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EAN : 9782931048047
89 pages
Névrosée (21/11/2019)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Lydie, jeune Parisienne, se marie à un industriel belge, Alphonse Van Zee. Après une lune de miel idyllique dans les Ardennes belges, le jeune couple emménage provisoirement rue du Palais à Bruxelles, chez Mme Van Zee et ses trois filles.Dans la maison règne une atmosphère hostile, la mère et les filles sont à la chasse au mari et Lydie, belle et cultivée, trop éduquée, fait se détourner des soeurs Van Zee, moins bien loties physiquement et intellectuellement, tout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ouvrage reçu dans le cadre de la dernière opération de Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions Névorose qui, grâce à leur collection "Femmes de lettres oubliées", m'ont permis de découvrir cet ouvrage. J'avoue que c'est tout d'abord la couverture qui m'avait tapé dans l'oeil et après avoir lu la quatrième de couverture, je savais que celui-ci ne pourrait que me plaire et je ne me suis pas trompée !

Estelle Crèvecoeur est une femme du XIX e siècle et c'est sous le nom de Caroline Gravière qu'elle publiera ses romans (dont certains n'ont pas encore été retrouvés). Sans cet ouvrage, elle évoque les "malheurs" de Lydie, une jeune et belle respectable parisienne et surtout, fort instruite, (ce qui est assez rare pour l'époque), qui a accepté de suivre son mari à Bruxelles, afin d'y séjourner avec ses trois belles-soeurs et sa belle-mère, Mme van Zee. Cependant, si elle s'attache à la benjamine des soeurs, Lydie se rend bien compte que sa belle-mère et ses deux horribles belles-soeurs ne la portent pas dans son coeur et font tout pour le lui faire comprendre. L'arrivée d'un cousin, Marinus, veuf mais pourtant encore dans la fleur de l'âge et extrêmement séduisant et de sa fille au sein de la maison van Zee va encore plus bousculer les choses. En effet, la marâtre, qui ne pense qu'à marier ses deux filles aînées, va voir d'un très mauvais oeil le lien qui va se tisser entre Lydie et Marinus mais aussi sa fille et la troisième des filles Claire, que tout le monde appelle Blondine. Un roman où l'on en apprend beaucoup sur les moeurs de l'époque et si effectivement, ce dernier peut en quelque sorte rappeler l'écriture de Jane Austen avec son roman "Orgueil et préjugés" ou Mrs Bennet ne pense qu'à marier ses filles, ce n'est jamais celle que l'on croit qui y trouve son compte et cela n'est que justice rendue à ces pauvres jeunes filles qui (dans l'un des deux romans d'ailleurs) qui ne sont pas que simple marchandise !

Un roman extrêmement bien écrit même si j'ai de loin préféré l'écriture de Jane Austen (qui, à mon sens, est inégalable et incomparable), agréable à lire et avec des quiproquo qui laissent autant les personnages concernées que le lecteur sans voix tant l'art du bien parler est très bien travaillé et fait tout pour mener à la confusion ! Une lecture que je ne peux que vous recommander !
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Ce court roman écrit en 1875 (presque un siècle après Orgueil et préjugés) relate le séjour d'une jeune épouse ai sein de sa belle famille à Bruxelles. La jeune femme est parisienne et d'emblée mal acceptée par ce milieu petit-bourgeois. A mi chemin entre la marâtre de Cendrillon et la Mrs Bennet de Jane Austen, la belle-mère n'a qu'une ambition : marier ses deux ainées et emploie à cette fin les moyens les plus pitoyables (invitations intéressées, viles persiflages, et autres calembredaines). La situation devient très tendue lorsque qu'un cousin veuf de son état, s'invite dans le but de trouver une gouvernante pour sa fille. Celui-ci ignore les laiderons et notre parisienne craint de l'avoir séduit malgré elle. Devant le refus de son mari de l'emmener avec lui pour l'éloigner de cette ambiance sulfureuse elle envisage même le divorce ....

J'apprécie beaucoup l'écriture appliquée et élégante que l'on retrouve chez nombre d'écrivains de cette époque, particulièrement lorsqu'il s'agit de femmes. Pas de malices ou de jeu de style avec une surenchère d'originalité pour se démarquer de la multitude des candidats à la publication, mais un ton juste et sincère, avec juste ce qu'il faut d'audace et de revendication d'autonomie à cette époque ou l'indépendance féminine n'était pas de bon goût

Encore un très bon choix pour ce texte classique de la part d'Onlit

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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La parisienne Lydie va fonder son opinion sur les Bruxelloises à travers la vie qu'elle est obligée de partager avec sa belle mère, Madame van Zee, et ses deux vieilles filles à marier, idiotes, médisantes, aigries.

Je ne sais pas quel stéréotype est le plus marrant, des Bruxelloises un peu empotées ou de la Parisienne imbue d'elle même?;-)

Réédition amusante chez Névrosée, dans la collection 'Femmes de lettres oubliées'
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Avec beaucoup d'humour, l'auteure nous entraine au coeur d'une maison bourgeoise du 19e siècle. Jolie jeune femme aux idées en avance sur son temps, Lydie se retrouve coincée chez une veuve dont les deux filles ainées sont toujours célibataires. Incultes, jalouses et méchantes, elles passent leur temps en commérages. L'arrivée de cette jeune femme cultivée, éduquée, joviale leur fait de l'ombre et elles en deviennent désagréables et médisantes. Seul la benjamine, âgée de 16 ans et qui rêve de devenir institutrice est ravie de sa présence réconfortant. Mais dans ce milieu, travailler est inconcevable pour une femme, sauf si elle est de mauvaise réputation.

