Je ne vous cacherai pas que j'ai été un peu déçue par ce recueil s'il est comparé à un certain nombre d'autres qui vous ravissent presque d'un bout à l'autre.
Ici, on sent clairement l'influence pécuniaire, à savoir, que dans le même temps,
Guy de Maupassant offrait
Toine à un autre éditeur et même que les sorties du présent volume et de
Toine ont bien failli se superposer. J'incline à penser que celui-ci est très inférieur à l'autre.
Deux nouvelles m'ont principalement égayé ; l'une, typique des bonnes nouvelles normandes un peu farces, il s'agit de la Bête À Maît' Belhomme ; l'équipée d'un convoi en diligence, dont l'un des voyageurs, un paysan, qui, comme tout bon paysan qui se respecte, est un peu radin sur les bords et se rend au Havre afin de consulter un rebouteux pour un problème d'oreille. Je ne vous en dis pas davantage de peur de vous déflorer la chute.
L'autre excellente nouvelle du recueil est à mon sens la dernière, intitulée Petit Soldat ; une histoire émouvante, deux amitiés simples de deux braves soldats, gâchées par la relation amoureuse de l'un d'eux avec une paysanne pendant le temps de la sortie rituelle des deux amis le dimanche. Tout en délicatesse, en émotion, simple, sobre, mais tellement fort, bref, ce qui fait que
Maupassant est
Maupassant.
On peut signaler également la nouvelle cocasse, Les Tribunaux Rustiques, qui rappelle le Cas de Mme
Luneau parue dans le recueil Les Soeurs Rondoli ainsi que le Baptême, qui traite des ravages de l'alcool en cette bonne terre de Bretagne au XIXème siècle.
La nouvelle titre, carrément plus longue que la moyenne, est une nouvelle mouture de le Petit, nouvelle parue dans
Contes du Jour Et de la Nuit ; bien écrite, mais pas particulièrement marquante de mon point de vue. Un père cocu en vient à s'interroger sur la paternité effective de celui qu'il avait toujours cru être son fils.
Le recueil contient 17 nouvelles au total et se lit sans peine car c'est du
Maupassant, sans flamme car ce n'est pas le meilleur, mais ce n'est là que mon avis, un avis parmi tant d'autres, autant dire, pas grand-chose.