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EAN : 9782362900808
56 pages
le Genévrier (23/03/2012)
3.39/5   9 notes
Résumé :
"Ma mère m'a tué, Mon père m'a mangé, Ma soeurette Marlène, A pris bien de la peine, Pour recueillir mes os jetés, Dessous la table, et les nouer, Dans son foulard de soie, Qu'elle a porté sous le genévrier..."
Tel un leitmotiv, cette ritournelle scande l'un des plus beaux contes jamais écrits par les Frères Grimm. D'une exceptionnelle richesse narrative et émotionnelle, il est ici servi par la puissance et la sensibilité des planches de Gilles Rapaport. Son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quelle horreur ! Meurtre, infanticide, cannibalisme, gore ! Tout y est ! Vous pensez que c'est du Stephen King ? non mes braves gens, seulement les frères Grimm et la tradition orale germanique de Poméranie (entre Allemagne et Pologne, au bord de la Mer Baltique).

Waouh ! Il décoiffe ce conte ! À éviter pour les enfants à moins que vous ne cherchiez à tout prix à leur faire faire des cauchemars ou à les dérégler psychologiquement. C'est une véritable abomination.

Un couple vit heureux mais ne parvient pas à avoir d'enfant. Un jour de neige, l'épouse se coupe un doigt en pelant une pomme sous le genévrier du jardin. De ce jour, elle ne tarde pas à tomber enceinte. Seulement, à mesure que sa grossesse se déroule son état de santé décline. À telle enseigne que sitôt que son fils voit le jour, elle décède.

Le père longtemps la pleure mais finit par se remarier et avoir une fille de son second mariage. La seconde épouse est très sèche et fielleuse vis-à-vis de son beau-fils, petit garçon calme au teint pâle comme… la neige qui recueillit quelques gouttes de sang sous le genévrier.

La belle-mère, non contente de faire sans cesse des différences de traitement entre sa fille et son beau-fils, finit par inaugurer un nouveau modèle de guillotine avec un coffre à pommes, sans toutefois aller jusqu'à en revendiquer le brevet. La tête du fils étant décollée des omoplates, celle-ci se contente de replacer le morceau manquant en ficelant le tout d'un joli foulard.

C'est alors que quand sa fille se plaint que son frère ne répond pas à ses questions, la mère suggère à la jeune enfant de lui décocher une belle torgnole s'il continue de lui témoigner un tel mépris. Imaginez la tête de la gamine quand elle vit voler la tête de son frère après le juste châtiment qu'elle lui administra.

Or, la mère, pas avare de bonnes idées, se dit que pour faire disparaître le cadavre discrètement, rien de mieux que d'en faire un bon petit ragoût qu'on fera déguster au père. Lequel père avalera tout sans sourciller et en redemandera même.

Donc, vous constatez que je ne vous avais pas menti et qu'on atteint les hautes sphères du gore. Je m'en voudrais cependant de vous révéler la fin de ce conte dont la morale interlope semble enjoindre à se méfier des familles recomposées...

Je me suis interrogée sur la signification et/ou la symbolique du genévrier. On sait qu'il possède certaines vertus médicinales, parfois proches de la toxicité. Il est source de nombre de croyances et de vertus pseudo-magiques. Mais là-encore, je ne voyais pas spécialement de rapport. Alors, sous toute réserve (je m'en remets à des personnes davantage expertes qui sauraient peut-être nous apporter de plus amples éclaircissements), j'en viens à croire que cet arbre a été choisi tout simplement pour les dessins très particuliers qui ornent son bois. On croirait parfois y déceler des taches de sang.

Mais ceci n'est bien sûr que mon avis, loin de valoir un verre de gin ou d'aquavit, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Le conte du genévrier commence comme Blanche-Neige. Il y a du sang sur la neige, il y a une marâtre et un enfant persécuté ; mais cette fois l'enfant est un garçon, et l'histoire tourne vite à la tragédie Atride. J'ai rarement lu un conte d'une telle noirceur, où les actions sanglantes côtoient l'innocence la plus pure. L'écriture est légère, presque poétique, et l'horreur succède sans prévenir à la joie de vivre. le bon et le mauvais s'enchaînent à un rythme haletant : l'indifférence du narrateur devant les événements n'est pas sans rappeler la dureté de la vie elle-même, qui poursuit son cours quoi qu'il arrive.

