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EAN : 9782070451449
336 pages
Gallimard (14/02/2013)
3.3/5   25 notes
Résumé :
Journaliste raté, malchanceux perpétuel, Amores croit avoir séduit une somptueuse blonde. Il la suit dans la chambre d'un hôtel de passe avant de se rendre compte qu'il s'agit d'un travesti sous le lit duquel dépasse la main d'une femme baignant dans une flaque de sang. Bientôt l'endroit grouille de policiers. La morte, Maria Teresa Pau, travaillait comme secrétaire dans une banque. Sergi Llor, avocat conseil de l'établissement, enquête sur ce meurtre qui pourrait a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Francisco Gonzales Ledesma est né en 1927, il a connu toutes les Espagnes, celle de Franco, celle du Roi et d'Adolfo Suarez, celle de Felipe Gonzales et puis les dernières, celle de Zapatero, de Aznar et de Rajoy...
Inutile de dire qu'il y a du Ledesma dans l'inspecteur Mendez et son amour-détestation pour l'Espagne et pour Barcelone.
L'enquête a peu d'importance, elle sert de support à une logorrhée ininterrompue.
Mendez-Ledesma interroge sans cesse la nostalgie et se demande ce qu'elle peut bien lui apporter dans la compréhension du monde :
(page 258)
«-Tu sais, il y avait ici-même, après ces escaliers, une grande cour avec un lavoir. La vie des femmes n'était pas rose en ce temps-là. Laver à la main, accoucher dans la douleur, forniquer sans pilule. de quoi se plaignent-elles à présent ? Mais, vois-tu, il y avait plus de chaleur humaine. Je me rappelle un des titres de Buero Vallejo que j'adorais à l'époque : Histoire d'un escalier. Mais que représente un escalier, maintenant ? Sept ou dix mondes indifférents qui s'empilent les uns sur les autres ? Qui donnerait aujourd'hui un titre de ce genre à un livre si le thème n'en est pas l'incommunicabilité ?»
Le roman est sans arrêt dans l'interrogation, Mendez-Ledesma recherche le coupable et un monde perdu. Il induit que la perte de ce monde est à l'origine du meurtre qu'il doit élucider.
Ses aphorismes sont dans la tradition des littérateurs espagnols, féroces, ironiques, fantasques, sexuels, outranciers sans être grossiers :

«Notre Cela est dans un bar à putes. (...) Sachez que je me nomme Camilo Jose Cela, académicien de la Langue.
S'pèce de dégoûtant ! que lui jette la fille.»

«Xavier Domingo, le critique gastronomique, interrogé sur le travail des femmes aurait répondu «je n'ai rien contre la Veuve Cliquot»»

«-Putain, le prix de le bière, ici ! A croire que Cléopâtre a pissé dans les verres avant de casser sa pipe.»

«Ils remontèrent tous deux en direction du Cine Céntrico, le vieux royaume des puces et des jeunes fiancés, des serments amoureux et des mains baladeuses.»

«Il jeta les restes de son mégot, et s'il est au monde une cigarette qui répandit au vol des pellicules mêlées à des oeufs d'acariens, ce fut surement celle-ci»

Il n'y va pas par quatre chemins, comme d'habitude direz-vous. Oui, mais avec une pointe de quelque chose en plus.
Confrontée au coupable, il l'agonit littéralement de questions :
«Dites-moi, quand avez-vous conçu le projet du meurtre ? En écoutant Mozart ? En révisant vos comptes ? En ingurgitant du canard ? Comment l'avez-vous entrainé jusqu'à cette piaule abjecte ? Eh bien, écoutez-moi. Vous l'y avez emmené parce qu'on ne pourrait vous soupçonner, si loin de votre monde. Quant au prétexte, vous l'avez trouvé sans difficulté.»
Il devient caricatural :
«Mendez-Sherlock près de la fenêtre, Mendez-Spade à une seule enjambée du lit. Mendez-Marlowe frôlant presque le meuble bar. (...) Faites-les jouer ma petite, fit Mendez-Spillane.»

Si Mendez n'est pas un nostalgique, c'est un tendre romantique. Conscient de son inadaptation au monde. Son père-double, Ledesma conclut pour lui :

«Mendez restait drapé dans son silence. Son éternel silence intérieur d'homme qui n'arriverait à rien. Mais il aimait ce silence : l'unique chose qu'on ne lui ôterait jamais.»

A LIRE !!!!

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Non mais allo quoi ? Serais-je sous le coup d'une malédiction littéraire depuis le début de l'année 2018 ?

Parce que là, c'est plus possible… Autant de lectures foireuses, c'est louche ! Surtout que je n'ai pas choisi des auteurs merdiques mais des auteurs policiers et de romans noirs connus et reconnus !

