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EAN : 9782226252081
200 pages
Albin Michel (02/10/2013)
3.65/5   73 notes
Résumé :
Un soir, à Hambourg, Hélène Grimaud découvre un étrange manuscrit composé de lettres, de confidences, d eau-forte et de partitions de musique. Sa lecture la bouleverse. Elle ne sait pas que la reconstitution de l incroyable rébus dans laquelle elle se lance va la projeter dans un monde fantastique, rongé de pluies acides, hanté par la légende de Beowulf et d étranges créatures, et la ramener dans les terres inviolées du grand Nord, de la neige et des loups. Mais ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Hambourg, de nos jours. Hélène Grimaud, pianiste célèbre et éthologue ayant créé le centre de préservation des loups de Salem, est amenée à ses promener dans de vieilles ruelles obscures. Elle entre dans une vieille boutique d'antiquaire tenue par une petite fille, dans laquelle se trouve des trésors : le miroir (le vrai !) d'Alice au pays des merveilles, et un vieux manuscrit allemand, qui aurait été écrit par Brahms lui-même, "LE" musicien intime de l'artiste.
La narratrice partage ses doutes quant à la réalité des évènements décrits dans la manuscrit, le manuscrit lui-même, traduit au fil de l'eau par un ami, ce qu'elle sait de la vie de Brahms, notamment ses relations avec le couple Schubert, ses pensées sur sa pratique de la musique, le fameux "instant présent" appris auprès des loups, ses réflexions sur les dégats des hommes sur la planète.

J'avoue ne pas avoir été convaincue par ce Retour à Salem d'Hélène Grimaud, une pianiste connue et reconnue. C'est dommage parce que j'avais l'impression que ce livre avait beaucoup de choses pour me plaire, notamment les sujets abordés. J'ai trouvé l'alternance des histoires (celle actuelle, celle de Brahms), les pensées et réflexions de Grimaud sur l'écologie, les loups, les sorcières... plutôt maladroites, avec des parties qui m'ont plutôt moins que plus intéressée. de même, si j'ai trouvé le mystère autour du magasin d'antiquité bien amené, le contenu était en revanche particulièrement peu original. L'ensemble manquait de rythme, et si au final, j'ai découvert des choses intéressantes autour de Brahms et des Schumann, les répétitions, l'abus jusqu'à écoeurement d'utilisation de mots tels que "intuition" et équivalents, et le manque de liant entre les différentes parties m'ont amené à une quasi-indifférence vis-vis de ce livre. Dommage !
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Se peut-il qu'il y ait autant de talent, autant de passion, autant de souffrance dans un si beau regard? N'est-ce pas d'ailleurs ce qui fait la beauté du regard d'Hélène Grimaud ?

Le talent c'est celui de cette pianiste de génie. Je l'ai découvert en cherchant à faire connaissance avec elle à l'occasion de la lecture de cet ouvrage : Retour à Salem. Je l'ai regardée, et surtout écoutée jouer Brahms. J'avoue sincèrement être tombé sous le charme.

Quant à parler de passion à son sujet, force est d'employer le pluriel. Il faut bien sûr évoquer sa passion pour la musique, mais il y a aussi celle tout aussi forte pour la nature, faune et flore confondues, au premier rang desquels les loups qu'elle évoque comme un symbole. Elle aime les retrouver, les observer au bout du monde, dans un endroit où elle leur préserve un espace de liberté, à Salem aux Etats-Unis.

La souffrance, c'est bien sûr celle qui la submerge au spectacle de cette même nature martyrisée par l'être qui s'est arrogé le monopole de l'intelligence. Hélène Grimaud est une militante écologiste fervente. Son ouvrage est un vibrant plaidoyer pour une planète à l'agonie.

Mais sa souffrance est tout sauf résignée. Elle ne s'exprime pas en jérémiades. Elle s'exprime dans un cri d'indignation, de colère, lancé à la face de l'être obstiné, méprisant et irraisonné, qui est en train de couper la branche sur laquelle il est assis. Retour à Salem est un ouvrage très sombre, voire désespéré : "Je songe à la lame des couteaux qui égorgent, découpent, éviscèrent, aux rivières de sang qui coagulent dans les abattoirs, à notre âme de boucher. Et j'ai envie de pleurer".

Il y a dans cet ouvrage un tiraillement marqué entre ses élans pour une nature enlaidie de jour en jour par l'homme d'un côté et de l'autre la beauté pure, celle de la musique. Car, se prend-t-elle à espérer en citant cette phrase de Dostoïevski, "la beauté sauvera le monde".

Il faut voir et entendre Hélène Grimaud en soliste au piano dans le concerto n°1 pour piano et orchestre de Johannes Brahms pour voir l'énergie, la passion qui se dégagent de sa personne. C'est l'expression d'une sensibilité à fleur de peau qui vit la musique comme l'ultime moyen de faire recouvrer la raison au pourfendeur de la planète. "L'essence de la musique est dans le devenir". Il se dégage de cette artiste une sensualité spirituelle transcendée par ce don qu'elle possède à faire passer des émotions au bout de ses doigts qui courent sur le clavier du piano, tantôt malmené presque martyrisé, tantôt caressé, avec la même alternance que celle des sentiments qui animent cette personne enflammée par son art et sa passion pour la nature.

