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sur 217 notes
1951. Arkansas. Il fait très chaud. le coton est prêt pour la récolte. du haut de ses sept ans, Luke perçoit l'angoisse de sa famille, face aux difficultés de la récolte : recruter des cueilleurs, parmi les mexicains ou les ploucs des Appalaches , scruter la météo dont dépend la récolte, participer à la cueillette. Certes la motivation est là : amasser quelques économies qui lui permettront de s'offrir le maillot de base-ball à l'effigie des Cardinals, dont il rêve de devenir membre, loin de la ferme familiale, qui nourrit à peine ses occupants.
Des liens se nouent avec les saisonniers, les mexicains dont la belle Tally, Trot son frère handicapé, mais aussi Hank, un type violent et bagarreur. L'autre clan n'a rien pour apaiser les angoisses du jeune garçon, le dénommé Cowboy possède un couteau à cran d'arrêt qu'il semble prêt à utiliser à la moindre contrariété.
La situation se corse lors de la sortie hebdomadaire à la ville, lorsque Luke est le témoin d'une bagarre, qui se termine par la mort d'un des gars. C'est le premier secret de Luke : c'est Hank qui a provoqué la mort de son adversaire.
Et puis dans le voisinage se trouve une famille nombreuse, démunie, et pour comble de malchance, la fille ainée, quinze ans est enceinte.
Enfin, les lettres de son oncle Ricky, qui se bat en Corée apportent leur lot de soulagement si elles confirment sa survie, mais aussi de crainte puisqu'aucun espoir de retour ne semble émerger.

C'est avec tous ces éléments que Luke tente de se construire une interprétation cohérente du monde dans lequel il vit, en y mêlant les leçons de la bible, dont il aime les histoires.

Personne ne garde un secret comme un enfant, a écrit Victor Hugo. Entre menace et honneur, la charge est lourde pour le jeune garçon, d'autant que le récit prend des allures de thriller, (meurtre, vol, disparition, l'action ne manque pas, même si l'enquête molle menée par le policier du coin reste est plus comique que tragique). Si les secrets ont une fâcheuse tendance à aboutir dans son oreille innocente, Luke doit faire preuve de ruse pour s'approprier les infos que les adultes lui cachent.

L'ambiance du sud rural des États unis est particulièrement bien rendue, et l'on souffre avec les cueilleurs dans les champs de coton, on vit au rythme des distractions rares que peut offrir la ville proche, on s'angoisse avec le grand-père qui scrute le ciel, dont les caprices conditionnent la cueillette.
La modernité émerge plus au Nord, téléviseurs et voitures n'ont pas encore envahi le quotidien de la région, et l'enfant est ébahi par le premier match de baseball qu'il peut voir sur un écran. le monde est en mutation, un société différente émerge. C'est aussi pour Luke le dernier été en Arkansas, même s'il ne le sait pas encore.

C'est très réussi. le roman, autobiographique, est considéré comme l'un des plus intimistes de l'oeuvre de John Grisham. Il brille par l'authenticité qui s'en dégage.
Simple à lire en VO, très dépaysant et émouvant, une belle découverte.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ah, les plaines de l'Arkansas, les récoltes de coton à perte de vue, les petites villes typiques des années 50…

Tableau idyllique ? Pas tant que ça !
Le petit Luke, 7 ans, vit dans une ferme avec ses parents et ses grands-parents. Enfant aimé, mais non pourri gâté – il doit participer comme tout le monde à la récolte - , fan des Cardinals, son équipe de base-ball adorée, il assistera cet été-là à plusieurs événements qui le marqueront.
Comme chaque année, sa famille fait appel à des saisonniers (Mexicains et « gens des collines »), pour cueillir le coton de leurs champs. Ceux-ci sont hébergés dans la grange et au fond de la cour, mais la cohabitation s'annonce beaucoup plus compliquée que prévu.
Luke découvrira maintes choses qu'il n'aurait pas dû voir, et devra par conséquent garder le secret.

Ce roman, à vrai dire, m'a bercée dans ses premières pages. Les bons repas mijotés par la maman et la mamy, les activités quotidiennes bien réglementées, y compris l'après-midi récréative du samedi à la petite ville voisine ainsi que les offices à l'église baptiste le dimanche matin, le tout baignant dans une chaleur terrible sous un ciel d'un bleu profond : je me suis glissée sans effort dans cette ambiance du Sud américain, bon enfant. Et puis tout à coup, avec l'arrivée des dix Mexicains et des Struill, venant des collines, tout va se gripper insidieusement. Il faut dire que trois jeunes en particulier vont causer des cas de conscience au petit Luke et même de sérieux problèmes… J'ai lu avec délectation l'enlisement progressif de la situation, tout en continuant à vivre au jour le jour avec cette famille.

