AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ikebukuro


Un livre foisonnant et intense aux personnages cassés tels des petites mécaniques auxquelles il manque une pièce pour leur bon fonctionnement… Un livre que j'ai beaucoup aimé tant par sa construction et ses personnages que par l'aspect historique du roman dans sa deuxième partie. le récit se construit sur le mélange, mélange des époques, mélange des personnages existants et ceux créés de toutes pièces par l'auteur, mélange des genres aussi avec d'un côté la téléréalité à travers la production d'une émission et de l'autre une institution artistique et codifiée représentée par le Bauhaus.

J'ai particulièrement apprécié le sens du détail de l'auteur, sa façon de ciseler les caractères et de construire ses personnages ; son sens du récit, mêlant son histoire à L Histoire avec force et précision. Les chapitres plutôt courts ont comme clé d'entrée la mention d'une oeuvre d'art qui incite le lecteur à aller découvrir les oeuvres citées. J'avoue avoir adoré découvrir les tableaux, photographies, installations, sculptures que je ne connaissais pas.

Le roman se découpe en deux parties bien distinctes, l'une qui se passe de nos jours qui suit deux personnages principaux : Josh, animateur d'émission de téléréalité névrosé et Carl son père, peintre alcoolique retiré du monde ; et une seconde partie qui s'intéresse particulièrement à Théo, marchand d'art et Magda, sa fille "pensionnaire" du Bauhaus. J'ai de loin préféré cette partie à la première, j'ai trouvé qu'elle réussissait à vivre toute seule, tant la période, les personnages fictifs ou réels, la naissance du Bauhaus étaient intéressants à découvrir. L'auteur réussit à associer la création romanesque à L Histoire sans jamais perdre le lecteur. Si j'aime les artistes de ce mouvement, tels que Klee et Kandinsky, j'avoue que je ne connaissais pas vraiment le fonctionnement et les finalités de ce collectif artistique mais cela ne m'a pas du tout gêné pour apprécier le récit et m'attacher aux personnages. J'ai aimé la façon dont les artistes ayant réellement existé s'intègrent dans l'histoire et interagissent avec les personnages de fiction, notamment Paul Klee. Je trouve que cela donne un poids particulier au récit et à l'émotion qui se dégage de l'ensemble. Cette seconde partie du roman est particulièrement émouvante, les personnages m'ont semblé beaucoup plus investis, plus ancrés dans leur réalité et dans leur vie que Josh et Carl dans la première partie. Bizarrement on sent Théo, Luise, Magda, plus connectés à leur époque que Josh et Carl qui semblent en dehors de leur vie, comme si, de façon peut-être inconsciente, ils faisaient le choix de la regarder en spectateur au lieu de la vivre réellement. Je me suis particulièrement attachée à Magda, cette petite fille qui aimait la couleur de la peau et qui un jour ira danser au bal mécanique.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}