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EAN : 9782823609455
432 pages
Editions de l'Olivier (05/01/2017)
3.35/5   645 notes
Résumé :
« Le mariage est un tissu de mensonges. Gentils, pour la plupart. D’omissions. Si tu devais exprimer ce que tu penses au quotidien de ton conjoint, tu réduirais tout en miettes. Elle n’a jamais menti. Elle s’est contentée de ne pas en parler. »

Ils se rencontrent à l’université. Ils se marient très vite. Nous sommes en 1991. À vingt-deux ans, Lotto et Mathilde sont beaux, séduisants, follement amoureux, et semblent promis à un avenir radieux. Dix ans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (146) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 645 notes
Histoire d'amour, de passion, de sensualité, de réussite, de manipulation, de dissimulation...

Voici un roman bien étrange... il semble faire le grand écart entre les lecteurs conquis (et pas des moindres) et ceux qui comme moi ont ressenti un sérieux coup de mou en cours de lecture. C'est le type de livre que je mets dans la catégorie " montagnes russes" avec accélération d'intérêt et reprise de vitesse laborieuse.

Les deux récits de ce pas-de-deux amoureux sont assez inégaux. La partie « Fortune » plus axée sur le couple et le parcours de Lancelot risque de perdre en route bien des lecteurs. Un homme un peu cliché, sans vraiment de charisme en dépit de sa description appuyée voulant le rendre irrésistible, les sempiternelles fêtes orgiaques, les conversations amicales souvent obscures, les scènes de sexe ou de création artistiques redondantes. le tout m'a profondément ennuyée.

Je remercie les Babéliotes dont les avis m'ont convaincue de patienter pour aborder le récit de Mathilde, dont le parcours et la personnalité sont plus prenantes et complexes.

Il n'empêche que je trouve ce livre verbeux, trop travaillé pour être honnête, trop sombre pour ne pas se vouloir accrocheur, trop alambiqué pour ne pas être avant tout un exercice de style.

Juste mon avis...
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Face A, face Amour : ils sont beaux, jeunes, talentueux, et se marièrent. Une vie de couple façon bisounours, A part, la belle-mère, très riche, qui a refusé le mariage et vit très loin, en Floride, donc pas de soussous. Une lecture chiante avec des chapitres longs. Puis, page 133 Face B, face Amère : comme dans le milieu du travail, tout est calculé, retour sur le passé de la mariée. Cette petite partie est haletante, au moins il s'y passe quelque chose... jusqu'au retour de la face A. Conclusion 75 % d'ennuis. Je ne comprends pas ce tapage autour de ce livre.

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Tout du long de ma lecture, je me suis demandée ce que Barack Obama avait bien pu trouver d'intéressant à ce roman de Lauren Groff, pour en dire autant de bien , et puis finalement j’ai compris.

La première partie est longuette et laborieuse, il faut faire des efforts pour supporter le vide abyssal des conversations de nos héros de fêtes en fêtes avec les gueules de bois et l'hypocrisie sociale qui va avec...classique, banal, ordinaire, tout comme le langage cru, habituel chez les auteurs réalistes américains.
Entre crochets, beaucoup de remarques, d'apartés, une impression de brouillon inachevé, comme dans la rédaction de synopsis. C’est agaçant autant qu’intrigant, inhabituel en tout cas.

Une simple histoire de couple, lui riche, mais déshérité, elle, belle et ambitieuse pour deux, chronique de la réussite à partir de rien et d'une ascension sociale à l'Américaine, à l'arrachée, dans l'adversité. Pour faire bonne mesure, notre héros est écrivain, arrogant, dépressif, brouillé avec le quotidien. L'auteur semble nous raconter quelque chose comme une histoire de pygmalion à l'envers, avec la création artistique au centre du projet, dans un petit microcosme new-yorkais d'intellectuels déjantés.

