISTO. Quant à moi, je le trouve parfait. Bravo, Monsieur Citronnet ! ce matin, vous vous êtes surpassé !
CITRONNET. Je vous remercie de votre éloge, Monsieur, mais je vous prie de ne pas m'appeler Citronnet.
EVARISTO. Oh, voilà qui est plaisant ! Tout le monde vous connaît sous le nom de Citronnet, vous êtes fameux sous le nom de Citronnet, il n'est personne qui ne dise : allons boire un café aux Maisons-Neuves chez Citronnet, et vous le prendriez mal?
CITRONNET. Ce n'est pas mon nom, Monsieur.
LE BARON, buvant son café. Bon, bon, dorénavant, nous vous appellerons Monsieur Orange ou Monsieur Bergamote !
CITRONNET. Et moi, je vous dis que je ne suis pas de l'étoffe dont on fait les bouffons.

Acte I, scène I
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LE COMTE, gravement. Monsieur Timothée !
TIMOTHÉE. Que désire Monsieur le Comte?
LE COMTE.Votre pilage m'importune.
TIMOTHÉE, sans cesser de piler. Excusez-moi...
LE COMTE. Vous me rompez la tête, je ne peux pas lire.
TIMOTHÉE. Pardonnez-moi, j'ai tout de suite fini. (Il continue à piler de plus belle.)
CRÉPIN, travaillant et riant. Holà, Couronné !
COURONNE. Que voulez-vous, maître Crépin?
CRÉPIN. Monsieur le Comte ne veut pas qu'on fasse du bruit. (Il tape très fort sur sa forme.)
LE COMTE. Quelle diable d'impertinence ! Vous ne cesserez donc pas, ce matin?
CRÉPIN. Votre Illustrissime Seigneurie ne voit pas ce que je fais?
LE COMTE, avec humeur. Que faites-vous donc?
CRÉPIN. Je rafistole vos vieux souliers.

Acte I, scène I
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Vidéo de Carlo Goldoni
C'est aujourd'hui une de nos plus fortes, plus puissantes et audacieuses comédiennes, une de nos plus actives et fécondes metteuses en scène, aussi. Au Petit Saint-Martin, à Paris, Catherine Hiegel se retrouve pour la première fois de sa carrière seule en scène dans un monologue signé du défunt Jean-Luc Lagarce et monté par Marcial di Fonzo Bo, Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne. Elle y excelle de distance ironique et mélancolique à la fois. L'ex-doyenne de la Comédie-Française – dont elle fut violemment et injustement remerciée après quarante ans d'admirables services – incarne à merveille les mille nuances et détours d'un texte, d'un auteur. Si elle reste une des plus subtiles interprètes (et metteuse en scène) de Molière et Goldoni, elle sut encore s'embarquer, après l'éviction du Français, chez les meilleurs dramaturges contemporains, de Bernhardt à Minyana, de Noren à Koltès, via Zeller. Et elle y rayonne comme personne de son énergie blessée, de sa vitalité insubmersible. Elle nous dit ici un peu de ses secrets de fabrication, de ses passions théâtrales, de son enfance merveilleuse, de la Comédie-Française qui la façonna et la fit souffrir, de la misogynie au théâtre, de sa fille qui accuse d'inceste son père Richard Berry, son ex-compagnon. de ses forces et de ses faiblesses. Elle est magnifique.
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