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Marcel Blanc (Traducteur)
EAN : 9782020400657
593 pages
Seuil (15/04/2000)
4.12/5   24 notes
Résumé :
Au fil des années, les rubriques que donne chaque mois Stephen Jay Gould au magazine " Natural History " ont fini par constituer une œuvre à part entière, qui ne ressemble à aucune autre.
A l'instar de Quand les poules auront des dents ou du Sourire du flamant rose, Comme les huit doigts de la main réaffirme le grand principe gouldien selon lequel les grandes questions - en l'occurrence celles de la biologie et de l'évolution du vivant - gagnent à être examin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà pour ma troisième lecture des « Réfléxions sur l'histoire naturelle » de Stephen Jay Gould. Cette fois ci, dans « Comme les huit doigts de la main », l'auteur rassemble des articles beaucoup moins répétitifs que dans « La foire au dinosaure » et s'ouvre davantage à l'écologie et à l'impact de l'Homme sur la biodiversité encore absent de ses écrits.

C'est d'ailleurs l'idée de la première partie « L'échelle des extinctions » qui traite de l'impact d'une lutte biologique qui tourne mal, de la relation de l'Homme avec la Terre et de sa place sur l'échelle des temps géologiques et de l'extinction de certaines espèces telle que le pigeon voyageur. Une partie qui pour moi était la plus intéressante.

La seconde « Les petites surprises de l'anatomie des vertébrés » est une partie incontournable de cette collection d'articles. Membres des premiers tétrapodes, mystère de la queue de l'Ichtyosaure, évolution des os de l'oreille moyenne et le parallèle poumon/vessie gazeuse.

« Vox Populi » revient sur de grands concepts scientifiques : la cruauté de la sélection naturelle, le mythe du progrès (traité également dans la partie « Les grandes modalités de l'évolution », l'ultra spécialisation scientifique, l'estimation de l'âge de la Terre par la salinité des océans ou selon la bible.

Puis arrive le temps de la partie plus personnelle « Méditations », où Gould se livre comme quand il conte ce souvenir partagé avec son père et déformé par le temps ou encore quand il démontre que le culte du passé n'est pas une solution. Il discute ensuite de la notion « Authenticité » avec ses endroits qui gardent du charme, loin de la patte de la mondialisation et de l'uniformatisation de la culture. Enfin vient un essai très intéressant sur ses liens avec Darwin via une simple carte de visite. Partie très agréable à lire !

« La nature humaine » traite une nouvelle fois de la place de l'Homme dans l'arbre phylogénétique du vivant, du déclin des primates et des racismes coloniaux. Thèmes assez classique chez Gould mais néanmoins toujours aussi plaisants à lire.

Les deux dernières parties du livre sont en revanche un peu moins agréables à lire. « Renversements de perspectives » offre pas mal de redite entre les essais ce qui est à la fois bien car ça permet de compléter mais également très lourd à lire. La partie « La révision et l'extension du Darwinisme » est en revanche très compliquée à aborder car traitant des processus évolutifs.

Une nouvelle fois Gould nous a offert un recueil d'essai très personnel, bourré d'anecdotes sympathiques sur l'histoire naturelle et sur l'histoire des sciences. Son virage vers l'écologie annonce du bon pour la suite que je vais m'empresser de commander.
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Lire Gould, ça rend intelligent !
Le nombre de doigts des vertébrés est un bon exemple d'histoire naturelle, qui permet d'étudier les processus évolutifs. Des réflexions sur la détérioration de l'environnement et la disparition des espèces, et comme toujours, de merveilleuses histoires, des idées fondamentales... Qui était le premier du poumon ou de la vessie natatoire ?, que sont en science les conceptions « réalistes » ou « relativistes », voilà quelques-unes des questions étudiées par Gould parmi ces 31 articles.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Je n’ai jamais pu lui faire comprendre que les diplômes supérieurs [...] ne garantissaient pas le niveau élevé de la sagesse, et qu’en définitive il n’y avait rien de mieux que la lecture soigneuse, selon la mode ancienne. [...] Il avait, en effet, les bases nécessaires en matière d’intelligence et de connaissance du jargon technique ; et il possédait, en outre et en abondance, deux choses rarement rencontrées chez les universitaires en activité : du temps pour lire soigneusement et une absence de préjugés qui déforment.
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Cependant, je me rends compte que nous ne pourrons gagner cette bataille de sauvegarde des espèces et de l’environnement, si nous n’arrivons pas également à créer un lien émotionnel entre la nature et nous – car nous ne nous battrons pas pour sauver ce que nous n’aimons pas sentimentalement (mais ne faisons qu’apprécier abstraitement).