Et je l'ai quand même eu dans le cul (la rime était trop tentante).

Nouvelle déception avec ce roman de Francisco González Ledesma qui avait pourtant eu les honneurs d'un hors-série polar (Marianne mars 2015 ou celui de 2016).

Où je suis maudite, ou je suis dans une mauvaise passe, ou je n'ai pas adhéré au style de l'auteur qui digresse beaucoup dans son récit afin de nous parler de la ville de Barcelone.

Non pas que je n'avais pas envie d'en apprendre plus, mais le style de l'auteur n'est pas passé chez moi. L'art et la manière de faire qu'il utilise pour nous parler de sa ville m'ont donné envie soit de m'endormir, soit de lancer le livre en travers de la pièce.

Bref, c'était la Grouika !

Quoi t'esse ?

C'est George W. Bush qui visite un village en Afrique, et il fait tout un discours.
— Mes amis les africains !.
Alors tous les africains crient en coeur "La Grouika ! La Grouika !".
— Mes amis africains, je suis content d'être parmi vous ! continue-t-il en voyant tout le monde lever les bras en l'air.
— La Grouika ! La Grouika !
— Et vous verrez, bientôt à la place de toutes vos petites hutes à la con, vont bientôt pousser de très belles maisons !
— La Grouika ! La Grouika !
— On va prendre vos richesses dans vos sous-sols, mais on va aussi vous construire des écoles !
— La Grouika ! La Grouika ! crie le peuple en délire.
Bon, il fait tout un discours de la même trempe et après, alors qu'il descend les marches, il discute avec un des officiels de là-bas, un Ministre.
— Ils ont aimé mon discours ! fait Bush, tout heureux, se gargarisant de la chose et pensant à tous les bénéfices qu'il va réaliser avec ce petit pays.
— Absolument, monsieur le président ! acquiesce le Ministre.
Puis, tout à coup, le Ministre attrape la manche de Bush et le retire en arrière.
— Attention Monsieur Bush, vous avez failli marcher dans de la Grouika !

