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EAN : 9782713800641
303 pages
Editions Traditionnelles (14/09/2004)
4.21/5   26 notes
Résumé :
AVANT-PROPOS p. 7

Voie initiatique et voie mystique. p.13
Magie et mysticisme p.19
Erreurs diverses concernant l'initiation p.24
Des conditions de l'initiation p.20
De la régularité initiatique p.35
Synthèse et syncrétisme - - - p. 43
Contre le mélange des formes traditionnelles p.48
De la transmission initiatique p.53
Tradition et transmission p.61
Des centres initiatiques ... p.65
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ces aperçus sont l'occasion pour Guénon de préciser le sens qu'il accorde aux mots qu'il emploie si souvent dans le cadre de ses réflexions sur l'initiation. Il s'efforce ici de distinguer l'initiation du mysticisme, de la magie et de la religion, n'abordant qu'en dernier lieu, une fois l'épuration sémantique achevée, les spécificités propres à l'initiation.


« L'initiation proprement dite consiste essentiellement en la transmission d'une influence spirituelle, transmission qui ne peut s'effectuer que par le moyen d'une organisation traditionnelle régulière, de telle sorte qu'on ne saurait parler d'initiation en dehors du rattachement à une telle organisation. »


Une organisation initiatique traditionnelle se définit quant à elle comme « composée d'éléments purs, non corrélative d'une constitution dérivée d'un individu ou ensemble d'individus. »


Dans l'affirmation de ces définitions, Guénon fait ressortir en contrepoint les organisations pseudo-initiatiques dans leurs dérives d'usurpation et d'inversion du sens du naturel et du surnaturel, des groupements profanes aux organisations contre-initiatiques. Il considère également avec un esprit extrêmement critique les individus qui se proclament auto-initiés, émancipés du respect de toute tradition, à l'ère d'obscuration qu'est la nôtre, celle à laquelle Guénon se réfère en ce qu'il la récupère du titre de Kali-Yuga.


Les chapitres suivants, qui constituent la plus grande partie du livre, traitent des points fondamentaux de l'initiation (secret, rites, épreuves, mort et nom initiatiques, symbolisme) et de son enseignement (abordant ainsi les différences entre l'intellect et le rationnel, entre la connaissance initiatique et la culture profane), avant d'aborder des thématiques plus exigeantes qui approchent, avec les limites inhérentes au langage, la question de la transformation initiatique en elle-même, désignée en tant que « seconde naissance ». le dernier chapitre se réfèrera à l'hindouisme et à la notion de l'Avatâra en guise de récapitulation, en d'autres termes, de l'ensemble ainsi présenté.


