Pas facile d'être un chevalier

Ce petit roman débutant tiré de la collection "Passerelle" aux Éditions Mijade, est destiné aux lecteurs de premier cycle primaire, soit les 6-7ans de la première et seconde année primaire.

Tout comme son frère "J'ai trop de chance" tiré de la même collection, "Pas facile d'être chevalier" traite de la différence dans un sens très positif. Comme le disent les autres lecteurs: ce récit a ceci d'intéressant qu'on ne nomme aucun handicap: l'armure peut représenter n'importe quel stigma.

Nous avons un garçon, Jojo, né avec une armure, impossible à retirer, qui a grandit normalement et avait même des amateurs de son costume. Cela n'a pas duré, quand les parents ont eu peur que leur fils se fasse juger. Ils l'ont alors affublés de vêtements par dessus son armure pour la cacher, mais cela à eu exactement l'effet contraire. Alors que son armure épatait les autres enfants, ses vêtements suscitait de la suspicion et du rejet. Jojo se sentait bien seul, jusqu'au jour où il croise la route d'une petit fille, aussi cachée que lui, dans un imperméable jaune. Les deux enfants se comprenaient dans leur différence et devinrent les meilleurs amis du monde. Un jour, la jeune fille décide de lui montrer qui elle est sous son imperméable et tout changea.

Inutile de mentionner à quel point de récit évoque de manière limpide le droit à la différence et le fait qu'il est assez absurde de tenter de le dissimuler. C'est d'autant plus vrai qu'au final, Jojo, même "camouflé" était rejeté.

C'est une réalité fréquente de voir des parents s'inquiètent de jugement des autres enfant sur le leur ( on peut comprendre) , mais leur tentative peut aussi se retourner contre l'enfant, comme c'est le cas ici. Après tout, entre revêtir de gros vêtements chauds et afficher sa belle armure, cette dernière plaisait plus.

J'aime aussi le fait que Jojo ait fait la connaissance de la jeune fille qui se cache pour les même raisons ( ou presque). Parfois, c'est notre différence qui va nous faire connecté avec d'autres, comme un élément rassembleur. Comme on dit: "Pour chaque Yin, il y a un yang".

J'admets que j'aurai aimé un autre costume que celui du chevalier et de la princesse pour une raison: le stéréotype du garçon héroïque et de la fille en robe rose. Je pense que ç'aurait été plus moderne et égalitaire que les deux soient des chevaliers...ou des princesses?

Une belle histoire, qui malgré le fait qu'elle est courte, est très pertinente! C'est le genre de petit récit qui est aussi amusant que profond et comme il y en a relativement pas beaucoup pour cette tranche d'âge, je suis vraiment heureuse de l'avoir trouvée.

Avis aux professeurs de premier cycle, "Passerelle" est une collection à découvrir et à exploiter largement.

Catégorisation: Roman fiction fantastique belge, littérature jeunesse débutante, 1er cycle primaire, 6-7 ans
Note: 7/10

Avec des dessins doux et tendres, Gudule et Claude K. Dubois racontent l'histoire d'un enfant différent. Il est né avec une armure collée à son corps et ne peut s'en défaire, forçant ses parents à des trésors d'imagination pour dissimuler cette différence.
Le ton et le rythme de l'histoire sont parfaits, et l'idée de cette armure intéressante, chacun pouvant mettre sur cette allégorie le handicap de son choix, de sa connaissance.
Pourtant j'ai trouvé que les auteurs n'allaient pas au fond des choses...
Mais mes enfants ont apprécié, sans en comprendre le double sens, cette histoire légère et colorée.

Dans ma Gudule collection, petit coup de projecteur sur cet album tout en tendresse.

Jojo est différent… il est né avec une armure de chevalier ! Mais ce n'est pas un déguisement, elle fait partie de lui, et il ne peut pas l'enlever. Tout petit, à la maternelle, il est la vedette des squares et des fêtes costumées, les enfants sont admiratifs de cette armure qui parait tellement vraie.

Mais voilà que les choses se corsent à l'entrée en primaire : finis les déguisements, Jojo doit cacher sa différence en empilant les couches de vêtements, hiver comme été, dehors comme en classe. Il a l'air si ridicule que personne ne veut jouer avec lui dans la cour, ni l'inviter aux anniversaires.

Jusqu'au jour où il rencontre Angèle, une petite fille pas comme les autres non plus. Leur différence les rapprochent, tant et si bien que les deux amis peuvent se révéler l'un à l'autre sous leur véritable apparence : l'amitié va vite se transformer en amour. Qui se ressemble s'assemble ?

Un joli texte de notre Gudule (qui nous manque tant) magnifiquement illustré par le talentueux Claude K. Dubois, le papa de Lola où l'on parle de la différence, du handicap sans jamais le nommer, à la manière d'une histoire de Chevalier et de Princesse.

Ma petite nuance : peut-être aurait-on aimé que Jojo soit accepté avec ses différences… mais c'est sans doute une autre histoire… Peut-être celle du Petit Prince Pissenlit des mêmes complices.
Lien : http://la-licorne-a-lunettes..

Voici un joli conte sur la différence et l'acceptation de soi-même et des autres. Je regrette seulement que l'auteur ne soit pas allé plus loin dans le dépoussiérage : on a finalement une histoire assez genrée ou les petits garçons sont en armure et les petites filles en robe de princesse.