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Comme dans la plupart de ses romans, Gouiran interroge le présent en le confrontant à l'histoire.
Marseille. Une famille désunie où les placards regorgent de cadavres, ou de secrets inavoués pour le moins.
Entre Manu et son père, rien ne va plus. Rien n'a jamais été. Manu ignore tout de l'histoire de sa mère Elisa, une républicaine espagnole passé par le camp d'Argelès avant de s'établir à Marseille et de marier un sympathique ouvrier. Ils militent, tous deux adhérents du PC.
Manu, lui est du mauvais côté de la barrière, coups foireux, prison, galères. Sa femme Agnès l'a quitté, et son fils Patrice file un mauvais coton.
Quand Manu reçoit une lettre d'une cousine espagnole, Paola, dont il ne connaissait pas l'existence, l'histoire s'emballe.
Qui était Elisa ? Que sait son mari de sa véritable histoire ? Et pourquoi cetee cousine contacte-t-elle Manu précisément maintenant ?
Côté espagnol, la famille De Paola est aussi traversée par l'histoire au moment où des années après la mort de Franco l'Espagne se confronte à son passé. La découverte des charniers de la guerre civile divise l'opinion.
La force du roman est de mêler dans l'intrigue, l'histoire, la grande, et les affaires sordides dans lesquelles se débattent Manu et son fils, traqués par des dealers pas très charitables.
Il faudra toute la rouerie de Clovis Narigou, le berger détective pour parvenir à démêler l'écheveau et permettre à Manu et son fils de s'en sortir.
Le roman nous emmene de Marseille à Madrid, éclairant le sort des milliers de Républicains espagnols passés par les camps de transit, mais aussi le rôle pas toujours reluisant joué par l'URSS dans le conflit espagnol.
Le propos de Gouiran nous conduit à nous interroger, comme peut-être le font ce qui ont payé de leur sang, sur ce que nous avons fait de la liberté que nous ont légué les combattants de 1936 et de 1939-1945.
Il y a un fossé entre Elisa, son fils Manu et son petit fils Patrice. Pour les deux garçons, le déroulement de l'enquête est une sorte de rédemption qui va les conduire à une prise de conscience sur la réalité de leur rôle dans le délitement des realtions sociales.
Encore du grand Gouiran.
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Même si cet ouvrage est édité dans une collection « Polar », autant dire tout de suite que l'intrigue policière n'est qu'un prétexte. En effet, son scénario est bien mince et s'appuie sur des évènements et surtout des personnages peu crédibles.
Pourtant, la lecture de « Franco est mort Jeudi » m'a passionnée. Parce que si prétexte il y a, c'est prétexte à une passionnante leçon d'histoire. Ce roman nous fait (re)découvrir la guerre civile espagnole et le régime totalitaire franquiste qui lui a succédé jusqu'en 1975, d'une manière à la fois pédagogique et très documentée. Partant de l'ouverture des fosses communes en Espagne démarrée sous le gouvernement socialiste Zapatero dans les années 2007-2008, on remonte jusqu'aux violents affrontements entre les camps nationaliste et républicain, à la terrible expérience de la Retirada qui amena des dizaines et des dizaines de milliers de réfugiés espagnols sur la plage d'Argelès, dans le Roussillon. On comprend les dissensions internes au sein du camp républicain (anarchistes, communistes du PCE, membres du POUM) et on prend conscience de l'ampleur de la spoliation morale et matérielle dont ont été victimes les ennemis du régime franquiste contraints à l'exil ou mis à mort.
Tout au long de ce roman, l'ombre de la bête immonde plane. Non seulement car elle est portée par ces vieux phalangistes ayant transmis leurs idées à leurs enfants. Mais aussi car la xénophobie, la haine de l'étranger, on la retrouve de l'accueil plus que réservé fait par la France aux exilés espagnols en 1939 jusqu'à la résurgence actuelle des courants d'extrême droite en Espagne, nourris par le terreau de la nostalgie franquiste et de l'immigration maghrébine dans le sud du pays. Résurgence qui opère de même dans tous les pays d'Europe. Souvenons-nous du camp de réfugié de Sangatte dans le Pas-de-Calais…
Outre le côté historique, il y a aussi dans ce roman une description intéressante de l'évolution socio-économique de la ville de Marseille qui, de ville populaire, ouvrière et bon enfant, certes soumise au règles du grand banditisme, s'est transformée en cité économiquement sinistrée, où le chômage mène les plus modestes aux petits boulots minables voire aux petits délits, tout ça sur fond de guerre entre petits caïds des cités tenant le trafic de drogue, ultra-violents, chez qui la kalachnikov a remplacé le cran d'arrêt.
