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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782264037756
416 pages
10-18 (01/02/2005)
4.11/5   38 notes
Résumé :
Agneta, une sage organisatrice de colloques littéraires en Suède, bombarde le narrateur de coups de téléphone, le presse de venir et se montre de plus en suggestive… Le romancier, pour sa part, est engagé jusqu’au cou dans une passion torride avec une voisine métisse, moitié sado-maso, moitié mac-pute, moitié amour fou. Il finit par décrocher son visa pour la Suède, ce qui nous vaut un livre dans le livre, le récit loufoquissime d’un Cubain dans la banlieue de Stock... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« La Havane est un cocktail tropical envoûtant» dit le Guide vert. Gutiérrez précise : « entre la merde et les nuages impossible de trouver un équilibre » Dans le centre ville, ses voisines, mères de famille, se prostituent, mangent quand elles couchent avec le boucher et le boulanger, dépouillent les touristes, roulent des cigares et leur employeur, essayent d'éviter la merde des autres qui déborde. Gutiérrez est un optimiste : il « rend  grâce à Dieu que tout ne soit pas de la merde ». Cette phrase qui décrit un monde à moitié plein, j'y pense souvent. Elle peut s'adapter facilement. Par exemple on peut remplacer « merde » par « informatique ». A Cuba, qui ne soit pas de la merde, il y a, par exemple, la mer. Bien que la plage dégueule de détritus, Gutiérrez, tel Hugo à Guernesey, contemple les tempêtes et les petits bateaux qui dansent le mambo. C'est quand la nourriture vient à manquer, après la catastrophique chute du mur de Berlin, que la merde envahit La Havane : voila le paradoxe que Gutiérrez nous invite à méditer, poétiquement. Mais même poétiquement, pas sûr que Fidel Castro en sorte grandi. « Rien n'est politique » écrit-il. le réalisme sale de Gutiérrez c'est une métaphysique de la merde, en immersion. Allégorie des promesses non tenues, elle salit la vie matérielle et la vie spirituelle; elle est l'odeur du fiasco, l'évidence de la cagade générale à laquelle chacun contribue selon ses moyens. Elle est ausi l'inspiration de l'artiste. « Un artiste lui, il transforme ça en matière première. (...) Il en tire des sculptures, des tableaux, des chansons, des romans, des poèmes, des nouvelles, et tout ça empeste la merde fraîche. » Les paradoxes rendent Animal Tropical lisible, malgré une trame en faux-semblant. Un écrivain quinquagénaire qui dit aspirer au calme, pour écrire son roman, choisit un quartier où vrombissent les moteurs chinois montés sur les chassis de chevrolet dans un enfer de cassettes de Marc Anthony qui beuglent sur les terrasses où s'activent les mamacitas, dont la sienne, sa Gloria, qui n'aime rien tant que lui faire le ménage et l'amour, frotter et se frotter. le roman n'avance pas mais le peuple baise. Enormément, car entre deux gorgées de rhum c'est la seule volupté, la monnaie d'échange dont chaque cul est la banque centrale, et comme tout le monde fait tourner la planche à billets, il y a inflation. Livre II, il s'exporte en Suède pour un symposium littéraire, de la concupiscence et des poncifs -saumons et suicides-. A la désexotisation de la Havane, succède la contre-exotisation de l'Occident. Dans les forêts de bouleaux de la banlieue de Stockholm, l'enragé s'affole du silence, il picole, il bâcle, il s'en vante, il me lasse.
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Gloria la Cubaine ou Agneta la Suédoise ? Entre les deux son coeur balance. Pedro Juan Gutierrez quitte La Havane quelques mois pour participer à un colloque en Suède. Il en profite pour quitter la moiteur de Cuba et va explorer la sensualité suédoise aux côtés d'Agneta. Mais il s'ennuie vite et nous entraîne un peu, certainement pas malgré lui, dans cette espèce de lassitude. Notre animal tropical n'aime pas le froid, le silence de sa banlieue suédoise et finit par se languir de Gloria, qui symbolise à elle seule un Cuba chaud, bruyant, insatiable et avide de plaisirs. A l'instar de "Trilogie sale de la Havane", ce roman de Gutierrez nous sert son réalisme sale, mais savoureux sur un plateau, et c'est un régal !
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Cet auteur est un fou.
C'est un pervers sexuel ... le monde tourne autour de sa queue ... il la soigne, la chouchoute, l'astique encore et encore ... il cherche toujours où la mettre !
