Une fois n'est pas coutume, c'est un film, un film récent, un film qu'il n'aura pas fallu manquer, qui a guidé ma main vers ce livre.
Présenté en première mondiale au Festival du film de Sundance en janvier dernier, "Colette" trace le portrait d'une jeune femme libre, belle et talentueuse.
Le film s'est attaché aux premières années de l'écrivaine.
Willy, son premier mari, y tient une place terrible et ambigue.
Et toute la force de ce film, éminemment littéraire, est dans le caractère bien campé de ces deux personnages ...
A l'inverse, "Près de Colette", paru en 1956, est le récit des dernières années de l'écrivaine.
Maurice Goudeket, son auteur, est un homme amoureux.
Il a rencontré Colette en 1925, il se souvient ...
Mais, prévient-il, il sera peu de secours aux biographes futurs pour ce qui le précède ...
Ce livre est bien écrit et très détaillé.
Mais, peut-être à force de trop s'attacher au quotidien, peut-être à force de trop de pudeur, il s'étire et ronronne.
A la sortie du livre, un bandeau, qui barrait sa couverture, annonçait : "trente ans d'intimité quotidienne" !
Et, presque inévitablement, la silhouette du personnage flamboyant de l'écrivaine a finalement disparu derrière ce quotidien, derrière le cliché, un peu terne, de ce couple bourgeois, un peu bohême.
Même l'arrestation de l'auteur, en 1941, ne parvient pas à y résonner comme un drame.
Ce livre est certainement un bon livre, mais il ne contenait pas ce que je venais y chercher, ce que le film "Colette" m'avait donné envie d'y trouver :
le portrait délicieusement scandaleux d'une femme de lettres, devenue le symbole de toutes celles qui, se sachant belles et intelligentes, veulent être libres et maîtresses de leur destin ...
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Nous marchons à travers un cimetière de bonheurs, manqués faute d'un mot, d'un geste, d'une bulle, et que d'êtres, à l'un à l'autre promis, se sont en vain croisés dans le brouillard ! ...
Je ne veux pas qu'on m'abîme mes mots ...
Alors que 2023 marque le 150e anniversaire de sa naissance, Colette est à l'honneur dans "La Grande Librairie". A cette occasion, Augustin Trapenard accueille Antoine Compagnon, pour "Un été avec Colette", publié aux Editions des Equateurs, Emmanuelle Lambert, pour "Sidonie Gabrielle Colette, édité chez Gallimard, et Frédéric Maget, pour "Notre Colette : Un portrait de Colette par ses lectrices", paru chez Flammarion. Frédéric Beigbeder, Amélie Nothomb, Chantal Thomas, Mona Ozouf et Simonetta Greggio sont également présents sur le plateau de l'émission, ainsi que Marie-Christine Barrault qui lira des textes de Colette.
Durant cette soirée, les invités vont revenir sur cette femme aux multiples facettes qui a marqué le XIXe siècle grâce à sa présence dans de multiples domaines. Tout au long de sa carrière, elle n'a cessé de changer de costume, entre celui d'écrivain, de journaliste ou encore de pantomime. Une situation qui lui allait à ravir puisque Colette a toujours refusé d'être étiquetée, mais aussi qui lui permettait de vivre de manière décente. En effet, comme elle l'a confié plusieurs fois, elle écrivait pour vivre, notamment après que son troisième mari Maurice Goudeket a été pris dans une rafle, le 12 décembre 1941. du fait de ses origines juives, il est arrêté par la Gestapo, lors de la rafle dite "des notables" et transféré au camp de Compiègne. Colette va alors tout mettre en oeuvre pour l'en sortir en faisait intervenir des personnalités très influentes. Il sera finalement relâché le 6 février 1942. N'ayant pas d'autres sources de revenus, Colette va continuer à publier pour des rédactions pas très fréquentables, mais sans jamais se compromettre dans des textes idéologiques ou propagandistes.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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