Bref, le roman de Maurice Gouiran n'est pas LE polar à amener sur la plage pour y rester scotché jusqu'à cuisson complète. L'objectif de l'auteur était ailleurs, ça se sent bien (un peu trop même). Franchement le looser et le patron de bistrot marseillais qui nous font des leçons d'histoire et d'idéologie politique, on a du mal à y croire…
Mais ne boudons pas notre plaisir ; on sort de ce roman plus riche qu'on y est entré.
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Trente-cinq ans après la mort de Franco, tandis que l'Espagne met au jour les charniers du franquisme, Manu reçoit une lettre destinée à sa mère disparue, Elisa, une réfugiée espagnole. de Marseille à Madrid, avec l'aide de Clovis Narigou, il tente de percer les mystères entourant sa famille.
L'auteur nous livre une magnifique peinture de la société espagnole durant le franquisme, et plus particulièrement durant la guerre civile. Il pose aussi un regard très humain sur tous ses personnages, qui nous les rendent attachants. Mais pas seulement car l'intrigue est double. Elle ne sera pas ici dévoilée, au risque de gâcher votre plaisir de lecture
Maurice Gouiran  nous dévoile une des périodes les plus noires de l'Histoire du XXe siècle, celle du premier combat des antifascistes contre la bête... Un roman engagé, riche et émouvant.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Encore un polar de Gouiran, qui tient autant de la leçon d'histoire que de l'enquête policière. D'ailleurs Clovis Narigou, le Dom Juan des collines de la Rove, n'intervient qu'assez tard dans cette histoire. Clovis, « Clo » pour les habitués du beau bar de l'Estaque, plus enquêteur bénévole que berger, a l'habitude de se mêler des affaires des autres. Là, il va tenter de planquer un minot qui a fréquenté de trop prés un trafiquant de drogue, tout en s'intéressant à la sombre histoire de sa grand-mère, réfugiée espagnole installée après guerre à Marseille, qui a toujours tu à son entourage familial ses années d'enfance dans la Catalogne républicaine en déroute lors de la fin de la guerre civile. Parmi les ossements de Républicains espagnols exécutés récemment exhumés pourrait se trouver celui du père de cette marseillaise d'adoption, décédée il y a quelques années. du coup, ce sont son fils et son petit-fils qui vont tenter de renouer les fils de l'histoire familiale avec l'aide de Clovis.
L'occasion pour Gouiran d'envoyer Clovis nous faire une visite de Madrid (qui rappellera bien des souvenirs à qui a visité cette capitale), pour replonger dans les années finales de la guerre d'Espagne, et celles qui ont suivi, exécutions sommaires comprises. Il y reconstitue le trajet de cette jeune fille qui a partagé l'exode des républicains catalans, la « retirada », parqués sur la plage d'Argelés, le désespoir des réfugiés sans nouvelles de leurs proches, sachant à peine qu'après avoir rempli les prisons, le régime de Franco les vidait de façon sommaire et définitive. Dans le Madrid d'aujourd'hui Clovis rencontre tout à la fois quelques nostalgiques de l'ère franquiste et la trace de l'appropriation de biens de Républicains au sortir de la guerre. Une guerre qui parfois a opposé les membres d'une même famille,
Un des moments les plus forts et les poignants de ce récit est constitué par l'exil des derniers soldats et dirigeants républicains en URSS, chez ce « grand frère » qui va les parquer avant de les envoyer dans l'effroyable camp de travail de Karaganda.
La partie polar de ce roman est assez facile, pas franchement passionnante, mais l'éclairage historique est prenant et sort des sentiers battus. L'exode des réfugiés, l'attitude de la République française, celle de l'URSS stalinienne, l'implantation dans la durée du régime de Franco après guerre, guerre froide oblige ; tous ces sujets permettent de comprendre une autre face de cette terrible guerre civile, prélude au conflit mondial.
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Avec une écriture parfaitement maîtrisée, Maurice GOUIRAN nous replonge dans les pages sombres de l'histoire espagnole. Mais il en est une d'entre elles, qui est aussi un peu la notre, précurseur des lâchetés à venir face à la montée grandissante des totalitarismes européens, qui sur ce vieux continent des années trente, commençaient à tisser leur toile.

