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Anne-Marie Toscan du Plantier (Traducteur)Charles Juliet (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020289658
200 pages
Seuil (12/04/1996)
3.23/5   11 notes
Résumé :
L'exil, la nostalgie de la Turquie natale et d'Istanbul, la perte d'une femme aimée aux multiples visages, tels sont les thèmes de ce livre qui, traduit en plusieurs langues, a imposé Nedim Gursel comme un des premiers écrivains turcs contemporains
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce recueil de nouvelles est une petite déception mais je dois admettre d'emlée que les histoires courtes ne sont pas le genre d'oeuvres qui me conviennent le plus. Donc, mes attentes y sont pour beaucoup dans ma déception, je n'arrête de rechercher une intrigue quand, bien souvent, il n'y en a pas. Et sans actions, j'ai de la difficulté à me rattacher à quoi que ce soit qui les rendent mémorables, si ce n'est un vague souvenir évanescent. Pourtant, dans les nouvelles, et justement dans le dernier tramway, l'essentiel ne réside-t-il pas ailleurs que dans les actions ? C'est ce que je me répète, surtout que l'écriture de Nedim Gürsel n'est pas sans qualités. Grâce à son style et à ses thèmes de l'exil et de la nostalgie, il réussit à créer une atmosphère parfaite. C'est tellement crédible. Et la description appuie, contribue à ajouter ce petit je-ne-sais-quoi à l'atmosphère de ses nouvelles. L'évocation des rues de Paris et même de Barcelone, Rome et Marrakech. Et surtout Istanbul, avec le Bosphore, les deux rives, les arbres, les édifices, les minarets, toute cette agitation et cette fébrilité dans l'air, les bruits et les odeurs, etc. Chaque page tournée fait apparaître des images devant mes yeux.

C'est un peu dommage, selon moi, que Gürsel se soit limité à des nouvelles. Certaines des trames qu'il propose ont le germe d'une bonne histoire. Un personnage intrigant, à la recherche de réponses ou simplement de bien-être, en tous cas détaché du présent, dans des lieux où résident des fantômes (disont plutôt des démons du passé). Mais jamais de malaise, seulement un vague souvenir d'une époque meilleure, révolue, à laquelle il essaie de se rattacher. Je suis habituellement assez sensible aux atmotsphère (par exemple, j'adore le style de Modiano même si ses histoires me laissent parfois indifférent) mais, avec le dernier tramway, quelque chose n'a pas opéré. Peut-être est-ce parce que, au moment où je commence à m'intéresser à l'intrigue et que j'en veux plus, elle s'achève et cède sa place à une autre. À la blague, je dis parfois que je souffre d'un problème d'attachement littéraire. Je m'en remettrai avec un bon pavé !
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Le fil conducteur de ces nouvelles est l'exil, qu'on retrouve sous différents visages via les récits de différents narrateurs. L'auteur arrive brillamment à décrire la nostalgie, la peine voire la souffrance qui résultent de cet exil. Ce n'est pas désagréable à lire... si on fait une pause entre chaque nouvelle de mon point de vue. En effet, à la longue, ça devient répétitif et lassant. Peut-être parce que je ne suis pas confrontée à ce déracinement, à cette histoire, et que cette culture turque est trop éloignée de la mienne.
J'ai lu ce recueil dans le cadre du challenge solidaire 2023, je ne pense toutefois pas que j'aurais pu lire un roman entier de cet écrivain.
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Des textes très courts, arrachés à la douleur de l'exil, à la nostalgie, à l'amour enfui ou moribond. L'écriture de Nedim Gursel a quelque chose d'incisif, une touche de cruauté à peine retenue quand il évoque les amours qui se délitent, les amants qui s'éloignent l'un de l'autre, moins par lassitude que sous le poids d'une vie qui file entre leurs doigts. Les mots se gonflent aussi d'une sensualité ronde, chaude, drue quand il s'agit d'évoquer le plaisir et l'étreinte. La tristesse se fait langoureuse, presque aussi douce qu'implacable dans le regret. Je chuchote à son oreille : Istanbul, agapi mou.
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Ce recueil de nouvelles comporte deux parties. Dans la première, les nouvelles parlent de l'exil : tristesse et nostalgie. Dans la deuxième, ce sont des récits d'amour, ou plutôt des fins d'histoires d'amour, des séparations, des éloignements. Ces récits auraient pu être mélangés pour un équilibre entre la tristesse des premières et la sensualité des deuxièmes.

