Sur ce livre je suis partagé. C'est un témoignage impressionnant sur les années 30 vécu au coeur des évènements, la brève expérience du Front populaire avec un regard critique sur la figure de Blum et la direction du SFIO, mais aussi l'émergence balbutiante du combat décolonial, les relations tumultueuses avec Trotski et ses partisans. Mais il y a aussi la dureté de l'engagement de Guérin qui lui font condamner le suicide de Jean Zay comme s'il s'agissait d'une désertion parce qu'un militant se doit corps et âme à sa cause, il y a aussi ces accents de machisme lorsqu'il évoque une fabrique ou c'est un homme qui assume la responsabilité du syndicat parce que, explique le plus tranquillement du monde Guérin, c'est le seul homme de la fabrique. Il y a aussi cette façon de mettre sur le même plan dans la guerre qui s'avance les responsabilités des démocraties bourgeoises et celles de l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne.
Daniel Guérin est le reflet de son époque et de son idéologie.