Puis tout s'accélère ...on a la fin au milieu, puis une succession de changements de perspectives, avec des relectures de ce qui vient d'être raconté, la chronologie bousculée, et là, ça devient bigrement intéressant et assez jubilatoire. Ce n’est pas un roman chorale, c’est différent, la narration est toujours extérieure. On va de surprise en surprise. Les personnages gagnent en profondeur et complexité.

« Les livres la laissaient sur sa faim. Elle était tellement lasse de cette façon conventionnelle de raconter des histoires, ces schémas narratifs éculés, ces intrigues touffues sans surprise, ces gros romans sociaux. Il lui fallait quelque chose de plus désordonné, de plus affuté, comme une bombe qui explose ».

En prêtant cette émotion de lecteur à Mathilde qui façonne Lancelot le dramaturge, comme elle sculpte son propre personnage, Lauren Groff nous donne les clés de son roman social affûté à elle . Tout est dans la forme et c'est réellement innovant . Il faut juste aller au delà des apparences. Une belle réflexion sur la création à plusieurs niveaux , sur le théâtre de la vie, avec son côté très imprévisible et incontrôlable.
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Présenté par Barack Obama comme son livre préféré en 2015, "Les Furies" a bénéficié d'un bel effet marketing. Heureusement pour moi, je l'ai juste emprunté à la médiathèque communale car j'aurais regretté ma dépense. Pour résumer vite et bien, j'ai beau chercher, rien ne m'a plu dans ce roman. Pourquoi n'ai-je pas abandonné ma lecture ? J'avais simplement lu quelques critiques précisant que la deuxième partie apportait l'éclairage nécessaire à la compréhension de l'intrigue... Chez moi, panne d'électricité et pas de bougies de secours dans les placards sans doute, mais je n'ai eu aucune illumination.

Première difficulté, l'écriture pleine d'un lyrisme ampoulé a failli me décourager dès le début. Que dire des extraits de pièces de théâtre à la Shakespeare écrites par le héros, entrecoupant le récit et que j'ai carrément lus en travers ? Et des perpétuels allers-retours dans le temps principalement dans la deuxième partie qui égarent le lecteur ? Et de toutes ses références aux mythologies grecque et romaine mélangées, qui encombrent le texte ?

En ce qui concerne le thème, le couple et ses faux-semblants, rien de bien extraordinaire là-dedans. L'auteure a écrit la moitié du roman en se mettant à la place de l'homme et l'autre, à celle de la femme, cela aurait pu être intéressant si les personnages l'avaient été. Malheureusement difficile de les prendre en empathie, lui est égocentrique, misogyne et elle, manipulatrice et dissimulatrice. Cette jeunesse américaine désabusée, débauchée et privilégiée, ce milieu d'artistes bobos, je les ai déjà rencontrés récemment dans "New-York"Odyssée" de Kristopher Jansma. Ce n'est pas vraiment ma tasse de thé mais dans ce titre au moins j'avais trouvé quelques points positifs. Ce qui n'a pas été le cas avec "Les Furies", même en cherchant bien. Je n'ai pas eu entre mes doigts une histoire d'amour mais une relation basée sur l'exploitation de l'autre, où je me suis prodigieusement ennuyée, principalement à cause du style. Cela ne mérite à mes yeux qu' un 3/20. Une chose est sûre : Barack Obama et moi n'avons pas les même goûts.
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L'art est difficile, suggérait Jean-Baptiste Harang, dans son livre paru chez Julliard, rencontrant les auteurs avant d'écrire ses chroniques.
Nous connaissons tous quelques auteurs, mais au-delà c'est le flou. C'est bien le sentiment que j'éprouve devant ce livre Furies de Lauren Groff, ah ! Si elle avait pu me réserver un entretien, dommage.


J'avoue avoir adoré ce livre, car je suis aux anges quand la prose me résiste quand l'histoire est opaque et les personnages insaisissables. C'est cette jungle que j'ai trouvée avec plaisir dans ce roman fleuve aux échos si discordants.


