Comme des loups

L'architecture du livre peut surprendre et rebuter, elle m'a conquis.
A la fois évocation des débuts d'Hollywood et western révisionniste, Vanderhaeghe aurait pu se perdre dans le dédale que constitue ses chapitres mais le livre se révèle toujours subtil et intéressant. Bénéficiant de plus d'une ouverture et d'une conclusion magistrale, "Comme des loups" est un grand roman, Vanderhaeghe gagne vraiment à être connu.

Un roman à deux voix, entre western vécu en 1873 et la construction d'un western hollywoodien, vu des coulisses, au début des années 1930 - montée des fascismes en Europe, antisémisisme féroce un peu partout, prémisses du maccarthysme anticommuniste aux Etats Unis d'Amérique, nous voyageons de chapitre en chapitre entre deux mondes et deux époques, d'une façon que j'ai trouvée pas très fluide. Au final, le message passe, les cow-boys sont décortiqués de leurs légendes dorées, les mythes s'effondrent, les réalités se révèlent, dans un roman que j'ai lu avec plaisir mais sans grande passion, et une fin que j'ai trouvée un peu décevante, en queue de poisson, comme cela arrive aussi dans la vraie vie...