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EAN : 9782253053552
249 pages
Le Livre de Poche (01/06/1990)
4.19/5   449 notes
Résumé :
Première édition : 1988.

Qui saura, entre homme et femme, inventer une passion qui ne s'use pas ? Qui saura, malgré le temps qui passe, préserver les belles amours de leurs disgrâces quotidiennes ?

Tel est, au fond, le secret de ces deux êtres que tout sépare, mais que d'intenses ferveurs rapprochent. Lui, c'est un marin breton, elle est une intellectuelle parisienne. Ils ne se ressemblent guère, un monde d'usages ou de convenances aur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
4,19

sur 449 notes
Une histoire de peau, de coeur, une histoire d'amour entre deux êtres que tout sépare. Elle, c'est George, intellectuelle parisienne. Lui, c'est Gauvain, marin pêcheur. Et puis, il y a leur rencontre, vous savez, celle qui vous fait dire « c'est lui, c'est elle que je veux, que j'attendais ». Alchimie des regards, fusion des corps, ils se désirent, se mangent, se délectent l'un de l'autre, ils se quittent, se retrouvent. Une histoire imbriquée dans d'autres histoires puisque George se veut femme libre, George a besoin d'histoires.

Les vaisseaux du coeur ce sont ces lignes veineuses qui traversent le corps jusqu'à l'orgasme, des lignes veineuses qui font descendre le coeur jusqu'au ventre, battements du désir, de l'amour, évanescence charnelle, dénuée de toute vulgarité, une histoire sensuelle, qui parle du plaisir, celui pour lequel on aime être amoureux.
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Combien j'ai aimé cette lecture …

Je me suis reçue une pluie d'étoiles, merci vous avez appuyé sur la bonne touche Benoîte…

C'est tout de même un peu son histoire qu'elle nous partage dans ce livre, car pour écrire de cette façon, aller aussi loin, il y a une part de vécu…

Oui, il est question de sexe….bah oui j'le dis…. mais c'est surtout une magnifique histoire d'amour….

Socialement, intellectuellement, tout les sépare….elle est parisienne, prof, écrivain, lui breton, marin pêcheur, mais pourtant pas avec un cerveau de bulot….(je l'écris….pour éviter le cliché… !)

A travers leurs ivresses, cet amour irrépressible qu'elle éprouve pour cet homme, elle nous parle de l'amour charnel et de son plaisir, cet inconnu, l'abandon que l'autre fait surgir en vous…. Telles des vagues qui vont et viennent il est aussi question d'attente, d'incertitudes, de tourments….que provoquent ces mouvements du coeur et du corps…

J'ai aimé Georges, cette femme décomplexée, affranchie qui assume complètement sa sexualité, son désir, révélant à Gauvain sa pleine virilité, ses sentiments. Il y a une qualité chez cet homme que j'ai beaucoup appréciée, c'est son profond respect….

C'est érotique, sensuel, certains pourraient être choqués, trouver cela indécent, bah pas moi !

Puis c'est aussi la vie… nooon ?

Une plume poétique, réaliste, juste, intemporelle.

Merci Benoîte pour cette écriture « avangardiste », audacieuse, pour la femme de votre époque, j'ai adoooré…..bah oui… j'assume !
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« J'avais dix-huit ans quand Gauvain m'est entré dans le coeur pour la vie, sans que nous le sachions, ni lui, ni moi. Oui, cela a commencé par le coeur ou ce que je prenais pour le coeur à cette époque et qui n'était encore que la peau. »

Eh oui, dès l'incipit, le décor est planté… Dans le coeur, dans la peau, par la peau… Allez savoir ! Tout semble pourtant les séparer : l'éducation, les conditions sociales, et surtout la vision de la vie.