Marseille, années 2000. Manu sort de prison. Avec ses cauchemars, ses angoisses et sans boulot. Une femme qui l'a quitté à laquelle il pense toujours, un gosse, Patrice qu'il ne voit que rarement, qui ère dans les rues de Marseille et vit de combines et autres petits trafics. Un père enfin, aigri et moribond qui s'accroche à ses souvenirs comme à son verre d'alcool et avec qui le dialogue n'a jamais été possible.

A cinquante balais passés, la vie de Manu se résume à un grand courant d'air.

Alors quelle attention peut- il bien porter à cette lettre qui lui arrive d'Espagne, envoyée par une cousine Paola dont il n'a jamais entendue parler ?

Pourtant, ce courrier va le transporter bien des décennies en arrière, à une époque où sa famille s'est déchirée entre le camp franquiste et républicain. Car c'est de la guerre civile espagnole dont lui parle sa cousine. de sa propre mère Elisa, aujourd'hui disparue, venue se refugier en France devant l'avancée des troupes franquistes qui devaient finir par porter au pouvoir la dictature. Une mère dont finalement il ne connait rien de son passé. Tout comme celui de son grand père dont il est aussi question : Ramon Espola.

Or aujourd'hui, 35 ans après la mort de Franco, l'Espagne commence enfin à déterrer son passé. A commencer par les charniers, dont celui de Carranza. Et d'après sa cousine espagnole, c'est sans doute dans celui-ci que Ramon Espola est enterré. Avec l'aide de Clovis Narigou, un ancien journaliste, Manu va se découvrir alors un grand-père, figure héroïque de la résistance républicaine, chef militaire vénéré par ses hommes.

Mais au moment où il commence à s'intéresser à sa propre histoire, son fils Patrice s'enfonce dans les ennuis en s'attirant les foudres d'un petit caïd des cités qu'il a voulu doubler, et à qui il doit une forte somme d'argent. La situation dégénère au point que le père et la mère, que les soucis du fils vont rapprocher, échapperont de peu à la mort. Patrice doit être mis à l'abri, et l'Espagne devient logiquement la destination idéale.

Le temps que ses parents se remettent à l'hôpital de leurs blessures respectives, c'est donc accompagné de Clovis, l'ancien journaliste, que Patrice prendra le chemin de cette Espagne dans laquelle plongent les racines de ses aïeuls. L'occasion de retrouver Paola et de démêler les fils de cette histoire familiale qui va passablement se compliquer.

Ce roman dépasse la simple intrigue policière qu'il porte. Il est aussi un formidable rappel de mémoire sur une page méconnue (en particulier de nous français), de cette tragédie qui est venue s'échouer sur les plages d'Argelès.

Un hommage aussi. A tous ces hommes, femmes et enfants qui ont vu mourir la République en Espagne et qui l'ont portée dans leur coeur jusque dans les camps français, dans lesquels ils seront parqués par la Patrie des Droits de l'Homme.

