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3,89

sur 1850 notes
Progéniture vicieuse, pingrerie, cruauté, couardise, adultère, fanfaronnade et autres qualités humaines...
Guy de Maupassant n'est décidément jamais tendre avec le genre humain. Au fil de ces contes, présentés à la manières d'histoires qu'on se raconterait le soir autour d'un repas plantureux et d'une bonne bouteille (ainsi "La bécasse" qui ouvre le recueil est plus une introduction qu'une nouvelle), vous lirez les mille petits vices, cachés ou ostensibles dont l'auteur aimait à allonger la liste et à brosser le portrait.
Balourdise, jeu de dupe, et aventures galantes dans "Ce cochon de Morin"; douleur, cruauté et dommage de guerre collatéral dans "La folle"; avarice maladive et mesquinerie dans "Pierrot"; nostalgie dans "Menuet"; angoisse dans "La peur"; mauvais goût et orgueil mal placé dans "Farce normande"; naïveté et abus de pouvoir dans "Les sabots"; snobisme, mépris, égoïsme et fidélité tellement poignante qu'elle en devient maladive dans "La rempailleuse"; rudesse, avarice et insensibilité dans "En mer"; insolite exploitation de la crédulité dans "Un normand"; règlement de comptes posthumes dans "Le testament"; pauvreté, mesquinerie et immoralité dans "Aux champs"; manipulation et pêché d'orgueil dans "Un coq chanta"; adultère et conséquences dans "Un fils"; mépris et dommage de guerre collatéral dans "Saint-Antoine" et enfin, toute l'ironie et le caustique dont est capable Maupassant pour dénoncer la couardise dans "L'aventure de Walter Schnaffs".

Si je devais vous en conseiller certaines, mes faveurs iraient à "Pierrot", "La rempailleuse", "En mer", "Aux champs" et "Saint-Antoine" mais c'est bien sûr très subjectif.
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J'ai passé de très bons moments de lecture avec ces "Contes de la bécasse" dont la première nouvelle au titre presque éponyme constitue l'introduction.
Je confirme mon sentiment que Guy de Maupassant avait un réel talent pour les histoires courtes, il faut vraiment du génie pour faire passer autant de sentiments ou d'émotions en si peu de mots, c'est impressionnant.
Je crois que j'ai préféré ce recueil au premier que j'ai lu (Les contes du jour et de la nuit), là encore il y en aura pour tous les goûts, tantôt drôle ou triste, saluant tantôt la grandeur d'âme ou dénonçant les travers et ce qu'il y a de plus vil dans la nature humaine.
J'ai souri en lisant la "Farce normande", été ému avec "La rempailleuse" ou "Le testament", stupéfait avec "En mer" ou "Un fils", ces cinq nouvelles étant celles que j'ai préférées, mais je les ais toutes appréciées.
Je vais continuer à explorer l'oeuvre prolifique de Guy de Maupassant, ça se lit si bien !
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Le vieux baron des Ravots, grand amateur de chasse, organise des diners auxquels il convie ses compagnons chasseurs. Seront servies les bécasses issues de la chasse et un rituel désigne l'heureux convive qui pourra déguster les têtes de ces oiseaux. le sort l'ayant désigné, l'heureux élu doit raconter une histoire à l'assemblée présente. C'est là le fil conducteur de ce recueil de nouvelles.

Un recueil d'histoires captivantes, qui ressemblent à celle que les anciens pouvaient se raconter au coin du feu, à la recherche de la sensation forte, de la peur qui épice les histoires, des dernières nouvelles d'autrui, d'un certain commérage, du constat des défauts de nos pairs… Ces nouvelles s'inscrivent dans le mouvement du réalisme qui exige une description des individus regroupés en classes sociales, les mettant en scène et décrivant leur quotidien, incluant dans les dialogues, leur dialecte lorsqu'il s'agit de personnes issues des classes ouvrières. Les contes de la bécasse mettent en évidence les travers de la société, les grivoiseries des hommes, les défauts des uns et des autres, les croyances, la folie.

