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Robert Louis (Traducteur)
EAN : 9782221097267
196 pages
Robert Laffont (03/06/2010)
3.65/5   34 notes
Résumé :
A Genève, le riche Dr Fisher vit entouré d'une cour de parasites qu'il méprise, mais qu'il tient par ses largesses et ses soirées fastueuses.
A la fois fasciné et horrifié, Alfred Jones le narrateur,un quinquagénaire infirme qui a épousé la fille du docteur, découvre cet univers vénéneux, où les gens sont prêts à toutes les humiliations et à tous les risques pour de l'argent.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà d'excellentes retrouvailles d'Horusfonck avec la belle plume de Graham Greene après de trop nombreuses années de séparation.
Drôles de "Dîners de cons", dans lesquels ces cons sont toujours les mêmes et...riches!.. Ces "crapauds", comme les appelle la fille de l'organisateur de ces humiliantes agapes, l'abominable docteur Fischer du titre.
Graham Greene, à travers le regard d'Alfred Jones, emmène le lecteur dans quelques tréfonds de la bassesse et de la vanité humaine.
Alfred Jones n'est pas de cette coterie des riches benêts qu'hypnotise le docteur Fisher. Alfred Jones est un quinquagénaire mutilé du blitz, mari aimant et aimé de la fille du docteur, Anne-Luise.
Comme ils sont pathétiques, ces crapauds et leur maître de cérémonie, surtout lorsque ce dernier sonnera la fin de la partie dans une sorte de grand-guignol larvé!.. Avec du son!
Un bon Greene, en tout cas.
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L'écriture raffinée de Graham Green vient servir ici un texte sur les plus vils des sentiments humains : le mépris, la haine, la cupidité. "Vanité des vanités, tout est vanité" dit L Ecclésiaste, voici une référence qui pourrait illustrer la futilité des rapports humains qui se nouent dans ce roman.

A une exception près, ceux qu'éprouvent deux amoureux, séparés par une trentaine d'années, mais très vite unis dans une passion amoureuse qui les tient à l'écart des comportements des autres protagonistes.

C'est également un bon roman sur la cupidité, le pouvoir de la puissance, le pouvoir de l'argent que seul celui qui en possède beaucoup est capable de mépriser. le Dr Fischer méprise surtout les courtisans que bijoux, or, diamants attirent à tel point qu'ils sont prêts à subir les pires humiliations.

C'est aussi le roman d'une résistance, celle du gendre du Dr Fischer, capable de semer la confusion chez les courtisans. Se force-t-il pour résister? Il me semble que non, encore qu'il accepte deux invitations. Qu'il possède l'amour ou qu'il l'ait malheureusement perdu, il est capable d'affronter le Dr Fischer et de contrecarrer certains de ses plans.

La scène finale est un morceau d'anthologie dans lequel la peur de la mort vient se mettre en balance avec la cupidité des courtisans. le Dr Fischer, comme son gendre, n'a pas peur de la mort, et c'est une belle étude psychologique que de chercher pourquoi finalement ils sont si proches l'un de l'autre, tout en se haïssant.

Une oeuvre dont le titre ne laisse rien imaginer, surtout ne lire aucun résumé avant de découvrir ce roman, peut-être même pas cette analyse qui ne dévoile pas l'essentiel.








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Si vous étiez le gendre, d'humble condition, d'un riche hommes d'affaires suisse, seriez-vous prêt à assister à un dîner dont l'unique but est d'humilier les autres riches convives ?

C'est ce qu'accepte, un peu à contrecoeur au début, le narrateur de ce conte cruel, Alfred Jones, un quinquagénaire qui a eu la chance d'épouser la jeune et jolie fille du docteur.



Employé comme traducteur dans une chocolaterie, Jones mène une vie ordinaire jusqu'à sa rencontre puis son mariage avec Anna-Luise. Son existence bascule dès lors qu'il fait la connaissance de l'énigmatique Docteur Fisher. Cer dernier organise des dîners pour un petit groupe d'élus fortunés au cours desquels il leur fait subir toutes sortes d'humiliations avant de leur octroyer leur récompense, en général un cadeau très coûteux.

Même si l'on est pas forcément cynique, on ne peut que se rendre aux arguments du docteur : la cupidité humaine est sans limites.



Green dresse les portraits savoureux de ces ignobles courtisans : M. Belmont, Mrs Montgomery, riche veuve et seule femme de cette assemblée, Mr Kips (dont Fischer s'est cruellement moqué...), Richard Deane, un acteur has-beene, le divisionnaire Kruger. Tous sont prêts à lécher les bottes du Dr pour augmenter leurs richesses.

Commme le narrateur, on observe avec fascination et dégoût, la déchéance de ces immondes parasites.

Pour autant, le Docteur Fisher ne m'a pas été plus sympathique. Même si l'on comprend son point de vue, on ne peut oublier qu'il a lui-même provoqué le drame familial dont il souffre encore et que sa fille ne lui pardonne pas.

Cette farce grotesque et malsaine souligne une fois encore la noirceur de l'âme humaine. Entre cruauté, bêtise et faiblesse, les protagonisques s'engluent dans la toile machiavélique d'un homme finalement plus pathétique que méprisable.