S'il fallait retenir un thème, ce serait une mission délicate. C'est un livre sur le théâtre, certes, est-ce un livre sur les rapports amoureux, est-ce un livre sur l'enfance, ou est-ce un livre qui met en scène une femme, une mère dont nous nous ne savons pas grand-chose mais qui est peut-être le personnage central qui tire les ficelles.


Donner la parole à Lotto, le dramaturge, sans trop se poser de questions, revenait à dresser une très belle fresque du monde du théâtre et désigner naturellement Lancelot Satterwhite, dit lotto, comme le grand dialoguiste américain, auteur de la sublime tragédie, « Les Sources ».

la narration, s'engage, alors sur la mise en scène d'une caricature débridée de ce théâtre contemporain, Lauren Groff s'y lance pour notre plus grand plaisir, à n'en pas douter, elle se délecte.

Les créations de Lancelot sont de plus en plus fantaisistes et confuses.Elles seront pourtant d'autant plus acclamées par les critiques branchés, et notamment Phobe Delmar la bête noire des auteurs, quelles sont fumeuses et énigmatiques. Leurs succès seront éphémères et comme par hasard leurs qualités s'effondrent.

le grand n'importe quoi, éclate avec Antigonade, la nouvelle version d'Antigone, un mixage de la Grèce, antique, et de l'Angleterre d'aujourd'hui, puis un assemblage de tous les arts, de la vidéo qui se substitue au texte, de l'opéra en direct, ou des bruits de la rue et du métro.
Ainsi, à l'acte un," il y a sur la scène une citerne remplie d'eau , éclairée pour imiter une grotte!Un choeur d' Ouvriers perçant le tunnel...p 174".


Dans cette ambiance déjantée le créateur d'Opéra, Léo Sen, apparaît dans l'intrigue, à point nommé. C'est le signal que Lauren Groff préparait pour faire basculer son récit. Léo Sun ce jeune musicien cache un mal être trop profond, il ira le sonder seul, dans des eaux trop glacées. Cet épisode, annonce la 2ème partie, Mathilde.


Tout ce qui était beau se fissure, les personnage flottent avant de sombrer, des intrigants sont démasqués, l'arrivée d'un jeune homme, va créer un malaise.


Ainsi s'ouvre la deuxième partie, sur la vie du couple Lancelot-Mathilde, vue avec les yeux et le passé de Mathilde. On ne sait rien de Mathilde ou si peu, comme la déclaration faite par Lancelot au cours de ce bal d'étudiants, "épouses moi aujourd'hui" Mathilde a répondu oui. Cette version est celle de Lancelot, celle qu'il racontait.
Mais était-ce la vérité ?

Mathilde d'où vient-elle, quel est son nom ? Son passé ?

Nous découvrons bien vite que Mathilde est plutôt une femme trouble un personnage complexe, une Mata Hari prête à tout pour arriver à ses fins. Espionne et parfois aventurière son passé va l'aider à conquérir Lancelot. Pour cela il faut passer par-dessus la mère, la maman de Lancelot qui veille, un pacte sera scellé, inconnu de tous.

Mathilde a des comptes à rendre une vengeance ou des vengeances à solder cette deuxième Mathilde sorte de mégère va déployer dans l'ombre toute sa méchanceté. Rappelons-nous ce vers de Jean Racine ou une des Mégères, personnage de la Grèce antique, la plus hideuse des furies est évoquée : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ».

Cette deuxième partie, est un festival de rebondissements, c'est la réécriture de la vie du dramaturge Lancelot qui n'aurait jamais pu émerger sans sa muse.

Un livre passionnant qui renvoie à de nombreuses facettes de la vie des jeunes Américains.

Reste à découvrir cette fresque et à se faire sa propre opinion de ce roman à tiroirs. Mais que le caractère de Mathilde est intéressant, enjôleuse telle une Mata Hari dans toutes ses excessives postures, alimentée par une enfance d'apocalypse où traîne quelles que cadavres.