Bon, sur ce, je m'en vais chercher un autre roman qui, je l'espère, me passionnera un petit peu plus et ne finira pas abandonné sur le coin d'un meuble (avant de finir sous le meuble si celui-ci devenait bancal).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Pour la deuxième enquête (la première ayant vu une apparition très furtive de Méndez) on retrouve dans ce livre les deux héros préférés de Ledesma: la ville de Barcelone et le policier Méndez. Ils ont en commun l'aspect suranné, la patine que seul le temps peut donner.
Autrement dit deux héros du passé Barcelone toujours grouillante de vie, excessivement vivante et sexuelle mais nimbée des souvenirs tout aussi sexuels de Méndez du bon vieux temps et Méndez lui-même vieux serpent philosophe sacrément instruit et intuitif adepte de la manière forte, à la Franco, mais bridé par les méthodes de chefs technocrates et modernes mais toujours sous la tutelle de politiques.
Méndez grossier personnage que les suspectes, putes, petites frappes, journaleux ne respectent pas fait corps avec les bas-fond barcelonais Il est intéressant de constater que ce sont les personnages féminins qui sont les plus agressifs avec lui, les plus méprisants, bien plus que les personnages masculins qui ont toujours la crainte d'un tabassage en règle. Et pourtant
Méndez est un humaniste il aime et comprend la nature humaine même la plus vile et à Barcelone ce n'est pas ce qui manque. A grands coups de sentences pleines d'esprit et de vérités historiques il mène ses perfides interrogatoires de sa langue fourchue. Jamais à court d'une cochonnerie, d'une muflerie, d'une obscénité, d'une inconvenance selon les cas il se taille une réputation pas piquée des vers.
Un aspect peu reluisant du personnage Méndez qui peut rebuter le lecteur si celui-ci fait fi du reste, de tout le reste. Ce reste c'est la description des rues, des bas-fonds barcelonais de Barcelone, c'est la description des paumés de ces bas-fonds, de ce monde interlope, c'est l'analyse pointue de l'ethnologue, de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus effrayant, ce sont des références politiques des régimes espagnols, les affaires financières, immobilières
Autrement dit quelque chose de très complet ce qui pose parfois problème pour un polar (et pour le lecteur pressé que seule l'intrigue intéresse) car c'est très dense et il semble que l'intrigue passe à l'arrière plan. Il n'en est rien et lorsque il y a suffisamment de faits Méndez devient un Hercule Poirot, un Holmes, une Marple, un Montalbano, un Carvalho tout à la fois et nous livre des déductions démontrant la roublardise diabolique de l'intrigue.
Dans ce monde perverti et vénéneux Ledesma glisse des îlots de fraîcheur, de personnages propres ou supposés tels qui permettent de souffler un peu, des digressions qui sont prétexte à philosopher et à se souvenir bref un polar assez riche au style soutenu, loin des polars d'actions échevelées.
Un personnage acrimonieux, libidineux et finassier mais très attachant
Un écrivain à découvrir
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Quatrième de couverture de l'édition de poche Gallimard/Folio Policier de mars 2007.
Barcelone. L'assassinat d'une secrétaire de direction dévorée d'ambition provoque bien des remous. Trois hommes vont entreprendre d'en élucider le mystère : un avocat, un journaliste et le vieil inspecteur Méndez. Rares sont, dans la littérature policière, les personnages de son acabit : malpropre, disgracieux, vulgaire, toujours prompt au sarcasme, il incarne pourtant aussi l'âme de la vieille cité.
L'intrigue, conduite de main de maître, est prétexte à découvrir l'envers de cette ville aux plaies mal refermées. Oui, Barcelone est ici l'héroïne véritable ; protéiforme, elle tisse sa toile vénéneuse où viennent s'engluer des êtres en transit. Et cette ballade féroce et drôle pour une ville d'exception figure au rang des chefs-d'oeuvres du roman noir espagnol.
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Autant vous le dire tout de suit,e mon avis sur ce roman est mitigé.
L'inspecteur Mendez a beau être le héros de sept romans de Francisco Gonzalez Ledesma, il n'apparaît que fort peu dans ce roman (au bout du premier tiers), laissant la place à d'autres protagonistes, journalistes, avocats, hommes ou femmes d'affaires. Certes, quand il se décide à enquêter, il est relativement efficace, cependant ses méthodes ne sont pas très conventionnelles, et les résultats qu'il obtient ne recueillent pas vraiment les suffrages de ses supérieurs.
La faute à qui ? Nous sommes dans la ville de Barcelone, en pleine mutation – et pourtant, les jeux olympiques n'ont pas encore laissé leur empreinte sur la ville. Nus sommes de plus en pleine période électorale, avec quelques magouilles à la clé, pour permettre quelques élections bien profitables – autant dire que pour la justice, vous repasserez, même si la victime est une jeune femme tout juste majeure, ou une ambitieuse secrétaire.
Il faut dire que la vision donnée des femmes est tout sauf positive. Les femmes mariées sont les images de la réussite de leur conjoint – ou de leur échec. Les mères sont singulièrement absentes. Les jeunes femmes ne pensent qu'à leur intérêt, quant aux jeunes filles, elles n'ont de jeunes que le nom. Même le cliché de la prostituée au grand coeur a bon dos. A croire que la seule vraie femme qui traverse le récit est Alma, travestie généreuse et honnête. J'excepte Libertad, qui traverse le roman tel un fantôme lucide, errant à la recherche de ses souvenirs d'enfance dans le quartier le plus populaire de Barcelone.
J'ai commencé un second roman de Francisco Gonzalez Ledesma qui pour l'instant me plaît mieux. Je vous donnerai mon avis sur La dame du Cachemire dès que je l'aurai terminé.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dans l’avion Madrid Barcelone
— Assieds-toi sur le couvercle, déballe ta marchandise et je te monte dessus. Tu m’en diras des nouvelles.
Méndez obtempéra ; elle approcha un honnête postérieur, ajusta les éléments et se trémoussa avec tant d’empressement qu’elle fit trembler jusqu’aux frêles panneaux d’Iberia. Quelques minutes plus tard – elle devait avoir mal aux reins
– la fille l’interrogea :
— Alors ? Rien, mon lapin ?
— T’arrête pas, petite.
Quelques instants après, elle s’enquit, à bout de souffle :
— Toujours rien, mon lapin ?
— C’est pour bientôt, ma belle.
Plus tard encore :
— Merde, on arrive à Barcelone !
— J’allais justement te dire d’arrêter, ma biche.
— Dépêche-toi donc avant l’atterrissage, on risque de coucher là !
— On essaiera une autre fois quand on ira à New Delhi, fit patiemment Méndez, le trajet nous laissera plus de temps.
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- Je n'ai jamais rencontré un homme de... de votre espèce.
-Je suis prêt à vous croire, mademoiselle Volpe. Lorsque les gens viennent me causer, ils oublient rarement leur masque à gaz. A ma prochaine visite, je vous en apporte un .
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S'agissait-il d'un capital moral placé en caisse d'épargne à un taux dérisoire, provisoirement et en pure perte, alors que l'existence exigeait douze pour cent ?
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Une merde enfouie quarante années, c'est un engrais fabuleux pour favoriser la croissance des plantes de ce pays.
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Qu'un amoureux des rues de la ville en découvre le sens, pour que la ville continue d'exister.
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