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Critique de Nastasia-B


Il est souvent intéressant de lire une série dans l'ordre chronologique d'apparition des différents épisodes, même si les épisodes en question n'ont pas de lien direct entre eux. Intéressant non tant du point de vue de l'histoire que de ce que cela nous procure d'indices sur l'ontogenèse des personnages et, par là, sur l'évolution des auteurs.

Obélix prend une vraie épaisseur (au propre comme au figuré) dans cet album, le troisième de la série, et c'est d'ailleurs lui qu'Uderzo a mis à l'honneur sur la couverture. Son caractère s'affirme : bonne pâte, relative indolence tant physique que spirituelle, appétit surdimensionné, bagarreur invétéré, boudeur face à Panoramix qui lui interdit de prendre de la potion magique.

Ceci nous conduit évidemment à l'autre grand personnage important de l'aventure : le druide Panoramix. Goscinny affine son portrait ; une grande sagesse, une grande culture, il est notamment polyglotte, mais aussi, sur le versant négatif, une certaine fausse modestie et un petit côté hargneux et revanchard.

C'est également le premier voyage à l'étranger des deux inséparables Gaulois. le scénariste y prend le prétexte d'un enlèvement de druide se rendant à la réunion annuelle en forêt des Carnutes. (Cette réunion des druides en cet endroit qu'on situe dans la moitié nord de la région Centre est très probable historiquement et ce n'est pas une invention de Goscinny, mais elle ne se déroulait vraisemblablement pas selon les modalités imaginées par lui.)

Lors de cette sorte de concours Lépine du druidisme, les guerriers goths sont venus chercher celui qui selon eux est à même de leur procurer un avantage. Leur dévolu se porte évidemment sur Panoramix dès lors qu'ils mesurent l'immense bénéfice que pourrait leur procurer la potion magique qu'il concocte.

Astérix et Obélix vont alors se lancer dans une course-poursuite aux ravisseurs jusque de l'autre côté des « limes » de l'Empire romain, dans la sauvage Germanie, ou plutôt Gothie, devrait-on dire.

C'est l'occasion pour les auteurs de jouer à plein sur les anachronismes, notamment en affublant les guerriers Goths de casques à pointe tels que ceux que leurs lointains descendant arboreront en 1870. de même pour l'écriture en "gothique " ou les symboles tels que l'aigle noir qu'on rencontre encore de nos jours au Reichtag de Berlin.

Panoramix va distribuer de la potion magique à gogo à d'obscurs larrons, tous plus assoiffés de pouvoir et de suprématie les uns que les autres, si bien que cela va tourner à la baston générale entre Goths…

En somme, pas encore la formule magique des auteurs qu'on trouvera à partir de l'épisode Astérix et Cléopâtre, mais déjà un très bon album, plus comique et décalé que les deux précédents qui donne, aujourd'hui comme hier, beaucoup de plaisir à la lecture. Mais ce n'est là bien évidemment qu'un avis barbare qui ne signifie pas grand-chose au-delà des frontières romaines…
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