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EAN : 9782080666857
279 pages
Flammarion (10/08/1993)
3.81/5   48 notes
Résumé :
Roman autobiographique bourré d'humour et d'émotion, où il raconte sa vie d'enfant juif pendant l'Occupation.
Que lire après J'existe, je me suis rencontréVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Mon premier Gotlib, c'était Rubrique-à-brac, emprunté à la bibliothèque de l'école et j'avais bien ri . Après avoir harcelé le pater familias pour qu'il m'offre tous les albums disponibles, j'avais passé les meilleures vacances de ma vie avec des pélicans, des kangourous, une coccinelle, avec l'élève Chaprot, les éboueurs de notre enfance, le gamin qui écoutait, stoïque, son paternel raconter ses souvenirs du service militaire, avec Newton qui se prenait une pomme sur la tête, avec un mutant capable de replier une carte routière du premier coup sans se tromper…- Et chaque fois que je fais ce test, je constate avec amertume que je ne suis pas un mutant-…. le tout était présenté de manière foutraque, des personnages traversaient plusieurs cases comme la girafe et il y avait un lettrage unique, reconnaissable entre mille.

Bref, il était temps de lire ses souvenirs d'enfance et d'adolescence qui m'ont fait littéralement dégouliner de tendresse pour cet homme, et marré aussi car Gotlib, « marxiste tendance Groucho, et militariste tendance Sergeant Pepper », écrit comme il dessine , avec humour, tendresse et pudeur, même lorsqu'il revient sur son passé d'enfant caché et sur l'assassinat de son père à Buchenwald. « Je suis un type compliqué, j'ai toujours eu un mal fou à ouvrir en grand les vannes de mes émotions. Je suis constipé du coeur,. Grosse lacune que je comble tant bien que mal en faisant le " rigolo", un paravent très pratique dissimulant parfaitement les états d'âme embarrassants et générateurs de honte. » J'existe. Je me suis rencontré est une autobiographie drôle et touchante, qui donne envie de relire tous les Dossiers, et toutes les Rubriques.
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A l'occasion des 80 ans de Marcel Gotlib et de l'exposition «Les mondes de Gotlib » (mars/juillet 2014) au musée d'art et d'histoire du judaïsme parisien, Dargaud a réédité en 2014 une version augmentée de cette autobiographie originellement parue en 1993.

Si votre but est d'en apprendre un peu plus sur le travail de Gotlib, son cursus, son art, la genèse de ses personnages, les rencontres professionnelles ce n'est pas le bon livre - cette autobiographie traite de la naissance en 1934 d‘un fils de juifs Hongrois réfugiés à Paris, jusqu'à l'heure du premier baiser à l'aube des années 60 – par contre si vous souhaitez une lecture sympathique, sincère, honnête, bourrée de tendresse et d'humour, c'est le bon ouvrage. Quelques planches agrémentent la fin de l'ouvrage, si, dans un premier temps j'ai été déçu de ne pas y trouver de planches originales – que des choses déjà publiées - la lecture de cette autobiographie leur apporte néanmoins un éclairage nouveau qui les rend bien plus touchantes.

J'ai adoré retrouver ce vieil ami d'enfance, dès les premières lignes, le style Gotlib est reconnaissable dans ses expressions et son humour pince-sans-rire. Il me confirme, une fois encore que l'on peut rire de tout … ( mais pas avec n'importe qui - comme dirait l'autre - ). Si je ne lui attribue pas la note maximum, ce n'est pas par manque de qualité de son livre mais plutôt parce que j'aurais aimé continuer à suivre Gotlib adulte, ses débuts de dessinateur, les aventures Pilote, L'écho des savanes, Fluide Glacial… Qu'importe, un grand merci au grand monsieur qu'est Gotlib, pour toutes ces années de rires et pour son humanité…
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Je me souviens, je devais avoir une douzaine d'années, je lâchais le Caddy que poussait mon père et j'abandonnais mes parents à leur rôle de consommateurs naïfs pour courir m'instruire au rayon B.D. du supermarché. C'est là qu'un jour j'ai été pris d'un fou rire mémorable (bin oui puisque tu t'en souviens !). Mais quand je vous dis un fou rire c'était vraiment un truc de dingue, je n'arrivais pas à l'arrêter, je me tapais le cul par terre, je frappais le sol du talon, des larmes plein les yeux, j'en avais mal au ventre, des gens choqués me regardaient comme si j'étais une erreur dans leur décor, bientôt ils auraient appelé la sécurité, j'avais honte, je me cachais derrière l'album responsable de cette hilarité inextinguible ... bref, le bouquin en question n'était autre que ... La Rubrique-à-brac de Gotlib. ...
Dans ce bouquin ci, Marcel raconte ses souvenirs d'enfance (modestement, il n'y a pas de raison que j'en fasse pas autant, en introduction de cette note). Son style littéraire ressemble assez, et c'est bien naturel, à ses bandes-dessinées : à la fois parodique et touchant, loufoque en même temps qu'attendrissant, jamais niais, teinté d'autodérision (sa part d'humour juif ?) et d'humanité. Même si nous ne sommes pas à la même époque ni de la même origine, l'enfance et l'adolescence (on ne sait jamais quand ça commence et encore moins quand ça fini), ont les mêmes caractéristiques, le même désenchantement face au monde des adultes, le même besoin de jeux, les mêmes émois amoureux puis sexuels. Gotlib nous raconte donc tout cela avec autant de pudeur que de sincérité, il faut bien cela pour dire sa première branlette, ou sa première pelle roulée. Il nous dit son histoire de gamin d'origine juive-hongroise né à Paris le 14 juillet 1934, mais vous connaissez l'Histoire ... son père disparaitra en déportation, son « placement » chez des paysans normands, puis l'orphelinat, les vacances en Angleterre (avec running joke), l'Auberge de jeunesse de 1950. Paradoxalement ce qui déçoit ce sont les quelques planches de B.D. à la fin du bouquin, qui sont trop petites pour ce format, je les ai donc lu à la loupe de Sherlock. Conclusion : Chouette bouquin qui vaut pour moi 4*. Allez salut et bises à la Coccinelle.