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critiques presse (11)
Actualitte
02 juillet 2017
C’est bien une destruction massive qu’opère Lauren Groff […] : destruction du couple, de nos a priori sur l’histoire et ses personnages, des convenances stylistiques, des structures du récit.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
27 mars 2017
Son écriture tout à la fois flamboyante et crépusculaire, pétrie d'un lyrisme shakespearien, donne à l'ensemble, d'une puissance tragique, une unité paradoxale.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
02 mars 2017
Un roman plein de souffle, tracé d'une écriture virtuose. Hitchcockien.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Chatelaine
20 février 2017
Une plongée vertigineuse dans les paradoxes du mariage. Les critiques des membres du Club de lecture Châtelaine.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LeJournaldeQuebec
13 février 2017
Il y a deux ans, ce roman a fait fureur aux États-Unis. À notre tour de le découvrir et de l’aimer un peu, beaucoup, furieusement !
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
06 février 2017
Ode à l’amour conjugal, roman féministe aux allures de tragédie grecque, Les furies est rempli de questions profondes et lancinantes — qu’est-ce qu’une vie réussie ? Qu’est-ce que la fidélité ?
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
18 janvier 2017
Lauren Groff installe intelligemment un mariage parfait. Avant de tout mettre en pièces en changeant son point de vue.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
18 janvier 2017
Orgies et nuits de défonce conduisent au fiasco un couple fusionnel. La lumière de la Nouvelle-Angleterre, le fracas d'une langue crépusculaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeJournalDuDimanche
16 janvier 2017
Les Furies est un roman âpre, beau, étonnant. Romanesque et cérébral. Réflexion à rebours des idées reçues.
Lire la critique sur le site : LeJournalDuDimanche
LeFigaro
05 janvier 2017
Avec Les Furies, Lauren Groff réussit ses «Scènes de la vie conjugale».
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
04 janvier 2017
Lauren Groff signe ce roman à succès, foisonnant et sophistiqué.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
C’est grâce à un message d’Antoinette qu’une idée lui vint, un petit article découpé dans un magazine au sujet de Han Van Meegeren, ce faussaire qui avait réussi à convaincre le monde entier que ses propres tableaux étaient de Vermeer, bien qu’il ait donné à tous ses Jésus son propre visage. Antoinette avait entouré la radiographie d’un faux tableau où, à travers le visage fantomatique d’une fillette, on voyait apparaître l’image peu inspirée du XVIIe siècle par-dessus laquelle Meergeren avait peint : une scène de ferme, avec des canards et des abreuvoirs. Une image fausse recouvrant une mauvaise base. Cela me rappelle quelqu’un, commentait Antoinette.
Mathilde se rendit à la bibliothèque un week-end où Lotto était parti camper dans les Adirondacks avec Samuel et Chollie, virée qu’elle avait elle-même organisée pour être tranquille. Elle trouva la reproduction qu’elle cherchait dans un gros livre. Au premier plan, un magnifique cheval blanc portant un homme en robe bleue, une foule confuse de têtes et de chevaux, un étonnant bâtiment sur une colline, sur fond de ciel. Jan Van Eyck, avait-elle découvert quelques années plus tôt à l’université. Quand on leur avait montré la diapositive en cours, son cœur s’était arrêté.
Mon Dieu, elle l’avait tenu entre ses mains dans la minuscule pièce sous l’escalier chez son oncle. Elle l’avait humé : bois ancien, huile de lin, siècles lointains.
« Volé en 1934, avait annoncé le professeur. Ce panneau appartenait à un retable. On pense qu’il a été détruit il y a fort longtemps. » Il montra ensuite une autre diapo représentant un chef-d’œuvre volé, mais elle n’avait plus que des étoiles dans les yeux.
