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Marcel Blanc (Traducteur)
EAN : 9782020285025
598 pages
Seuil (05/05/2000)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Comment fait S.J. Gould, le célèbre paléontologue de Harvard, pour trouver encore, dans le septième volume de sesRéflexions sur l'histoire naturelle, qui rassemble 34 brefs essais, de nouvelles façons de présenter la théorie de l'évolution ? La prouesse étonne, et fascine. DuFrankensteinde Mary Shelley aux escargots d'Edgar Poe (qui fit oeuvre de naturaliste), de la dinomanie (adoration des dinosaures) au système sexuel de classification des plantes du grand-père de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour une compréhension toujours plus perspicace, savante et affinée de la théorie de l'évolution.
La paléontologiste Gould revient une nouvelle fois, dans cette sélection de 34 articles, sur quelques idées reçues en sciences naturelles. Que ce soient les relations entre les insectes et les fleurs, entre la littérature et la science, la place de l'homme au sein de nos conceptions, le plus gros être vivant (...un champignon !), ou bien la taxinomie, l'astronomie, il remet en cause nos fausses idées et nos croyances, et fait état des dernières avancées de la connaissance, pour montrer que la théorie de l'évolution se fait plus fine, s'enrichissant sans cesse des dernières découvertes sur la nature.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quelle définition de l'individualité devons-nous donc prendre, et pourquoi cette question est-elle importante pour la théorie de la biologie, et n'est pas simplement une question de mots ? Pour poser un point de départ à notre discussion, on pourrait commencer par admettre qu'un individu est issu à la fois d'un seul programme génétique et d'un développement maintenant la continuité physique entre toutes les parties de l'organisme. Or le réseau fongique du Michigan soulève un problème capital qui est aussi illustré par de nombreux autres organismes, comme un plant d'herbe ou une tige feuillée de bambou.
Nous envisageons classiquement un individu comme une entité délimitée et dotée de formes définies : une baleine, un arbre, une blatte, un être humain. Par analogie, il semblerait qu'un plant d'herbe, ou bien une tige feuillée de bambou, ou bien un champignon pourrait être considéré comme un individu. Cependant pensez aux critères proposés ci-dessus sur la continuité physique entre toutes les parties et l'unicité de l'origine génétique. Une tige feuillée de bambou ressemble à l'entité que nous appelons habituellement une plante entière, mais chacune des tiges feuillées que l'on voit dans un champ de bambou peut provenir d'un même système de racines adventives ; elles sont donc toutes unies et dérivent toutes par multiplication végétative d'une même graine de départ. La tige feuillée individuelle de bambou n'est-elle donc pas une partie d'un plus grand individu, tout comme les carpophores d'Armillaria ne sont que les éléments visibles d'une vaste entité souterraine ?
Les botanistes rencontrent plus fréquemment que les zoologistes le problème posé par des parties d'un tout qui ressemblent à des individus ((bien qu'une colonie de coraux soulève exactement le même dilemme). Ils ont donc mis au point une terminologie particulière pour traiter de ces cas ambigus où des parties d'un tout ressemblent à des organismes entiers dans le sens courant du mot, mais sont en réalité des organes d'une totalité plus vaste, si l'on se réfère à une définition génétique. Ils appellent ces éléments (parties d'un tout) morphologiquement bien définis tels qu'un plant d'herbe, une tige feuillée de bambou ou un champignon (plus exactement, le carpophore) un ramet ; tandis que le système entier, avec ses parties inter-reliées (les racines adventives souteraines et les tiges feuillées ; le réseau de rhizomorphes, avec ses occasionnels carpophores), est appelé un genet. En d'autres termes, l'individu, dans le sens courant, est un ramet, tandis que l'individu, au sens génétique, est un genet. Cette terminologie ne résout pas le problème conceptuel de savoir comment définir un individu, et les noms proposés ne font que mettre en lumière ces cas classiques d'ambiguïté fondamentale.
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Les façons traditionnelles de se représenter l'évolution, du moins telles qu'elles sont traduites dans la culture populaire, l'envisagent plutôt sous la forme d'un processus lent et imposant, guidé au long de sa trajectoire par des adaptations judicieuses, et menant à la fois vers une plus grande complexité des formes les plus élevés et vers une diversité plus abondante à tous les niveaux. Une telle vision permet de rendre compte des trois surprises exprimées dans le cas des trois questions paléontologiques envisagées ci-dessus, car la courte explosion cambrienne apparaît, dans ce cadre, manifestement trop brusque et iconoclaste ; l'indépendance de l'évolution des insectes et des fleurs suggère un chaotique manque de coordination ; et l'apparition d' Homo sapiens, en tant que évènement historique qui survient en un seul lieu, invoque le capricieux et l'aléatoire.
En revanche, ma propre vision du monde prend en compte et prédit tous ces phénomènes de rythme évolutif, d'absence d'interactions nécessaires entre groupes et de lieu unique de naissance des espèces. Je considère depuis longtemps que la stabilité est la norme évolutive en vigueur la plupart du temps, tandis que le changement évolutif est un phénomène relativement rapide, ponctuant la tranquillité et faisant passer les systèmes en de nouveaux états.
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Rien n'est plus dangereux qu'une vision du monde dogmatique ; rien n'est plus contraignant, plus opposé à l'innovation, plus contraire à l'acceptation de la nouveauté. D'un autre côté, une vision du monde riche est le chemin le plus direct qui mène à la découverte de nouveaux concepts, et le plus bel aiguillon pour effectuer des relations.… (...) Je ne prétends pas que ma vision du monde soit plus correcte ; je ne pense même pas que des termes comme juste ou erroné soient appropriés pour juger de représentations mentales complexes de la réalité externe, car, en science, on juge un modèle utile ou inadéquat, et non pas vrai ou faux.
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Ainsi, il ne reste que Quatre spécimens empaillés de l'hippotrague bleu, une espèce d'antilope d'Afrique du Sud, dans les muséums de Stockholm, Vienne, Leyde (près d'Amsterdam) et Paris.
A peine découverte en 1719, et décrite en 1766, la dernière Hippotragus leucophaeus a été tuée par un chasseur boer en 1799.
Le spécimen de Leyde est devenu le “ type ”, c'est à dire le spécimen officiel de l'espèce.
Ces fossiles sont “ d'une précieuse rareté en tant que seuls témoignages du premier cas de la série d'extinction des espèces, qui va aujourd'hui en s'accélérant. Elles nous regardent depuis Leyde, Paris, Vienne et Stockholm. Ce sont les quatre antilopes de l'Apocalypse, nous observant silencieusement pour voir à combien d'autres espèces nous allons faire subir leur triste destin ”.
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Tant mieux, car les débats qui s’éternisent sur des points insolubles constituent réellement une grande perte de temps, nous mettent de mauvaise humeur et sapent notre énergie, la détournant des objectifs véritablement importants. Réservons plutôt nos luttes intellectuelles, non pour l’établissement du paradisiaque millénium, car je doute que l’homme soit vraiment capable de perfection, mais du moins pour l’édification d’une Jérusalem sur une planète qui pourrait être verte et où il ferait bon vivre.
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