Aussi faut-il continuer à faire tout le reste : des films, des livres, des émissions de télévision, des zoos, des petits bouts de terrain consacrés à la conservation écologique partout dans les collectivités, des leçons dans les écoles primaires, des expositions dans les musées, et même des sorties ornithologiques à 6 heures du matin.

Il faut poursuivre et développer tout cela, parce qu’il faut un contact viscéral afin de pouvoir aimer. [...] Ces mots peuvent paraître banals [...], mais la tonalité émotionnelle est incomparable et peut encore arracher des larmes aux yeux les plus blasés.
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Gould fait un détour par la morphogenèse, pour rappeler l'ordre dans lequel se fait (à quelques exceptions près) l'apparition des doigts : il résulte “ de l'interaction de trois processus fondamentaux : un processus de division dichotomique (une série d'éléments donnant deux séries) ; un processus de segmentation (un élément donnant d'autres éléments au sein d'une série) ; et un processus de condensation (plusieurs éléments fusionnant entre eux). Le membre se construit en direction de l'extérieur du corps – de l'épaule jusqu'aux doigts de la main ; de la cuisse jusqu'aux orteils. Le processus commence par l'édification d'un élément unique partant du tronc – l'humérus pour le bras ; le fémur pour la jambe. Un phénomène de division dichotomique engendre les éléments suivants dans la séquence – le radius et le cubitus pour le bras ; le tibia et le péroné pour la jambe. Le processus de division dichotomique (jusqu'aux os du poignet) est le phénomène fondamental qui conduit à la formation des doigts. Il est très nettement asymétrique, dans la mesure où l'un des os cesse de se diviser (pour ne donner qu'une seule rangée de segments, tandis que le membre continue à se développer), alors que l'autre est à l'origine de toutes les autres multiplications d'éléments suivantes, y compris la production de doigts. Assez étrangement, l'os qui ne donne lieu à aucune division est le plus gros des deux éléments – le radius, dans le cas du bras ; et le tibia, dans celui de la jambe ”.
La suite – le développement des doigts – que l'on croyait axial, se fait de la manière suivante (cas général s'entend) : la division dichotomique passe par les os basaux de tous les doigts, les uns à la suite des autres, d'arrière en avant (chez Homo Sapiens, de l'auriculaire au pouce). “ Dans le cadre du modèle révisé par Shubin et Alberch, la série des doigts répond à une séquence temporelle : la position spatiale est en rapport avec l'ordre temporel de la formation. Il y a équivalence entre en arrière et ancien, en avant et récent. ” (...) “ Le pouce et le gros orteil sont sans doute, sur le plan fonctionnel, les plus importants dans l'espèce humaine, mais ils sont les derniers à se former".
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Les bactéries représentent l’une des plus grandes réussites dans l’histoire du monde. Elles sont de nos jours, et ont toujours été, les organismes les plus répandus sur la terre ; elles ne pourraient pas être anéanties par une catastrophe nucléaire et elles nous survivront à nous tous. Cette époque est la leur, et nous ne vivons nullement à « l’ère des mammifères » comme le proclament nos manuels, de façon chauvine. Mais le prix qu’elles paient pour cette réussite est de rester confinées indéfiniment au niveau d’un micromonde ; et elles ne connaîtront jamais les joies et les peines de la conscience. Nous vivons dans un univers où il faut choisir : complexité et persistance ne vont pas bien ensemble.
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Les organismes introduits sur des îles isolées déterminent souvent des ravages aussi bien chez les animaux et les plantes indigènes que dans l’agriculture ; l’exemple classique est le lapin introduit en Australie, et, pour citer l’espèce la plus dangereuse de toutes, l’homme, qui a exterminé, par exemple, de nombreuses espèces de moas en Nouvelle-Zélande.
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