« Jusqu'à l'adolescence, nous nous étions toisés comme les représentants de deux espèces inconciliables, lui dans le rôle du gars breton, moi de la Parisienne, ce qui nous donnait la rassurante certitude que nos chemins ne se croiseraient jamais. Il était de surcroît fils de paysan pauvre et moi, fille de touristes, ce qu'il semblait considérer comme notre profession principale et un mode de vie qui ne lui inspirait guère d'estime. »

Mais leurs corps eux, ne semblaient pas faire de distinction d'espèces et voulaient dialoguer…

Ce livre est un hymne au désir, à la passion physique, l'exacerbation des sens, qui transcendent les différences et le temps. L'écriture de Benoîte Groult sonne juste, elle est sensuelle, réaliste, sensible, avec même des traits d'humour. Il y a aussi quelques réflexions sur l'amour et la vieillesse très lucides. Nos deux amants ne vont pas se croiser « souventes fois » (comme le dirait Gauvain) mais ces rencontres s'inscrivent comme des intermèdes, faites « de premiers jours et de derniers jours », l'histoire d'un amour passionnel qui ne voulait « ni vivre tout à fait, ni mourir pour de bon ». Que d'émotions !

« Quand la vie tient ainsi tout entière dans l'instant et qu'on parvient à oublier tout le reste, on atteint peut-être la plus intense forme de joie. »

...Et un intense moment de lecture !
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Je ne sais pourquoi j'ai longtemps confondu Benoîte Groult avec Françoise Giroud. J'imagine que ce qui les a réunies dans mon esprit c'est leur profil de grandes amoureuses, féministes par dessus le marché. De quoi me plaire, moi qui apprécie les femmes libres qui parlent d'amour sans chichis.

Bon mais là l'histoire est un peu cliché, la parisienne intellectuelle et féministe qui tombe dans les bras du rude marin pêcheur ça sent le déjà vu. J'ai lu une autre variante récemment qui m'a un tantinet agacée : l'ex-paysan qui s'éprend d'une styliste parisienne. Rien à faire, le choc des cultures, je trouve ça passablement ennuyeux.

Non mais pas ici, Gauvin aime George (sans s comme George Sand) et vice versa. Leur amour dure malgré des temps sans se voir, surmonte les obstacles de toute une vie. C'est intense, physique. Et c'est surtout tellement bien écrit, décrit, que cette presque vieille dame (Benoîte Groult a 68 ans quand elle publie les Vaisseaux) nous donne une vraie leçon d'amour.