L'intrigue de l'ouvrage devient accessoire devant le message à faire passer. Johannes Brahms a-t-il relaté sous forme d'un conte fantastique, et sous un pseudonyme, une échappée dans une forêt septentrionale, en quête de révélation. Une confrontation avec une nature dont on imagine qu'elle seule pourrait être l'inspiratrice de toutes ses oeuvres et dont il se plaisait à ravir ses amis et admirateurs, le couple Clara et Robert Schumann, dans la relation si particulière qui les réunissait autour de la musique.

Les espèces vivantes désertent notre monde à une cadence emballée. le silence du chant des oiseaux disparus inondera un jour la planète. Il entraînera alors avec lui le mutisme de l'inspiration. Car Hélène Grimaud nous le clame, c'est la nature qui inspire l'homme dans ses plus belles créations, au rang desquelles la musique a la meilleure place. Faudra-t-il un jour le dire à l'imparfait ?

Retour à Salem est un ouvrage difficile à lire si l'on considère que la vérité est difficile à entendre.
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Tout d'abord je ne connaissais pas Hélène Grimaud, célèbre pianiste spécialiste de Brahms, mais aussi écrivaine. Son troisième roman « Retour à Salem » est une merveille. Mais comment en faire la critique, tant les thèmes abordés sont touffus et imbriqués. Nous sommes plongés dans le romantisme allemand à plusieurs niveaux. D'abord par le contexte autobiographique de l'auteure, à travers sa fascination de l'oeuvre de Brahms. Lors d'un passage à Hambourg, elle achète un manuscrit qui se révèle être un texte du compositeur publié sous le pseudonyme de Karl Würth. Dans ce texte également autobiographique, le musicien évoque son amour de la nature et ses longues promenades le long de la mer Baltique, notamment sur l'île de Rügen. C'est sur cette île que le peintre Friedrich peindra quelques uns de ces plus beaux paysages. Hélène Grimaud ira bien sûr sur ses traces à la découverte de cette île. Elle nous conviera également à son amour pour la nature et les animaux. Mais également à ses déceptions concernant le sort que l'humain est en train de réserver à cette merveilleuse nature. D'autres fois, en revanche, nous avons le sentiment d'être plongés dans un conte merveilleux où le fantastique nous emporte dans une rêverie où on l'imagine facilement dans les forêts enneigées au milieu de ses loups à Salem. Nombreuses références aux frères Grimm, à Lewis Carol, et au monde de Brahms, avec son amitié pour Schumann et sa femme Clara. C'est toute cette époque que nous fait revivre Hélène Grimaud avec sa passion pour la musique et la nature, qu'elle érige en divinité. C'est en tout point un livre remarquable. Un très grand merci à la personne qui me l'a fait découvrir.
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Une biographie de Brahms ?
Un reportage sur la grippe aviaire ?
Une réhabilitation des sorcières de Salem ?
Une ode aux loups ?
Un pamphlet sur l'écologie ?

Qu'a voulu faire exactement Hélène Grimaud ?
Mêlant des passages autobiographiques et des annotations musicales à une sorte de conte philosophique reprenant les sujets ci-dessus questionnés, en résulte ce roman dédié à Brahmes et à l'écologie.
Je ne sais pas trop ce qu'elle a voulu faire, mais une chose est sûre, elle en a fait trop, elle a tout mélangé, et je n'y ai pas été sensible du tout. J'ai même lu de nombreuses pages en diagonale.
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Aimez-vous Brahms ?

Un livre de Françoise Sagan, avec ce triangle amoureux, qui a fait l'objet d'une adaptation ciné avec le film Anatole Litvak et un trio d'interprètes mythiques.

En ce qui me concerne j'ai un relationnel particulier avec Brahms. Ce n'est pas mon compositeur de musique dite « classique » préféré mais dans mes vertes années alors que mes goûts musicaux avaient été formatés par la contreculture pop rock, dans une bibliothèque-discothèque j'avais emprunté par curiosité le concerto pour piano n°1 de Brahms avec Brendel au clavier, un choc immense et le début d'une fièvre de découverte.

Pas nécessaire naturellement d'avoir écouté l'intégrale pour apprécier ce livre de la pianiste star mais dans ce livre Hélène Grimaud exprime la sensibilité, la passion qui la lient au compositeur et en particulier l'affectif avec ce concerto n°1 ; difficile de ne pas entendre des notes sympathiques, en mode pianissimo.

Mais le livre commence avec le concerto pour piano n°2, celui avec son fameux tube, le second mouvement ; pour apaiser la tension créatrice quelques pas à Hambourg dans un quartier sans relief guident la pianiste chez un antiquaire où elle achète un manuscrit. Il y a aussi un miroir aux reflets troubles ; mais le vrai miroir que va traverser l'artiste c'est ce manuscrit.

