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EAN : 9782070377251
128 pages
Gallimard (11/04/1986)
3.54/5   80 notes
Résumé :
Trois aveugles : la femme, le mari, l'amant. Comment ils se rencontrent, comment ils s'aiment, comment ils s'entre-tuent. Un récit d'épouvante, puisque c'est le mode de lecture préféré des aveugles. Dans ce livre sans pitié, à la fois documentaire et fantasmagorique, les visions de l'obscurité définissent un nouveau système de voluptés et de frayeurs.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un roman bien déroutant.
Ce qui frappe tout d'abord, c'est l'absence de situation spatio-temporelle. Cela pourrait se passer en 1930, en 1980, on ne sait pas vraiment où... J'ai finalement opté pour l'époque d'August Sander, comme le suggère la couverture du Folio (photo Enfants aveugles, de Sander)
Robert et Josette ne voient rien. Ils vivent reclus dans une sorte d'institution pour non-voyants (qui ressemble davantage à un internant à l'ancienne). Il y a effectivement un amant dans l'affaire, mais je ne suis pas tellement d'accord avec la plupart des commentateurs. Ce triangle amoureux n'est pas selon moi le centre du récit.
Le centre, c'est la description. Entre Zola et Céline, en y ajoutant une liberté de ton toute guibertienne, ainsi qu'un incipit qui m'a largement fait penser à celui du grand Meaulnes, la peinture (oserais-je dire la photographie) des personnages, de leur quotidien, de leur environnement est l'élément majeur.
Il y a quelque chose de la fable.
Avec ce roman, on pourrait en fait dire:"il y a quelque chose de çi ou de ça", sans pouvoir dire ce qu'il est vraiment.
C'est indéfinissable, il faut le lire et se laisser toucher, je ne vois rien d'autre à dire!

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Josette et Robert, un couple marié, Taillegueur, l'amant de Josette.
Tous trois sont aveugles et vivent dans un institut destiné aux aveugles, ou tout le personnel est aveugle, sauf le directeur. Ils y vivent en autarcie, de l'enfance à la mort.
C'est un roman étrange, insolite, dérangeant. le style est assez surréaliste, parfois très beau, parfois assez glauque, parfois humoristique.
Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, je ne suis pas sûre d'avoir aimé et pourtant…. je pense que c'est un bon roman
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Lu étudiante. Je ne me rappelle pas exactement de l'intrigue (un triangle amoureux, il me semble) de ce roman, lu lycéenne.
Mais je me souviens d'avoir été touchée par la plume de l'auteur. Un peu moins "voyeur" et provocateur qu'à l'accoutumée, immergé au coeur du monde des non-voyants.
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Josette et Roger sont en couple et vivent dans l'institut pour aveugles ou ils ont grandi.ils y travaillent également et vivent leur vie. Un jour , un nouveau masseur débarque à l'institut, étrange et bientôt amant de Josette. Entre eux du sexe et le désir de tuer Roger...mais est ce vraiment ce que désire Josette? aimes t elle encore Roger ou ce nouvel homme?

Un récit simple,un moment de vie de ce couple d'aveugle, entre fantasmagorie et réalité. Court et déconcertant.