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Il y a un peu plus de deux mois disparaissait Marcel Gottlieb, membre éminent - dans mon panthéon personnel tout du moins - de la noble confrérie des "génies du 9ème art" !
A cette funeste occasion, je m'étais promis de lire son autobiographie (hélas limitée à son enfance et à sa prime adolescence, sans mention aucune à sa carrière professionnelle), dont j'avais entendu le plus grand bien. Une fois de plus on ne m'avait pas menti : c'est un vrai régal !
J'ai dévoré ce joli bouquin, agrémenté sur la fin de quelques planches dessinées, en me délectant de ces petites anecdotes d'enfance que le génial trublion nous délivre avec beaucoup d'humour et de sensibilité. Ses talents de dessinateur, de caricaturiste et de scénariste ne sont plus un secret pour personne, mais Gottlieb dévoile ici en outre une véritable habileté littéraire qui m'a agréablement surpris.
Son récit est un savant mélange de souvenirs poignants (ceux d'un jeune juif hongrois, dont le père est déporté en 1942, et qui grandit dans une France déchirée) et de nostalgie, mais aussi d'auto-dérision, de jeux de mots et de second degré, sans oublier les inévitables séquences grivoises (un peu trop scabreuses et superflues à mon goût) du futur créateur de Pervers Pépère ou de Fluide Glacial...

