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Marcelle Sibon (Traducteur)
EAN : 9782264021984
288 pages
10-18 (30/11/-1)
3.77/5   184 notes
Résumé :
Jim Wormold est un paisible vendeur d'aspirateurs de La Havane, en cette période de Guerre froide et de début de la révolution castriste. Et Wormold a un problème : sa fille, Milly, qu'il adore, est à la fois catholique et extrêmement dépensière au regard des modestes revenus de son père.
Aussi quand on propose à Wormold de devenir agent des Services secrets britanniques, il y voit surtout l'opportunité de revenus rapides.
Et comme l'espionnage ne le p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Jim Wormold est un citoyen anglais installé à La Havane. Son petit commerce d'aspirateurs ne génère pas beaucoup de bénéfices et ne lui permet pas de payer toutes les extravagances et les désirs de Milly, sa fille de 17 ans. Alors, quand l'agent Hawthorne lui propose de rejoindre les services secrets britanniques, Wormold voit la possibilité de gagner rapidement de l'argent. de son côté, Hawthorne est persuadé d'avoir installé un espion de premier ordre dans une zone qui commence à s'agiter, à la veille de la révolution castriste. « Il nous faut notre agent à La Havane, n'est-ce pas ? Les sous-marins ont besoin de fuel. Les dictateurs se rapprochent les uns des autres. Les gros entraînent les petits. » (p. 51)

« La Havane pourrait devenir un endroit clé. Les communistes vont toujours là où il y a des troubles. » (p. 75) Wormold va tirer parti de cette terreur rouge et de cette obsession du renseignement qui marque la Guerre froide. Il envoie à Londres de faux rapports et de fausses informations. Il s'entoure de faux agents et arrive à faire prendre les plans d'un aspirateur pour une formidable machine de destruction. de messages codés en microfilms dissimulés au dos de timbres, Wormold monte une improbable affaire que Londres prend très au sérieux. Ce que le marchand d'aspirateurs n'avait pas prévu, c'est que ses élucubrations prendraient une réelle épaisseur et que de vrais méchants se mettraient à ses trousses et à celles de ses proches.

Voici un roman d'espionnage d'un ton très original : je n'aime pas l'agent 007 parce qu'il se prend trop au sérieux. Avec Graham Greene, c'est plutôt James Bond au pays des barjos ! Les services secrets britanniques sont loin d'être une organisation rodée et ses membres sont bien bouffons parce que trop tatillons. C'est donc un roman burlesque que Graham Greene propose, avec un faux air de vaudeville quand les portes claquent pour dissimuler des agents fantômes. J'ai passé un bon moment avec cet agent secret pas comme les autres, mais je ne suis pas certaine que ce roman me marquera longtemps.
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Années 50, La Havane. James Wormold est un paisible quadra quitté par sa femme et qui vend des aspirateurs, enfin peut-être est-il plus juste de dire qu'il essaie de vendre des aspirateurs. En le quittant, sa femme lui a aussi abandonné leur fille Milly, dix-sept ans, belle comme un ange, fervente catholique, en pleine mutation vers l'état de femme et la proie potentielle du capitaine Segura qui voit davantage en elle une simple femelle. Jusque là, Wormold a largement de quoi occuper sa vie et quand il a un peu de temps libre devant lui, il se descend un petit whisky en compagnie de son acolyte alcoolique, le Dr Hasselbacher. Pourtant, l'existence de Wormold va tout-à-coup être transformée du tout au tout lorsqu'il est désigné contre son gré agent spécial à La Havane par les services secrets de sa Majesté britannique...

Dans un décor haut en couleurs où cireurs de chaussures et prostituées côtoient flics véreux et espions de tout poil, Graham Greene invente le genre de l'espion débutant et maladroit, une espère de Pierre Richard à situer à équidistance de 0007 et d'OSS117. Impossible de ne pas ressentir d'empathie pour un personnage aussi paumé et aussi touchant même si l'écriture a quand même pris un petit coup de vieux (sans même parler de mon édition 10/18 de 1980 truffée de fautes d'orthographe).

