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4,06

sur 842 notes
Il est très bon ce livre de Jean-Michel Guenassia, « la vie rêvée d'Ernesto G. ». Un livre dont la conception est remarquable et le déroulement captivant.
Ça démarre à Prague, dans la Tchécoslovaquie d'hier puis la république Tchèque d'aujourd'hui. Á Paris et dans l'Alger des années 30. Une traversée du siècle puis un retour à Prague en passant par la deuxième guerre mondiale, le communisme et les rêves libertaires. L'exil pour les uns, la fuite ou la persécution pour les autres. Et, toutes ces vies qui défilent, inexorablement font sonner comme une épitaphe la citation en préface de Pablo Néruda : La vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité.
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L'auteur du formidable Club des incorrigibles optimistes revient en force avec ce deuxième roman, je l'attendais depuis trois ans… Patience largement récompensée ! Oui, un roman encore plus romanesque qui nous émeut autant qu'il nous passionne et nous fait souvent sourire. 535 pages de pur plaisir !

C'est à une grande traversée du xxe siècle que nous invite Jean-Michel Guenassia avec le récit de la vie de Joseph Kaplan, brillant chercheur en biologie né à Prague en 1910 et issu d'une lignée de médecins juifs tchèques. Joseph a perdu très jeune sa mère et, avec l'approbation de son père, qu'il craignait d'abandonner, il termine ses études à Paris en 1936. le Front Populaire s'installe, la guerre d'Espagne interpelle les intellectuels du monde entier, mais lui ne se passionne que pour le chanteur argentin Carlos Gardel et brûle toutes ses nuits à danser merveilleusement le tango. Embauché par l'institut Pasteur, il part à Alger pour étudier et mettre au point un traitement contre le paludisme. La Seconde Guerre mondiale l'oblige à se cacher dans une région reculée d'Algérie où se révèlent à lui la triste pauvreté d'un peuple, en même temps que sa passion pour l'exercice de la médecine de terrain. Après la Libération, un nouvel ordre mondial se met en place. Il est temps pour lui de rentrer dans son pays. Il croit au communisme et s'engage avec conviction en se faisant élire député. Évidemment, le temps des désillusions arrive. Joseph abandonne ses fonctions politiques pour retrouver la médecine en s'occupant de l'ouverture d'un sanatorium où on lui demande de soigner, dans le plus grand secret, un mystérieux patient qui ne parle que le français ou l'espagnol, et est sous la protection des plus hautes autorités de Moscou. le titre du roman s'éclaire…

Amitiés trahies, amours déçues, enthousiasmes ou désespoirs politiques, abandons et retrouvailles sont au coeur de ce roman fleuve qu'on dévore avec passion. Un grand roman donc sur les désillusions des rêves mais comme dans le club des incorrigibles Optimistes on rencontre des gens formidables qui croient encore malgré tout… On retrouve avec grand plaisir la plume de Guenassia qui sait si bien entremêler, avec un équilibre subtil, les destins et L Histoire. C'est toujours aussi bien construit, rythmé, documenté , avec des personnages forts, originaux et attachants. Jean-Michel Guenassia confirme son art de la narration, c'est vraiment un talentueux conteur .

Vous avez adorez le club des incorrigibles Optimistes, vous aimerez La vie rêvée d'Ernesto G. ! A lire en écoutant Carlos Gardel !
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Un roman qui raconte la vie d'un homme, Joseph Kaplan., de son enfance, a sa vie étudiante, de ses amours, des ses amitiés, de ses déceptions, de ses enfants, de ses rencontres,... rien n'est laissé au hasard.

J'avoue qu'en commençant ce roman, je me suis dis dans quoi je me suis embarquée. Ce type est superficiel, il fait la java il danse, il est médecin mais il n'est pas très intéressant. Et je reconnais volontiers que je me suis trompée, car passé un certain nombre de pages, on se rend vite compte que ce roman est formidablement conçu. le personnage principal, un peu anti-héro de son état, grandit en sagesse et prend de l'ampleur et de la consistance au fil des page,. Tout suis un raisonnement logique et imparable : celui du temps qui passe, car comme nous le personnage apprend de ses erreurs, il gagne en maturité en vieillissant. Et j'avoue que la façon dont Michel Guenassia a maîtrisé ceci est juste magistral.

