La deuxième naissance est la perte qui permet au moi de naître. C'est-à-dire d'accéder au statut de moi réalité assurant la distinction d'avec l'objet. Les facteurs causes de névroses ne sont que des anachronismes c'est-à-dire des réactions au danger relevant d'une attitude infantile persistant sans raison valable à l'âge adulte par le jeu de la fixation et du refoulement de l'imaginaire de la séparation.
La surestimation des figures parentales, reflet de l'idéalisation dont l'enfant est lui-même l'objet de la part des parents, crée là un circuit narcissique impérissable.
La perte de l'objet dans le deuil ou la simple déception de celui-ci entraîne la blessure narcissique, qui dans les formes sévères conduit à la dépression. L'auto-dépréciation, voire l'indignité, en est la marque spécifique. Apparemment, l'objet est contingent, le narcissique ne lui accorde qu'une existence douteuse. Dans dans les deux cas, la perte d'objet réveille la dépendance, fait émerger la haine sous la tristesse et montre les désirs de dévoration et d'expulsion à peine voilés. L'objet est un complément d'être.
Les attaques hystériques révélaient, par le biais de la conversion, une semblable invasion dans la sphère motrice. La toute-puissance de la pensée de l'obsessionnel montre la sexualisation de la pensée.
En dehors de la création, d'autres objets se sont vu assigner la même fonction; la drogue, l'alcool ou, de façon plus significative, le fétiche. Mais le phallus en fin de compte, c'est la Cause. À la fois Mère de toute raison de vivre, Père de toutes les espérances, Enfant-Roi sauveur du monde.
psychanalyse, André Green, Fernando Urribarri, René Roussillon, clinique du négatif