Une fois passé les planches récapitulatives (que je ne lis même plus) totalement inutiles en début de tome,
Stephen Desberg ("Black Op", "Rafales" et "I.R.$.") poursuit la première saison de cette série fortement influencé par les feuilletons télévisés américains.
Il porte à nouveau beaucoup d'attention au développement psychologique de ses personnages, même si ceux-ci commencent à avoir un petit côté répétitif. On commence par exemple à se demander si Saskia, l'équipière de Jared tourmentée par la garde de ses enfants, travail bel et bien à la CIA ou si elle n'est pas femme au foyer.
Par contre, au niveau de l'intrigue, l'auteur enclenche la vitesse supérieure avec un Jared qui passe à l'action et des mystérieuses pierres trouées dont on apprend finalement l'origine. Si l'encrage de cette série dans l'actualité politique américaine lui procurait un côté réaliste et permettait à l'auteur d'effectuer une légère critique envers cette politique, la touche ésotérique qu'il insuffle ici à l'intrigue a plutôt l'effet contraire. Il n'y a d'ailleurs pas que les passages dédiés à la crucifixion de Jésus qui font perdre de la crédibilité à l'histoire, il y a également quelques petits détails comme les retrouvailles assez improbables (mais très prévisibles) entre Jared et Nahlia, ainsi que le comportement peu crédible de la fille de l'antipathique Krove.
Au niveau du graphisme, on retrouve Griffo, qui avait déjà signé le tome d'introduction. Place maintenant à
Daniel Koller et Henri Reculé pour la mise en image des deux autres volets de ce cycle paru en 2008. Notons qu'une deuxième saison est normalement prévue pour 2010, après un tome intermédiaire en complément du premier cycle en 2009.