Car Benoîte trouve les mots justes de la passion physique, du transport amoureux, de celui qu'elle définit comme : " cet extrême plaisir qui recule les limites de la vie et met au monde en nous des corps que nous n'imaginions pas. " Non sans humour et voluptueusement, elle nous embarque dans les tréfonds humains, ceux du désir dont souvent on ne sait ou n'ose parler.
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Pas d'envolées lyriques, le soir sur la lande brumeuse, entre une oiselle soupirante et un beau ténébreux torturé. Non, rien de tout ça.
"Les vaisseaux du coeur" c'est une histoire d'amour entre deux êtres dans lesquels on se reconnaît. Deux êtres qui n'auront cesse de s'étonner d'avoir pu accepter avec autant de tendresse ces différences sociales et culturelles qui leur auraient été intolérables chez d'autres. Deux êtres ancrés dans la réalité de leurs vies, de leurs responsabilités, de leurs engagements. Deux êtres qui ne se sont autorisés que des parenthèses sans jamais éclabousser le monde avec leur passion.
Deux êtres qui se sont aimés follement mais avec conscience, d'un amour vrai qui a défié le temps et ses vicissitudes.
Une histoire d'amour sans trémolos, aussi simple que magnifique.
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critiques presse (1)
LaPresse
11 février 2013
Le récit improbable (et pourtant authentique) d'une histoire d'amour entre une intellectuelle féministe parisienne et un marin breton traditionnaliste [...] Le livre le plus poétique de l'auteure.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
À bord, les marins-pêcheurs vivent en système communautaire et sont payés à la part, selon les résultats de chaque marée. Gauvain se montrait très fier de ne pas être un salarié.
Chez lui on privilégiait la compétence, l'honnêteté, le courage ; la santé était une qualité et la fatigue une tare apparentée à la paresse. On mesurait un travail à son utilité, jamais à la peine qu'il coûterait ni au temps qu'il y faudrait.
Chez nous, Parisiens qui flirtions avec l'avant garde artistique (mon père éditait une revue d'art moderne), l'honnêteté passait pour une vertu un peu ridicule, sauf pour une bonne. On avait toutes les indulgences pour les ratés ou les oisifs s'ils avaient de l'esprit et savaient s'habiller, et un certain attendrissement à l'égard des alcooliques mondains assorti de mépris pour les poivrots de village.
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Exhiber un marin-pêcheur eût amusé un soir : mes parents adoraient les chansons de mains, les ceintures de cuir que ceux-ci tressaient à bord, ornées d'une ancre en laiton, les grands bérets bretons que seuls les estivants portaient encore et les costumes de toile rouge ou bleu marine savamment délavés et qui en remontraient à ceux des pêcheurs. Ils adoraient dire "kenavo" en quittant un magasin et appréciaient que le boulanger s'appelât Corentin. Mon père portait même, dix minutes par an, des sabots de bois blanc ainsi que les chaussons noirs à pois bleus y afférant. "Y a rien de plus pratique, proclamait-il, quand on a un jardin ! " C'est tout juste s'il ne se procurait pas une poignée de paille pour mettre à l'intérieur, "c'est tellement plus sain !"
Mais de vrais marins-pêcheurs en muscles et en poils ailleurs qu'à la criée ou a bord de leurs thoniers ou de leurs chalutiers sur lesquels ils paraissaient si nobles, si chouettes aussi avec leurs cirés jaunes et leurs cuissardes, (Moi, ces gars là, je leur tire mon chapeau!"), pouacre ! Mais un vrai marin sur la moquette d'un appartement parisien, avec un blouson chiné et les ongles en deuil, pouacre !
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DITES-MOI que tout cela passerait vite si je vivais avec Gauvain et qu'aucun de nous ne doit bouleverser sa vie, surtout pas lui……..
Car pour l'instant, je ne parviens pas à retrouver mes marques. Je séjourne en marge de ma vie, dans un sas de décompression où je tente de me désintoxiquer de la délicieuse drogue d'être adorée. En arrivant à la surface il me faudra également réapprendre l'amour bien tempéré de Sydney, ses épaules maigres, son dos déjà voûté, sa nonchalance, alors que la densité des muscles de Gauvain est encore sous mes paumes et que sa présence fervente ne me quitte pas. Je porte sur moi, comme une jeune fille sa première lettre d'amour, le petit feuillet quadrillé qu'il m'a glissé à l'aéroport, "pour quand tu seras sortie de ma vie une fois de plus".
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Le plus dur dans le malheur, ce n’est pas tellement d’être malheureux, c’est de se trouver privé de son minimum vital d’insouciance, de ce recours au rire ou, mieux encore, au fou rire salutaire qui fait sauter vos circuits et vous laisse pantelant, exhalant un de ces soupirs qui délivrent des pires tensions. Le malheur est désespérément sérieux.
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Je me découvrais des aptitudes toutes fraîches pour le bonheur et une propension inattendue au rire et à la légèreté. Car le plus dur dans le malheur, ce n'est pas tellement d'être malheureux, c'est de se trouver privé de son minimum vital d'insouciance, de ce recours au rire ou, mieux encore, au fou rire salutaire qui fait sauter vos circuits et vous laisse pantelant, exhalant un de ces soupirs qui délivrent des pires tensions. Le malheur est désespérément sérieux.
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Videos de Benoîte Groult (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Benoîte Groult
“Notre amitié était allée au-delà des mots et des cases” se remémore Catel, l'invitée de cet épisode, lorsqu'elle évoque sa relation avec Benoîte Groult, dont elle a retranscrit la vie dans sa bande dessinée Ainsi Soit Benoîte Groult (Grasset).
Catel nous a reçu dans son atelier parisien pour raconter les prémices de cette bande dessinée sur Benoîte Groult, icône féministe qui s'est battue toute sa vie en faveur des droits des femmes.
C'était la première fois que la scénariste de bande dessinée spécialisée dans les biographies, racontait l'histoire d'une personnalité toujours en vie. Une mission qui s'est avérée périlleuse pour Catel, qui a dû lutter contre les quelques réticences de la femme de lettres à l'égard du 9ème art…
L'histoire de Catel a été recueillie au micro de Camille Bichler. Ce podcast a été produit par Johanna Bondoux pour le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême et parrainé par l'Institut René Goscinny (https://www.institut-goscinny.org/).
Montage et Mixage : Adrien Leblond Assistante de production : Morgane Mabit
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