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Ce "roman" ( en octosyllabes) a la particularité d'avoir été composé par deux auteurs:

- La première partie, inachevée malgré ses 4068 vers, due à Guillaume de Lorris, date des années 1240: c'est un poème allégorique, bien dans le goût médiéval, à la gloire de l'amour courtois. L'auteur nous relate un rêve qu'il a fait au cours duquel il est parvenu au verger d'Amour; il y rencontre, entre autres personnages, Beauté, Courtoisie et Jeunesse qui veulent bien l'aider dans sa quête de la Rose, mais aussi Danger et Jalousie qui essaient de l'en détourner.

- La seconde partie (18.000 vers!) voit le jour, vers 1280, sous la plume de Jean de Meung (ou Meun): cette "suite" est écrite, en fait, dans un esprit très différent, pour ne pas dire opposé, à celui de Guillaume de Lorris. Ici, plus d'éthique amoureuse quintessenciée mais un tableau réaliste et satirique où Raison et Nature annoncent, à bien des égards, la philosophie de la Renaissance - notamment l'humanisme rabelaisien.

Oeuvre hybride donc: d'un côté, une poésie aristocratique fondée sur l'idéalisation, voire la quasi divinisation de la femme (dont la Rose symbolise la beauté physique et morale), de l'autre, un récit "bourgeois", "naturaliste", sans illusion sur les êtres et leurs passions...

Tel qu'il est, ce livre connut un succès immense, non seulement en France, mais dans toute l'Europe, et servit de nourriture intellectuelle aux plus grands esprits du continent jusqu'au XVIIIe siècle! (La Fontaine, par exemple, en était féru!)
Véritable best-seller pendant cinq siècles, qui dit mieux?
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Le Roman de la Rose est l'une des oeuvres les plus célèbres de la littérature française du Moyen Âge. Il a été écrit au XIIIe siècle, en deux temps, par deux auteurs successifs : Guillaume de Lorris et Jean de Meun. En le lisant, vous apprendrez que ce « roman » n'est pas un roman, mais un très long poème en vers ; qu'il a pour thème l'amour, et qu'il est peuplé de personnages ayant pour nom Beauté, Doux Regard, Raison, Haine, Jalousie ou encore Envie (c'est ce qu'on appelle des allégories). Vous verrez un jeune homme tomber amoureux d'une rose, que dès lors il s'efforcera de conquérir, non pas en suivant des cours de botanique (puisque la Rose est en fait une jeune fille), mais en s'initiant à l'art d'aimer…
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Ce long poème datant du XIIIe siècle est composé de deux parties, écrites par deux auteurs différents, à 40 ans d'écart. Il est le témoin d'une époque mal comprise et se trouve à l'origine ou du moins a donné des bases à la vision de l'amour en occident.
Il s'agit donc du « fin'amor » qui sublime le désir. le désir n'est pas l'amour mais le provoque. Dans les deux cas, les allégories : « Jalousie », « Danger », « Bel accueil », etc. reprennent les notions qui leur sont attribuées et jouent les personnages dans le rite initiatique par lequel passe l'amoureux.
Dans la première partie, la magie, le songe et la confidence sont plus présents. Ils interprètent la vision morale de l'aristocratie courtoise et la sensibilité qui se heurte au thème du château-prison : l'impasse sur lequel elle achoppe.
La deuxième partie reprend à partir de là mais le ton change, il devient plus libre, on passe du lyrique à l'épique pour aboutir à la satire. Les allégories « Faux Semblant » et « Male Bouche » sont introduites par exemple et tirent la critique de l'époque vers plus de logique. Évolution des temps.
Fondée sur le mythe, l'allégorie sera remplacée par l'utopie (p 28). L'anthropocentrisme deviendra anthropomorphisme et l'égocentrisme, androcentrisme. Car c'est un point de vue essentiellement masculin, avec les clichés en vigueur, qui est proposé dans cette recherche de l'Amour.
La conclusion est claire : « Grâce à [la] ruse divine », « l'art d'aimer et l'art de vivre » se conjuguent en « un art de propager la vie » (P 23).
(voir plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/)
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C'est une somme que ce roman médiéval rédigé en quasiment 22 000 octosyllabes, les 4000 premiers ayant été écrits par Guillaume de Lorris, le reste par Jean de Meun, enfin presque - la conclusion à l'histoire de Guillaume de Lorris restant en effet à ce jour anonyme.

