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Yvonne Girault (Traducteur)
EAN : 9782752903327
416 pages
Phébus (15/04/2008)
3.87/5   91 notes
Résumé :
Retirée dans un petit village de l'ouest de l'Angleterre, Zachary, déserteur de quinze ans qui ne supporte plus l'horreur de la vie à bord, tente d'oublier ses peurs - et de se faire oublier.
C'est sur la « Colline aux Gentianes », butte surmontée d'une chapelle au-dessus du port de Torquay, où les marins ont l'habitude d'aller en pèlerinage, que le garçon rencontrera la petite Stella, douze ans, fille adoptive d'un couple de paysans. Tous deux rêvent d'une a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Je crains toujours de ne pas rendre pleinement justice à un roman d'Elizabeth Goudge en en parlant. C'est un peu comme lire Daphné du Maurier mais en plus intense. Il se dégage de sa prose une telle paix, une telle harmonie que ses récits deviennent de véritables hymnes à l'amour et rendent tout simplement heureux.

Dans "La colline aux gentianes", le lecteur est transporté en 1805 en Angleterre, dans le Devon plus précisément. Terre de mer et de pâturages, terre de légendes également, terre de folklore et de tradition, terre de foi. Une terre malmenée par les guerres napoléoniennes, une terre qui ne s'est jamais complètement remise de ses blessures spirituelles, une terre d'hommes droits, patriotes et travailleurs. Voilà, il y a un peu de tout cela, parfaitement équilibré, dans ce magnifique roman qui transforme sans avoir l'air d'y toucher la tragédie humaine en drame romantique.

Stella est une jeune orpheline âgée de dix ans. Élevée par papa et maman Sprigg, des fermiers aisés, elle développe en grandissant des capacités quasi surnaturelles d'amour, de compassion, de curiosité et de prescience. Quand elle rencontre Zachary, son existence prend un virage à 180° avec, au bout du chemin, le mystère de sa naissance révélé et une destinée qu'elle était loin d'imaginer. Dans le décor pastoral qui est son cadre de vie quotidien, elle découvre la vie par petites touches sans jamais perdre sa foi en la nature et en l'amitié.

Elizabeth Goudge possède ce don magique d'emporter son lecteur là où il ne pensait jamais se rendre. Au fil des pages, il sait de moins en moins à quoi s'attendre et pourtant il veut continuer le voyage.

Hymne à l'amour ai-je dit, mais aussi hymne à la vie, c'est tout un. Quelques pages avant que s'achève ma lecture, mes yeux se sont posés sur cette phrase, décrivant un jardin : "C'était un lieu de paix où le temps cessait de couler" ; c'est l'exacte sensation que j'ai éprouvée en dévorant ce roman intemporel qui m'aura donné autant de plaisir que "Le pays du Dauphin Vert".

Challenge PAVES 2014 - 2015
Challenge ABC 2014 - 2015
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Parmi la flotte jetant l'ancre à Torbay, la frégate capitane renvoie majestueusement ses couleurs éclatantes. Mais pour le tout jeune midship Anthony O'Connell, la vie à son bord est bien loin d'être étincelante. Injustice, persécution, brutalité, odeur nauséabonde des lieux de vie accentuée par un mal de mer persistant faisaient davantage penser à un aperçu de l'enfer. Désespéré, cet orphelin regarde, envieux, la ville de Torquay, et, n'y tenant plus, rejoint la côte à la nage à la faveur d'une nuit claire. Déserteur. Affamé, il tente de se faire embaucher mais dans ce coin du Devon les gens sont méfiants en ces temps de guerres napoléoniennes.

Dans la cuisine de la ferme de Weekaborough, Stella, onze ans, apprend par maman Spring qu'elle a été sauvée par son mari lors de l'explosion d'un navire dans le port de Plymouth. Cette petite fille sensible, pleine de compassion pour les animaux qui l'entourent est heureuse à la ferme et contemple, pleine d'amour, son environnement. Elle va découvrir Anthony (qui se fera appeler Zachary) et de cette rencontre naîtra instantanément une fusion d'âme et une volonté chez Zachary de voir différemment ce qui l'entoure, de surpasser sa peur et de prendre part au sauvetage de son pays face à la pression française afin d'offrir à Stella un avenir qu'elle mérite.

