L'auteur, turc, raconte ses voyages et séjours dans différentes villes de Balkans, recherchant en vain ce qui pourrait restaurer l'harmonie entre les peuples qui y vivent.
De Sarajevo à Salonique en passant par la Macédoine, il interroge les lieux et y mêlent souvenirs personnels et citations littéraires pour tenter d'en transcrire les points saillants, qu'ils soient géographiques ou culturels.
Ce récit de voyages m'a parfois un peu perdue, déroutée, sans doute par manque de connaissances historiques et géographiques de ma part. Une carte et quelques dates auraient été bienvenues pour aider au repérage et pouvoir mieux accompagner l'auteur et partager ses sentiments.
Commenter  J’apprécie         100
Tout cela est loin, Dieu merci. Le temps de la guerre est révolu. Mais aujourd'hui les populations ne cohabitent plus comme avant. Ce qui est fait est fait. La Yougoslavie, avec ses six républiques et ses deux provinces autonomes n'existe plus. De petits états plus nationalistes les uns que les autres ont pris leur place. Pour ceux qui comme moi son "Yougo-nostalgiques", il ne leur reste plus qu'à chanter des élégies derrière les cortèges des défunts.
En tant que voisins, nous avions encore une autre honte. Alors que les Grecs opprimaient la minorité turque à Chypre, nous autres les Turcs, avions expulsés les Grecs d'Istanbul qui étaient là bien avant la conquête de Byzance. Nous avions pillé les boutiques de ces gens lors de la première crise chypriote avant des les chasser vers un pays qui n'était pas vraiment le leur.
Il est vrai que je suis un véritable déraciné, un nomade qui va de ville en ville et de port en port. Un habitué des chambres d'hôtel, des aéroports, des trains rapides et des avions qui survolent l'océan. Ce sentiment de déracinement, d'écartèlement entre la France et la Turquie, ce sentiment d'être nulle part tout en étant quelque part, ne proviendrait-il pas de mon appartenance à une famille rapatriée des Balkans ?
Les Croates et les Musulmans avaient vécu ensemble ici, bu la même eau, partagé le même pain, vu le même soleil apparaître à travers la brume qui se dissipe au petit matin. Puis, un beau jour, on les avait montés les uns contre les autres.
« le temps est torride, le ciel d'un bleu infini. Je suis entouré de milliers de turquoises. La terre regorge de ces pierres précieuses qu'on retaille à grands éclats bleutés et qui viendront orner le doigt d'une femme, une gorge blanche et délicate ou une poitrine fanée où poser sa tête et s'éplorer. le bleu s'est tout entier emparé de moi, à quelques pas de ce jardin, au bord d'un désert safrané sous un soleil semblable à un turban de feu. Nous sommes en août. »
Nedim Gürsel, **Voyage en Iran. En attendant l'imam caché**
Plus d'informations sur ce récit traduit du turc par Pierre Pandelé : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/voyage-en-iran
#Rentreedhiver #RL2022 #litteratureetrangere #poesieiranienne
+ Lire la suite