On retrouve également dans le conte du genévrier beaucoup de symbolique. le cercle quasi biblique de la naissance, de la mort, de la résurrection et du châtiment structure l'ensemble du conte, et la dualité est un élément omniprésent. Deux mères, deux enfants, deux vies… Qui s'articulent autour d'une pomme, d'un collier d'or, d'une paire de souliers, d'une meule et d'un arbre. Autant d'objets magiques dont l'unicité fait la force et la différence, qu'ils soient punition, récompense ou piège. On s'attardera notamment sur l'arbre, dont la fonction ici est très similaire à celle de l'arbre de Cendrillon.

Pourquoi ai-je aimé le conte du genévrier ? Parce que je n'avais jamais rien lu qui y ressemble, et parce que l'absence de morale officielle m'a beaucoup fait réfléchir à la portée de l'histoire. Faut-il simplement en retenir une leçon classique de type « le bien triomphe toujours du mal » ? Je préfère en tirer une morale plus diffuse, sur la force de l'amour, mais aussi sur l'injustice et les hasards de la vie, dont la magie divine ne répare malheureusement pas tous les torts.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Cet album est d'une grande beauté. En revanche, le conte en lui-même m'a plutôt déstabilisée, même s'il a été recueilli par les Frères Grimm, il est probablement bien plus ancien et peut être que je n'ai simplement plus les codes culturels pour le comprendre.
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Qui ne connaît pas ce très grand conte classique des frères Grimm. Mais illustré par Gilles Rapaport cela donne une autre dimension à ce conte.
Valérie (bib. de Chevilly-Larue)
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[...]
Je ne peux pas dire que j'ai aimé cet album. le dessin n'est pas vraiment à mon goût surtout pour les personnages. Mais je dois bien avouer que les dessins de Gilles Rapaport se marient très bien avec l'ambiance particulièrement glauque de ce conte. Mais du coup, l'album qui en ressort est particulièrement sombre et la fin heureuse n'y changera pas grand-chose. [...]
Lien : http://mapetitemediatheque.f..
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
17 avril 2012
Roman familial d’une grande richesse narrative et émotionnelle, "Le conte du Genévrier" nous emmène dans les tréfonds de la cruauté humaine et de l’injustice dont sont parfois victimes les enfants lorsqu’une belle-mère vient noircir leur horizon.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
— Viens avec moi ! et, l'amenant devant le gros bahut, elle ouvrit le pesant couvercle et lui dit : Tiens ! prends toi-même la pomme que tu voudras !
Le petit garçon se pencha pour prendre la pomme, et alors le Diable la poussa et boum ! elle rabattit le lourd couvercle avec une telle force que la tête de l'enfant fut coupée et roula au milieu des pommes rouges.
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Il y a de cela bien longtemps, au moins deux mille ans, vivait un homme riche qui avait une femme de grande beauté, honnête et pieuse; ils s'aimaient tous les deux d'un grand amour, mais ils n'avaient pas d'enfant et ils en désiraient tellement, et la femme priait beaucoup, beaucoup, nuit et jour pour avoir un enfant; mais elle n'arrivait pas, non, elle n'arrivait pas à en avoir. Devant leur maison s'ouvrait une cour où se dressait un beau genévrier, et une fois, en hiver, la femme était sous le genévrier et se pelait une pomme ; son couteau glissa et elle se coupa le doigt assez profondément pour que le sang fît quelques taches dans la neige. La femme regarda le sang devant elle, dans la neige, et soupira très fort...
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Ma mère m'a tué, c'est la Terre-Mère: à partir du moment où elle nous a donné la vie, elle nous entraîne vers la mort.
Mon père m'a mangé : à la mort nous retournons dans le sein du Père, "le Non Manifesté" dans les trois religions monothéistes.
Marlène, allie Marie et Hélène d'une part: Hélène femme de Ménélas qui divise deux peuples, et Marie-Madeleine, la pécheresse repentie dont l'amour éveille l'organe qui voit le Christ ressuscité, le frère.
Je viens d'achever l'étude de ce conte d'une très grande profondeur, et puis l'adresser à qui s'intéresse.
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