L'écriture mélodieuse d'Elizabeth Goudge fait ressortir à merveille son amour pour les paysages de ce petit coin du Devon. Elle donne un souffle poétique qui irradie chaque parcelle qu'elle décrit. Elle fait chanter les collines et étinceler la baie de Torquay. En même temps que Zachary, elle nous fait prendre conscience des choses, des parfums, des sons que renvoient les beautés paisibles de ce petit coin de campagne anglaise. Des siècles en arrière, c'est aussi une terre où les histoires de naufrages ont donné naissance à des légendes dont celle qui a trait à la construction de la chapelle Saint-Michel, protectrice de tous ces naufragés. Ce lieu semble choisir certaines âmes en peine et reconduire, à des siècles d'intervalle, des visions d'amour, de fidélité, d'espoir et de recherche de la sagesse. Cette vieille légende renaît donc de ses cendres dans la relation qui va unir nos deux amoureux.
Face à la figure brutale et cruelle du monde, Zachary trouvera ici et chez certaines personnes la force et le courage pour continuer malgré ses moments de désespoir. Quant à Stella, auréolée de sa profonde honnêteté, de sa peine à constater l'injustice qui peut sévir chez les êtres humains comme chez ses compagnons à quatre pattes, elle s'attache toutes les personnes qui croisent son chemin et distribue généreusement de quoi sustenter tous les chats et chiens qui se réfugient à la ferme.

Avec une si belle écriture, des intérieurs esquissés avec un réel talent artistique, des personnages représentés dans toutes leurs complexités physiques et psychologiques, je pensais adorer cette lecture mais les messages véhiculés si religieusement ont freiné mon enthousiasme. Les paroles de la Bible, les réflexions gorgées de spiritualité, les communions instantanées des belles âmes, les relations humaines des plus parfaites sont bien trop présentes. Il est également clairement question d'un capital inné chez les êtres de bonne naissance qui se révèle dans les attitudes, les manières et les pensées. C'est le cas chez Stella pour qui le raffinement est enraciné dans ses gènes, malgré son enfance passée à la ferme des Spragg. L'auteure insiste lourdement sur ce sujet avec une exagération qui m'a choquée chez une femme pourtant pétrie de religion.

Finalement, ce n'est pas la lumière apportée par la foi, ni le chant porté par le bel espoir du triomphe du bien et de la sagesse que je retiendrai de cette découverte d'Elizabeth Goudge mais son pouvoir à faire vivre sous sa plume si séduisante cette belle contrée anglaise où fleurissaient les gentianes et d'où dominait, à l'époque, la petite chapelle Saint-Michel.
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Une histoire d'amour romantique entre deux belles âmes, à l'époque des guerres napoléoniennes.
Malgré des passages un peu lourds, et frisant le gnan-gnan, vieillots déjà pour l'époque où écrit Elisabeth Goudge, dans l'ensemble, ça reste une lecture agréable.
Les personnages sont attachants, notamment Stella, pas très féminine et jugée franchement laide par la plupart des villageois, elle rêve de faire des tas de voyages tout autour du monde, et en attendant illumine de sa grâce et de son amour passionné pour toutes les créatures vagabondes ceux qui la croisent. La présence des vieilles légendes est rafraîchissante et l'histoire, très romanesque, est assez prenante.
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L'histoire se déroule dans un petit village de l'Angleterre, dans le Devon.
Zachary , jeune adolescent écorché vif, doute de lui et doit apprendre à surmonter sa peur.
Le chemin est encore long pour lui. Enrôlé sur un bateau de guerre, où les conditions de vie sont intolérables, il déserte. Errant, l'âme en peine, il va découvrir la baie de Torquay , la merveilleuse Vallée aux Gentianes et rencontrer Stella.
Cette rencontre entre Zachary de la lune et Stella la petite fée est un vrai miracle.
Leur vision du monde est la même. Ils étreignent la vie avec passion. Leurs souffrances les rapprochent, ils se comprennent , sans avoir besoin de mots.
Sous fond de batailles napoléoniennes et de révoltes sanglantes en France, cette histoire est malgré tout une ode à la vie, au bonheur simple, à la contemplation de l'instant présent.
On est à la fois plongé dans la réalité , avec les descriptions de la vie paysanne de la fin de ce XVIIIè siècle, et dans un monde magique, entouré de légendes du petit peuple et de mythes.
C'est un monde de bruts, cependant entouré de douceurs, pour celui qui sait observer, qui sait saisir l'instant.
Les rencontres avec les différents personnages sont tout aussi exceptionnelles. Chaque évènement, chaque rencontre, s'imbrique de façon harmonieuse. La bonté d'âme de Zachary et de Stella resplendit autour d'eux et permet à d'autres de s'y accrocher, de ne pas sombrer , d'espérer, de se reconnaitre. Et c'est ainsi que la magie opère. En faisant le bien autour d'eux, ils récoltent le bien, comme un effet papillon.