Car pendant que la France s'enivrait de la joie des premiers congés payés, dans l'insouciance générale, se jouait le drame de la démocratie espagnole mise à mort, signe annonciateur de bien des désastres à venir. S'en suivra la « Rétirada »de ses derniers défenseurs, ce long cortège de réfugiés venus se masser à la frontière, pour trouver auprès de la France le réconfort qu'ils n‘auront pas, avec pour seul bagage la fierté de leur idéal assassiné.

« C'était comment l'arrivée en France ?
Pas beau, pas beau du tout… Tu sais, nous avions combattu comme des lions pendant deux ans et demi et nous arrivions avec des femmes, des enfants, des vieillards. Un peuple en guenilles, une armée de vaincus, une horde de malade, de blessés, d'égarés, de désespérés. Nous pensions qu'une France bienveillante, cordiale, généreuse, fraternelle nous accueillerait au bout de l'interminable route… Ce fut un désenchantement cruel. En arrivant à la frontière, face à l'arrogance et au mépris des militaires et des gendarmes français, j'ai réagi en leur recommandant de ne pas trop faire les mariolles parce que bientôt, ce serait leur tour (…)Je n'avais pas tort : un an et demi plus tard, ce fut en effet leur tour ! »

Le travail de recherche de l'auteur est impressionnant (il n'y a qu'à voir la bibliographie documentaire à la fin du roman) et les passionnés d'histoire y apprendront sans doute beaucoup de choses.

Maurice GOUIRAN inscrit donc magistralement son intrigue dans ce passé douloureux sans perdre de vue ses personnages et leur histoire personnelle. Dans un style sobre, il retranscrit parfaitement l' « Arenitis » de ces vieux survivants, ce mal languissant dont on ne guéri pas, cette « psychose née du sable, du vent, des barbelés et de l'absence de la moindre espérance. »

L'écrivain a beaucoup de tendresse pour ses personnages, ceux d'hier, mais aussi ceux d'aujourd'hui, ces Manu, Agnès et les autres, ballotés par la vie et qui mènent un autre combat, celui de rester debout.

C'est un roman à la fois poignant, mais aussi plein de soleil. Un livre qu'on lâche à la dernière page avec le regret de l'avoir déjà achevé. On aurait aimé rester avec ces personnages cabossés si attachants.

Maurice GOUIRAN est un écrivain de l'humain. C'était ma première rencontre avec lui, et ce fut un enchantement. Un coup de coeur .
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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Dans la famille Magnani, il y a le père, Manu, qui survit de petites combines foireuses depuis qu'il a compris que le pôle emploi ne ferait jamais rien pour lui.
Il y a Agnès, la mère, qui tient la caisse "dans un supermarché pourave fréquenté par tous les cradingues de la Madrague-ville".
Il y a Patrice, leur rejeton, qui n'a rien trouvé de plus malin pour se faire du blé que de détourner une cargaison de drogue. Maintenant qu'il s'est fait choper, il a le choix entre trouver 30 000 euros en 3 jours ou se faire trancher la gorge par King Kong...
Il y a aussi Paola, la cousine espagnole, qui contacte Manu pour lui parler de son grand-père, mort durant la guerre d'Espagne.
De cette famille espagnole, Manu ne sait rien. Sa mère, qui a connu la guerre et l'exil n'en a jamais parlé. Pourtant le grand-père Ramon, qu'on surnommait el commandante (comme le Ché) était un véritable héros républicain.
Et puis il y a l'autre branche de la famille espagnole, ceux qui ont soutenu le franquisme et ne tiennent pas à ce que Paola déterre ces vieilles histoires, ce passé quelque peu encombrant...