La question cruciale, jamais véritablement posée, reste toutefois celle-ci, sur le mode de l'interrogation de Houellebecq qui se demandait, « réunis au nom de quoi ? » lorsque Saint Matthieu disait « lorsque deux d'entre vous seront réunis en mon nom, je serai au milieu d'eux » : initié, oui, mais à quoi ? le christianisme a tout révélé et son ésotérisme n'est qu'apparent, relatif aux possibilités d'accès à différents niveaux de compréhension herméneutique de chacun. Toute autre initiation n'est finalement que jouissance de la quête d'un totem imaginaire de la toute-puissance. La question de l'initiation me laisse désormais à peu près indifférente, sauf pour la déconnade.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Nous pouvons résumer tout ce qui précède en disant que l’initiation implique trois conditions qui se présentent en mode successif, et qu’on pourrait faire correspondre respectivement aux trois termes de « potentialité », de « virtualité » et d’« actualité » : 1° la « qualification », constituée par certaines possibilités inhérentes à la nature propre de l’individu, et qui sont la materia prima sur laquelle le travail initiatique devra s’effectuer ; 2° la transmission, par le moyen du rattachement à une organisation traditionnelle, d’une influence spirituelle donnant à l’être l’« illumination » qui lui permettra d’ordonner et de développer ces possibilités qu’il porte en lui ; 3° le travail intérieur par lequel, avec le secours d’« adjuvants » ou de « supports » extérieurs s’il y a lieu et surtout dans les premiers stades, ce développement sera réalisé graduellement, faisant passer l’être, d’échelon en échelon, à travers les différents degrés de la hiérarchie initiatique, pour le conduire au but final de la « Délivrance » ou de l’« Identité Suprême ».
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On peut dire, en effet, que les aptitudes ou possibilités incluses dans la nature individuelle ne sont tout d’abord, en elles-mêmes, qu’une materia prima, c’est-à-dire une pure potentialité, où il n’est rien de développé ou de différencié ; c’est alors l’état chaotique et ténébreux, que le symbolisme initiatique fait précisément correspondre au monde profane, et dans lequel se trouve l’être qui n’est pas encore parvenu à la « seconde naissance ». Pour que ce chaos puisse commencer à prendre forme et à s’organiser, il faut qu’une vibration initiale lui soit communiquée par les puissances spirituelles, que la Genèse hébraïque désigne comme les Elohim ; cette vibration, c’est le Fiat Lux qui illumine le chaos, et qui est le point de départ nécessaire de tous les développements ultérieurs ; et, au point de vue initiatique, cette illumination est précisément constituée par la transmission de l’influence spirituelle dont nous venons de parler. Dès lors, et par la vertu de cette influence, les possibilités spirituelles de l’être ne sont plus la simple potentialité qu’elles étaient auparavant ; elles sont devenues une virtualité prête à se développer en acte dans les divers stades de la réalisation initiatique.
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Il doit être bien compris, dès maintenant, que ceux qui ont été constitués les dépositaires de la connaissance initiatique ne peuvent la communiquer d’une façon plus ou moins comparable à celle dont un professeur, dans l’enseignement profane, communique à ses élèves des formules livresques qu’ils n’auront qu’à emmagasiner dans leur mémoire ; il s’agit ici de quelque chose qui, dans son essence même, est proprement « incommunicable », puisque ce sont des états à réaliser intérieurement.
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Il est des ignorants qui s’imaginent qu’on « s’initie » soi-même, ce qui est en quelque sorte une contradiction dans les termes ; oubliant, s’ils l’ont jamais su, que le mot initium signifie « entrée » ou « commencement », ils confondent le fait même de l’initiation, entendue au sens strictement étymologique, avec le travail à accomplir ultérieurement pour que cette initiation, de virtuelle qu’elle a été tout d’abord, devienne plus ou moins pleinement effective. L’initiation, ainsi comprise, est ce que toutes les traditions s’accordent à désigner comme la « seconde naissance » ; comment un être pourrait-il bien agir par lui-même avant d’être né ? Nous savons bien ce qu’on pourra objecter à cela : si l’être est vraiment « qualifié », il porte déjà en lui les possibilités qu’il s’agit de développer ; pourquoi, s’il en est ainsi, ne pourrait-il pas les réaliser par son propre effort, sans aucune intervention extérieure ? C’est là, en effet, une chose qu’il est permis d’envisager théoriquement, à la condition de la concevoir comme le cas d’un homme « deux fois né » dès le premier moment de son existence individuelle ; mais, s’il n’y a pas à cela d’impossibilité de principe, il n’y en a pas moins une impossibilité de fait, en ce sens que cela est contraire à l’ordre établi pour notre monde, tout au moins dans ses conditions actuelles. Nous ne sommes pas à l’époque primordiale où tous les hommes possédaient normalement et spontanément un état qui est aujourd’hui attaché à un haut degré d’initiation ; et d’ailleurs, à vrai dire, le mot même d’initiation, dans une telle époque, ne pouvait avoir aucun sens. Nous sommes dans le Kali-Yuga, c’est-à-dire dans un temps où la connaissance spirituelle est devenue cachée, et où quelques-uns seulement peuvent encore l’atteindre, pourvu qu’ils se placent dans les conditions voulues pour l’obtenir ; or, une de ces conditions est précisément celle dont nous parlons, comme une autre condition est un effort dont les hommes des premiers âges n’avaient non plus nul besoin, puisque le développement spirituel s’accomplissait en eux tout aussi naturellement que le développement corporel.
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LES LIMITES DU MENTAL
p.213