L'écriture poétique, "avec la musique des mots; des mots qui ont des ailes et qui retombent en pluie de lumière", nous permet de survoler les tourments de la vie à cette époque, les épreuves difficiles affrontées par les différents personnages. Elle nous emporte vers cette vie belle, douce et simple, sur la Colline aux Gentianes, avec ses vues splendides sur la mer.
Elle nous montre aussi qu'il est possible de se relever, malgré l'adversité, que la clarté peut être au bout du chemin.
Je remercie Gwen21 pour ce conseil de lecture. C'est un roman d'une grande qualité romanesque.
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J'ai été enchantée pendant les trois-quarts de la lecture, ravie par les descriptions des paysages, étonnée par celle de la bataille de Trafalgar tant elle m'a donné l'impression d'y être, freinée par les personnages trop parfaits !

Au début du roman j'ai trouvé quelques similitudes avec Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery, écrit 40 ans plus tôt. Puis petit à petit le trop plein de gentillesse, le dégoulinement de bons sentiments, le manque de défauts des personnages ont commencé à me lasser !

J'ai lu le dernier quart en diagonale avec l'impression d'étouffer, empêtrée dans un bain de mélasse de pensées et de paroles meilleures les unes que les autres et qui n'avaient plus un iota de crédibilité !

Une écriture qui a très mal vieilli et qui frise la niaiserie !

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Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
- Pensez-vous qu'elle l'épousera, monsieur ?
- Je le crois.
- D'ici deux ans, peut-être bien. Quinze ans, c'est le bon âge pour se marier. Ma femme avait dix-sept ans quand je l'ai épousée, mais je regrette de ne pas m'y être pris plus tôt. Elle était déjà un brin têtue à cet âge-là. Plus elles sont jeunes, monsieur, plus elles sont faciles à dresser. C'est tout pareil avec un chiot ou un poney.
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L'abbé se méfiait de l'intimité, même dans le cas où deux êtres se sentent complémentaires l'un de l'autre. Thérèse et lui avaient toujours respecté leur mutuelle indépendance d'esprit et de corps. Les êtres humains, qui ont tant de peine à créer leur âme, ne peuvent se presser trop étroitement l'un contre l'autre, pensait-il, sans risquer de lui porter tort. La soif d'une complète fusion est un de ces immortels besoins qui ne peuvent être entièrement satisfaits en ce bas monde.
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Zachary essayait d'oublier le tapage et l'odeur fétide du poste et de se concentrer sur ses lectures. Il lui était difficile de s'y absorber, mais, par instants, quelque phrase admirable rayonnait au milieu de la page, pareille à un petit trou percé dans un rideau de ténèbres et qui laisse filtrer la lumière.
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Lire, écrire, compter était tout ce que l'enfant avait besoin de savoir, répétait maman Sprigg ; avec les talents d'une parfaite maîtresse de maison, qu'elle lui enseignerait elle-même [...]. Le docteur Crane était d'un autre avis ; l'instruction dont nous avons besoin est exactement le maximum de ce que nous pouvons assimiler.
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Il connaissait déjà ses yeux gris foncé, lumineux comme des étoiles, et son sourire qui le bouleversait si étrangement. Et cependant il lui semblait qu'il ne faisait pas, mais qu'il refaisait connaissance avec l'enfant. Elle semblait tellement une part de lui-même qui'il avait envie de la toucher, de manier ses boucles qui tombaient sur son cou, de l'entourer de son bras pour sentir le cœur de Stella battre sous sa main. C'était absolument ridicule. On aurait dit qu'il redevenait amoureux.
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