A titre d'exemple, l'un des premiers récit, Pierrot, met en avant l'avarice et la cruauté des individus,

La peur montre les superstitions et la folie qui s'empare d'une famille, on peut y voir une présence active de l'auteur qui, atteint de syphilis, transmet ses hallucinations aux lecteurs. Cette histoire n'est pas sans rappeler le Horla, cette longue nouvelle décrivant un individu qui sombre dans la démence.

Un Normand, un fils, les sabots semblent bien dénoncer la condition de la femme soumise à la volonté masculine.

Mais Maupassant ne se contente pas de décrire, on le sent omniprésent dans ses écrits. Il suffit de consulter sa biographie pour comprendre. La nouvelle, un fils, peut être considérée comme quasi autobiographique puisqu'elle rappelle les enfants que l'écrivain n'a jamais voulu reconnaître.

La dernière nouvelle, l'aventure de Walter schnaffs, est une dénonciation de la guerre qui dégrade et avilit l'homme.

Mais ces considérations littéraires ne sont pas indispensables à la lecture, on peut découvrir les nouvelles avec la curiosité d'une personne qui écoute des contes, chacune d'elles renfermant un suspens de courte durée, sachant que le dénouement est proche, des nouvelles tantôt angoissantes, tantôt comiques ou encore attristantes voire révoltantes.

J'ai choisi de lire ce recueil De Maupassant parce que mon professeur de français nous avait demandé de la lire et que je n'ai pas dû beaucoup l'ouvrir à l'époque. Je me rattrape donc plusieurs dizaines d'années après. Mieux vaut tard que jamais !

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Avec une ironie mordante, Maupassant nous décrit en 17 nouvelles les travers de la société normande pourtant si chère à son coeur.

Tout y passe avec un humour noir, acide, sous l'oeil acéré de l'écrivain : la cupidité, l'avarice, l'orgueil, la bêtise, la débauche, l'ingratitude, la vantardise.

Et règne en maître la cruauté et l'injustice.
Sous ses dehors sardoniques, Maupassant juge durement ses contemporains et nous dévoile leurs aspects les plus sombres.

J'ai apprécié qu'il mette dans la bouche des paysans le jargon savoureux de ceux-ci. Exemple : " Ca s'rait p't-etre bon,c'te place chez maitr' Omont, vu que le v'là veuf, que sa bru l'aime pas, qu'il est seul et qu'il a d'quoi. J'ferions p't-être ben d'y envoyer Adélaïde" ( Les sabots)

Il n'empêche que cette cruauté , cette lâcheté sont parfois difficile à supporter.

Les nouvelles qui m'ont le plus touchée sont "la folle", une pauvre femme qui a perdu, en un seul mois, son père, son mari et son enfant nouveau-né.
Foudroyée par le chagrin, elle s'alite, muette, et refuse désormais de se lever jusqu'à ce que les Prussiens la jettent sur son matelas, dans la neige des bois où les loups la dévoreront. "Pierrot est une des plus tristes et sinistres de ce recueil. Une femme avare, lasse de dépenser ses sous à nourrir son chien, le précipite dans une marnière où la pauvre bête va mourir de faim puis dévorée par un autre chien plus fort que lui. Et puis "la rempailleuse", l'histoire d'un amour fou de cette femme pour un homme qui ne l'aime pas mais profite d'elle qui lui donne puis lui lègue tout son argent.

Fou, Maupassant ? Pas tant que ça mais lucide et pessimiste assurément !
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J'adore Maupassant pour ses personnages. Ma fille me disait "j'aime pas trop, ses nouvelles, il n'y a pas de morale, rien, juste une histoire, triste, souvent". Et je lui ai répondu : "c'est comme la vie, donc".

Comme la vie. Comme les gens. J'ai lu ce livre pour l'item "conte" du multi-défi, mais il aurait bien trouvé sa place dans les péchés capitaux, aussi. Ils y sont tous ! Ce bougre De Maupassant est sans concession, sans fard et sans illusions sur ses contemporains.

