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EAN : 9782862744681
203 pages
Le Cherche midi (15/10/1996)
4.13/5   30 notes
Résumé :
Joseph Gourand aurait-il voulu oublier de qu'il a vécu que le numéro gravé à l'encre indélébile sur son avant-bras gauche l'aurait rappelé au devoir de mémoire. Cinquante ans après être revenu des camps de la mort, il a entrepris de raconter l'indicible afin de transmettre le témoin aux générations futures.

Enfant de Ménilmontant, Joseph Gourand avait le goût du bonheur chevillé au corps. Il ne le perdit même pas lors d'une incarcération après avoir é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Les Cendres Mêlées », certains esprits râleurs pourraient dire "encore un livre sur la shoah, sur les camps de concentration,...".

Moi je lui dirais que non, que bien qu'il y ait des centaines de livres témoignant des atrocités commises dans les camps, il n'y en aura jamais assez, étant donné qu'il y eut peu de survivants.

De plus, chacun l'a vécu à sa manière et elle n'est pas celle d'un autre.

Dans ce récit, son histoire est racontée avec une telle intensité, qu'on a presque l'impression d'y être, de vivre ces moments d'horreur… même si j'exagère en écrivant cela puisque ne l'ayant jamais vécu, je ne saurais pas dire ce que cela fait...

Comme le dit l'auteur lui-même, il ne nous livre ici que des moments de cette période, des moments de vie. le plus dur, il le garde pour lui, parce que c'est inexplicable, indescriptible.

Joseph Gourand voudrait-il oublier ce qu'il a vécu que le numéro gravé à l'encre indélébile sur son avant-bras gauche l'aurait rappelé au devoir de mémoire. Arrêté avec ses parents, ses frère et soeur, oncles et tantes, en juillet 1944, à Lyon, il sera de l'avant-dernier convoi qui partira pour Auschwitz et le seul survivant de sa famille.

Adolescent de dix-sept ans, « devenu ombre parmi les ombres, il brûle les étapes de la vie lors de sa descente aux enfers ». Il ne doit d'être encore en vie que grâce à son père, au sacrifice de ce dernier et à la promesse qu'il lui a fait de rester de ce monde, de survivre pour d'abord retrouver sa petite soeur restée en France et ensuite fonder une famille et perpétuer leur nom.

La chance ne le quittera jamais, tout au long de cette horreur, même lors de « la marche de la mort », lors de l'évacuation du camp, des conditions de « voyage » indescriptibles et des multiples arrêts dans des camps où les allemands en déroute ne peuvent se résoudre à admettre que la guerre est finie…

Joseph parviendra envers et contre tout à reprendre son destin en main, même avec toutes ces ombres sur les épaules, ces absents, il parviendra à revivre, à redevenir un peu libre dans sa tête, à revenir « d'au-delà de l'Humain », au-delà de l'inimaginable, au-delà de l'enfer...

Ce livre est émouvant, poignant… Comme souvent, nous sentons, à travers notre lecture, toute les souffrances des gens, pourtant, pas de grandes descriptions ou de grands mots, non, juste ce qu'il faut pour nous laisser entrevoir l'horreur absolue, l'indicible.

