AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Delphine Valentin (Traducteur)
EAN : 9782355360442
221 pages
Carnets Nord (07/10/2010)
3.78/5   9 notes
Résumé :
J. et Elena décident de quitter Medellín et les excès de la ville pour vivre sur une île, dans une ferme, face à la mer. Anarchiste, hippie et bohème, J. - il n’est désigné que par cette initiale - pense opérer là un « retour à la vraie vie ». Mais J. et Elena, aussi bien en tant qu’individus que comme couple, vont se retrouver confrontés, dans une succession de petits drames et de défaites minuscules, à une nature dure, qui les absorbe pour finir par les dévorer.To... >Voir plus
Que lire après Au commencement était la merVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'intrigue est simple : un intellectuel citadin et sa femme, lassés de la société bourgeoise et de l'agitation  urbaine, vont rejoindre une île sauvage du nord de la Colombie pour y entamer une  vie nouvelle. Mais ce doux rêve se heurte à la réalité et se mue en tragédie .
L'auteur introduit une grande distanciation dans la narration et développe un style visuel, quasi cinématographique pour décrire un monde sordide, hostile et  inhumain qui semble refléter l'histoire de la Colombie, sa violence contre les hommes et contre l'environnement . Une violence qui semble s'affirmer aussi au travers des femmes .
C'est une histoire, sombre , dure, révélatrice d'une situation préexistante . La défaite était programmée car l'illusion ne résidait pas dans l'utopie du retour à la nature  mais dans l'absence, le refus, de lucidité des héros sur eux-même , dans le mensonge d'un couple. Et dans ce monde sauvage , quelles que soient les apparences qu'il se donne, la seule pulsion vitale semble résider dans la satisfaction des instincts.
Lien : http://l-or-des-livres-blog-..
Commenter  J’apprécie          10
ce livre est écrit dans un style très particulier, avec une sorte de distanciation au personnage principal, qui n'est jamais désigné que par J alors que sa femme et les autres personnages sont désignés par leur prénom pour les plus proches, leur nom pour les plus lointains (le cousin, certains habitants du village). La lente dérive du couple, le rêve de départ, mais aussi la progression des deux personnages sont fascinants. Elena, qui semble ne communiquer que dans le conflit, hurlant sur le chauffeur de la compagnie de bus, la femme qui s'occupe de la maison, les villageois qui la regardent sur la plage. J, qui fuit on ne sait quoi, mais surtout ses responsabilités, complètement à côté des réalités du monde et plongé dans ses livres et son journal intime, qui se réfugie de plus en plus dans l'alcool. Les villageois, qui a la fois ont du mal à les accepter, profitent de l'épicerie, craignent Elena mais accueillent J tout en exploitant ses faiblesses.. le batelier qui assure le transport régulièrement... Des portraits par petites touches, assez fascinants.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          00
Ambiance jungle à couper le souffle. Pourriture, moiteur. Chapeau
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Cette lettre risque fort de te troubler plus encore que tu ne l'es. Je ne pense pas vraiment être la personne la plus indiquée pour tirer au clair une situation aussi confuse. Si je t'écris, c'est pour t'apporter mon soutien dans ce moment où tu dois te sentir seule et bouleversée, et non parce que je prétends pouvoir tout t'expliquer. Je fus le lus surpris d'apprendre la façon dont il s'y prenait là-bas. Tel que je l'avais compris, le projet n'avait pas d'autres prétentions que de profiter de la mer, avec un bon petit canot pour pêcher et naviguer, quelques vaches et des poules. Quand il m'avait demandé mon avis sur l'achat de la première propriété, je lui avait dit qu'elle me paraissait bien trop grande, mais qu'il n'était pas obligé d'utiliser tout le domaine ni d'en faire le tour tous les jours. Il ne m'avait pas écouté. Peut-être se rêvait-il en propriétaire terrien? Je ne sais pas. Et je ne comprends toujours pas. Quand il a acquis la deuxième propriété - l'acquisition la plus insensée -, mon avis ne l'intéressait plus. Les derniers temps, tu sais, notre amitié s'était un peu refroidie.
Commenter  J’apprécie          10
Deux mois à peine étaient passés quand J. dut faire un tour à Medellin.
- Je pars Mardi, hermana, dit-il à Elena. Toi, tu restes aux commandes.
- OK, dit-elle sans hésiter.
J. lui fit quelques recommandations, évoqua avec Gilberto les travaux à faire en son absence et s'en alla.
A Medellin l'attendait un désastre. Avant de partir pour la mer, il avait confié le placement de son argent à un proche parent et espérait vivre de ses intérêts, le temps de trouver comment tirer profit de la propriété. Plusieurs personnes lui avaient recommandé de se méfier. L'homme avait de sales antécédents - ce que J. n'ignorait pas mais qu'il réussit à oublier - et plusieurs procès contre lui pour abus de confiance. Apparemment, c'était un professionnel de l'abus de confiance.
Mais J. n'en tint pas compte. Abusé par le lien de parenté, amadoué peut-être aussi par les intérêts faramineux que l'autre lui promettait, il se contente d'extraire de son capital trois cent mille pesos et lui remit tout le reste. Grave erreur. Quand il arriva à Medellin, ce fut pour constater que cet homme, membre de sa famille, avait fait une opération suspecte. Ou, pour être plus précis, l'avait volé. Il y eut des conversations virulentes, des avocats, un procès, mais au bout du compte, il perdit tout. Après un mois et demi de bagarre, J. dut se faire à l'idée que tout ce qui leur restait à présent pour vivre, c'était la propriété et les trois cent mille pesos à la banque. Par l'intermédiaire de don Carlos, qui partait à ce moment-là pour Uraba, il envoya une lettre à Elena pour l'avertir qu'il devait rester encore une quinzaine de jours, qu'elle ne s'inquiète pas, tout allait bien.
Commenter  J’apprécie          00
Sur une petite parcelle de terrain, à gauche de la maison et face à la mer, il vit des manguiers. L'un d'eux se distinguait des autres par sa hauteur et son envergure. Il était particulièrement feuillu. Ses branches basses avaient été taillées à hauteur de bétail. "C'est comme ça que je m'imaginais l'arbre du bien et du mal", se dit-il. Une femelle zébu et son petit profitaient de son ombre. "On a dû la mettre ici le temps de la traire... Il vaudrait mieux garder cette parcelle pour les plantations et y faire pousser des orangers ou je ne sais quoi. Ne pas mettre les semis sous les manguiers. Ils seraient écrasés par ceux qui viennent cueillir les fruits. Bon, bref... Autant commencer par l'inventaire de ce qu'il y a ici, les outils et tout le reste."
Commenter  J’apprécie          00
Au commencement était la mer.
Tout était obscur.
Il n'y avait ni soleil, ni lune,
ni hommes, ni animaux, ni plantes.
La mer recouvrait tout.
La mer était la mère.
La mère n'était ni femme,
ni chose, ni rien.
Elle était l'esprit de ce qui
allait advenir et elle était
pensée et mémoire.
COSMOLOGIE KOGUI
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : littérature colombienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (21) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}