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Critique de mfgaultier


Décevant – mais pas déplaisant – tel est mon sentiment sur ce livre, qui ne laissera pas de souvenir marquant dans mon petit panthéon livresque. Comment ce livre a-t-il atterri dans mes lectures ? Ayant entendu l'auteur disserter sur l'amour dans l'émission la grande librairie, j'ai pensé que son livre avait l'air d'être intéressant. François Busnel, enthousiaste et brillant, comme toujours, le présentait comme un remake de Jules et Jim d'Henri-Pierre Roché (fichtre !) et cela avait bien sur attiré mon attention, moi qui ai lu il y a fort longtemps les Deux anglaises et le continent. Et puis la photo de Simonetta Greggio sur la couverture est engageante : joli sourire avenant et regard qui se porte sur quelque chose qui semble l'amuser, son livre peut-être ? Alors quand j'ai aperçu son livre à la bibliothèque, je n'ai pu résister à la tentation. J'ai donc débuté ma lecture de l'homme qui aimait ma femme, tout en lui faisant des infidélités, avec le récit de vie le Second souffle de Philippe Pozzo di Borgo. En revenant vers lui, j'ai décidé de l'achever (le livre), pour pouvoir en faire cette chronique. La voici (ouf, quelle longue introduction, peut-être pour camoufler le peu de chose à dire…).
L'homme qui aimait ma femme présente un trio de personnages jeunes, beaux et prometteurs mais qui vont à leur perte. Deux frères, Alexandre et Yann vont aimer la même femme, Maria, au cours des années 60. Alexandre va finalement épouser Maria, tout en la trompant éperdument, tandis que Yann s'enfuit…
Sur ce canevas plutôt mince, l'auteur brode de petits chapitres sur les élans de jeunesse, les études de ses personnages, leurs émois amoureux et leurs pulsions de vie. Parallèlement, elle insère d'autres pages sur les amours de quelques personnages connus : Jung, Henri-Pierre Roché… L'auteure convoque aussi en toile de fonds des intellectuels qui vont marquer ces années des trente glorieuses, Lacan, Levinas, Derrida notamment, dont Yann et Alexandre lisent les textes. Et puis elle convoque aussi des écrivains comme Laclos, dont les liaisons dangereuses figurent en arrière plan du roman, Saint Augustin… Ces intermèdes distrayants éloignent un peu de l'intrigue et n'apportent pas grand chose. J'ai eu de temps en temps l'impression de remplissage plus que de nécessité vitale.
Au niveau de la narration, les personnages prennent la parole à tour de rôle, procédé intéressant mais je me perdais parfois entre les différentes voix. D'autant plus que l'une d'entre elles, Ellis, prend le dessus sur les autres (surtout sur la fin) en se positionnant comme la narratrice de l'histoire. On devine que derrière Ellis, se cache l'auteure, qui après avoir laissé ses personnages s'exprimer (et comme aucun ne tenait fermement la bride de l'histoire) se décide tout de même à orchestrer l'ensemble. J'aurais souhaité pour ma part une vision un peu plus marquée, des petites bulles de fiction un peu plus éclatantes, comme le moment où elle retrouve Alexandre, complètement sonné après le départ mystérieux de Maria. Et d'autres passages m'ont laissé perplexe. Comme celui où la narratrice laisse entendre que Yann est retrouvé mort dans un canot. Or un peu plus tard on le découvre bien vivant, cet épisode n'étant pas davantage évoqué.

Au final, ce roman se laisse lire mais franchement, ce n'est pas le nirvana ! L'ensemble manque d'homogénéité, de consistance. Les personnages sont falots. Dans les remerciements, Simonetta avoue s'être servie dans le vaste puits de l'internet pour nourrir quelques passages, notamment ceux qui concernent les personnages réels qu'elle évoque. Cette franchise est louable mais je ne peux m'empêcher de penser que ces « emprunts » rajoutent à l'impression de désordre que renvoie le roman.
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