Même si l'écriture de Nedim Gürsel est agréable, j'ai trouvé la lecture un peu laborieuse. J'aime les nouvelles mais beaucoup d'entre elles sont un peu courtes. J'ai particulièrement aimé : le retour, le miroir, La femme sur la plage.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Avant d'aménager à Paris rue du Figuier, je considérais l'écriture comme une manière de vivre. Je n'ai pas changé d'avis, mais, depuis mon installation dans cette rue bordée de vieilles bâtisses, la démarche littéraire - qui implique d'être en communication avec le monde et les hommes, de prendre le pouls de la mer, des rues, des villes, des enfants et des arbres, de la terre et des oiseaux, du jour et de la nuit, bref, de la nature et de la société -, cette ouverture à l'Autre, s'est d'abord transformée en une totale solitude, puis, progressivement, en une domination autoritaire. Je ne suis plus comme avant tendre et libre dans ma relation avec les mots. Je ne m'abandonne pas aisément à leurs virevoltes au-dessus de ma tête, comme celles des petits papillons qui la nuit affluent par la fenêtre ouverte vers la lumière de ma lampe. Au lieu de goûter leurs formes exquises, l'éclat chatoyant de leurs ailes, les bruits qu'ils font dans leur vol, de surmonter la nostalgie de mon pays et de ma langue maternelle en les caressant du regard, je me comporte en chasseur implacable et rusé.
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Dans sa chambre, où il n'y a pas la moindre trace de son pays, de son passé, ni même de la saveur masochiste d'être un écrivain en exil, il fera l'amour avec les mots jusqu'au matin. D'ailleurs, depuis son arrivée dans cette ville, c'est la seule manière de le faire qu'il puisse pratiquer avec succès. Peut-être ne jouit-il pas, mais il ressent la joie passagère de l'union, de la fusion dans un corps familier. Il trouvera les mots à tâtons, ces vieux mots morts dont il n'a jamais plus besoin dans sa vie quotidienne. (…) Les mots turcs, comme des amantes fidèles, viendront à lui un par un, et sans établir de liens entre eux, sans s'ordonner pour former des phrases, indifférents les uns aux autres, chacun à son affaire, ils couleront en lui goutte à goutte dans la simplicité de la lumière du jour.
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Oui, bientôt, il fera l' amour avec les mots sur des feuilles de papier, s'il arrive à réveiller le souvenir des jours anciens. Toucher les mots, ce n'est pas comme éteindre une statue de marbre. Il faut les trouver, les passer au crible, les choisir, les extraire des ténèbres du passé pour les ramener à la surface, les amadouer. Puis les chérir, les caresser, les fusionner, ne faire qu'un avec eux, percevoir leurs sons, leurs odeurs, leurs connotations. Or dans cette ville, comme toute chose, les mots n'ont pas de valeur d'usage, ils ne possèdent qu'une valeur d'échange.
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- Mais les livres n'ont pas besoin d'être éduqués !
- Pourquoi pas ? A l'instar des hommes, ils naissent, grandissent et peuvent bien ou mal tourner. Ensuite, mon cher, ils meurent. Leurs pages se détachent puis disparaissent comme des cadavres se décomposant sous terre.
- Non, les livres sont immortels ! Les hommes meurent, mais pas les livres !
- Certains meurent avant de voir le jour. [...]

( dans "Le Cimetière des livres non écrits ")
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[...] dans ce monde éphémère, l'un des rares bonheurs accordés aux hommes est de s'assembler autour d'une table opulente, de s'unir avec une femme sur un lit, avec le ciel printanier tout bleu en montagne, de s'anéantir dans les vagues de la mer, dans le déchaînement d'une étreinte passionnée.
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Videos de Nedim Gürsel (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nedim Gürsel
« le temps est torride, le ciel d'un bleu infini. Je suis entouré de milliers de turquoises. La terre regorge de ces pierres précieuses qu'on retaille à grands éclats bleutés et qui viendront orner le doigt d'une femme, une gorge blanche et délicate ou une poitrine fanée où poser sa tête et s'éplorer. le bleu s'est tout entier emparé de moi, à quelques pas de ce jardin, au bord d'un désert safrané sous un soleil semblable à un turban de feu. Nous sommes en août. » Nedim Gürsel, **Voyage en Iran. En attendant l'imam caché**
Plus d'informations sur ce récit traduit du turc par Pierre Pandelé : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/voyage-en-iran
#Rentreedhiver #RL2022 #litteratureetrangere #poesieiranienne
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