John Grisham fait progresser son histoire de façon rampante, avec des sursauts intempestifs et dangereux, tels les serpents qui infestent les rives de la rivière bordant les champs de coton. Qui sera piqué ? Qui pourra en réchapper ? La chaleur, les tornades, la solidarité, la violence, l'émoi sexuel…tout sera décortiqué par l'intermédiaire du narrateur à l'aide d'un style limpide, aux réflexions judicieuses et aux descriptions pittoresques.

Dépaysement garanti, à recommander en ces temps de confinement.
Courage à tous !
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Le plus romantique, le plus poétique, le plus attachant des romans de Grisham que j'ai lus. Une chronique d'un temps à jamais disparu de la vie rude d'une famille de fermiers isolés dans l'Arkansas durant les années 50.

Un tout autre Grisham, tout en atmosphère et paysages
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Si John Grisham est connu pour ses thrillers, ce roman est essentiellement autobiographique.
Il raconte la dernière année que ses parents et lui ont passé dans la ferme familiale en Arkansas, en 1952 quand une récolte de coton désastreuse après d'autres très moyennes, a décidé ses parents à partir à la ville.
La vie est rude, les loisirs sont le samedi après-midi passés à la ville voisine, les messes du dimanche et en saison, la retransmission à la radio des matchs de baseball des Cardinals dont Luke ne doute pas qu'il fera partie un jour.
Du haut de ses 7 ans, il voit ses parents et grands-parents paternels planter le coton puis à la fin de l'été chercher les travailleurs qui aideront à la récolte. Ils sont de deux sortes, des gens des collines qui descendent chaque année pour s'embaucher les deux mois nécessaires et les Mexicains amenés dans des conditions plus que spartiates. Cette année-là les deux communautés auront du mal à s'entendre et des drames vont survenir. Il y a les Struill, les parents et leurs 5 enfants dont la belle Tally, 17 ans, qui fait rêver le petit Luke, et surtout Hank très grand et très brutal. Et chez les Mexicains, CowBoy qui manie très bien un couteau à cran d'arrêt. Très curieux, Luke voit des choses qu'il ne devait pas voir et est contraint de garder de nombreux secrets très lourds pour un si petit garçon. Heureusement sa mère veille sur lui et espère pour lui un autre avenir.
L'auteur montre que si la vie des petits fermiers est difficile, elle est misérable pour les métayers.
Si je me suis ennuyée lorsqu'il était question de baseball, j'ai beaucoup aimé la vision de ce petit garçon courageux et rêveur.

Challenge un état un livre

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Un bon roman qui nous fait découvrir l'Arkansas des années 1952 à travers les yeux de Luke, 7 ans.
L'histoire nous emmène récolter le cotons chez les fermiers Américains. La main d'oeuvre supplémentaire qu'ils emploient - Mexicains ou Montagnard - n'est pas sans rappeler la ségrégation : ils sont considéré comme inférieurs, voir même, comme du bétail...
Ici, plusieurs mondes s'affrontent et cohabitent, provoquant des évènements parfois fatals...

L'écriture fluide nous fait partager les réflexions et les peurs du narrateur, qui parait souvent avoir bien plus que son âge...
Un livre bien écrit, sur les grands espaces Américains. On ne peut s'en séparer, c'est un régal. Plus qu'un roman, c'est le témoignage d'une époque.

Je ne peux toutefois pas le comparer à d'autres livres de cet auteurs, n'en ayant pas encore lu d'autres mais, en tous cas, celui-ci est à lire !
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Il y a des bouquins, comme ça, qui dès les premières lignes, vous accrochent et vous entrainent, vous promettant un chouette voyage littéraire, et vous vous dites : "Tiens, un bon moment en perspective, cool!".
Et soudain, au hasard d'un paragraphe, quelque chose d'infiniment plus profond vous retourne les tripes, presque à mouiller les mirettes, et là vous vous dites : " Ce que je tiens là dans mes mains, c'est un putain de beau voyage et ça va être un pur panard ! "
Grisham est un auteur populaire, ouais...
Le plus lu des auteurs américains, okay...
Souvent porté au cinoche, c'est vrai...
No Wonder, man ! Ce mec connaît tout simplement la recette qui va te marquer l'âme au fer porté au blanc!
On en lit quelques-uns des romans comme celui-ci, dans une vie de lecteur, on ne les oublie jamais... celui-ci, je le sais déjà, en est un, nom de dieu !
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si une amie ne m'avait pas mis ce roman entre les mains, je ne l'aurais probablement jamais lu. et pourtant, il rentre totalement dans le type d'histoire que j'affectionne particulièrement et de fait, j'ai adoré cette lecture.

j'aime lire des histoires qui n'ont pas vraiment d'intrigue. j'aime découvrir des récits où l'on découvre la vie des personnages avec leur train de vie, sans des scènes d'actions à foison. ne vous méprenez pas, j'adore ça. mais, de temps en temps, j'aime lire des récits où la psychologie des personnages est plus importante, à la façon de "Une vie comme les autres" de Hanya Yanagihara.