La scène finale, le dernier dîner, est d'ailleurs le point d'orgue de cette sinistre comédie dont le narrateur et la lectrice que je suis, ne ressortent pas indemnes...

Vous l'aurez compris, une excellente surprise (mais enfin, comment être déçue par Graham Greene ?) qui me donne envie de continuer à explorer l'oeuvre de cet écrivain.



A noter : un téléfilm fut tiré du roman en 1985 avec James Mason dans le rôle du Dr Fisher et Alan Bates dans celui d'Alfred Jones.


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Le narrateur, un estropié depuis la guerre, tombe amoureux d'une jeune fille de bonne famille, de 20 ans sa cadette. le père de la promise, un milliardaire pétri de suffisance, est l'objet d'une foule de rumeurs... Les grands dîners qu'il organise, auxquels est conviée une cour servile et prête à subir toutes les humiliations, sont un rituel dont tous parlent mais que peu connaissent. Alfred Jones va pénétrer à reculons dans cette haute société que le Dr Fischer prétend étudier, voulant voir jusqu'à quelles extrémités les riches peuvent aller par cupidité. Un récit noir et cynique, qui met en scène une société corrompue et orientée vers ses propres plaisirs, avec en toile de fond une Suisse fort bien brossée.
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J'ai été dans l'histoire dès le début ; happée par le récit d'Alfred Jones. Il nous raconte la rencontre avec sa femme et sa vie avec elle mais aussi et surtout la rencontre avec son beau-père, le Dr Fischer. Jones décrit avec précision l'horrible personnage qu'est le Dr.
A travers ce récit, on découvre un homme tellement horrible et impitoyable qu'on ne peut ressentir de pitié pour lui. Il est vil, méchant, manipulateur. Il va au bout de sa folie pour voir jusqu'où mène « la cupidité des riches ». Pour cela il organise des « dîners » qui ont pour seul but principal, non pas de nourrir ses invités, mais de les humilier. Les noyer dans une humiliation des plus mesquines.

L'auteur a su nous faire partager le sentiment de haine de Jones envers le Dr. Il a su retranscrire les sentiments et émotions des personnages.
L'écriture est agréable et les chapitres courts. La lecture fut donc rapide. D'autant plus que le récit est à la première personne, donc plus facile je trouve, de se fondre dans le roman et d'en dévorer les pages.

Mais (car il y a bien un mais) à un certain moment, j'ai trouvé que le récit perdait non pas de son intérêt mais, perdait plutôt de son sens. Car je n'ai pas saisi POURQUOI le Dr est ce qu'il est.
Je n'ai pas compris non plus son geste final (dans les dernières pages du roman). Pourquoi, après tant de méchanceté, et avec tant d'orgueil, finit-il ainsi ?
J'ai donc dû rater quelque chose, un détail peut-être dans la lecture m'a-t-il échappé. Je ne sais pas. En tout cas, je regrette sincèrement ce manque de compréhension de ma part... Cela a un peu gâché la fin de cette lecture.

En bref : Une belle découverte tout de même, qui pourtant, à un moment donné, m'a semblé perdre de son sens.
Lien : http://s.ecriture.over-blog...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Mais ce n'était pas à cause de son argent que je détestais le docteur Fischer. Je haïssais en lui l'orgueil, le mépris du monde entier, la cruauté. Il n'aimait personne, pas même sa fille.
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La seule fierté des riches vient de ce qu'ils possèdent. C'est uniquement avec les pauvres qu'il faut faire attention.
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On ne supporte le silence que lorsqu'on est heureux, ou lorsqu'on jouit de la paix de l'esprit.
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La seule fierté des riches vient de ce qu'ils possèdent

Le mépris vient d'une grande déception
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Notre dispute ressemblait à un feu qui se meurt : il semble sur le point de s'éteindre, mais l'instant d'après, une poignée d'étincelles rallume une brindille carbonisée et fait jaillir une flamme éphémère.
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Des tranchées d'Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d'une guerre mondiale à l'autre, rythmée par les accents vibrants du jazz. 1918. Percussionniste virtuose à l'école des djembés de Gorée, Jules, interprète du régiment de Noirs américains sur le front de cette France ravagée qu'il ne connaît qu'à travers Maupassant, vit à l'aube de l'armistice un amour éphémère avec l'épouse d'une « gueule cassée ». Ce souvenir indélébile l'accompagnera après la guerre dans son long périple à travers l'Amérique bouillonnante des Années folles, quand il rejoint le jazz-band de ses anciens compagnons de guerre, en tournée dans le Sud raciste, puis triomphe au célèbre Cotton Club de New York.
Sa vie croise celle de Joséphine Baker qui l'emmène, avec sa Revue nègre, à Paris où l'amitié qu'il scelle avec l'écrivain-espion Graham Greene les entraîne dans une périlleuse expédition en Afrique. Ils iront jusqu'à Monrovia, capitale du Liberia, sur les traces de Julius Washington, l'arrière-grand-père de Jules, premier grand reporter photographe noir américain. Alors que de nouveau une guerre s'annonce, Jules s'installe à Mamba Point, dans la maison de Julius, l'homme qui a tenté de révéler la véritable histoire de ce pays : celle de ces esclaves affranchis envoyés en Afrique pour bâtir une nation libre. Un rêve devenu cauchemar.
https://bit.ly/3wejAfI
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