À la bibliothèque, elle paya pour faire une photocopie en couleur et tapa une lettre. Pas de salutations. Mon oncle*, commença-t-elle.
Elle envoya par courrier la photocopie et la lettre.
Une semaine plus tard, elle préparait des spaghettis et du pesto, tandis que sur le canapé Lotto fixait Fragments d’un discours amoureux d’un œil vague, respirant par la bouche.
Il décrocha quand le téléphone sonna. Écouta. « Oh, bonté divine, dit-il en se levant. Oui, Monsieur. Oui, Monsieur. Oui, Monsieur. Bien sûr. Je ne pouvais me réjouir davantage. Demain, à neuf heures. Oh merci. Merci. »
Elle se retourna, une cuillère fumante à la main. « Qu’est-ce qui se passe ? »
Il était pâle et se frottait la tête. « Je ne sais pas. » Il se rassit lourdement . Elle s’approcha, s’agenouilla devant lui, le prit par les épaules. « Chéri ? Il y a un problème ?
– C’était Playwrights Horizons. Ils veulent monter Les sources. Un producteur privé en est dingue et il est prêt à payer. »
Il appuya la tête contre Mathilde et fondit en larmes. Elle embrassa ses cheveux pour dissimuler son expression, qui, elle le savait, était sombre, féroce.
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Ils s’appelaient Lotto et Mathilde. L’espace d’une minute, ils contemplèrent une mare remplie de créatures pleines d’épines qui, en se cachant, soulevaient des tourbillons de sable. Il prit son visage entre ses mains et embrassa ses lèvres pâles. Il aurait pu mourir de bonheur en cet instant. Il eut une vision, il vit la mer enfler pour les ravir, emporter leur chair et rouler leurs os sur ses molaires de corail dans les profondeurs. Si elle était à ses côtés, pensa-t-il, il flotterait en chantant. Certes, il était jeune, vingt-deux ans, et ils s’étaient mariés le matin même en secret. En ces circonstances, toute extravagance peut être pardonnée.
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« Elle se surprit à penser que la vie avait une forme conique, le passé s’évasait à mesure qu’il s’éloignait du moment présent, à la pointe du cône. Plus on vivait, plus la base s’élargissait, de sorte que des blessures et des trahisons, quasi imperceptibles au moment où elle s’était produites, s’étiraient comme des points minuscules sur un ballon de baudruche qu’on gonfle peu à peu. Une petite tache sur l’enfant frêle se transformait en une difformité énorme sur l’adulte, impossible à franchir et aux bords frangés. »
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Au pied de l'escalier, Lancelot souriait à son propre visage buriné dans le miroir tout en nouant sa cravate. A le voir ainsi, on ne pouvait deviner combine son corps avait été meurtri cette année-là. Il avait souffert, mais en était ressorti plus fort. Et peut-être même plus séduisant. Les hommes en sont capable, ils gagnent en charme avec l'âge. Les femmes se contentent de vieillir. Pauvre Mathilde avec son front pareil à de la tôle ondulée. Dans vingt ans, elle aurait les cheveux gris, le visage plein de rides. Mais elle serait toujours belle, songea-t-il avec une impeccable loyauté.
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… les enfants qu’on envoie dans ce type d’école sont des requins, mon jeune ami. Des bébés requins issus d’une longue lignée de requins, tous autant qu’ils sont. Et les requins sentent l’odeur du sang à des kilomètres à la ronde, et quel est le sang qui les attire ici ? La peur. S’ils la reniflent dans l’eau, ils pourchassent celui qui saigne. Ce n’est pas de leur faute. Ils ne peuvent pas s’en empêcher.

(Édition de l’Olivier, p.201)
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Vidéo de Lauren Groff
Le dimanche 22 novembre 2020, François Groff, de la librairie le Livre et la Tortue, présente sur le journal de 13h de TF1, le nouveau roman de Gilles Marchand, REQUIEM POUR UNE APACHE (éditions Aux forges de Vulcain).
Pour en savoir plus sur ce roman : https://www.auxforgesdevulcain.fr/collections/fiction/requiem-pour-une-apache/
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