…/…
Cette préparation théorique, si indispensable qu'elle soit en fait, n'a pourtant en elle-même qu'une valeur de moyen contingent et accidentel; tant qu'on s'en tient là,. on ne saurait parler d'initiation effective, même au degré le plus élémentaire. S'il n'y avait rien de plus ni d'autre, il n'y aurait là en somme que l'analogue, dans un ordre plus élevé, de ce qu'est une « spéculation » quelconque se rapportant à un autre domaine ; car une telle connaissance, simplement théorique, n'est que par le mental, tandis que la connaissance effective est « par l'esprit et l'âme », c'est-à-dire en somme par l'être tout entier. C'est d'ailleurs pourquoi, même en dehors du point de vue initiatique, les simples mystiques, sans dépasser les limites du domaine individuel, sont cependant, dans leur ordre qui est celui de la tradition exotérique, incontestablement supérieurs non seulement aux philosophes, mais même aux théologiens, car la moindre parcelle de connaissance effective vaut incomparablement plus que tous les raisonnements qui ne procèdent que du mental. Tant que la connaissance n'est que par le mental, elle n'est qu'une simple connaissance e par « reflet », comme celle des ombres que voient les prisonniers de la caverne symbolique de Platon, donc une connaissance indirecte et tout extérieure; passer de l'ombre à la réalité, saisie directement en elle-même, c'est proprement passer de l' « extérieur » à l’« intérieur », et aussi, au point de vue où nous nous plaçons plus particulièrement ici, de l'initiation virtuelle à l'initiation effective. Ce passage implique la renonciation au mental, c'est-à-dire à toute faculté discursive qui est désormais devenue impuissante, puisqu'elle ne saurait franchir les limites qui lui sont imposées par sa nature même ; l'intuition intellectuelle seule est au delà de ces limites, parce qu'elle n'appartient pas à l'ordre des facultés individuelles. On peut, en employant le symbolisme traditionnel fondé sur les correspondances organiques, dire que le centre de la conscience doit être alors transféré du « cerveau » au « cœur » (4) ; pour ce transfert, toute « spéculation » et toute dialectique ne sauraient évidemment plus être d'aucun usage; et c'est à partir de là seulement qu'il est possible de parler véritablement d'initiation effective. Le point où commence celle-ci est donc bien au delà de celui où finit tout ce qu'il peut y avoir de. relativement valable dans quelque t spéculation que ce soit; entre l'un et l'autre, il y a un véritable abîme, que la renonciation au mental, comme nous venons de le dire, permet seule de franchir. Celui qui s'attache au raisonnement et ne s'en affranchit pas au moment voulu demeure prisonnier de la forme, qui est la limitation par laquelle se définit l'état individuel; il ne dépassera donc jamais celui-ci, et il n'ira jamais plus loin que l' « extérieur », c'est-à-dire qu'il demeurera lié au cycle indéfini de la manifestation. Le passage de l’« extérieur » à l' « intérieur », c'est aussi le passage de la multiplicité à l'unité, de la circonférence au centre, au point unique d'où il est possible à l'être humain, restauré dans les prérogatives de l' « état primordial », de s'élever aux états supérieurs et, par la réalisation totale de sa véritable essence, d'être enfin effectivement et actuellement ce qu'il est potentiellement de toute éternité. Celui qui se connaît soi-même dans la « vérité » de l' « Essence » éternelle et infinie , celui-là connaît et possède toutes choses en soi-même et par soi-même, car il est parvenu à l'état inconditionné qui ne laisse hors de soi aucune possibilité, et cet état, par rapport auquel tous les .autres, si élevés soient-ils, ne sont-réellement encore que des stades préliminaires sans aucune commune mesure avec lui, cet état qui est le but ultime de toute initiation, est proprement ce qu'on doit entendre par l' « Identité Suprême ».
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