Il y avait Jan, le poète en devenir,
Il y avait Ann-Marie, la cantatrice en devenir,
Et Hasse, le savant.
Une rencontre de ces trois là, un morceau de vie dans les années cinquante, dans la Scandinavie de l'époque.
Que vont ils devenir, comment vont ils construire leurs vies, quels choix vont ils faire ?
Ce livre fait l'inventaire de près d'un demi siècle, des aventures vécues par des individus qui ont voulu réaliser des choses.
Ils ont souffert du temps qui passe, ils se sont posés des questions existentielles, ai je le sentiment d'avoir réussi ma vie, qu'ai je fait de mon existence, quel souvenir les autres auront ils de moi ?
Pourquoi ne suis je pas devenu ce que je rêvais de devenir ou pourquoi ai je été au bout de mes envies, ai je réussi réaliser ce que je voulais réaliser ?
Quelles sont les traces qui resteront de notre passage sur cette terre, quelle traces restera t il de moi dans cette maison, les traces d'une époque, les traces d'une vie, d'une mode !
Quels regards porteront les générations futures sur ces années là, à part quelques épaisseurs de linos dans une maison lambda !
Livre mélancolique, livre sensible sur le temps qui passe, sur l'importance de vivre et de ne pas se laisser vivre.
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Roman d'une fin de siècle, celui-ci, d'une décadence, qu'on masque sous le mot "crise", qui est celle du monde occidental, de sa culture, de ses valeurs, de son dynamisme. Un écrivain suédois raté, exile en Afrique, est arrêté pour un sauvetage de clandestins. Il tente de se remémorer ce que fut sa vie et ne découvre qu'une longue, insidieuse désintégration. Ses souvenirs nous mènent dans une Europe qui se meurt et dont s'exhale, comme des fins de fête, une amère séduction.
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Lors de courts instants de rêvasseries manichéennes, il lui arrivait même de penser que l'intention du projet humain n'était peut-être pas qu'il agit rationnellement. Le désordre, le danger, le chaos, suspendus comme une épée de Damoclès au-dessus de la table de fête, étaient les conséquences normales du jeu.
(…)
Les seuls qui à longue échéance seraient capables de survivre étaient ceux qui vivaient comme si la survie était dénuée d'importance.
Son visage, pur, clair et vif mais aussi mensonger. Je n'ai en vérité jamais rien vu de semblable. Blonde, une bouche fine et charnue, de beaux traits, mais un visage torturé, un de ceux que l'on voit souvent aux stars de cinéma, à la fois terriblement anxieux qu'on ne les voie pas et profondément offensés si on les voie réellement un instant.
La lente, imperceptible et progressive décrépitude du souvenir, non, le souvenir, fidèle comme un chien, demeure ce qu'il a toujours été, mais dans la sensation, rend si difficile de revenir en arrière à cette époque. Je revois toutes les scènes, des merveilleusement belles à celles qui faisaient très mal, je peux me souvenir du complet déroulement des événements jour après jour, mais lorsque je les revois aujourd'hui, tout signifie autre chose.
Les événements d'autrefois deviennent les mots d'un nouveau langage qui a encore à peine eu le temps de naître.
C'est un état social que rien ne semble capable d'endiguer. La seule barrière que l'on essaie de mettre en travers de son chemin, c'est la peur de l'état, déguisée en quelque chose que l on baptise "solidarité". Et cette peur est bien trop fragile.
Le silence de Dieu n'est pas hostile. La voix de Dieu ne se trouve que dans le vent, dans les étoiles qui s' allument le soir, mais la voix de Dieu tu ne l'entends jamais en mots. Et pourtant le silence de Dieu signifie sans cesse qu'il te voit, qu'il t'accorde son amitié.
Lars Gustafsson : L'étrange
animal du
nordOlivier BARROT présente l'ouvrage de Lars Gustafsonn paru aux éditions Calmann Lavy "L'étrange
animal du Nord".