Pour cet animal tropical, nous avons le choix entre deux mondes ... la société suédoise toute en retenue, en règle, en discrétion ... la société cubaine toute en folie, en fête, en rhum, en café, en cigare et en musique.
Deux femmes pour représenter ces deux mondes et notre animal tropical au milieu qui se cherche, qui se perd, qui se retrouve.
Cuba est la reine de la scène, ses odeurs, ses lumières, sa crasse, sa puanteur, elle est tout cela et encore plus.
Elle est celle que l'on est ravie de retrouver pour s'y perdre peut être !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le problème n'est pas qu'on se tire une balle dans la tempe ou non. Tu as toujours la solution de le faire, quand tu n'en peux plus. La question c'est de ne pas le faire jeune. Il faut les emmerder d'abord. Baiser les fils de pute. Les obliger à me tolérer. Qu'ils n'aient plus d'autre recours que de supporter mes livres et de me maudire. Ensuite je verrai ce que je fais. Si ça se trouve, je ne me tuerai pas. Je vivrai par et pour mes couilles, joyeusement. Jusqu'à quatre-vingt-dix ans. Ou cent.
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- Si je devais rattraper tout mon sommeil perdu, je resterais au lit au moins vingt ans.
- Quoi autant?
- Pfff... entre les cuites, les séances de baise avec deux ou trois femmes ensemble, les fêtes, les orgies, les affaires, les amis, les jobs, le travail d'esclave dans les champs de canne à sucre de six heures du matin à huit heures du soir, la folie, les insomnies, l'angoisse, la dépression, l'envie de me pendre à une poutre et tout ça... Tu vois ces cernes? Ces rides? Ma calvitie? Les cicatrices? Alors que toi tu es parfaite. La peau ferme, les cheveux brillants, un corps idéal.
- J'aime prendre soin de moi.
- De l'eau, du thé, du lait, huit heures de sommeil, pas d'enfants, de la maison au bureau et du bureau à la maison, de l'opéra, de la musique symphonique, des crèmes nourrissantes, des promenades en forêt...
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- Ce n'est pas bien. Rien de ce que tu dis n'est bien.
- Qui est ce qui invente les interdits? Quelqu'un le fait à sa convenance et ensuite décide pour toi: "Tu peux faire ci, mais pas ça. Ça c'est dangereux. Ça c'est convenable et ça, ça ne l'est pas..." Aaaah, on m'a baisé la vie avec des lois et des interdictions et des ordres! Ils m'ont tenu par les couilles avec leur connerie de morale, d'éthique, de correct ou d'incorrect. Et au bout du compte tu t'aperçois que ces messieurs vivent comme des dieux sur l'Olympe, se vautrent dans le luxe et dans le stupre. Mais ils le font en secret, hein, pour que personne ne les voie. En public, ils rabâchent leurs promesses d'un avenir radieux.
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J'ai plaqué mes mains sur cet énorme, splendide cul africain, et cinq minutes plus tard on était dans ma chambre, à l'étage au-dessus. Ça a été grandiose. Ses cheveux sentaient le sale. Elle avait de petites tresses qui n'avaient pas été défaites depuis Dieu sait quand, très mignonnes avec leurs boules de couleur mais vraiment puantes, alors je me suis concentré sur d'autres régions de son anatomie. Dehors il faisait à peine plus que zéro mais on suait et on suait, nous deux. Elle était fantastique, incroyablement souple, et elle levait les jambes à l'azimut. J'avais la tête fourrée là-dedans quand elle a lâché deux pets bien sonores. Je la besognais avec la langue et j'ai senti les deux jets d'air sous pression m'atteindre au front. J'ai risqué un coup d'oeil. Pas de merde. Okay. En avant. Elle était très agitée, elle. Elle me prenait la bite dans les mains. Elle la voulait. Moi, j'avais le préservatif déjà prêt. Je me suis couvert et j'ai plongé dans la jungle noire. Inoubliable. Très folklorique, tout ça. Il était quatre heures du matin ou presque lorsqu'elle est retournée prudemment à sa chambre. Moi, je suis descendu boire un peu de thé et me fumer un bon cigare. Il y avait encore quelqu'un par là. Un Vietnamien homo allongé sur un canapé, en train de regarder la chaîne Playboy à la télé. Une couverture tirée sur lui. Par en dessous, sa main s'activait dur. Branlette vietcong dans l'aube scandinave. On fait ce qu'on peut.
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Pourquoi on se comporte en bêtes sauvages quand on baise ? Comme si on quittait la civilisation
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