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Critique de Bazart



Romancier et psychanalyste célèbre, Philippe Grimbert qui avait marqué les esprits avec "Un garçon singulier", "La mauvaise rencontre" et surtout "Le secret" continue à méler fiction et réel l'émotion et mélange une autre de ses passions, la danse. en imaginant le danseur étoile Rudolf Noureev, sur le divan d'un Tristan Feller, psychanalyste du Tout-Paris qui fait pas mal penser à Grimbert lui même. d'autant que l'auteur, lui-même psy a fréquenté le danseur du temps où celui ci était, dans les années 80.directeur de l'Opéra de Paris.–

Résultat, Grimbert brode dans ce court roman sorti récemment au Livre de Poche, un canevas captivant autour de cette relation particulière qui se crée entre le grand danseur russe et son fictif psychanalyste, un peu comme l'avait fait Michel Schneider avec Marylin Monroe. un analyse qui va parvient pas à voir l'homme en face de lui, il est émerveillé par la légende., pourtant au crépuscule de son existence et terassé par une maladie qu'il repousse de toutes ses forces.

Si on peut s'interroger au départ sur la pertinence d'inventer des pans entiers de la vie d'une personne publique, et de lui mettre dans la bouche des dialogues qu'elle n'a jamais tenue, Philippe Grimbert possède ce talent de contourner ces craintes et réussit ce challenge de faire revivre Noureev et de le réinventer sans jamais le trahir et sans jamais donner trop de clés à cette star qui conserve tous ces mystères à travers cette thérapie, qui voit alterner jeux de pouvoir et de fascination réciproque.

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Passé cette guerre d'égos, les masques tombent notamment chez l'étoile de la danse, malgré ou grâce à son incapacité à baisser les armes.et se dessine ainsi la souffrance de de ce mythe un peu malgré lui, cet être mal aimé comme le chantait Cloclo, et incompris : on se rend à quel point Noureev a créé un monstre, à tel point qu'il ne peut plus s'adonner au plaisir d'être un simple mortel et va peu à peu dévoiler par les mots , ces cicatrices ouvertes hérités de l'enfance que la danse et son corps entamé ne pouvait plus conjurer

le psychanalyste échoue peut-être à aider l'artiste mais va réalise qu'il peut se réinventer à chaque nouveau patient.et faire évaluer sa grille de lecture en fonction de la notoriété de son patient.

En se confrontant à une vraie star, une sorte de divinité, le psychanalyste parviendra de son coté à redescendre un peu plus près du commun des mortels et gagner en simplicité et humilité, et c'est cette réflexion sur le pouvoir des icônes qui constitue tout le sel de ce singulier roman.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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