Encore un livre qui m'a marqué, mais à la manière si particulière qu'ont les livres témoignant sur les "camps de concentration" de le faire. Au fer rouge dans ma mémoire.
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Les camps de la mort, vus de l'intérieur par un rescapé de la Shoah. L'auteur raconte sa propre expérience d'adolescent de Ménilmontant, qui voit sa jeunesse brisée parce qu'il est juif, et qu'il vit ces terribles années de guerre dans un pays, la France , où l'on emmenait par wagons entiers ceux qui venaient d'être raflés, souvent sur dénonciation.
La famille de Joseph se replie à Lyon, c'est là qu'ils seront tous arrêtés, à l'exception de Paulette, la petite dernière, mise à l'abri. Ils feront partie de l'avant-dernier convoi parti de Drancy, en cette année 1944.
Drancy, le train vers la Pologne, l'interminable voyage, dans des conditions épouvantables, les sévices. Puis ce sera Auschwitz, ses codes, ses débrouilles, et tous ces déportés humiliés, affamés, martyrisés par leurs bourreaux.
Le jeune Joseph voit disparaître son frère aîné, le plus fragile de la famille, puis son père. Sa soeur, sa mère ont probablement elles aussi connu le même sort bien plus tôt.
Mais Joseph réussit à sortir vivant de cet enfer, même après le long exil vers l'Allemagne, à l'heure de la défaite, lorsque les nazis vident leurs camps devant l'avancée des troupes alliées. Une longue "marche de la mort" à travers la Pologne, puis le village allemand où les rescapés s'installent et sont chargés ... d'imposer la loi aux habitants du village ! La situation serait cocasse, si elle n'était pas aussi dramatique .
Le séjour en Allemagne n'est pas de tout repos : faire partie des vainqueurs ne vous exonère pas du danger, et Joseph échappe à la mort plusieurs fois
De retour en France, il garde en lui la promesse faite à son père : retrouver sa jeune soeur, mise à l'abri avant les rafles, et perpétuer leur famille décimée.
Un témoignage édifiant et bouleversant.
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Un livre témoignage des horreurs des camps Nazis, que je recommande fortement. Il n'est pas rébarbatif pour n'être pas rédigé comme un manuel d'histoire, mais partage avec émotion, avec pudeur aussi, avec toute la révolte que cette époque peut inspirer aux survivants, les expériences vécues à un âge ou chaque jour ne devrait être qu'espoir pour une vie future. L'écriture simple et vivante, contrastant avec la mort côtoyée quotidiennement, nous fait part d'un courage, d'une ténacité et d'une résistance exceptionnels. C'est un témoignage bouleversant, en même temps qu'un cri d'alarme pour les générations futures, pour leur éviter l'oubli et pour que cela ne se reproduise jamais.
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J'ai beaucoup apprécié ce livre qui retrace la vie de l'auteur " Jo" sur la période 1933-1945. On découvre la vie quotidienne avant-guerre de cette famille juive. On suivra au travers des activités et des sentiments de chacun des personnages, la montée du courant antisémite, la perception du danger par les uns et les autres, la fuite ou l'impossibilité de fuir pour préserver des biens si difficilement acquis. Puis l'inévitable déportation et les horreurs physiques et morales que surmontera ''Jo'' grâce à l'aide de son père bienaimé.
1945, à l'approche des alliés russes, les allemands paniquent et désertent les camps en imposant aux déportés cette épuisante marche de la mort.... Ces pauvres êtres décharnés seront trainés à la limite de leurs forces sous la démence d'officiers SS refusant d'accepter l'évidence de la défaite.... Abandonnés dans des wagons mais enfin libres, ils retrouveront enfin l'aide de l'armée française occupant l'Allemagne et ''Jo'', après avoir repris des forces rentrera en France quelques mois plus tard. Les promesses faites à son père à la veille de sa mort lui tiennent à coeur : retrouver et vivre avec sa petite soeur cachée quelque part en région Lyonnaise par de nobles paysans. Puis plus tard, perpétuer le sang et le Nom en fondant une nouvelle grande famille ...
C'est pour moi, l'un des plus touchants témoignages que j'ai pu lire ... Merci à vous « Jo » pour ce livre admirable et toutes ces émotions partagées au fil de ce récit.
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comme ce livre est marquant, l'auteur raconte son calvaire avec une simplicité désarmante. que dire de son parcours, on ne peut même pas s'imaginer le courage qu'il a eu, si jeune!
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Enfant, les morts me faisaient peur, mais désormais c'était eux que je craignais le moins. Les morts n'ont ni religion ni nationalité. Ils étaient devenus mes amis. Je ne risquais plus rien en leur compagnie et leur silence me réconfortait...(p.206)
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Une haleine fétide se répandait sur toute la France, mais nous pensions qu’elle n’atteindrait jamais la porte de notre appartement.
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Nous ne savions plus très bien si nous appartenions au monde des vivants ou à celui des morts dans ce mouroir à ciel ouvert ou l’éternité valait dix minutes tout au plus.
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L’homme ne connaît pas ses limites ou, plutôt, il n’en a pas, hors celles que la mort fixe pour chacun d’entre nous.
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Il y a bien des points de comparaison entre la météorologie et le climat politique d’un pays. Il est bien rare qu’un orage éclate brusquement sans que le ciel se soit obscurci auparavant de lourds nuages menaçants.
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