Un roman d'espionnage plaisant qui ne se prend pas au sérieux et qui fait la part belle à l'humour au détriment de l'action mais sans que cela nuise à la cohérence de l'ensemble.

Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge 1914-1918 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Graham Greene fait partie du cercle très sélect et très fermé des espions britanniques à la retraite devenus écrivains célèbres, auquel appartient également John le Carré et Ian Fleming. Les précédents romans de Graham Greene, tels que L'Agent secret (1939), le Troisième Homme (1950) et Un Américain bien tranquille (1955) faisaient la part belle au suspense, à l'action et à la paranoïa, bref, à la vie pleine de secrets et de dangers des hommes de l'ombre. Graham Greene connait plutôt bien le milieu car il a été membre du MI6, qui plus est recruté par l'emblématique Kim Philby, agent double officiant pour le compte du KGB et ayant servi de modèle à La taupe de John le Carré.
Notre agent à La Havane, publié en 1958, est un roman d'espionnage différent des précédents.
Graham Greene délaisse le côté anxiogène et austère des romans d'espionnage traditionnels (dont il est pourtant l'un des chefs de file) pour s'essayer à l'humour, à l'exotisme et au comique de situation. Sans pour autant se rapprocher du style parodique d'un Ian Fleming, immédiatement identifiable par l'utilisation systématique de gadgets futuristes, de nymphes peu farouches et de mégalos voulant asservir le monde, il donne ici dans un ton plus léger.
Et c'est bien là où le bât blesse. Pétri d'un humour british qui se veut léger et décalé, à fleurets mouchetés, le livre paraît aujourd'hui totalement daté (le film s'en sort plutôt mieux grâce au talent des acteurs, Alec Guinness en tête, et à la faculté qu'ont les spectateurs de se replonger plus facilement dans un produit techniquement daté, recréant une ambiance d'époque).
L'idée de départ est séduisante : les services secrets britanniques cherchent à recruter un nouvel agent à La Havane, et jettent leur dévolu sur Jim Wormold, un ressortissant anglais vendeur d'aspirateurs. Séparé de sa femme, élèvant seul sa fille Milly, une gamine délurée et dépensière, Wormold rencontre quelques difficultés à boucler ses fins de mois. Aussi, quand on lui propose de travailler pour les services secrets, celui-ci n'hésite pas une seconde et va même jusqu'à faire du zèle en inventant des agents de terrain virtuels et des complots fictifs, une méthode comme une autre lui permettant d'augmenter sa rémunération. Tout va se compliquer lorsque Londres envoie sur place une collègue expérimentée, Béatrice, pour renforcer l'équipe et prêter main forte à l'apprenti espion.
Malgré ce pitch original, toutes les situations burlesques, les bons mots désopilants, les belles tirades qui se voudraient cocasses, finissent par tomber à plat, tellement tout cela semble aujourd'hui tombé en désuétude. Seule la scène du recrutement de Wormold dans les toilettes du restaurant parvient tout juste à arracher un sourire au lecteur. le reste ne prend pas : les joutes verbales avec le bon docteur Hasselbacher sont la plupart du temps incompréhensibles ; le chef de la Police, supposé être une terreur et le suppôt d'un dictateur sanguinaire, s'amourache de Milly et se laisse aller à une sollicitude bienveillante et fleur bleue ; la réaction de Londres est bien trop naïve pour être crédible ; l'agent Béatrice ferme les yeux et se range bien vite au côté de Wormold ; la scène de l'empoisonnement lors du banquet est prévisible et outrancièrement théâtrale ; l'utilisation maladroite des codes radio et de la technologie fait à peine sourire, etc.
Gardons néanmoins à l'esprit que ce roman met en chantier, sans doute pour la première fois, l'image de l'espion parodique et décalé, le premier d'une longue série aboutissant à Austin Powers et à Johnny English, en passant par Un grand blond avec une chaussure noire, espion malgré lui, et Max la Menace, un autre espion connu pour sa chaussure, dissimulant un émetteur-récepteur radio, ancêtre du téléphone portable.
Pour rester sur une note optimiste, je vous invite à prendre la mesure du ton décalé du livre (et du film) en jetant un oeil sur la vidéo postée sur Babelio de la bande annonce du film « Our Man in Havana » réalisé par Carol Reed en 1959, avec Alec Guinness, Burl Ives et Maureen O'Hara dans les rôles principaux.
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Graham Greene est un auteur anglo-saxon reconnu pour ses romans d'espionnage. D'ailleurs dans l'une de ses dernières missions (traduites en françaises) même James Bond lit un de ses romans. Avec Notre agent à La Havanne, il compose toutefois un roman qui appartient davantage au registre de la comédie.