L'arrivée d'un lointain cousin de passage à Bruxelles devient la bouffée d'air frais qu'elle n'espérait plus. Mais jeune papa, veuf et riche, il va attirer les convoitises de ces trois harpies et rendre l'atmosphère encore plus lourde que d'ordinaire.


J'ai aimé ce récit à l'écriture soignée et finement ciselée où l'on découvre les traditions et mode de vie d'une époque révolue où l'on demandait à une femme de savoir tenir une maison, d'être discrète et bonne épouse. L'auteure met dans la bouche de son héroïne parisienne tous les griefs qu'elle éprouve envers la bonne société de son époque, toute de faux semblants et de bassesses. Elle a aussi la dent dure contre les Bruxellois qui refusent d'apprendre la langue des « paysans du nord » mais engagent du personnel de maison flamand parce que plus dur à la tâche et plus docile.


Dans un style moderne, Caroline Gravière écrit là un récit féministe et un plaidoyer pour la liberté des femmes, à commencer par celle de s'instruire et de travailler si elle le souhaite. Être dépendante de son mari lui semble incongru et dépassé. Quand on sait que l'auteure est morte en 1878, on comprend toute la modernité du propos. Caroline Gravière a d'ailleurs milité pour les droits de la femme à l'éducation et à l'émancipation sociale.

Une belle découverte que ce court roman que les éditions Névrosée ont republié. Cette jeune maison d'édition belge s'est d'ailleurs donnée comme mission de rééditer des femmes de lettres belges oubliées ou méconnues. Je pense que j'en lirai d'autres.

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Caroline Gravière (Estelle Crèvecoeur de son vrai nom) nous livre ici un roman léger qui caractérise bien la vie de la bourgeoisie du 19e siècle dans la capitale belge.

L'auteure nous narre le quotidien d'une jeune mariée débarquée à Bruxelles. Contrainte de s'installer chez sa belle-mère et ses filles en raison d'un chantier qui occupe son mari sur place, la jeune parisienne en verra de toutes les couleurs ! Car Madame van Zee a trois filles qu'elle cherche à marier à tout prix et il se trouve que Lydie, par sa beauté et son érudition, leur fait de l'ombre !

Éloignée de sa mère restée à Paris, Lydie lui écrit une longue lettre et lui raconte son quotidien. La belle-mère qui mène sa maison à la baguette, la décoration surannée mais, surtout, les manigances mises en place pour trouver un mari. On promène et on exhibe les filles, on critique les concurrentes potentielles, on colporte des rumeurs, on s'informe sur les jeunes étalons disponibles, on tient salon et on se montre sous son plus beau jour pour attirer les portefeuilles les plus opulents. Mais de savoir-faire ménager ou culinaire il n'en est point question ! La bourgeoise de 1875 se contente de faire un bon mariage pour ensuite mener ses domestiques à la baguette.

Par le biais de Lydie, l'auteure nous livre une vision moderne de la condition féminine, préconisant l'apprentissage d'un métier et l'accès à la culture pour favoriser l'autonomie de la femme. Pour qu'elle puisse choisir entre travail et mariage et non plus envisager les noces comme un moyen de subsistance. Lydie, par son éducation, son érudition et sa culture, porte haut les revendications féminines que défendait Estelle Crèvecoeur.

En lisant cette longue lettre, on ne peut s'empêcher de penser au conte de Cendrillon, obligée de supporter une marâtre acariâtre et ses filles laides et méchantes.

Une parisienne à Bruxelles est un roman un peu moqueur, qui nous présente le mode de vie du 19e siècle de façon caricaturale mais qui a l'avantage de promouvoir une vision de la femme différente de ce qui se fait à l'époque.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Trois ou quatre gouvernantes se sont déjà présentées ; aucune ne réunit les qualités nécessaires.
_Trop jeune, on l'accusera de me plaire, dit le veuf. Trop vieille, elle me déplaira. Trop savante, elle dédaignera de mettre l'œil au ménage et, dans ma position, le coup d'œil de la ménagère est une qualité essentielle. Trop ménagère, elle manquera d'esprit et de talents, et je veux que la personne à laquelle je confierai ma fille soit capable de lui enseigner le langage, la tenue, les manières que doit avoir l'héritière de trente mille francs de rente."
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"L'habitude de vivre seul et de garder le silence pendant de longues heures met du poids sur les idées, les affermit et donne au caractère ce grand sérieux qui n'entend rien à la plaisanterie ; la finesse est une petite lame qui ne s'aiguise qu'au contact des humains, l'en-cas de la défensive."
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Je répétai :
"Des loups, des sangliers, des hiboux, des poules, des vaches, même des animaux qu'on ne nomme pas, que tout cela soit béni, je peux vivre avec tout cela, mais pas avec des femmes méchantes !"
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"Car s'il y a quelque chose au monde de plus sot qu'une sottise, c'est, après en avoir fait une, de n'oser la réparer."
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"Beauté et esprit obligent au mal, selon les sots et il n'y a que la sottise qu'il faut laisser passer."
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