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Citations sur Léviathan (115)

Quelle atroce ordonnance régissait le monde ! Sûrement il y avait sur cette terre des prés verdoyants, des forêts où l'on pouvait se cacher et se perdre, des femmes jeunes et belles qui l'auraient aimé peut-être, mais une nécessité haineuse isolait les êtres, fermait les portes, s'amusait à pousser dans une rue ceux qui dans la rue voisine eussent trouvé le bonheur, à faire naître les uns des années trop tôt, les autres trop tard. La pensée que le bonheur, son bonheur, était quelque part en ce monde et qu'il n'en savait rien le mettait hors de lui.
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Rien n'est plus délicieux que ces premières journées d'automne où l'air agité de puissants remous semble une mer invisible dont les vagues se brisent dans les arbres, tandis que le soleil, dominant cette fureur et ce tumulte, accorde à la moindre fleur l'ombre qu'elle fera tourner à son pied jusqu'au soir. De ce calme et de cette frénésie résulte une impression où la force se mêle à une douceur que le langage humain ne peut rendre. C'est un repos sans langueur, une excitation que ne suit aucune lassitude ; le sang coule plus joyeux et plus libre, le coeur se passionne pour cette vie qui le fait battre. A ceux qui ne connaissent pas le bonheur, la nature dans ces moments généreux leur en apporte avec les odeurs des bois et les cris d'oiseaux, avec les chants du feuillage et toutes ces choses où palpite l'enfance.
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Sa voix se perdait sous le lit. Ainsi accroupie et gémissante, elle faisait songer à un gros animal qui souffle tristement sous la porte de sa prison. Derrière elle, le crépuscule d'hiver éclairait faiblement la fenêtre. A présent, elle ne bougeait pas, ne parlait plus ; son regard assombri allait de droite à gauche ; énorme et luisante dans sa gaine de serge lustrée, sa croupe immobile insultait les derniers rayons du jour.
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Alors une telle horreur de son existence le prit, un tel dégoût de lui-même et du monde, qu'il se retira dans sa chambre et cacha son visage dans ses mains. En ce moment , il lui sembla qu'il touchait, en quelque sorte, la limite extrème de sa tristesse: il pouvait souffrir encore, mais souffrir lui paraissait impossible.
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On ne sait jamais quand la vie va vous trahir ; inutile de compter sur le lendemain, ni meme sur l'heure qui va suivre ; il n'y a de certain que la mort.
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La pensée que le bonheur, son bonheur, était quelque part en ce monde et qu'il n'en savait rien le mettait hors de lui.
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Le premier espoir du matin s'évanouissait : après avoir souhaité l'apparition de cette lumière qui grandissait par-dessus les têtes des tilleuls, elle n'avait de cesse à présent que la nuit ne vînt l'engloutir de nouveau. Quel supplice n'était-ce pas d'être astreinte à suivre les heures dans leur interminable voyage, alors que tout en elle bondissait et voulait courir.
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Mais quelque part au fond de son cerveau une pensée veillait, pareille à une flamme qu'aucun souffle ne réussissait à éteindre.
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C'est toute sa liberté qu'on abandonné à jamais lorsqu'on s'éprend d'un être ; le désir peut s'éteindre, la passion peut mourir tout à fait, mais il reste au fond du coeur quelque chose d'inaliénable que l'on peut donner mais non reprendre. L'homme qui aime a vendu son âme et c'est en vain que la haine vient disputer la place à l'amour ; jusqu'à la mort on appartient à ceux qu'on a aimés.
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L'ennui, le désespoir la rendaient amère. Habituée à briser tous les élans de sa nature, elle n'en retenait que mieux le poison qui agissait sur elle depuis des années; La violence qu'elle maîtrisait sans cesse avait peu à peu endurci son coeur au point de la rendre indifférente à la souffrance d'autrui.

Deuxième partie
Chapitre II
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