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Gilles Guilleron (Éditeur scientifique)
EAN : 9782754010757
160 pages
First (05/02/2009)
3.56/5   8 notes
Résumé :
Une sélection littéraire éclectique et coquine... Envie d'offrir ou de s'offrir une jolie promenade dans les plus beaux textes de la littérature érotique ? De Jean Bodel à Gilles Leroy, en passant par Louise Labé, le marquis de Sade, Pierre Louÿs ou Georges Bataille, venez déguster les chefs-d'œuvre du genre, connus ou à découvrir, antiques ou plus récents. A réserver à un public averti !

Gilles Guilleron a volontairement choisi d'écarter les textes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un si petit livre, si morcelé, si diversifié, ça ne se lit pas, ça se feuillette. Cela fait déjà quelques temps que j'ai parcouru les pages de cette "anthologie", et j'ai, pour écrire cette note, terminé ce petit recueil.



Plus qu'une anthologie, l'ouvrage proposé par Gilles Guilleron est un florilège. Nous sont proposés de nombreux et courts extraits - prose, dialogues, poèmes -, issus d'époques diverses (du Moyen-Age au début de notre siècle) qui traitent d'amour, chacun à leur façon. L'un des premiers avantages de ce petit livre, c'est sa diversité : les textes qui y sont regroupés touchent tous les genres, toutes les écoles, et des époques très différentes. Il s'agit bien sûr d'un choix, difficile, et si l'on pourra regretter peut-être certaines absences, on ne peut que souligner la volonté d'éclectisme. Et l'on passe, au fil des pages, au fil des textes, du plus classique, du plus connu (poésies de Rimbaud, fameux poème de Louise Labé pour ne citer que ces deux exemples) au plus inconnu (je suis parfois tombée sur des auteurs considérés comme secondaires, et dont je n'avais jamais entendu parler.)

Je ne m'attarderai pas sur le terme d'anthologie, peut-être mal choisi, et pouvant induire en erreur le lecteur, et passerai tout de suite aux interrogations que cet ouvrage a soulevé. Il me semble en effet que par sa sélection, un tel recueil pose la question du sens du mot "érotisme", ou encore celle de la distinction entre l'érotisme et la pornographie. Selon le Trésor de la Langue française, est érotique ce qui provoque le désir amoureux, ce qui traite de l'amour charnel et peut inciter à la volupté. Si l'on prend le mot en ce sens, le contenu de ce recueil pose, peut-être, problème. On me dira que c'est une question de subjectivité. Soit. Mais tous les textes, s'ils traitent d'un seul et même thème, ne le font pas d'une façon semblable et avec les mêmes buts. A la lecture de certains extraits, notamment quand on franchit les bornes du XXème siècle, on peut se dire, à la lecture, que ce n'est pas le désir que certains auteurs ont voulu évoquer. Parfois, ce sera le dégoût, parfois un sentiment amer, parfois le dessin désabusé de la violence humaine. En cela, n'est-ce pas trahir les significations de certains extraits, que de les sortir de leur contexte, et de les présenter comme des textes érotiques ? La question n'est pas simple.

Prenons comme exemple l'extrait de la Religieuse, de Diderot, qui nous est proposé dans ce recueil. Dans cet ouvrage, l'auteur se livre à une satire des couvents, avec une attention portée aux effets, physiques et psychologiques, de l'aliénation sur l'individu, tandis que la préface annexe amène toute une réflexion esthétique, sur le pouvoir de l'illusion. le texte qui nous est proposé décrit, par l'intermédiaire de Suzanne, une scène amoureuse entre elle et la supérieure. le texte, remarquablement écrit, méritait une place dans une anthologie du genre. Seulement, en le détachant de son contexte, en ne présentant pas ses spécificités, un tel choix risque de générer des contresens. Diderot, dans cette scène, reprend un topos de la littérature érotique de son temps : le motif de Sapho au couvent. Mais il le détourne : plus qu'une description purement érotique, Diderot énumère, par l'intermédiaire de son innocente héroïne, les symptômes cliniques d'une 'maladie' dont souffre la mère supérieure, victime, elle aussi, de l'enfermement forcé, succombant bientôt à la folie. Enfin, si le choix de ce texte semble légitime, la présentation qui en est faite risque de générer des contresens, et, surtout, empêche d'en comprendre l'enjeu et l'originalité du texte. Dans La Religieuse, Diderot ne se contente pas de reprendre tel quel un motif traditionnel du roman libertin pour écrire lui-même de la littérature érotique. La présentation du texte de Mirbeau pourrait susciter, en ce sens, la même remarque.


J'ai cependant conscience qu'il s'agit d'un ouvrage court et qu'il n'était pas possible de poser, à chaque fois, les spécificités du texte, dans un paragraphe. Cela me semble dommage, car si je lis des anthologies, c'est dans l'espoir de trouver des textes qui m'interpelleront et que j'aurai envie de lire, de parcourir ensuite. Cependant, je serais injuste en terminant sur cette réserve, car l'ouvrage est agréable à lire. Idéal à feuilleter, dans un instant de distraction, alors qu'on n'a pas le temps d'entamer une lecture suivie. Juste le temps de picorer quelques mots avant de s'éclipser ailleurs.

