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EAN : 9782013223379
Hachette Jeunesse (14/02/2007)
4/5   8 notes
Résumé :
Des pères fondateurs jusqu’à aujourd’hui, de H.G. Wells à Danielle Martinigol, en passant par Lovecraft, Van Vogt, Bradbury, Ballard : une anthologie de douze nouvelles des plus grands noms du genre pour dix périodes significatives de la Science-Fiction.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce recueil de nouvelles choisies par Alain Grousset propose un panorama de la science-fiction. Essentiellement destiné à un public jeune et pas forcément connaisseur du genre, cette compilation a de quoi satisfaire tout le monde, novices comme lecteurs aguerris.

Globalement Alain Grousset a très bien choisi les nouvelles qui composent le récit et le classement de celles-ci par grandes périodes ("les pères fondateurs", " 1900-1926 : la SF est européenne", "1926-1938 : le mot SF est né"...) est pertinent et l'objectif pédagogique de chaque petite introduction est bien rempli.

Comme dans tout recueil, le niveau des textes est inégal. Certaines nouvelles sont assez anecdotiques. C'est le cas de "A fleur de peau" de Danielle Martinigol, jolie histoire un peu insipide qui est clairement le moins bon texte du recueil, "Mozart en verres miroirs" de Bruce Sterling et Lewis Shiner, récit surprenant et loufoque mais pas très marquant, ou encore "Lamba-kipü", poétique et plein de bons sentiments mais pas exceptionnel.

En revanche, les autres nouvelles choisies par Alain Grousset sont passionnantes et vont du très bon à l'excellent.

"Le nouvel accélérateur" de H.G Wells est une très bonne nouvelle qui n'est pas sans rappeler "L'homme invisible" du même Wells, notamment concernant les questionnements posés par l'utilisation d'une technologie qui permettrait à l'homme d'agir en toute impunité.

"L'horreur du plein ciel" de Conan Doyle est un récit plaisant, possédant un côté poétiquement désuet très agréable. Il est toujours intéressant de lire des oeuvres relevant du genre SF écrites par des auteurs habitués à d'autres registres.

"Celui d'autre part" de H.P Lovecraft s'apparente à mon avis d'avantage à un récit horrifique qu'à de la pure SF. Ceci dit, c'est toujours un plaisir de se plonger dans une oeuvre du génie misanthrope. Son talent de conteur est indéniable, sa faculté de créer des ambiances sombres et oppressantes toujours fascinante. Et si la chute de cette histoire apparait prévisible au lecteur d'aujourd'hui, aguerri à ce type de ressort narratif, l'intrigue est bien menée et tient en haleine le lecteur.

"Le village enchanté" de Alfred van Vogt est un récit original et surprenant. L'atmosphère y est étrange et assez angoissante. En lisant cette nouvelle, je me suis dit que j'avais quelques romans de van Vogt en attente dans ma PAL et qu'ils ne devraient pas y stagner trop longtemps.

"Celui qui attend" de Ray Bradbury est un des bijoux du recueil. La nouvelle de Bradbury est effrayante et servie par une écriture poétique. L'intrigue s'inscrit dans une veine paranoïaque, en vogue à l'époque, en traitant la thématique de "l'autre" qui prend l'apparence d'un proche.

Veine paranoïaque qu'on retrouve avec grand bonheur avec le génie du registre, Philip K.Dick. "Le père truqué" reprend également une thématique proche de celle de "l'invasion des profananateurs" de Finney ou des marionnettes humaines" de Heinlein et nous fait frissonner en racontant que le mal peut se dissimuler sous l'apparence de son voisin, voire même de son père. le récit est classique mais diablement efficace et fait toujours son effet.

"Le plus grand spectacle de télévision au monde" de J.G Ballard est une autre merveille de la présente compilation. Ballard propose une charge féroce contre la télévision, moyen d'abrutissement des masses, et contre le public, toujours plus avide de sensationnalisme. Une attaque virulente et très juste dont l'actualité n'est pas prête de se démentir.

"Machine donne" de Michel Jeury est une nouvelle plaisante qui vaut surtout pour son final à la fois poétique et désespéré.

Pierre Bordage a écrit spécialement pour ce recueil la nouvelle "la voix du matin", un texte court mais très intense. le récit va droit au but et évoque avec brio la déshumanisation de la société et le danger d'aliénation que peur représenter le recours à outrance à la technologie.

De grands noms sont forcément absents du présent recueil (Adimov, Heinlein...) mais ces omissions sont inévitables dans ce genre de compilations.
Ce recueil constituera une initiation idéale pour les novices qui souhaitent découvrir la richesse d'un genre et plaira également aux aficionados grâce à la qualité des textes choisis.
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Vraiment pas mal du tout que ce petit recueil de nouvelles de SF destiné à la jeunesse… mais pas que.

Alain Grousset propose une rétrospective chronologique de l'histoire de la science-fiction depuis un siècle. Chaque chapitre est construit de la même manière, à savoir une petite introduction qui présente une période spécifique de la SF, suivie de une ou deux nouvelles qui illustrent ladite période.

C'est donc l'occasion pour le lecteur non familier de SF de découvrir des auteurs du genre : Wells (Le nouvel accélérateur), Doyle (L'horreur du plein ciel), Lovecraft (Celui d'autre part), Van Vogt (Le village enchanté), Bradbury (Celui qui attend), K. Dick (Le père truqué), Ballard (Le plus grand spectacle de télévision au monde), Jeury (Machine donne !), Sterling (Mozart en verres miroirs), Bordage (La voix du matin), Grenier (Lamba Kipü) et Martinigol (A fleur de peau). Pour les connaisseurs, cela peut être l'occasion de découvrir de nouvelles pépites, un peu comme savourer une boîte de chocolats.

En ce qui me concerne, la lecture des différentes nouvelles fut très plaisante, même si inégale. C'est inévitable je pense dans un recueil.
Je salue en tout cas l'idée de cet ouvrage qui propose une entrée plutôt facile et agréable dans l'univers de la SF.
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Des nouvelles de science-fiction de grands auteurs, colligées et présentées par Alain Grousset. Un foisonnement d'idées et d'univers, agréable à lire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’est à l’américain Hugo Gernsback que nous devons le mot science-fiction. Après avoir publié des textes futuristes dans un magazine d’électricité, il crée en 1926 la première revue entièrement consacrée à la science-fiction : Amazing Stories. Après avoir hésité avec scientifiction, il opte finalement pour le mot science-fiction.
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Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits, comme un souffle dans une gorge de pierre. Je ne bouge pas. Je ne fais rien, qu’attendre. Au-dessus de ma tête j’aperçois les froides étoiles de la nuit et les étoiles du matin - et je vois le soleil. Parfois je chante de vieux chants de ce monde au temps de sa jeunesse. Comment dire ce que je suis, quand je l’ ignore ! J’attend, c’est tout. Je suis brume, clair de lune, et souvenir. Je suis triste et je suis vieux. Parfois je tombe vers le fond comme des gouttes de pluie. Alors des toiles d’araignée tressaillent à la surface de l’eau. J’attends dans le silence glacé ; un jour viendra où je n’attendrai plus.

Ray BRADBURY
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