la 4 éme de couverture de Folio est vraiment nulle, elle ne reflète pas du tout le contenu, heureusement que j'aime Guibert car avec ce résumé pourri j'y serais pas allé! Pas merci le rédacteur de cette 4 eme de couverture!
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Ce roman est absolument prodigieux ! L'auteur vacille entre le documentaire, le roman et la photographie pour dépeindre la vie dans un Institut spécialisé destiné aux aveugles et malvoyants. En une centaine de pages ce livre met en scène Josette, Robert et Taillegueur. Par ce triangle amoureux Guibert questionne la différence, la beauté, l'acceptation de soi. L'écriture est fine, tranchante, et hautement captivante !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
J'ai beaucoup voyagé, dit Taillegueur à Josette, et j'en ai connu beaucoup de voyants, j'ai conversé avec eux, j'ai couché avec eux, je les ai questionnés, j'ai écouté leurs rêves, j'en ai torturé certains pour qu'ils me disent ce qu'ils n'auraient jamais osé, ou ce qu'ils se disent seulement entre eux, ou à la confession, ou sur le papier, et tu ne peux pas savoir comme leur âme est confuse et encombrée, fourbe, pleine de détours et de recoins, remplie à ras bords et sans cesse débordante, fuyante et tortueuse, tu ne peux pas imaginer tous leurs vices car ils semblent les fabriquer à plaisir, et tu ne peux pas imaginer leur connaissance car chez la plupart elle est infinie et inutile, et ce qu'ils érigent en beauté qui est moins que le vent, et leur régime stupide des distances et des perspectives, et la vénération des crottes de couleurs, et le culte d'eux-mêmes et le culte du soleil qui sécrète leurs cancers, tu ne peux l'imaginer, mais je te l'apprendrai, je connais l'âme des voyants mieux que n'importe quel voyant.
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Je ne vois rien, dit Josette, mais si je voyais, je haïrais tout ce que je vois. Je haïrais les hortensias rouges sur mon passage, et je haïrais les pochettes de disques, je haïrais les images de la télévision, je haïrais le visage de mon père et de ma mère, je haïrais le ciel et je haïrais la nuit, je haïrais la transparence des larmes, je n'aimerais aucune couleur que celle de tes yeux décolorés, je n'aimerais voir que toi.
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Quand ils firent connaissance, Robert se passionnait à étudier la résistance au frottement des objets, et Josette à les définir à la pointe de sa langue. Robert avait les poches pleines de cailloux, de billes, de petits morceaux de bois, de tessons de bouteille, il les frottait les uns contre les autres, ou simplement entre deux doigts il en grattait l'asphalte de la cour, jusqu'à ce qu'il sente un échauffement, alors il les mettait à son nez pour renifler le brûlé. Josette était habituée à ses bruits de manipulation. Non loin du coin où il se terrait, car il était sauvage, elle procédait tout autrement, à peu près avec les mêmes objets, elle les approchait du bout de sa langue pour en tester le sel, le cuivre, la poussière, le verre, le moisi.
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Du jeu de jonchets, elle prit la Reine et l’enfonça doucement dans l’œil gauche de la souris, qui de mit à piailler, à cracher, à griffer, a battre de la queue tant qu’elle le put, puis qui s’évanouit. Ah tu parles maintenant, dit Josette, qui venait de recevoir une myriade de gouttelettes de sang sur la joue, mais tu vas chanter aussi, et ton poil sera plus soyeux, et tu seras encore plus maligne, et quand je t’aurais crevé les deux, tu deviendras la Reine, toi aussi, tu t’appelleras Josette, comme moi, tu aimes?
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Le noir était pour les aveugles une couleur aussi inconnue que le blanc ou le rose. Aucun œil ne voyait noir, tout comme aucune oreille de sourd ne pouvait transmettre un silence, mais une absence de silence ou de stridence. Les aveugles ne voyaient rien, tout simplement. Ils ne vivaient pas dans les ténèbres, car le nerf qui aurait pu leur en donner la conscience était amorphe.
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Vidéo de Hervé Guibert
Mathieu Lindon Une archive - éditions P.O.L où Mathieu Lindon tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Une archive", et où il est notamment question de son père Jérôme Lindon et des éditions de Minuit, des relations entre un père et un fils et entre un fils et un père, de Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Marguerite Duras et de Robert Pinget, de vie familiale et de vie professionnelle, de l'engagement de Jérôme Lindon et de ses combats, de la Résistance, de la guerre d'Algérie et des Palestiniens, du Prix Unique du livre, des éditeurs et des libraires, d'être seul contre tous parfois, du Nouveau Roman et de Nathalie Sarraute, d'Hervé Guibert et d'Eugène Savitzkaya, de Jean Echenoz et de Jean-Phillipe Toussaint, de Pierre-Sébastien Heudaux et de la revue Minuit, d'Irène Lindon et de André Lindon, d'écrire et de publier, de Paul Otchakovsky-Laurens et des éditions P.O.L, à l'occasion de la parution de "Une archive", de Mathieu Lindon aux éditions P.O.L, à Paris le 12 janvier 2023.

"Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça ? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été ?"
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