L'ensemble reste très réussi, et même si Gottlieb est né un demi-siècle avant moi, j'ai pris beaucoup de plaisir à retomber en enfance avec lui, à la lecture de certains passages pleins de candeur, d'innocence, et d'humour avant tout !
J'ai seulement regretté que cette autobiographie de jeunesse s'achève si rapidement, sans que le jeune Marcel n'ait encore dessiné la moindre coccinelle...
Il ne me reste plus qu'à rouvrir mes Dingodossiers et autres Rubrique-à-brac, pour faire durer le plaisir !
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Ce qu'il faut se dire, c'est à quel point on a tous en nous quelque chose de Marcel Gotlib. Cela, on le voit dans sa merveilleuse autobiographie : « J'existe je me suis rencontré », récit d'apprentissage hilarant et bouleversant.
Formidablement écrite, les aventures du petit Marcel et de ses parents pendant la deuxième guerre mondiale nous serrent le coeur et pourtant le lecteur éclate de rire à chaque page.
Né en 1934 de parents juifs hongrois, Marcel vit à Montmartre coté 18e arrondissement, petit Poulbot, il portera l'étoile jaune.
À 8ans ,Gotlib perd totalement son innocence et cela aura des incidences sur toute sa vie et toute son oeuvre. « J'existe je me suis rencontré » doit être lu toutes affaires cessantes, ce n'est pas un ordre mais une ordonnance contre la bêtise, le racisme, la malveillance, le cynisme et l'absence de talent
.Si toutes les autobiographies avait cette force, cette distance, cette pudeur, le" boulot" de chroniqueur littéraire serait un bonheur total.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ceci est rigoureusement authentique et pourra être attesté par Jean Tabary, fameux auteur de BD qui habitait rue Ferdinand-Flocon, juste en face de l'école. Il l'a d'ailleurs également fréquentée, ainsi que ses nombreux frères et soeurs. La famille Tabary était célèbre, car chacun de ses membres avait une prédilection particulière pour les bancs situés au fond des classes. On peut voir aujourd'hui, à l'entrée de l'établissement, une plaque commémorative: "Aux Tabary les radiateurs reconnaissants." (...)
A part les frères Tabary, il y avait aussi les frères Joffo qui sont les fondateurs d'une fameuse chaîne de salons de coiffure, et dont l'un, Joseph, est l'auteur du best-seller Le Sac de billes.
Il me semble avoir lu quelque part que l'école Flocon avait même été fréquentée par un certain Jean-Marie Lustiger qui devait se rendre célèbre plus tard en tant que dignitaire principal au sein de la haute autorité ecclésiastique.
Tout ça pour dire, en un mot comme en cent, que l'école Flocon a vu passer dans ses classes le dessus du panier de l'élite du gratin.
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"My name is Gotlib. Marcel Gottlieb. Je suis né à Paris, le quatorze juillet mille neuf cent trente quatre, à une heure du matin. Ma mère m'a raconté par la suite que cette nuit-là, toute la ville en liesse dansait dans les rues pour célébrer la naissance de l'Enfant-Roi.
Dans la salle d'attente de la clinique, mon père faisait les cent pas en fumant cigarette sur cigarette. Soudain, une très belle femme vêtue de blanc entra, tenant dans ses bras, enlacé avec une infinie tendresse, un fragile paquet adorablement emmailloté dans un drap rose.
"Ciel, c'est une fille! s'écria mon père, le visage ruisselant de larmes.
- Non, dit la femme avec un aimable sourire, c'est...
- Si c'est un garçon, la coupa-t-il avec angoisse, pourquoi ce drap rose, il devrait être bleu! Le rose c'est pour les filles!
- C'est pas un garçon non plus, répondit-elle d'une voix douce où perçait tout l'amour du monde, c'est un paquet de linge sale. Je suis la femme de ménage."
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Je suis un type compliqué, j'ai toujours eu un mal fou à ouvrir en grand les vannes de mes émotions. Je suis constipé du coeur,. Grosse lacune que je comble tant bien que mal en faisant le " rigolo", un paravent très pratique dissimulant parfaitement les états d'âme embarrassants et générateurs de honte.
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Mon père lisait son journal tous les jours. Un quotidien au titre écrit en lettres gothiques, comme celui du Monde (je ne me souviens plus du nom). Je le voyais plongé dans la lecture de ces grandes pages grisâtres, rébarbatives, imprimées en tout petit et sans images. Je me disais : "Il faudra que j'en fasse autant que je serai grand.". Parce qu'un homme, ça doit lire le journal. Et ça me déprimait rien que d'y penser. En plus de ça, j'avais honte d'être déprimé. Un vrai cercle vicieux. Maintenant que je suis grand, je réalise avec la même honte que je n'ai jamais été foutu de lire le moindre quotidien, quel qu'il soit, de manière régulière. Je vois des copains se balader avec un canard sous le bras, et j'ai honte. Ça prouve que, malgré mon grand âge, j'ai au moins conservé quelque chose de la pureté de mon enfance : la honte.
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"Ervin Gottlieb était peintre en bâtiment. Bien que je ne l'aie pas beaucoup connu, je pense que ça ne devait pas être le mauvais cheval. Quand j'avais été méchant et que, le soir, il rentrait du boulot, ma mère (qui entre parenthèses, avait la dénonciation facile) lui disait: 'Marcel a été méchant aujourd'hui.' Il me regardait alors avec une expression sévère et, sans un mot, désignait de l'index la direction des cabinets. C'était là ma punition. Au lieu de me coller au coin ou de me flanquer une raclée, il m'enfermait dans les chiottes pendant deux ou trois minutes. Il était extrêmement sévère."
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Vidéo de  Gotlib
Communiqué de presse Ariane Gotlieb Voici enfin le lauréat du tout premier prix Gotlib. Après une longue tempête sous les crânes de nos neufs jurés, la présidente Ariane Gotlieb que je suis est désormais en mesure de vous révéler le nom du gagnant d'une compétition ultra-serrée. Pour mémoire, je vous présente à nouveau mes jurés : Alain Chabat, Antoine de Caunes, Clara Dupont-Monod, Albert Dupontel, Thomas Dutronc, Richard Gotainer, Catherine Meurisse, Eddy Mitchell, Zep. Et donc le lauréat de cette première édition est : MANU LARCENET et le 3ème opus Thérapie de Groupe "La tristesse durera toujours" aux éditions Dargaud. En librairie : https://www.dargaud.com/bd/therapie-de-groupe/therapie-de-groupe-tome-3-la-tristesse-durera-toujours-bda5437110
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