Cela se lit sans aucune difficulté, facilement, et laisse une impression d'ironie féroce, mais parfois aussi d'amertume profonde d'un homme sensible devant l'idiotie banale des gens dits "normaux. Il nous décrit la folie quotidienne des hommes, quoi... C'est amusant, j'ai eu une discussion sur le sujet pas plus tard qu'hier avec une amie psy, avec laquelle nous parlions de ces "fous" officiels (inadaptés), qui ne sont que les victimes hypersensibles et détruites, de ceux qui sont bien adaptés à la société et passent inaperçus, en faisant des ravages...

J'aime beaucoup Maupassant, car il fait résonance en moi, et j'ai trouvé ces petits "contes" (fort noirs et fort glauques) tous aussi bons les uns que les autres.
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Installons-nous avec le vieux baron Des Ravots à sa table, réunissant les chasseurs, et écoutons les " contes", histoires bien réalistes ( quoique pas toujours), de ses convives, désignés par le bec pointu de la bécasse...

Toute l'âme paysanne normande du 19ème siècle, faite de roublardise, de bon sens, d'âpreté au gain et de gourmandise de la vie s'épanouissent, dans un grand nombre de ces contes, pour notre bonheur de lecteur.

Désirez-vous un peu de gaillardise et d'inattendu ? Lisez donc " Ce cochon de Morin" !

Quelques facéties normandes un peu grasses ? " Farce normande" et " Un normand" vous satisferont.

L'avarice poussée à l'extrême ? Rencontrez Madame Lefèvre, qui veut bien nourrir un " quin" mais pas payer l'impôt .Le pauvre " Pierrot" sera la victime de ce défaut...

L'adoption et ses ambivalences ? " Aux champs" l'illustrera.

Dans ce recueil de nouvelles se retrouvent par ailleurs des thèmes assez obsessionnels de l'auteur, qu'il développera ensuite dans ses romans: celui notamment de l'enfant illégitime , qui sera exploité dans " Pierre et Jean". Et on voit poindre, à travers des récits pourtant bien ancrés dans la réalité campagnarde de l'époque, l'attirance De Maupassant pour l'irrationnel, le fantastique.Je pense en particulier à " La Peur" et " La Tentation de Saint-Antoine".

En tout cas, on peut dire que les noirceurs des âmes sont bien mises en relief, Maupassant est pessimiste dans la peinture de ses semblables.

Le ton est tour à tour humoristique, caustique, dramatique,inquiétant.La verve d'écriture est réjouissante, l'emploi du patois normand donne une saveur indéniable aux histoires racontées.

Ma préférence va à " La rempailleuse", triste passion amoureuse d'une vie et " La Peur", aux ombres hallucinatoires fascinantes.

Ce livre est pour moi intemporel, car tellement révélateur , au-delà du contexte d'une période historique et d'une région, des comportements humains, analysés avec une grande finesse d'observation , des drames qui jalonnent la vie, des passions et des vices de chacun.

Des contes qui comptent et compteront toujours, à coup sûr!

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Quelques contes sans concession pour le genre humain. Les travers des uns, les peurs des autres, le mépris de certains, l'indifférence pour beaucoup ! Satire sociale du XIXè siècle aussi bien sur la bourgeoise que sur les paysans.

Après une partie de chasse chez le baron des Ravots, ses hôtes et lui-même festoient de bécasse, un rituel. Une vieille coutume de la maison, appelée « le conte de la bécasse » fait que les têtes ne sont pas servies aux convives mais l'un d'eux, tiré au sort à la fin du festin, les mangera toutes et devra pour paiement raconter des histoires, une par invité.

Chaque conte est dédié à un de ses contemporains : écrivains, poètes, peintres mais sans préciser s'il était en rapport avec la personnalité de chacun ou si l'historiette lui avait été rapportée par l'un deux !