Alors que le roman trouve son point de départ à Marseille, au milieu des quartiers populaires, voire autour des petits malfrats qui font la loi dans les cités, on en ressort en ayant appris des tonnes de choses sur la guerre civile espagnole, le contexte politique de l'époque, l'exil des vaincus et le franquisme.
J'ai beaucoup apprécié l'approche (certes partisane) de l'auteur concernant ce conflit dont je savais si peu. Des camps de réfugiés d'Argelès sur mer, des charniers découverts récemment en Espagne, des liens entre la Russie et l'Espagne je n'avais jamais entendu parler (certes je suis une ignare - particulièrement nulle en histoire). Mais plus qu'un cours d'histoire, ce roman de fiction qui se lit d'une traite, est un roman humaniste. On sent que l'auteur aime les « petites gens », les ouvriers, les exilés, ceux qui galèrent, ceux qui en ont bavé. C'est à travers leur vécu, leurs souvenirs que le roman va prendre forme.

Le seul petit reproche que j'ai envie de faire: la crédibilité de certains monologues. Quand des personnages pas forcément très érudits (ou qui jusque là avaient une conversation un peu limitée) se mettent à parler comme des livres d'histoire. On passe un peu brutalement du langage familier plein d'argot du sud à des réflexions politico-philosophiques...
Ceci dit, ça se justifie, l'auteur a tellement d'estime pour les gens simples qu'il leur prête volontiers des discours d'universitaires.
Gouiran fait partie de ces auteurs qui savent imbriquer les intrigues entre elles et les ficeler fort joliment. Alors on en redemande. Et ça tombe bien, parce qu'avec la vingtaine de romans qu'il a écrit, il y a de quoi faire ! Pour peu qu'on se soit attaché aux personnages, on sera content de retrouver Clovis (qui ne fait pas partie de la famille mais joue un rôle très important), un personnage récurrent du romancier.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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4ième de couverture :"Le 20 novembre 1975, Franco meurt au petit matin à Madrid. Lorsqu'Élisa, réfugiée espagnole, apprend la nouvelle à la Manufacture des Tabacs de la Belle de Mai, c'est son passé, tragique et douloureux, qui ressurgit brutalement. L'été 1936 à Madrid, l'hiver 1938 à Barcelone, la Retirada — cette longue cohorte de désespérés, cette horde de vaincus, de malades, de blessés fuyant l'Espagne et parqués sur la plage glaciale d'Argelès — la mystérieuse disparition de Ramon, son père, alors officier dans l'Armée Populaire Républicaine… Une foule d'images et de vieux fantômes submergent alors ses jours et ses nuits… 35 ans plus tard, Élisa n'est plus et l'Espagne met fébrilement à jour les charniers du Franquisme. C'est Manu, son fils, ...[+]

un looser, un peu voyou, un peu paumé, qui, en recevant d'Espagne une lettre destinée à sa mère, va permettre à ce terrible passé de remonter à la surface. Mais Manu n'aurait sans doute pas été bien loin si sa route n'avait croisé celle de Clovis Narigou… Clovis, qui de Marseille à Madrid démêle l'écheveau et tente de percer les mystères entourant la famille espagnole de Manu. Clovis qui enquête, pare les coups et pénètre le Barcelone de la grande époque, celui de Dali et de Picasso… Clovis qui découvre, ahuri, le camp de Karaganda et les horreurs de la guerre civile…"



C'est un roman qui comme le titre l'indique parle de la guerre d'Espagne mais aussi de l'exil de ses réfugiés qui sont venu s'échouer en France. Mais que ceux qui ont les romans historiques en horreur ne mettent pas ce livre de coté. Car ce livre est d'abord un polar avec une intrigue bien construite et dont le coté historique est habilement mélé a l'intrigue. L'auteur Maurice Gouiran nous plonge dans cette Espagne franquiste et nous explique simplement et clairement les raisons de la défaite des républicains.



L'autre point fort de ce livre c'est l'empathie que l'on ressent pour les héros de cette histoire. Des héros a la petite semaine, des loosers, des hommes normaux en fait.



En bref un très bon polar où l'on apprend beaucoup de choses sur cette guerre d'Espagne.



Ma note 8/10.


