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Critique de Bigmammy


Moins célèbre que Une Vie ou Bel-Ami, Mont-Oriol est le quatrième roman de l'auteur, publié en 1887.
Maupassant brosse ici une peinture grinçante de la société bourgeoise de sa « Belle Epoque », une analyse sans fard de la psychologique des élans du coeur dans une société corsetée et des stratégies de mariage des jeunes gandins.
Tout se déroule dans un environnement champêtre mais bien loin de la Normandie si chère à Maupassant : Enval, près de Châtel-Guyon, la merveilleuse région de la Limagne, l'Auvergne et sa chaîne des puys, les anciens cratères devenus des lacs circulaires, les prairies où paissent les vaches, les vignes … et sur une période de deux étés. Celui de la conquête et celui de l'abandon.
C'est la grande époque des stations thermales où l'on prétend soigner les rhumatismes, les maladies digestives, la stérilité des femmes, les maladies nerveuses … Il y a là une nuée de médecins cupides, des paysans enrichis et calculateurs, des estivants oisifs, des jeunes gens en recherche d'une héritière qui les entretiendra, des artistes de seconde zone qui animent des casinos …
Christiane est mariée depuis deux ans à William Andermatt, un investisseur-né. Elle a cédé à l'influente pression du marquis de Ravenel, son père. Will est juif, certes, mais riche, malin, si gentil, si entreprenant, si habile. Il pourvoit à tout, tout ce qu'il touche se transforme en or … et généreux aussi : il ne cesse de venir en aide au frère impécunieux de Christiane, le jeune Gontran qui a emmené avec lui son ami Paul, exalté, qui vient d'être secoué par un nouvel amour déçu.
Paul est séduisant, plein de fougue, élégant … Christiane s'ennuie. Elle va tomber éperdument amoureuse. Will continue à faire des affaires : on découvre une source sur les terrains de la famille Oriol, il va se débrouiller pour négocier une association et fonder avec ces propriétaires une nouvelle station tout autour, avec établissement de bains, hôtels, chalets, casino ....
Une fresque bourgeoise qui montre l'extraordinaire système de troc des jeunes filles, échangées pour une dot, des espérances, contre un nom ou un titre.
Les élans du coeur masqués, les souffrances étouffées. Dans cet univers totalement codifié, les hommes ne font pas bonne figure, sauf sans doute le mari aimant et généreux de Christiane, qui restera dans l'ignorance … ou le déni.
C'est le personnage le plus sympathique du roman. Une histoire totalement désuète – cependant, je note le grand succès des romans policiers écrits aujourd'hui mais se déroulant à cette époque et si bien illustrés par les toiles de Jean Béraud ou James Tissot.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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