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Le Coeur glacé tome 1 sur 3

Marianne Millon (Traducteur)
EAN : 9782253127963
768 pages
Le Livre de Poche (08/09/2010)
3.95/5   139 notes
Résumé :

Le jour de sa mort, Julio Carrion, prestigieux homme d'affaires qui a acquis son pouvoir durant la dictature de Franco, lègue une fortune considérable à ses enfants. Lors de son enterrement, son petit-fils Alvaro, le seul à ne pas avoir voulu travailler dans les affaires familiales, rencontre Raquel Fernandez Perea, jeune femme inconnue. Il apprend qu'elle fut la dernière maîtresse du défunt. Peu à peu, d'autres sec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Petite déception...
J'attendais beaucoup de cette saga qui s'étend sur une septantaine d'années à partir du début de la guerre civile espagnole.
J'espérais m'attacher aux personnages de chacune des deux familles mises en scène et comprendre un peu mieux les mentalités qui se sont téléscopées pendant la dictature de Franco.
Malheureusement, malgré un récit bien étayé et un style recherché, j'ai fini par me perdre dans un imbroglio de faits.
Une chronologie non respectée qui fait des aller-retour entre les différentes époques, et une multitude de personnages de générations différentes qui, de surcroît, partagent souvent les mêmes prénoms, sont autant d'éléments prêtant à confusion.
Beaucoup de longueurs aussi, de phrases répétitives qui, même si elles sont très travaillées dans un style plus que correct, donnent une impression de lourdeur parfois pénible.
Et pourtant, il était intéressannt d'opposer une famille républicaine à une famille pro-facho et de voir l'évolution des relations entre elles où, bien sûr, se mêlent des histoires d'amour compliquées.
Si le propos historique est fidèlement relaté, l'intérêt se noie dans la multitude des destins narrés.
J'ai donc du abandonner, victime d'un effort de concentration excessif.
Quand on sait que ce premier tome fait 700 pages (j'ai tenu jusqu'à la page 435) et le second autant, il est impossible de rester captivé si les personnages nous sont indifférents.
Dommage...
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Grande fresque familiale : l'expression peut faire redouter le pire, du type mélodrame plein de bons sentiments. Mais loin de là, il s'agit ici du meilleur ! Il est vraiment rare que le terme « chef-d'oeuvre » s'impose à moi… Avec le Coeur glacé, ce fut le cas très rapidement – et les dernières dizaines de pages, un peu moins convaincantes, ne peuvent suffire à me faire changer d'avis.

Cet ambitieux – et énorme – ouvrage retrace les itinéraires de deux familles espagnoles, les Carrión et les Fernandez, depuis le début du XXe siècle. Tout semble les opposer : milieu populaire rural contre grande bourgeoisie madrilène, opportunistes devenus franquistes contre farouchement républicains, enrichis sous la dictature contre expatriés en France ruinés…
Et pourtant, en 2005, suite à l'enterrement du doyen Julio Carrión, riche homme d'affaires, son fils Álvaro et la jeune Raquel Fernandez Perea font connaissance. de là, Almudena Grandes déroule leurs histoires, passées et présentes, et celles de leurs familles, révélant ainsi lentement leurs imbrications.

Le Coeur glacé est extrêmement bien construit : les séquences temporelles s'échelonnent entre 1905 et 2005, et les allers-retours nombreux sont finement agencés, de manière à éclairer chaque fois un nouveau pan des personnages et des histoires familiales. Les deux arbres généalogiques sont d'ailleurs bien utiles pour s'y retrouver.

Almudena Grandes a fait de nombreuses recherches pour ce projet et livre ainsi un texte formidablement documenté et, donc, éminemment intéressant sur le destin de l'Espagne et des Espagnols au XXe siècle. Il est évidemment question en détails de la guerre civile, mais pas seulement : de la situation au début du siècle, des espoirs républicains, de la division azul partie se battre aux côtés des Allemands, du franquisme, des camps de réfugiés en France, de l'installation des émigrants dans les années 1940, de la mort de Franco et de ses conséquences, du développement économique des années 1980, de la permanence d'une certaine classe réactionnaire, de la difficulté à être fils d'exilés en France… Cette thématique qui m'intéresse particulièrement est d'ailleurs très finement traitée, tout comme celle, corollaire, de l'éventuel retour. À l'image du roman qui est d'une grande sensibilité, chacun est dépeint subtilement, dans toutes ses aspérités.
Quant à l'écriture, elle parvient à être fluide et sophistiquée, tantôt plus simple, tantôt plus élégante.

Je pourrais me perde en considérations variées sans parvenir à dire tout le bien que je pense de ce roman… Pour résumer : j'aurais aimé qu'il soit interminable. Une lecture exceptionnelle.


Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
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J'ai tenté deux fois. Et deux fois ce livre m'est tombé des mains. La première fois à la page 100, et à la deuxième tentative à la page 486 (bel effort). Il avait pourtant tout pour m'attirer : une couverture avec une photo de Robert Capa, une critique élogieuse de Vargas Llosa sur la quatrième de couverture, et surtout le thème : l'Espagne vue à travers le prisme de deux familles, l'une franquiste, l'autre républicaine. Dans ces conditions, le pavé – c'en est un ! - pouvait être attaqué. Et bien non !, deux fois ce fut l'échec.
Pourquoi ? C'est long, beaucoup trop long, cela tourne autour du pot, on se perd dans les personnages malgré l'aide d'un tableau généalogique, et surtout l'auteur se répète, a besoin de dix lignes pour dire ce qu'il pourrait dire en une seule ligne.
Bref, je me suis lassé, malgré ma persévérance et mes deux essais. Et j'en suis désolé.
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Le titre de ce livre est un emprunt à un poème du poète espagnol Antonio Machado :
" Ya hay un español que quiere vivir y a vivir empieza , entre una España que muere y otra que bosteza . Españolito que vienes al mundo , te guarde Dios . Una de las dos Españas ha de helarte el corazon . "
Il y a un espagnol qui veut vivre et commence sa vie entre une Espagne qui meurt et une autre qui bâille . Petit espagnol , toi qui vient au monde , que Dieu te garde . Une de deux Espagne te GLACERA LE CŒUR .
Ce livre retrace 70 ans de l'histoire de L'Espagne avec des dissensions au sein de quelques familles : certains parents peu fortunés furent républicains et d'autres plus riches choisirent le camp des Franquistes et de l'église .
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Ce livre est indispensable si vous voulez en savoir plus sur la situation de l'Espagne de 1937 jusqu'aux années 2000, mais surtout si vous voulez connaître les différentes situations difficiles que les Espagnols ont vécues à cause de la Seconde Guerre mondiale et surtout après, pendant le franquisme. Les histoires racontées ici sont basées sur des événements réels que l'auteure mentionne à la fin du livre. Il est divisé en 3 parties, la première s'appelle : "le coeur", dans ces pages, nous découvrons la situation de grands-parents qui apprennent la chute de Franco en 1977. Mais aussi de l'événement qui restera gravé dans la mémoire de Raquel, la petite-fille d'Ignacio, un événement qu'elle garderait dans son coeur. Dans cette partie, j'ai apprécié les références au ciel de la patrie et à la saveur de la nourriture, à travers la mention des aubergines qui, selon Anita (la grand-mère), ne sont pas les mêmes en France, où ils sont exilés, qu'en Espagne. Les personnages espagnols disent que leur pays est un pays de "fils de pute" et la référence au moment où ils retourneront en Espagne. le verbe "retourner" prend un sens réel à travers ces récits. Cependant, il me semble que dans différentes phrases, la force du texte espagnol est obscurcie par la traduction. Cela est peut-être influencé par le fait que l'espagnol est ma langue maternelle. Almudena Grandes, à travers son texte, nous enseigne que la conjugaison de certains verbes a une signification particulière pour les Espagnols. Cela signifie que même si je parle espagnol, peut-être, en raison de mon contexte socio-culturel différent du sien, cela peut provoquer une compréhension différente de ces actions. Parler des souvenirs du grand-père et de ceux de la petite-fille et les mettre presque sur un même plan à travers l'argumentation justifie ce que l'auteure dit sur l'importance de la mémoire dans la constitution de l'identité des individus. Elle a mentionné dans une interview que "la mémoire n'a pas seulement à voir avec le passé, mais elle est liée au présent et à l'avenir, car cela signifie savoir à qui nous voulons ressembler dans notre lignée familiale et c'est aussi un point de comparaison pour éviter les mêmes erreurs". La deuxième partie s'appelle "le coeur de glace", c'est la partie la plus longue et elle nous fournit des informations pour en savoir plus sur les circonstances du coeur glacé. Un va-et-vient entre les histoires du grand-père et de la petite-fille Raquel nous offre des éléments décisifs du passé qui tissent leur présent. le verbe "attendre" et la notion du temps sont utilisés pour créer une toile intrigante pour le lecteur. le personnage principal est physique et à travers une loi de la physique qui prétend que la somme des parties n'est pas égale aux parties, semble aussi refléter une fallacieuse argumentation perçue tout au long des pages de ce long chapitre.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La dernière fois où il vit son frère,  Ignacio Fernández n'avait déjà plus de désir, il avait abdiqué la condition humaine pour inaugurer une nature inférieure et différente, une existence élémentaire qui n'était pas la vie mais était organisée autour d'un unique verbe. Ce n'était plus l'homme qui avait volé un camion pour s'échapper de Madrid un mois et demi auparavant, plutôt une version squelettique et primaire de lui-même, un corps qui n'existait plus que par et pour ce dont il avait besoin, comme si le reste de ses capacités, celle de penser, celle de sentir, celle de créer,  celle de s'émouvoir, s'était dissous dans la férocité de quatre nécessités de base : mâcher et avaler un quignon de pain noir et dur quand il y en avait,  boire sans regarder, ôter les pierres d'un coin de terre pour s'asseoir ou, avec de la chance, s'allonger pour dormir, et avoir toujours sa couverture avec lui pour qu'on ne la lui vole pas.