L'histoire est réellement prenante, on traverse la seconde guerre mondiale, en passant par l'Algérie pour finir dans les pays de l'Est. J'ai hais, vibré, aimé, et été surprise tout au long de ma lecture. C'est en général ce qu'un bon roman procure.
Et puis j'avoue que le petit clin d'oeil au Club des incorrigibles optimistes a mis la cerise sur le gâteau.

Un très beau roman , qui se lit et se vit tout à la fois
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Etudiant noceur à Paris, chercheur à l'Institut Pasteur à Alger, médecin dans le bled algérien, député à Prague, directeur d'un sanatorium au fin fond de la Bohême, et partout, danseur de tango, amoureux de Carlos Gardel, tel est Joseph Kaplan, le héros du dernier roman de Jean-Michel Guenassia.
Et quel roman! On s'y promène dans la vie d'un homme avec ses joies, ses peines, ses espoirs, ses désillusions, ses amours, ses amitiés liés aux grands évènements qui ont tourmenté le siècle. Joseph Kaplan danse dans les cabarets parisiens au temps du Front Populaire, goûte à la douceur de vivre de l'Algérie française, combat l'épidémie de peste, partage les espoirs du communisme, d'une société nouvelle, de "lendemains qui chantent", déchante sous le joug de Moscou, l'appareil d'Etat, les dénonciations, la surveillance, la méfiance, aime, souffre, mais toujours avance, malgré les aléas de la vie et du monde.
Et Ernesto G. dans tout ça? Un révolutionnaire convaincu, un symbole, un héros, un homme émouvant, plus tout à fait maître de son destin, qui passera dans la vie de Joseph et laissera des traces dans sa famille....
Le XXème siècle défile à toute allure, sans temps mort; un roman passionnant et bouleversant qui ne se lâche pas avant la dernière page, un homme qu'on quitte avec regret. Coup de coeur absolu!
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Jean-Michel Guenassia affectionne une thématique qu'il évoque dans plusieurs de ses romans : les grandes utopies du 20ème siècle.

Il prend du plaisir à s'étendre sur les belles idées telles le socialisme et le communisme et à raconter des histoires d'hommes confrontés à la grande Histoire.

Riche et haletant, son récit nous plonge dans les coulisses d'un mouvement qui mixe les personnages historiques et des temporalités différentes.

Dans une intéressante uchronie romanesque l'auteur propose sa version du séjour qu'Ernesto Guevara a effectué à Prague incognito, juste avant sa mort en 1966, et pour lequel on n'a aucune explication avérée.

Ici Ernesto Guevara, ancien dirigeant de la révolution cubaine est un anti-héros, malade, dépressif, fatigué, en bout de course, il questionne son engagement à changer le monde avec un fusil.

Son histoire vient se mêler à celles des autres car cette fois le héros n'est pas celui qu'on croit. le vrai héros c'est celui qui a traversé ce siècle en changeant le monde au quotidien, par ses actions en tant que chercheur et médecin, par son engagement et par sa résilience.

L'auteur veut raconter l'histoire d'un homme qui a vécu tous les grands événements du 20ème siècle. Plusieurs histoires fascinantes s'imbriquent les unes dans les autres et au bout d'un cheminement douloureux, fait d'abnégations et de destructions, la perspective d'un fragile apaisement émerge.


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Je vais ajouter une pierre au cairn de critiques élogieuses de cette "Vie rêvée d'Ernesto G." une lecture qui loin de m'envoyer dans les bras de Morphėe a su éveiller toute mon attention et ma curiosité.
Joseph Kaplan, médecin, danseur prodigieux, le plus français de tous les tchécoslovaques traverse le XXème siècle en notre compagnie pour cette période particulièrement mouvementée mais sa vie ne l'est pas moins!
Après avoir brillamment terminé ses études de médecine à Paris, notre carabin embarque pour Alger la blanche aux services de l'institut Pasteur. Beau gosse, excellent au tango comme à la valse, il fait tourner les têtes de nombreuses femmes mais travailleur acharné, Joseph ne se laisse pas mettre le grappin dessus aussi facilement que son ami Maurice. Mais il doit bientôt fuir Alger car les lois anti juives traversent hélas la Méditerranée. Pour Kaplan, ces trois années d'isolement dans une Mitidja infestée de moustiques seront fondatrices.
L'amitié, l'amour, la trahison, la fidélité des grands mots qui se conjuguent pour notre héros avec subtilité et délicatesse.
Un roman passionnant pour sa toile de fond historique et les valeurs humaines qu'il décline au fil des pages.
Guenassia, attention, je suis en train d'y prendre goût, au suivant s'il vous plaît!
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C'est un bon roman, c'est une belle histoire... mais ce n'est pas une romance d'aujourd'hui. Cent ans d'une vie trépidante : celle du docteur Joseph Kaplan, de Prague à Alger en passant par Paris. Choisit-il ou est-il choisi? Difficile de le dire quand des micro-événements de la vie personnelle bouleversent le cours de toute une existence.