Ce livre se lit facilement, les histoires prennent petit à petit de la consistance mais la fin est à chaque fois une chute rapide telle les falaises du Pays de Caux ! J'ai eu une sensation de trop peu pour chacun de ces contes. Agréable lecture malgré tout.


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Quel plaisir de replonger dans les contes De Maupassant ! C'est toujours un vent de fraîcheur, même s'il faut bien avouer qu'il nous parle souvent de la noirceur humaine. Mais ses anecdotes sont tellement truculentes, son écriture tellement enjouée qu'on en oublie le côté sombre.
Au cours de ces dix-sept nouvelles, seulement deux d’entre elles ne nous parlent que d'amour. Mais quel amour ! Une rempailleuse amoureuse d'un pharmacien et qui lui consacrera toute sa vie sans jamais le lui avouer. Et ce couple âgé de danseurs virevoltant dans la pépinière du Luxembourg, que d'émotions il nous donne !
Déjà rien que pour ces deux contes, il faut lire et relire Maupassant, fin observateur de son époque et des us et coutumes d'alors. Mais il faut aussi replonger dans la lecture de Pierrot, ce pauvre chien jeté dans un puits car coûtant trop cher à sa propriétaire ! Ou encore relire « aux champs » et s'apercevoir que l'amour donné à un enfant n'est pas toujours le mieux perçu...
Et il y a encore tant d'autres sentiments ou émotions à partager chez Maupassant, certains contes vous glacent le sang, vous écoeurent ou vous font sourire. On ne s'ennuie jamais de son sens de la dérision ou de son cynisme parfois. Mais les hommes sont méchants, mesquins, ingrats, vaniteux.. et le terreau fertile pour l'auteur !
Et pour nous lecteurs, le plaisir est immense.
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J'aime bien Maupassant ; ses contes me rappellent mon Grand-Père cauchois :
"La Cat blanche est bonne à souris !" disait-il en posant bruyamment le domino quatre-zéro.
Dans ce recueil, nous avons le rituel de la bécasse, puis les contes qui s'ensuivent.
"Ce cochon de Morin" est particulièrement humoristique.
"La rempailleuse" m'a vraiment ému.
"En mer" montre que l'argent prime sur la santé du frère du capitaine.
Dans plusieurs contes, d'ailleurs, il y a une petite morale, ou je dirais plutôt une leçon à tirer, car l'acteur principal ne mesure pas les conséquences de ses actes ; comme dans "Saint-Antoine", eul'pé Antoine, à force de montrer partout qu'il dominait son Allemand logé chez lui pendant la guerre de 1870, a fini par le tuer. Les Allemands ne sachant qui avait éliminé leur Prussien, ont fusillé un vieux gendarme en retraite, qui tenait une auberge dans un village voisin, et qui avait une fille.
Les Allemands d'ailleurs, prennent l'accent de Francis Blanche : " Nous Savons les moyens de fous faire barler !" Oui, je sais, c'est plutôt Francis Blanche qui imite le parler franco-allemand de Guy de Maupassant :)

C'est dommage que ce ne soient que des nouvelles car, comme dirait un babéliote, elles donnent une impression d'aquarelle par rapport à une peinture à l'huile.
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" le conte de la bécasse " est un recueil de nouvelles de Guy
De Maupassant. La parution de ce livre date de 1883 .
le recueil compte dix-sept nouvelles telles que : le conte de
la bécasse-Ce cochon de Morin- La Folle- Pierrot-...Un fils-
Saint-Antoine-L' Aventure de Walter Schaffs.
La première nouvelle, le Conte de la bécasse donne le titre
du recueil éponyme .
A travers toutes ses nouvelles, l' auteur nous raconte à sa
manière tout ce qui se trouve autour de lui et surtout il
peint les tares, les vices ou la malice des gens qu' il observe.
Son observation est fine et les détails ne manquent pas .
L' auteur raconte les histoires de la campagne, cette Normandie natale qu' il évoque avec une tendresse narquoise et la hantise du plaisir vif .
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