*Au camp de concentration franquiste d’Albatera (Province d'Alicante) 
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Raquel avait souvent entendu cette histoire, et elle avait vu sa grand-mère heureuse, dans sa maison de Torre del Mar, la radio à fond, écoutant des chansons populaires et des rumbas en dansant seule dans la cuisine. Son sourire était semblable à celui qui illuminait le visage de grand-mère Anita quand celle-ci ouvrait le paquet qu'on lui rapportait d'Espagne tous les mois de septembre, et une demi-douzaine de boîtes d'anchois et un chapelet de piments devenaient bien plus importants qu'une demi-douzaine de boîtes d'anchois et un chapelet de piments. Comme si tout un pays, l'air, la terre, les montagnes, les arbres, les sierras, les plaines,  les villes, les villages,  les mots et les personnes, s'était installé dans les interstices d'une boîte en carton, en réservant son essence la plus pure, la meilleure, à la peau violacée des aubergines que la grand-mère caressait, année après année, comme ses petits-enfants, avec une sorte de révérence émue au bout des doigts et une allégresse tachée de nostalgie tremblante dans les paroles.
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Les derniers jours de l'été tout le monde était triste, à tel point que Raquel n'avait pas l'impression qu'ils rentraient mais plutôt qu'ils abandonnaient les lieux, s'exilaient des bougainvillées et des lauriers-roses, des orangers et des oliviers, de l'odeur de la mer et des bateaux du port, des palissades et des maisons blanchies à la chaux, des fenêtres fleuries et de l'ombre des treilles, de l'or de l'huile, de l'argent des sardines, des subtils mystères du safran et de la cannelle, de leur propre langue et de la couleur, du soleil, de la lumière, du bleu. Pour eux, rentrer n'était pas revenir à la maison, car on ne pouvait rentrer qu'en Espagne, même si personne n'osait jamais prononcer ce mot.
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De quatre ans plus jeune de Julio, j'assistais en silence à ces luttes dont mon frère sortait convaincu que notre père avait été un héros [dans la division Azul, aux côtés des Allemands sur le front russe]. Un samedi soir, après avoir vu un film sur la guerre du Pacifique, j'osai poser mes propres questions.
- Et toi, pourquoi est-ce que tu étais avec les méchants, papa?
Il me regarda d'un air alarmé qui fondit en un sourire devant cet interlocuteur d'un douzaine d'années.
- Qui t'a dit que c'étaient eux, les méchants? me demanda-t-il à son tour.
- Eh bien, ils jouent les méchants dans tous les films, non? Et puis ils ont perdu. À la fin, ce sont toujours les bons qui gagnent, non?
- Non, me répondit-il. Ceux qui gagnent à la fin, ce sont les plus forts, pas forcément les bons. Ils gagnent, ça va mieux pour eux, ils ont plus d'argent et ils le dépensent pour faire des films, et comme ce sont eux qui les font, eh bien les méchants sont toujours les autres.
- Oui, mais il y a aussi les juifs, insistai-je.
- Oui, tu as raison, acquiesca-t-il. Il y a les juifs mais nous n'avons rien à voir avec ça. Et beaucoup d'Allemands aux côtés desquels nous avons combattus, non plus.
- Alors les nazis n'étaient pas mauvais?
- Si, bien sûr. Mais les autres aussi. Et pourtant, il y avait des bons des deux côtés, des gens bien. Alors il est très compliqué de savoir qui étaient vraiment les méchants et qui étaient les moins méchants, tu comprends?
- Non, répondis-je avec sincérité. Je ne crois pas.
- C'est parce que tu es tout petit, Alvaro. Tu comprendras plus tard.
Mais je ne compris pas.
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Un homme qui aurait pu mourir souvent et qui avait préservé sa vie pour fêter la mort de son ennemi en dansant un paso doble avec sa femme sur une place du Quartier latin, bougeant à peine, par un froid terrible et devant une bande d'innocents. Ignacio Fernandez Munoz, alias l'Avocat, défenseur de Madrid, capitaine de l'Armée populaire de la République, combattant antifasciste de la Seconde guerre mondiale, rouge, espagnol, deux fois décoré pour avoir libéré la France, et propriétaire d'une peine noire, profonde et souriante, que sa petite-fille n'oublierait jamais, pas plus qu'elle n'oublierait l'après-midi où elle l'avait vu pleurer, plus seul, plus angoissé, plus vaincu que jamais, incapable de retenir plus longtemps toutes les larmes qu'il avait gardées quand il toréait la mort à ses risques et périls, pendant qu'il s'évadait des prisons, des camps, des trains, et qu'il fuyait ceux qui voulaient le tuer seulement parce que c'était lui.
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Vidéo de Almudena Grandes
Bande annonce VO de la serie "Les patients du Docteur Garcia", adaptation du roman d'Almudena Grandes
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