En assumant une comparaison délicate à tous point de vue, voici un écrit qui tient davantage du tailleur de Panama que de la saga 007. Cet état d'esprit est déjà perceptible dans l'introduction que nous offre l'auteur. Celle-ci mérite le détour : un retour sur son propre passé d'espion. La démarche (qu'elle soit réelle ou romancée) est bienvenue et appréciée.

Le ton est ici léger, détendu et se fond dans le Cuba pré révolutionnaire. L'ambiance de casino et de bordel à ciel ouvert dresse un contexte festif équivoque sans occulter les agissements détestables du régime en place. Ceux-ci sont symbolisées via un personnage haut en couleur, auquel le lecteur pourra même s'attacher. Indéniablement, cette ambiance fait partie intégrante du roman au point de le caractériser.

L'intrigue est assez légère. Les services secrets britanniques sont ridiculisés mais de manière somme toute gentille. Sont surtout fustigées ici les pratiques administratives et bureaucratiques des services de l'ombre au travers de certaines figures. La quatrième de couverture en dit hélas trop long. Certes le dénouement ne surprend pas vraiment et reste dans la logique mais le tout n'est pas pour autant cousu de fil blanc.

L'humour et la comédie prennent ici le premier pas sur l'espionnage, ce que laissait déjà entendre le scénario du roman (un vendeur d'aspirateur qui devient un espion pour garantir à sa fille le mode de vie auquel elle est habituée). Les personnages sont sympathiques, et Wormold est quelqu'un d'humain, de crédible… ce qui n'est pas toujours le cas de la plupart des retournements de situation présentés.