évidemment, cela ne fonctionne que quand la plume suit : ici, le réalisme est saisissant. j'avais l'impression de vivre auprès des Chandler et du jeune Luke. leurs préoccupations étaient les miennes, leur paysage le mien. la plume de John Grisham est en cela extrêmement impressionnante, je n'hésiterai pas à découvrir ses autres oeuvres.

d'ailleurs, le cadre de l'histoire m'a rappelé "Là où chantent les écrevisses" de Delia Owens si jamais ! :)

en somme, une excellente lecture à l'atmosphère saisissante de réalisme et qui en dit long sur les conditions de travail de ces ouvriers agricoles du milieu du XXème siècle !

(issu de mon compte instagram @l.iris.me)
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Mon avis : Voici que je me lance dans un deuxième avis lecture et toujours avec un polar d'un de mes auteurs préférés. J'aime surtout ses romans se déroulant dans un tribunal. Mais cette fois, c'est dans les profondeurs de l'Amérique que je vous emmène avec un livre très touchant et engagé.

John Grisham, l'auteur le plus lu de la littérature américaine continue sa description des dérives de la société américaine. A la manière d'un journaliste d'investigation, il aime dénoncer les multinationales, la justice et ses excès, le racisme du sud des USA, la peine de mort et beaucoup d'autres sujets qui agitent cet immense pays.

Dans La dernière récolte, il dénonce la misère des petits producteurs de coton américains. Tout le récit nous est transmis à travers les yeux d'un enfant de 7 ans qui vit avec ses parents et ses grands-parents dans la région de Lake City. Leur vie entière se résume à la culture du coton. Tout est orienté et organisé autour de cette récolte. La mère du petit Luke s'occupe d'un grand jardin qui produit les légumes qui vont nourrir la famille toute l'année.ainsi que l'élevage de quelques animaux.

A la fin de l'été, il faut trouver de la main d'oeuvre pour la cueillette du coton, c'est la responsabilité du Papy. Il embauche à la ville une dizaine de mexicains et une famille venue des collines où le travail est rare. La famille du petit Luke a de la peine à trouver "des bras" car ils font partie des éleveurs les moins riches de la région et c'est toujours la loterie pour avoir des cueilleurs de qualité.

Grisham fait alors défiler devant le lecteur toute la dureté de la tâche à laquelle chacun participe, quel que soit son âge ou son sexe. Un soleil de plomb rend le travail encore plus pénible. Luke essaie de tricher un peu en s'isolant pour échapper à cette nouvelle cueillette et rêver d'une autre vie. Il rêve comme en leur temps, son père et son grand-père l'ont fait avant lui, de leur carrière de base ball ou de devenir une grande vedette. Eh oui le grand passe-temps des hommes est d'écouter les matchs à la radio ou de jouer eux-même le dimanche, pour la relâche. Cette vie à la fois pénible et agréable va être bouleversée par des événements graves et inattendus.

Et c'est le petit Luke qui va en être le témoin privilégié au risque, parfois, de sa vie. Mais la peur ne l'arrête pas longtemps car la curiosité l'emporte. Il assiste d'abord à une bagarre en ville entre des voyous locaux, les frères Sisco et Hank Spruill, le cueilleur des collines. L'un des frères Sisco est tué par Hank. La famille de Luke ne le dénoncera pas pour ne pas perturber la cueillette et surtout car le shérif est un incompétent notoire. Peu de temps après, Hank va s'en prendre aux mexicains et le climat à la ferme va se tendre comme une corde. Hank doit partir. C'est à ce moment-là que Luke va assister à un second assassinat dont il sera l'unique témoin. Un des mexicains va supprimer Hank sur le pont de la rivière. le corps sera entraîné et jamais retrouvé.

La famille Chandler est aux prises avec d'autres ennuis. Il y eut d'abord de gros orages qui empêchèrent le travail puis ce fut ensuite la pluie continue qui fit déborder la rivière et inonda les champs de coton. le reste de la récolte fut perdu. Les gens des collines vont partir suivis des mexicains. Ces affreuses péripéties obligèrent la famille à partir vers le nord pour trouver du travail, changer de vie. On sent que dans ce roman, John Grisham a mis plus que son talent de conteur et de polémiste. C'est une oeuvre qui a un cachet peut-être plus personnel, plus intime.
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
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Roman soi disant policier mais je n'ai pas trouvé le meurtre non élucidé ! En fait il y a bien des meurtres mais nous connaissons le tueur dès l'instant que le crime est commis . Pas de suspens ...
Il s'agit d'un roman qui explique la vie de fermiers lors des années 1950, et principalement la vie d'un garçon de 7 ans avec beaucoup de secrets ....
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Un petit garçon blanc de 7 ans raconte la récolte de coton en octobre 1953 dans la ferme de ses grands-parents et ses parents.
Nous participons au dur labeur des ces fermiers pauvres, endettés. Sueur, pénibilité, orages dévastateurs, bagarres qui tournent mal... on ne s'ennuie pas une minute. Des tranches de vies dans le Sud profond où la religion est omniprésente.
Un roman très atypique de l'auteur... un régal !
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