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EAN : 9782070366675
320 pages
Gallimard (25/04/1975)
2.95/5   10 notes
Résumé :
« La danseuse numéro 12, celle aux jolis bras minces, s'effondra. Dans sa chute, elle entraîna son partenaire, qui n'avait plus la force de la soutenir. Deux autres couples trébuchèrent et tombèrent sur eux. Le speaker, fatigué lui aussi, haussa à peine le ton pour commenter la chute. Les soigneurs se précipitèrent sur le ring. Deux hommes et une femme s'étaient relevés. Un couple s'était même reformé et recommençait à se traîner le long des cordes. Mais il fallut e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans sa jeunesse, Roger Grenier travailla comme projectionniste dans un cinéma de quartier du Sud de la France. Il y a donc probablement de lui dans le personnage principal du roman, François Laurent, dont les parents rachètent le Magic Palace au père La Flêche.
Il est un peu miteux, ce cinéma - sa décoration est criarde puis vieillissante, sa programmation hasardeuse, son public aléatoire. Mais François en tombe amoureux jusqu'à y consacrer sa vie: terrain de jeux de son enfance, peu importe qu'il n'ait pas le glamour des salles américaines, le Magic est sa danseuse, son étoile, son lien avec le 7e art et les vedettes de Hollywood.
Dans un style un brin académique, Roger Grenier fait naître des personnages attachants et crédibles, pour qui il éprouve une évidente tendresse. François Laurent le le Magic Palace, c'est un peu Eddy Mitchell dans la dernière séance ou Philippe Noiret au Paradiso. Sans être inoubliable, Ciné-Roman joue de la séduction discrète mais efficace.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"J'ai toujours été étonné, dans ma jeunesse, que notre petite ville ait pu produire un personnage comme La Flêche. Aujourd'hui encore, malgré l'expérience et tous les raisonnements, j'ai du mal à le comprendre. Ce bonhomme lent et lourd, avec sa moustache et son fort accent du pays, avait tout du paysan. Pourtant son métier, c'était le spectacle, ce que l'on appelle à présent le show-business. Au cours d'une vie hasardeuse, ne comptant plus les faillites et les redressements acrobatiques, il avait fondé des cinémas, des dancings, des arènes, monté des spectacles forains. Pour s'occuper de telles choses, il me semlait que l'on devait venir de Paris, ou tout au moins d'une très grande ville. Le père La Flêche, lui, paraissait sortir d'une de ces fermes qui était la honte de notre province, avec le fumier devant la porte, et le purin coulant partout. Il fallait être vif, coléreux, agité peut-être, un de ces hommes qui créent autour d'eux un tourbillon. La Flêche, dans sa lenteur, était tout le contraire. Je ne veux pas dire qu'il y avait un contraste chez lui entre la placidité du corps et la vivacité de l'esprit. Tout dormait, il était impossible qu'une tête aussi morne, avec sa moustache tombante, dissimulait l'exubérance de l'imagination."
(pp 13-14)
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"Madame Laurent trouvait vulgaire le nom de Magic Palace et parla de débaptiser le cinéma. Mais la discussion s'enlisa et faute de trouver un nom qui plût à toute la famille, le Magic resta le Magic.
La façade fut repeinte, ainsi que le hall. Ce furent les seules transformations, à part installer des veilleuses bleues dans le fond de la salle où elles faisaient défaut et où les couples se tenaient mal.
Pour le hall, qui était un peu biscornu, avec des excroissances que formaient le vestiaire, la cabine de la caisse et un autre réduit vitré, dans un coin qui servait de bureau, Mme Laurent eut une idée dont elle ne cessa de s'enchanter. Elle le fit peindre en rose, avec des fresques représentant les animaux de Walt Disney: Mickey et Minnie, Donald, Pluto. Elle avait fait toute la ville pour trouver un peintre-décorateur capable de dessiner ces rivaux mythiques des plus grandes vedettes. Elle s'attendait à ce que tous ceux qui franchiraient les portes vitrées du Magic Palace poussent des cris de ravissement. Mais il faut bien dire qu'à part quelques vieilles dames, ce fut l'indifférence."
pp 46-47
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"François Laurent aimait le Magic Palace lorsqu'il était désert. Il était encore assez proche de l'enfance pour en faire un terrain de jeux, et d'exploration.
Sur la façade, trois panneaux l'accueillaient, avec les affiches de la semaine. C'était toujours un plaisir quand arrivaient les paquets d'affiches neuves et qu'on les dépliait, libérant leur odeur d'encre et leurs couleurs violentes, leur art naïf qui allait, de par la ville, attirer l'attention sur le Magic palace. Au dos, on écrivait immédiatement, avec un gros crayon bleu, l'emplacement auquel chacune était destinée. Les affiches étaient une preuve de l'existence du Magic Palace, une des choses qui faisaient sentir le mieux le côté extraordinaire de ce nouveau métier."
p 99
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Invitée d'honneur des Rencontres de Chaminadour 2012. Au cours des années 1970, Sylvie Germain suit des études de philosophie auprès d'un professeur qu'elle admire, Emmanuel Levinas. Son mémoire de maîtrise porte sur la notion d'ascèse dans la mystique chrétienne, et sa thèse de doctorat concerne le visage humain (Perspectives sur le visage : trans-gression ; dé-création ; trans-figuration). C'est sur les conseils de Roger Grenier, à qui elle envoie un recueil d'écrits, qu'elle se lance dans l'écriture de son premier roman, le Livre des nuits, Gallimard, 1984 ; Jours de colère, Gallimard, 1989 - Prix Femina. Ce n'est qu'en 2005, avec Magnus, Albin Michel, qu'elle se fait connaître du grand public en remportant le Goncourt des lycéens. En 2013, elle publie Petites scènes capitales, Albin Michel, un roman qui confronte l'âme au passage du temps. Brèves de solitude, Albin Michel, 2021, est son dernier roman.
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