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Le dernier Gouiran en date quand j'écris, puisque je les ai tous lus.
J'ai été moins passionné que pour la plupart des autres. Peut-être me lasse-je du style de cet auteur, néanmoins je l'ai lu comme toujours avec plaisir et intérêt.
Le fond géographico-historique, qui chez cet auteur est souvent plus important que le récit est ici l'Espagne, celle de la guerre civile jusqu'à celle d'aujourd'hui, avec toujours aussi ce petit peuple marseillais qui survit vaille que vaille entre idéologies passées et petites combines actuelles.
Les plus beaux passages sont pour ces immigrés de la guerre d'Espagne qui n'ont pas en général souhaité transmettre à leurs enfants leurs souvenirs de défaites. C'est sans doute en pensant à ces gens que Gouiran écrit. C'est dans ces passages qu'il est le meilleur.
Un livre assez désabusé, comme notre époque sans doute, Gouiran qui écrit les 2 pieds dans le réel subit le pessimisme ambiant.
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Bonsoir tout le monde ,je viens de terminer FRANCO EST MORT JEUDI de Maurice Gouiran publié chez CAIRN .

C'est une première lecture de cet auteur et j'ai tout simplement adoré, le passionné d'Histoire que je suis ressort de cette lecture la tête pleine d'informations sur la triste époque de Franco .

Dans ce roman nous rencontrons Manu qui sort de prison, sa femme l'ayant quitté il vivote de petit boulot en petit boulot et n'arrive pas à faire rentrer son fils Patrice dans le droit chemin.
Patrice qui s'est vu plus gros que le boeuf doit la somme de 30 000 euros à un Caïd des quartiers qui a la lame agile...
Heureusement Manu vient de découvrir l'existence d'une cousine à Madrid qui le lancera dans une quête identitaire sur les traces de sa famille maternelle ayant fuit l'Espagne franquiste.
Manu ne pourra malheureusement pas aller en Espagne tout de suite et c'est Clovis un journaliste en retraite qui va se charger d'accompagner Patrice en Espagne, où ils se frotteront à de drôles de bonshommes sur fond de Franquisme et de mafia.

À travers ses personnages l'auteur et sa plume acéré nous explique en détail les événements liés à la prise de pouvoirs de Franco et les batailles contre la résistance '' rouge" ainsi que les départs vers la France et l'accueil abominable reçu dans des camps.
L'auteur en profite également pour dénoncer les relations parfois étroites entre groupuscules d'extrême droite et le grand banditisme et la mafia russe.

Avec cette quête d'origine et toutes les informations historiques énoncées par l'écrivain c'est un gros coup de coeur.
Des romans de ce style sont plus que nécessaires à l'époque actuelle.
Je tiens à remercier sincèrement Maurice Gouiran pour sa confiance et Cairn éditions pour leur confiance et leur disponibilité.

Ma note 5/5
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Cela fait quelques temps que je me suis plongé dans les romans de Maurice GOUIRAN. Encore une fois je n'ai pas été déçu. Il a le don d'appuyer là où cela fait fait mal et essayant d'éveiller les consciences. Ici il s'attaque à la période franquiste et la guerre civile espagnole. Les personnages sont , comme toujours, très bien fait, et je dois dire que Clovis est particulièrement savoureux avec son humour et ses expressions marseillaises. L'intrigue est brillamment construite et permet d'aborder non seulement l'aspect historique, mais également la quête identitaire. le cadre de Marseille et de Madrid est très bien décrit et nous plonge véritablement dans l'ambiance de ces villes. Et pour terminer l'humour est savamment distillé. Bref, Maurice GOUIRAN frappe à nouveau fort et place également "Le monde libre" devant ses responsabilités notamment sur le maintien du franquisme après la fin de la seconde guerre mondiale et l'absence totale de soutien au anti-franquiste. Il clos parfaitement son polar nous rappelant que la lutte contre les extrêmes et les régimes totalitaires est loin d'être terminée. Vous l'aurez compris j'ai ADORE.
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