Chaque étape est riche d'enseignement, historique, social et culturel. On assiste aussi à la construction d'une personnalité, forgée par les événements, dérisoires ou marquants.

Tout fan du Club des Incorrigibles optimistes prend bien sûr un grand plaisir à retrouver pour mieux les comprendre, les personnages croisés dans le premier roman de jean-Michel Guenassia. Même si la démarche inverse est également possible, ou même la lecture isolée de ce deuxième roman.

Il est difficile de faire la part de la fiction et de la réalité, du romanesque et de l'historique, car le tout est savamment mêlé, ce qui signe un travail de documentation remarquable. Car il est impossible que vous ayez vécu tous ces événements de l'intérieur, Monsieur Guenassia, et pourtant....

L'attachement profond à l'Algérie, déjà suggéré dans le roman précédent, est là manifeste :
«Si le paradis a jamais existé, , Il aurait pu se situer sur cette côte sublime où à l'infini du regard, au sommet d'une plage de sable immaculée, s'étendait une forêt de pins parasols, gardiens discrets courbés sur la rive, des bouquets de palmiers, une mer opale et ce silence ouaté, ce vent léger comme un cachemire, quelque part entre Sidi ferruch et Zéralda, si près si loin d'Alger.»

L'écriture est fluide, efficace, les dialogues ciselés et vivants. C'est à nouveau un vrai coup de coeur, que je n'ai pas dévoré goulûment, mais lu lentement pour en apprécier chaque ligne

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Quel livre,bon sang mais quel livre!
Commencé hier après midi j'ai fini de dévorer ces 534 pages il y a à peine trois quart d'heure.
Je suis encore imprégnée d'Alger et de Prague,je m'y suis tellement plu dans mon imagination que j'ai encore du mal à revenir de ce merveilleux voyage.

J'ai eu l'impression de subir les horreurs de la guerre et du communisme avec les personnages,Jean-Michel Guenassia m'a fait remonter le temps,c'est comme si j'avais vécu avec les protagonistes.J'ai été emportée par ces caractères différents mais qui pourtant s'accordent si bien.

Le livre est axé sur la vie de Joseph Kaplan,ce médecin juif de Prague,Ernesto Guevara quand à lui n'apparaît qu'aux environs de la page 300,mais je pense avoir compris pourquoi l'auteur à choisi délibérément un titre axé sur le révolutionnaire .Sans dévoiler toute l'intrigue,Joseph et Ernesto son relativement similaires dans leurs idéaux et quand on fait un recoupement des différentes parties de l'ouvrage je pense que la vie de Joseph est celle qu'aurait du vivre Ernesto si il avait fait LA rencontre (moment clé de l'histoire que je ne révèlerai pas) de sa vie plus tôt.

En tout cas une chose est sûre,quand je lis une pareille histoire,basée sur des faits réels et appuyés par une solide documentation de l'auteur (je le suppose) je suis fière de ne pas m'intéresser à la politique,plus je lis de romans et plus je suis convaincue que ces gens là ne valent pas la corde pour les pendre,après ce n'est qu'un avis purement personnel...
Pour revenir au livre,c'est encore les larmes aux yeux que j'écris cette critique,hyper sensible aux destinées humaines j'ai trouvé l'intrigue poignante et forte.C'est avec tristesse que je quitte ces personnages de papier que j'ai eu l'impression de connaître depuis toujours.