Hélène Grimaud découvre progressivement le récit, au fil de la traduction faite par un ami ; la silhouette du rédacteur, un dénommé Karl Würth, s'affine et prend les traits de Brahms. Récit d'une exploration d'un lieu irréel, entre deux, trouble, inquiétant, mousseux, poisseux, d'une époque antédiluvienne, un univers de frissons lovecraftiens. Une forêt primaire, au plus profond un arbre vertigineux s'anime mystérieusement.

Ce lieu, cet arbre hantent les pensées de l'auteure et après avoir scanné encore et encore la vie de Brahms, une intuition se fait certitude, les réponses se situent sur l'ile de Rügen, la plus grande ile allemande en mer Baltique, ses falaises et son massif forestier sauvage ; l'île de Rügen où Brahms séjourna pour y travailler sa symphonie n°1.

Quel qu'il soit, cet arbre interpelle Hélène Grimaud qui se désespère de la nature en souffrance, violentée par l'homme. On pourrait procéder à des raccourcis, considérer que ces développements flirtent avec un opportunisme de saison pour entretenir le marketing. Mais Hélène Grimaud n'est pas seulement une rock star dans sa spécialité, elle s'investit dans l'éthologie, les chevaux, les loups…

Au total un livre inclassable, à la lecture difficile à en croire certains lecteurs, décontenancés par ces va et viens, ces échos indicibles, indociles entre la vie d'artiste internationale contemporaine, ce manuscrit irréel, et cette désespérance face à la folie suicidaire de l'homme.

Une belle écriture, un talent rare de passer ainsi d'un clavier à un autre avec inspiration et émotions.
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critiques presse (1)
Culturebox
15 octobre 2013
On baigne avec ce livre en plein romantisme allemand, échevelé, souvent douloureux mais toujours en quête d'absolu et d'harmonie avec les forces profondes de la Nature.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Vivre l'instant, c'est apprendre à rester conscient de tout ce qui nous entoure et d'en nourrir notre âme. Les loups m'ont appris cette vigilance de l'esprit et que le temps peut être un territoire que l'on se doit d'occuper avec plénitude. Souvent, la fatigue, la routine, la frivolité font écran à cette faculté. La charge de travail paraît si lourde qu'on lui préfère mille autres distractions, sans vouloir admettre leur caractère dangereusement chronophage. J'avais appris, ces dernières années, à dire non, et compris la liberté que ce refus octroie. [...]. On met toujours très longtemps à comprendre que, dans ce qui constitue notre être, il y a la part des autres, qu'on leur doit, et qui induit une gratitude. La charité et la générosité sont dans cette reconnaissance.
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Rügen est un paradis pour les oiseaux, pour les promeneurs et pour les mélancoliques. La saison estivale battait son plein, mais il ses marais et ses lagunes, n'était difficile d'imaginer l'attrait que cette île avait aux yeux de Brahms, épris de marche et de beauté. On y parlait alors ce rugueux plattdeutsch qui avait été la langue de son père, et quelque chose de son enfance, dans la rude musique des mots, l'avait rejoint ici. Les plages de sable blanc s'étiraient infiniment contre les franges bleues de la mer Baltique. Avec ses bras de terre qui s'égaillaient dans l'océan, ses marais et ses lagunes, ses forêts primaires et ses falaises escarpées, l'île s'enroulait et se déroulait en circonvolutions, en baies, en îlots, en hauts-fonds qui composaient une mosaïque riche de tous les verts et de tous les bleus. Rügen, pour avoir appartenu à l'ancienne République démocratique d'Allemagne, avait été préservée de l'exploitation touristique à outrance, et dans une sorte de sursaut vital, la RDA, juste avant de s'écrouler,avait accordé à de nombreuses parties de l'île le statut de parc national. Aussi retrouvait-on, presque intacte, telle que le XIX e siècle l'avait dessinée, avec ses maisons à larges balcons, ses dentelles de ferronnerie, ses gloriettes et ses façades de bois peintes d'un blanc immaculé, d'où émergeaient, parfois, des toits ronds et pointus d'ardoise. On a retrouvé dans cette nature prolixe, des traces de la présence humaine qui remontent à dix mille années."
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Comme le firent nos ancêtres, il y a deux millions d années, regardons les loups. Contemplons-les. Haïs parfois, traqués hélas, ils continuent, dans l absolue liberté de leurs courses et de leurs amours, à nous apprendre ce sens qui se dérobe à nous, qui nous échappe, qui nous effraie et que nous entendons pourtant, certaines nuits de lune, qui hurlent sous le ciel: le paradis est ici, là où ils sont?
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"J'avais appris à l'école la morale du loup et de l'agneau qui voulait que la raison du plus fort soit toujours la meilleure. On assistait désormais à un curieux retournement. le plus fort était devenu l'agneau, et il était de plus en plus difficile de tenter d'exposer les questions de biodiversité ou de survie de l'espèce, face à la volonté de maximiser les profits et de soumettre le monde à la logique de la production."
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Qu’une fois le monde détruit, déserté par toute vie, ne resterait qu’un animal sauvage, le plus sauvage de touts mais aussi le pire – l’homme, qui a asservi, ruiné ou exterminé toutes les autres espèces ?
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