Le club des incorrigibles optimistes m'avait plu énormément. Il n'a pas réussi à se tailler une place dans mon top 5 mais presque, dans tous les cas il fait partie de ces romans qui m'ont marqué et dont je chéris le souvenir. Ainsi, depuis, je me promettais la lecture d'un autre roman de
Jean-Michel Guenassia, tout en sachant que je risquais d'être déçu ou, à tout le moins, pas autant transporté. Et c'est effectivement ce qui est arrivé avec
La vie rêvée d'Ernesto G. Je l'ai apprécié, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais je m'attendais à plus, tout en sachant que c'est injuste, il est impossible de s'attendre à un chef d'oeuvre à chaque nouveau roman d'un auteur.
D'abord, le personnage principal, le jeune Joseph Kaplan, m'a semblé antipathique dès le début. Et cette opinion a peu changé. Garcçonnet égoïste, qui empêche son père veuf de refaire sa vie, puis étudiant arrogant et fêtard, il ne fait rien pour aider sa cause auprès du lecteur. Ses années d'exil en Algérie, à travailler pour aider son prochain à l'institut Pasteur, même dans des conditions difficiles au milieu du désert, n'ont réussi à me le faire aimer même si j'ai si j'ai suivi avec intérêt ses aventures hors de l'ordinaire et, à travers lui, le destin de la Tchèque.
Mais bon, grâce à lui, j'ai redécouvert le Paris des années 30, puis le Prague des années d'après-guerre. J'adore de pareils voyages dans le temps. de plus, ce fut une belle surprise, car sans le savoir j'ai commencé la lecture de ce roman alors que je préparais un voyage dans la capitale tchèque. Je me suis retrouvé à lire la partie qui s'y déroulait pendant que j'y étais. Je me rappelais des noms de rues, des endroits cités. C'était motivant.
Toutefois, un élément m'agaçait constamment : qui est ce fameux Ernesto G. ? Un détail de la page couverture le dévoile un peu mais je me demandais comment son histoire allait rejoindre celle de Joseph. Après plus de trois cents pages, on en est encore à suivre les aventures de la famille Kaplan et de leurs amis. Il arrive enfin, ce nouveau personnage qui donne son titre au roman. Un peu trop tard à mon goût. Rendu à ce point, je me suis demandé pourquoi ne pas en avoir fait un autre roman distinct, rien que pour lui. J'aurais été preneur aussi.
Je crois que ma principale déception venait du fait que j'ai eu l'impression de lire plusieurs petites histoires, des étapes, toutes (ou presque) vécues par Joseph Kaplan mais étant néanmoins distinctes. Les liens étaient là et ficelaient tout ensemble mais ça manquait d'unité malgré le fait que j'ai trouvé le tout assez intéressant. Au final,
La vie rêvée d'Ernesto G. était une lecture agréable mais j'attends encore le prochain chef d'oeuvre de
Jean-Michel Guenassia. Je sais qu'il en est capable. Donc, je remets ça au prochain rendez-vous !