Dame Hiver

Magnifique version de ce conte de Grimm illustré avec onirisme par Nathalie Novi et le texte de François Mathieu est tout en poésie chantante. le conte reprend un schème éculé celui de la marâtre, sa fille et sa belle-fille. Cette fois c'est un puits qui nous ouvre les portes d'un monde de richesses et d'abondance mais aussi de mérite et de travail. de belles couleurs accompagnent les mots de l'auteur pour ce récit intemporel.

"Toute peine mérite salaire". Voilà l'adage biblique qui pourrait sous-titrer de ce conte. Rude et sans concession (comme souvent sont les contes des Grimm), "Dame hiver" se fait l'apologie du travail mené à bien. Implication, entraide, obstination, ténacité, générosité et don de soi, sont les valeurs traitées ici. Idéal pour sensibiliser le jeune public à l'effort, le goût du labeur, au bien-fondé d'une activité qui nous corresponde.

Dommage cependant que le travail ne soit traité ici que comme une besogne peu ragoûtante, une corvée de pauvre au service du riche, et que l'héroïne ne s'épanouisse pas dans l'accomplissement. Seul le salaire gratifie. J'ose espérer que l'on puisse trouver autre récompense à pratiquer une activité qui nous convienne (par exemple, fierté d'aider et solidarité des métiers sociaux et médicaux, réalisation de soi au sein de métiers artistiques, etc.).

Je l'ai personnellement exploité en classe avec mes élèves de CM2. En vocabulaire, nous avons traité des termes "vénal" et "cupide", parlé du fait d'être récompensé ou puni de ses actes, fait la comparaison des deux soeurs et parlé du schéma narratif du conte en général, pour finir par réaliser (en arts plastiques) une couverture du livre, propre à chaque élève. le conte a beaucoup plu, la classe inspirée.

A connaître, cette nouvelle collection format poche qui offre de (re)découvrir des contes classiques d'ici ou d'ailleurs.

Relevant d'anciennes traditions orales, les textes utilisent toutes les ficelles du conte : schémas narratif et actantiel, formules et situations répétées, personnages typés... Ils s'adressent à un large public : enfants à qui on lit des histoires, lecteurs débutants ou confirmés, conteurs soucieux d'enrichir leur répertoire.

Adaptés ou non, les récits sont de grande qualité. Variés, certains sont moralisateurs, d'autres un peu terrifiants -avec des méchants ogres et des héros très malins-, d'autres humoristiques, railleurs ou simplement poétiques ; tous sont charmants.

Pas d'illustrations.

Bon à savoir pour une exploitation en classe :

- parution en simultané en format numérique

- des fiches pédagogiques sont disponibles sur le site de l'éditeur

Ce conte ressemble un peu à Cendrillon dans son contexte : une fillette travailleuse est exploitée par sa belle-mère qui n'a d'yeux que pour sa fille biologique paresseuse. Rajoutez-y une sorte de marraine la bonne fée et la ressemblance est encore plus prégnante. Mais il n'y a ni le prince, ni les pantoufles de verre. Ce conte est surtout une ode au travail et au mérite qui en découle.

Je n'ai pas vraiment accroché. Je n'aime pas les illustrations et le conte n'est pas très captivant.

Le résumé est un peu court mais c'est pour parler un peu plus longuement des illustrations et puis surtout parce qu'on sait tous comme ça se finit (comme tous les contes la méchante est punie et la gentille est récompensée).
Les images en pleine page sont magnifiques. La touche de Nathalie Novi me fait parfois penser aux touches des Impressionnistes dans la trace, le coup de pinceau qu'elle laisse. Elle utilise une palette de couleurs froides qui vont forcément avec Dame Hiver, et qui font ressortir la luminosité de la neige. La dernière illustration du livre : le visage de la belle-fille tête couverte pour se protéger de la neige qui tombe, finie magnifiquement l'ouvrage, une image d'une poésie magique.
Lien : http://boumabib.fr/2010/04/0..