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EAN : 9782070265183
434 pages
Gallimard (15/09/2003)
4.27/5   30 notes
Résumé :
Avec le langage même de la vie, l'auteur relate la confession d'un garçon d'étage voyeur et onaniste. L'humanité, considérée comme un entomologiste regarde les insectes, y semble cruellement dépersonnalisée, ce qui est une façon de peindre le malaise de l'homme moderne.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sacré choc que cet ouvrage. On est quasiment dans la conscience d'un jeune homme veule, érotomane et qui a des prétentions littéraires. Ses parents l'ont placé dans un grand hôtel parisien pour y apprendre tous les postes de cet établissement. On est en 1925 et ce jeune homme on ne le connaîtra que sous le nom de Monsieur Hermès. Simple commis de cuisine au départ, il sera muté au service de chambre. En apparence, ces quatre cents pages sont un vaste "flot de conscience" mais qui garde quand même une chronologie de cette expérience d'apprentissage. C'est au moins aussi noir que le Céline de "Mort à crédit" avec des éclairs à la Joyce. Cet ouvrage a été publié à la Libération et franchement je ne peux pas imaginer comment un ton si noir et si explicite a pu être reçu à l'époque ! Toutes les souffrances de l'âme et du corps (en morceau de bravoure, description clinique d'une blennorragie qui traîne pendant des mois : pas le moindre écoulement n'est épargné au lecteur !) Je mentirais si je disais que c'est une lecture réjouissante mais je m'incline quand même devant la force de cette littérature.
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"J'ai retrouvé le petit frère de Louis-Ferdinand Céline ! (ou comment soigner sa chaude-pisse)

Je ne me rappelle pas qui m'a recommandé ce livre. Je ne lis quasiment plus de romans car je trouve la réalité scientifique bien plus abasourdissante que la fiction. C'est donc par hasard que j'ai ouvert L'Apprenti - je n'avais rien d'autre à lire ce jour-là. J'ai failli abandonner. Et puis non : je suis allé jusqu'au bout, plus de quatre cent pages sans m'ennuyer. Exceptionnel, car depuis quelques temps, les romans me tombent des mains.

Je me vante en prétendant avoir découvert la parenté entre Guérin et Céline. En lisant le peu d'articles qu'on trouve sur Guérin sur le net, j'ai vu que d'autres avaient fait le rapprochement avant moi.

L'Apprenti est paru en 1946, alors que le Voyage est sorti en 1932 avec un succès immédiat. Probable que Guérin l'a lu. Ça n'en fait pas un plagiaire. Même pas sûr qu'on doive voir un clin d'oeil dans la fin du livre : le héros prend un train de nuit, voyage décisif durant lequel il cogite et se pose sur lui-même mille questions - jusqu'au bout de la nuit que le roman n'atteint pas…"

Ainsi débute ma très sérieuse critique sur ce livre. Si tu veux le lire en entier - tu es libre ! - il n'est pas très long, et tu peux aller sur mon blog à l'adresse ci-dessous.

Avec les illustrations de l'auteur. Bonne lecture !


Lien : http://brikbrakbrok.blogspot..
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L'Apprenti, en gros, c'est bien, mais ça ne bouge pas ! J'ai dû en lire quelque chose comme deux cents pages, en me disant "Allez, allez quoi ! avance !", pour finalement constater que rien ne changeait. du point de vue de M. Hermès, notre narrateur, tout le monde est méchant, personne ne vaut rien, Paris est moche, et la pièce qu'il écrit n'avance pas (elle non plus.) J'ai feuilleté jusqu'à la fin, et finalement, j'ai laissé tomber. le style par contre vaut le détour (on compare Guérin à Céline, c'est un peu usurpé, mais bon, pour donner la mesure...) et on rit beaucoup, même dans le brouillard tissé par l'auteur. Peut-être faudrait-il que je me dise que le temps où seul le style faisait un roman est pour moi révolu ? Car c'est ici le cas : du style, oui, mais fort peu d'histoire. Dommage.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
… la vie est un choix. La vie est un songe. La vie est un non-sens. La vie est un pari. La vie est un kaléidoscope. La vie est une gageure. La vie est une évidence. La vie est un voyage. La vie est une salle d'attente. La vie est une défécation. La vie est une eau qui s'écoule. La vie est un jeu. La vie est une habitude. La vie est une vallée de larmes. La vie est une longue suite de délices. La vie est un tire-bouchon, une bobine, un calendrier, une route, une marée, un sablier… On en sortait pas. La vie, la vie, la vie… Trente-trois, trente-trois, trente-trois, toussez, toussez plus fort, encore plus fort. C'était la chanson du train. Trente-trois, trente-trois, trente-trois,.. Pourquoi se laisser enfermer dans un moule, un moule, un moule ?.. Ce serait bon, maintenant ; de sombrer dans le néant, que tout se défasse dans le cerveau, plus de nœuds, de carrefours, comme si de l'eau vous entrait dedans… entrait dedans, entrait dedans, entrait dedans… oui… les genoux de la femme du coin… se laver les mains… si on déraillait… déraillait… déraillait… ce serait bon de dérailler… la vie était un déraillement… la vie était un gouffre… un gouffre… un gouffre… s'enfoncer… s'enfoncer… comme si le corps était piqueté par mille épingles… délicieusement, délicatement… comme si on était submergé par sa propre enveloppe… dans sa propre épaisseur…
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Heureux les aveugles qui ne voyaient au-dedans d'eux-même que le monde idéal enfanté par leur cerveau! Heureux les illuminés qui n'avaient pas d'autres visions que celles de leurs rêves et qui marchaient sur les immondices de la vie sans les apercevoir ni les sentir! Heureux? Non, tout compte fait, il n'en voudrait jamais, d'un bonheur taillé dans cette étoffe-là! Il se mépriserait trop. Que la vie, que les événements soient aussi décevant qu'ils le voulaient, du moins, ce qui importait, c'était de les voir tels qu'ils étaient, à la fois charmants et laids, grandioses et inintelligibles.
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Il n'avait jamais aimé le dimanche. Parce que s'amuser en même temps que les autres, ça... En semaine, au contraire... Le sentiment de liberté était d'autant plus vif qu'il était moins partagé.
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Plaire aux femmes, se faire inviter, être dans le ton, se parfumer comme une cocotte, ça pouvait être aussi une vocation. Mais oui, les destinées les plus brillantes semblaient promises à Fragonard. Il était de cette catégorie d’individus qui savent se servir. À eux les femmes, les titres, les hommages, l’argent. Lui, il les regardait se servir. Aujourd’hui encore, il était là, en spectateur passif, sur son gradin, pendant que d’autres garçons, dans ce stade, sous ses yeux, allaient se couvrir de gloire. Il n’avait jamais été qu’un spectateur jusqu’ici. Et ça menaçait de durer.
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Il se sentait perdu dans cette fourmilière, livré à lui-même, à la merci d’un pépin. Aller solliciter des relations de Monsieur Papa ? Ça lui coupait les jambes rien que d’y penser. Faire antichambre dans les salons d’attente lui flanquait la colique. C’était comme un mélange de peur et d’humiliation. Affronter la vie, prendre le taureau par les cornes, attaquer les choses de front, autant de formules qui le vannaient.
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Jean Paul Kauffmann : 31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905 1955
Depuis le café parisien "Le Rostand" Olivier BARROT présente le livre ""31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905 1955" de Jean Paul KAUFFMANN en compagnie de l'auteur. Photos du livre.
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