Qui dit deux romanciers, dit ici deux parties bien distinctes, tant dans la forme que dans le fond, mettant en évidence deux visions médiévales du monde tout aussi distinctes. Avec Guillaume de Lorris, nous sommes dans l'amour courtois pur, l'auteur faisant le choix de nous conter l'expérience d'un jeune homme qui découvre l'amour, cet amour étant représenté par toute une série d'allégories (Amour, Raison, Bel Accueil, Jalousie...) qui évoluent dans un jardin contenant notamment des roses, le bouton de l'un d'elles étant celle qu'il aime. le jeune homme progresse ainsi dans le jardin d'Amour, rencontrant qui de droit à l'instant T pour pouvoir continuer sa progression, et à lui, comme à nous, sont rappelées toutes les règles de l'amour courtois. Avec Jean de Meun, le récit évolue vers un catalogue, parfois satirique, de considérations philosophiques, métaphysiques, religieuses, amoureuses, sexuelles... transposées dans un dialogue effectué entre le jeune homme et certaines des allégories précédentes, considérations parfois extrêmement subversives pour l'époque, qui déconstruisent une bonne partie de ce qui précédait, et qui donnent au roman des accents humanistes avant l'heure - surtout quant à la forme plus qu'au fond.

J'ai surtout apprécié la première partie, en ce qu'elle permet de donner corps, avec beaucoup de romanesque, à l'amour courtois ; la deuxième partie a, à mon sens, beaucoup moins bien vieilli.
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Le roman de la rose arrive en un siècle, le 12ème siècle gothique, ou le christianisme devient austère, la peur de la mort s'infiltre et le péché de chair devient le péché originel.
Il est normal que des poètes régissent à cela en montrant, la joie et la beauté de la rencontre de la chair, quand elle est sublime. C'est surtout ce que je ressent dans ce long poème écrit par deux auteurs différents. Il y a du cantique des cantique dans ce chant mélodieux. Il y a de l'humaine condition.

Les artistes de tout temps, quand ils ne sont pas les valets du pouvoir indiquent délicatement le chemin d'or ! (Ça c'est du F. Herbert).

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Oeuvre au programme de l'agreg' 2013 de lettres,elle est évidemment très difficile à lire....pour etre honnête,je n'ai jamais réussi à lire le livre en entier....la partie Jean de Meun à mon avis est plus interessante que celle de GUillaume de Lorris,mais là....en tout cas,les fervents de littérature médiévale et d'anciens français doivent avoir ça dans leur bibliothèque.
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Une histoire très ancienne déjà très porteuse de valeurs et de messages sur l'homme...
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Texte précurseur se présentant sous la forme d'un poème en deux parties, distinctes par leurs deux auteurs à l'approche similaire mais au style différent.
Allégorie et poésie, vers et rimes vont s'établirent et s'affirmer dans leurs rondeurs et leurs couleurs. L'amour et ses passions vont se chercher, se définir et se sublimer dans les valeurs que l'homme d'alors, déjà se voulait porteur.
A découvrir dans son contexte et sa richesse d'alors.
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Très beau texte à découvrir !
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• Une lecture qui me donnait envie et que j'ai découvert grâce à la bibliographie de mon édition de "La Divine Comédie" de Dante 📕

• Sur la forme et un peu sur le fond aussi, j'ai pu observer une ressemblance entre les deux oeuvres que ce soit au niveau de la présentation du texte à chaque chapitre, le fait d'avoir une morale, le personnage (auteur) qui fait un rêve.

• La différence entre, par contre, est le fait que j'ai trouvé ce texte beaucoup plus accessible que celui de Dante où il fallait avoir pas mal de références (non expliquées) dans le texte. Ici, la plupart des références (notamment au sujet de la mythologie grecque) sont détaillée et le lecteur ne se perd pas.

• J'ai également apprécié le fait d'avoir des personnages allégorique, que ce soit Jalousie, Raison, Peur, etc. Je trouve que c'est ce qui fait la force du texte.
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