Je n'ai qu'un seul regret concernant ce livre,c'est celui de l'avoir emprunté à la bibliothèque,je vais donc l'acheter car c'est un roman que je garderai longtemps dans mon coeur.Il y a des mots que l'on ne veut avoir que pour soi et je ne peux pas rester sur un emprunt,je veux que ce livre me suive dans ma vie,il est tout simplement magnifique.A lire et à relire!
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Le club des incorrigibles optimistes m'avait plu énormément. Il n'a pas réussi à se tailler une place dans mon top 5 mais presque, dans tous les cas il fait partie de ces romans qui m'ont marqué et dont je chéris le souvenir. Ainsi, depuis, je me promettais la lecture d'un autre roman de Jean-Michel Guenassia, tout en sachant que je risquais d'être déçu ou, à tout le moins, pas autant transporté. Et c'est effectivement ce qui est arrivé avec La vie rêvée d'Ernesto G. Je l'ai apprécié, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais je m'attendais à plus, tout en sachant que c'est injuste, il est impossible de s'attendre à un chef d'oeuvre à chaque nouveau roman d'un auteur.

D'abord, le personnage principal, le jeune Joseph Kaplan, m'a semblé antipathique dès le début. Et cette opinion a peu changé. Garcçonnet égoïste, qui empêche son père veuf de refaire sa vie, puis étudiant arrogant et fêtard, il ne fait rien pour aider sa cause auprès du lecteur. Ses années d'exil en Algérie, à travailler pour aider son prochain à l'institut Pasteur, même dans des conditions difficiles au milieu du désert, n'ont réussi à me le faire aimer même si j'ai si j'ai suivi avec intérêt ses aventures hors de l'ordinaire et, à travers lui, le destin de la Tchèque.

Mais bon, grâce à lui, j'ai redécouvert le Paris des années 30, puis le Prague des années d'après-guerre. J'adore de pareils voyages dans le temps. de plus, ce fut une belle surprise, car sans le savoir j'ai commencé la lecture de ce roman alors que je préparais un voyage dans la capitale tchèque. Je me suis retrouvé à lire la partie qui s'y déroulait pendant que j'y étais. Je me rappelais des noms de rues, des endroits cités. C'était motivant.

Toutefois, un élément m'agaçait constamment : qui est ce fameux Ernesto G. ? Un détail de la page couverture le dévoile un peu mais je me demandais comment son histoire allait rejoindre celle de Joseph. Après plus de trois cents pages, on en est encore à suivre les aventures de la famille Kaplan et de leurs amis. Il arrive enfin, ce nouveau personnage qui donne son titre au roman. Un peu trop tard à mon goût. Rendu à ce point, je me suis demandé pourquoi ne pas en avoir fait un autre roman distinct, rien que pour lui. J'aurais été preneur aussi.

Je crois que ma principale déception venait du fait que j'ai eu l'impression de lire plusieurs petites histoires, des étapes, toutes (ou presque) vécues par Joseph Kaplan mais étant néanmoins distinctes. Les liens étaient là et ficelaient tout ensemble mais ça manquait d'unité malgré le fait que j'ai trouvé le tout assez intéressant. Au final, La vie rêvée d'Ernesto G. était une lecture agréable mais j'attends encore le prochain chef d'oeuvre de Jean-Michel Guenassia. Je sais qu'il en est capable. Donc, je remets ça au prochain rendez-vous !
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Joseph Kaplan né en Tchécoslovaquie en 1910, étudiant brillant et passionné en biologie, charmeur, séducteur, excellent danseur, excellent penseur, ami attentif , fils respectueux, époux fidèle, père accompli, médecin compétent et scrupuleux nous invite à le suivre à Prague sa ville natale, à Paris, à Alger puis à nouveau dans son pays, devenu la république Tchèque.
Il est embauché par l'Institut Pasteur, traverse la seconde guerre mondiale puis prend la direction d'un sanatorium, tout cela dans des cadres et dans des situations bien différentes, de la plus légère à la plus dramatique.
Il est appelé à soigner un patient dans le plus grand secret sous les hautes autorités de Moscou.
Ce grand malade semble aux limites de ses possibilités. Chétif, semblant cumuler tous les maux, il fume comme un sapeur et semble cracher son amertume comme il crache ses poumons. Kaplan ne sait pas à qui il a à faire. La fille de Kaplan, très jeune et très inexpérimentée ne le sait pas non plus.
Nous connaissons tous ce grand malade et nous allons le suivre jusqu'aux limites du possible, sans lâcher le Docteur Kaplan d'une seule semelle.
535 pages de pur bonheur ou la fiction se mêle à l'histoire dans la plus belle mélodie.
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