Il n'est pas ici question de technique, de suspens, de complexité… mais de légèreté et de bonne humeur. Voici un roman idéal pour s'extraire du quotidien, ou accompagner un voyage. Un petit bijou à lire en cas de déprime passagère.
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La Havane années 1950,nous sommes en pleine guerre froide, Batista est toujours au pouvoir mais la révolution castriste gagne du terrain et les affaires ne sont guère florissantes pour Mr Wormold ,sujet britannique installé depuis longtemps à Cuba .Son commerce d'aspirateurs dernier cri souffre de cette période agitée et puis "à quoi sert un aspirateur quand le courant est coupé? ".Il vit seul avec sa fille Milly, 17 ans,la prunelle de ses yeux .Sa seule distraction aller boire un verre avec son vieil ami ,médecin le docteur Hasselbacher.
Alors lorsque déboule dans son magasin un dénommé Hawthorne, sa vie va basculer .En moins de temps qu'il ne faut pour le dire il va se retrouver l'agent 59200-5 au service de sa très gracieuse majesté! Comment couvrir les besoins d'informations que nécessite ce nouveau travail recruter des agents bien sûr et Wormold va alors faire preuve d'une imagination débordante , s'entourant d'agents virtuels aux talents divers et variés, ce qui n'est pas virtuel ce sont les rentrées d'argent correspondantes qui tombent à point pour honorer la fièvre acheteuse de Milly......
A partir de là tout devient rocambolesque Londres croît à ses messages ,il se retrouve englué dans ses mensonges et La Havane s'embrase..
Cette lecture ne m' a pas enthousiasmée malgré certains passages truculents .L'écriture "très cinématographique" laisse entrevoir le film qui sera réalisé plus tard. Vieillot, et désuet dommage.
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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
De nouveau, l'explication qui apparut à Wormold comme la plus plausible fut que l'inconnu était un inspecteur excentrique envoyé par le siège social. Mais il atteignit vraiment les limites de l'excentricité lorsqu'il ajouta à voix basse :
- Allez aux toilettes des messieurs. Je vous rejoins.
- Les toilettes ? Pour quoi faire ?
- Pour me montrer le chemin.
Dans un monde dément, il semble toujours plus simple d'obéir. Wormold précéda l'inconnu vers une porte de derrière, le long d'un court corridor, et lui montra les toilettes :
- C'est là.
- Après vous, mon vieux.
- Mais je n'ai pas besoin d'y aller.
- Ne faites pas d'histoire, dit l'inconnu.
Il posa la main sur l'épaule de Wormold et le poussa à l'intérieur. Il y avait deux lavabos, une chaise au dossier démoli, les cabinets et les urinoirs habituels.
- Posez-vous là, mon vieux, dit l'inconnu, je vais ouvrir le robinet.
Mais lorsque l'eau se mit à couler, il ne fit pas un geste pour se laver.
- Ça a l'air plus naturel, expliqua-t-il ("naturel" semblait être son épithète favorite), si quelqu'un entre sans s'annoncer. Et naturellement, ça brouille les micros.
- Les micros ?
- Oui, vous avez raison de vous étonner. Tout à fait raison. Il est plus que probable qu'il n'y a pas de micro dans un endroit comme celui-ci. Mais c'est un bon exercice, et c'est cela qui compte. Vous verrez par vous même que ça sert toujours de s'être exercé. Une veine qu'il n'aient ni tampons, ni soupapes, à La Havane. On peut laisser l'eau couler, tranquillement.
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Ils passèrent devant le Carmen-Bar et le Cha-Cha-Cha-Club dont les enseignes voyantes étaient peintes sur les vieux contrevents de façades du XVIIIème siècle. Des salles intérieures obscures, de ravissants visages, yeux marrons, cheveux noirs, teint espagnol ou jaune foncé guettaient les passants ; de belles croupes appuyées contre les bars attendaient tout ce qui pouvait passer de vivant dans la rue arrosée d'eau de mer. Vivre à La Havane est vivre dans une usine où la beauté humaine serait fabriquée à la chaîne.
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- Ah ! il faut que je parte, Mr Wormold.
- Je suppose que vos cachots sont pleins de mes espions.
- Nous pouvons toujours faire de la place en procédant à quelques exécutions.
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« La Havane pourrait devenir un endroit clé. Les communistes vont toujours là où il y a des troubles. » (p. 75)
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- Voudriez-vous, s'il vous plaît, me dire de quelle manière ils vont m'assassiner ? Figurez-vous que cela m'intéresse personnellement.
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Vidéo de Graham Greene
Des tranchées d'Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d'une guerre mondiale à l'autre, rythmée par les accents vibrants du jazz. 1918. Percussionniste virtuose à l'école des djembés de Gorée, Jules, interprète du régiment de Noirs américains sur le front de cette France ravagée qu'il ne connaît qu'à travers Maupassant, vit à l'aube de l'armistice un amour éphémère avec l'épouse d'une « gueule cassée ». Ce souvenir indélébile l'accompagnera après la guerre dans son long périple à travers l'Amérique bouillonnante des Années folles, quand il rejoint le jazz-band de ses anciens compagnons de guerre, en tournée dans le Sud raciste, puis triomphe au célèbre Cotton Club de New York.
Sa vie croise celle de Joséphine Baker qui l'emmène, avec sa Revue nègre, à Paris où l'amitié qu'il scelle avec l'écrivain-espion Graham Greene les entraîne dans une périlleuse expédition en Afrique. Ils iront jusqu'à Monrovia, capitale du Liberia, sur les traces de Julius Washington, l'arrière-grand-père de Jules, premier grand reporter photographe noir américain. Alors que de nouveau une guerre s'annonce, Jules s'installe à Mamba Point, dans la maison de Julius, l'homme qui a tenté de révéler la véritable histoire de ce pays : celle de ces esclaves affranchis envoyés en Afrique pour bâtir une nation libre. Un rêve devenu cauchemar.
https://bit.ly/3wejAfI
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