Lien : http://carnets-plume.blogspo..
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A première vue, j'ai été un peu déçue par le choix retenu pour Masse Critique chez Babelio. Il s'agissait d'un livre de tout petit format des éditions first (il est à un prix défiant toute concurrence aussi, je crois que votre porte monnaie ne boudera pas cette fois). Heureusement, la taille dans ce domaine comme dans celui que je vais évoquer plus bas n'est pas forcément un critère judicieux...
Du Moyen Age au XXIe siècle, la sensualité inspire bien des plumes ! Après une présentation du parti de cette publication (érotisme et pornographie, oui, éros qui flirte trop avec thanatos, non (donc Sade and cie, bye bye)), Gilles Guilleron propose une sélection de courts textes introduits par quelques mots, non dépourvus d'humour. Un petit cartel indique ensuite rapidement qui était l'auteur et ce qu'il a écrit. C'est donc un ensemble assez didactique qui se veut accessible à tous. Malgré cela, j'y ai fait quelques intéressantes découvertes comme Douin de Lavesne ou Papillon de Lasphrise. Mais j'ai aussi retrouvé des "classiques" du genre comme La Fontaine, Mirbeau, Louÿs, Verlaine, Réage... et je regrette un peu de ne pas avoir découvert plus de textes étonnants. Je connaissais tous les textes XVIIe et médiévaux sauf Trubert. Beaucoup des XVIIIe, XIXe et XXe... En fait, je crois que c'est le terme anthologie qui me gène. J'imaginais un panorama plus vaste et détaillé que ce charmant florilège. Je vais arrêter de me plaindre de la finesse de ce recueil, vous allez vous imaginer que mon appétit de textes érotiques est insatiable !

Attention, la suite peu choquer les âmes sensibles.
Voici quelques extraits pour vous faire partager cette découverte ...
Lien : http://pralinerie.blogspot.c..
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C'est un tout petit livre qui nous permet d'avoir un panorama appréciable de la littérature érotique à travers les différentes époques. Il a fallu faire un choix dans les auteurs (beaucoup sont des hommes, d'ailleurs...) mais comme l'auteur le revendique, c'est assez ludique, joyeux et humouristique. Les oeuvres font vraiment de l'érotisme une part essentielle de l'amour, qu'il soit "courtois" au Moyen-Age (où le mot érotisme en tant que tel n'existait pas, ce qui n'empêchait pas la littérature de l'époque d'être débridée malgré le carcan de l'Eglise) ou plus engagé, à notre époque par exemple.
On peut redécouvrir les incontournables mais s'apercevoir aussi que des auteurs réputés "sérieux" ont pu laisser aller leur imagination dans de florissants écrits (Théophile Gautier, Flaubert,...) et voir que certaines oeuvres recèlent aussi quelques pépites (Zola, Rimbaud...). de même, certains autres auteurs connus ou non gagneraient à l'être plus...
Malgré tout, le point faible d'une anthologie est qu'on aborde très vite les auteurs sans approfondir, surtout dans ce tout petit recueil, que j'ai trouvé un peu brouillon par moment. On passe trop vite d'un auteur à un autre sans presque s'en apercevoir. Et je persiste en remarquant que seulement cinq femmes retenues sur une cinquantaine d'auteurs, c'est peu... alors que l'érotisme est loin d'être un apanage masculin... Dommage.
Lien : http://book1.canalblog.com/a..
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Ne dites pas : "J'ai douze godmichés dans mon tiroir."
Dites : "Je ne m'ennuie jamais toute seule."
Ne dites pas : "Les romans honnêtes m'emmerdent."
Dites : "Je voudrais quelque chose d'intéressant à lire". (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation (1926))

Eh bien, voilà une petite anthologie de la littérature érotique effectivement intéressante à lire. Suivant le schéma rôdé d'une phrase introductive, d'un extrait choisi et d'une courte biographie et bibliographie, Gilles Guilleron nous livre ici un aperçu de ces échappées coquines et lutines des plus grands écrivains français (Ronsard, La Fontaine, Diderot, Baudelaire, Mallarmé, Duras,...), et de quelques-uns moins connus, de l'enlacement pudique de Chrétien de Troyes jusqu'au rêve de Zelda décrit par Gilles Leroy ou encore la mise en scène d'une exposition sexuelle d'huîtres humaines par Frédéric Ciriez. L'érotisme y est ainsi mis en mots d'une bien belle manière avec ces grandes plumes. Certes, peut-être n'aurais-je pas porté mon choix sur les mêmes extraits - certains sonnets de Louise Labé me paraissent par exemple beaucoup plus évocateurs - mais cette anthologie de classiques assez sages finalement, a le mérite de dresser l'arborescence chronologique de textes littéraires au parfum de fruits défendus, dont il ne reste plus ensuite au lecteur novice qu'à cueillir ceux de son choix pour prolonger le plaisir du texte par une lecture intégrale, comme autant de pistes à explorer.
Lien : http://essel.over-blog.com
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Des extraits de textes, sonnets licencieux, prose alanguie, lettres grivoises sont sagement alignés par siècle, suivis de brèves mais piquantes biographies de leurs auteurs. Ce qui donne parfois envie d'aller voir de plus près. J'ai découvert pas mal d'auteurs que je ne connaissais pas et donc pu élargir ma culture en ce domaine, vaste s'il en est. Ainsi le catéchisme libertin d'Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt et le manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation (disponible en ligne ici merci à Praline pour la référence) de Pierre Louÿs valent le détour. Pour le XXIe siècle, seuls deux auteurs sont cités... A suivre ! Au final, un tout petit livre dont les pages se déflorent sans peine !
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