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EAN : 9782715229297
158 pages
Le Mercure de France (27/08/2009)
3.47/5   125 notes
Résumé :
Je ne sais pas quand je me suis dit pour la première fois « mon père est fou », quand j’ai adopté ce mot de folie, ce mot emphatique, vague, inquiétant et légèrement exaltant, qui ne nommait rien, en fait, rien d’autre que mon angoisse, cette terreur infantile, cette panique où je basculais avec lui et que toute ma vie d’adulte s’employait à recouvrir, un appel de lui et tout cela, le jardin, le soir d’été, la mer proche, volait en éclats, me laissant seule avec lui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 125 notes
Gwenaëlle Aubry part dans un voyage identitaire à la recherche de son père, elle dessine un portrait de cet homme aux différents masques. Ce père qui se prenait tantôt pour James Bond ou un clown était atteint de folie, sous forme de crises mélancoliques. Maniaco-dépressif ou bipolaire, cet homme n'est jamais parvenu à se fondre dans la masse, à saisir les codes de bonne conduite de notre société, à défaut d'être quelqu'un, il sera... personne.
A travers les écrits de son père et des images qu'elle porte en elle, la romancière délie les souvenirs pour en dessiner le portrait de son père. Homme brillant, avocat, philosophe, il était doué d'une redoutable culture et intelligence, son grand malheur fut celui de se noyer dans l'absence rongé par la mélancolie tel un funambule sur le fil invisible de la vie.

Ce roman mérite une certaine concentration pour y saisir toute la profondeur dont fait preuve l'auteure. Il est écrit dans un style intellectuellement ardu. Il n'y est nulle question de larmoiement ni de douloureuse plainte, mais d'un plaidoyer à forte résonance philosophique où les métaphores explosent à la vue. Autant d'images fortes que de chapitres poignants pour que personne devienne un être à part entière.
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Gwennaëlle Aubry compose le portrait éclaté d'un homme absent du monde et séparé de lui même: son père, aujourd'hui disparu. Juriste, avocat et universitaire, ce fils unique de bonne famille eut deux filles mais ne parvint pas à faire souche. Il eut une place dans le monde mais ne parvint pas à l'occuper.A partir des différents personnages auxquels il cherche à s'arrimer, tous pseudo moi de cet homme sans ego, angoissé d'avoir à être quelqu'un, sa fille aînée compose un abécédaire qui donne consistance à la souffrance mélancolique de son père, et un sens à sa dérive et à sa déchéance. Un très beau livre sur la souffrance d'un homme désarrimé.
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"Personne" est un livre, magnifique et poignant, sur une femme (l'auteur du livre) qui part à la recherche de l'identité de son père qui vient de mourir, un père avocat et professeur de droit dont la vie a été marquée par la "mélancolie" et des périodes de démence (vraisemblablement ce qu'on appelle aujourd'hui des troubles biplaires) qui l'ont contraint à quitter son travail, à perdre la plupart de ses relations, à s'éloigner de ses deux filles et à vivre sur la fin de sa vie presque comme un clochard. Pour ce faire, l'auteur s'appuie sur ses souvenirs, quelques photos et aussi un texte autobiographique que son père à laissé à sa fille avec l'expression "à romancer" comme simple – et étrange – consigne. Lourd héritage. Gwenaëlle Aubry a choisi de parler de cet homme insaisissable, en perpétuelle fuite, en parcourant l'alphabet avec pour chacune des 26 lettres un mot, commençant par cette lettre et donnant la thématique du récit à suivre. Tout dans ce texte est extrêmement subtil, intelligent, sensible.

En recueillant patiemment les fragments de la vie de son père qu'elle est parvenue à déchiffrer, en cherchant à décrire, avec beaucoup d'humilité, les divers masques (ou "persona") dont il s'affublait, Gwenaëlle Aubry parvient à reconstituer une sorte de portrait (plus cubiste qu’impressionniste) de cet homme, et à donner, à défaut d'une cohérence, une présence à cette "personne" qui, tel le Zelig de Woody Allen, réfutant toute identité stable, passait son temps à emprunter les identités des autres. L'auteur, qui est philosophe de métier, nous laisse ici une leçon de philosophie, et donc de vie, dénuée de tout jargon et au plus près des choses qu'elle et son père ont vécues. C'est aussi une très belle leçon d'écriture, où les non-dits résonnent autant que ce qui est dit, où la forme épouse magnifiquement le sujet.

Delphine de Vigan m'avait fortement impressionné par le livre qu'elle avait écrit sur la maladie maniaco-dépressive de sa mère ("Rien ne s'oppose à la nuit"). Gwenaëlle Aubry, par ce livre plus concentré et de ce fait, peut-être encore plus percutant et perturbant, m'a tout simplement ébloui.
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Personne: l'alphabet d'un enfant qui pleure au fil des mots,l'alphabet d'une femme qui mitraille à l'aveuglette quitte à choquer, un alphabet qui tape fort sur la lettre N,celle d'un Napoléon d'opérette, pour écrire en catimini le nom de François Xavier Aubry, célèbre juriste inconnu d'une fille en manque de père et de repères, un alphabet qui tape tendre sur la lettre G, celle du gisant qui réveille d'affectueux souvenirs.
Personne: un puzzle fait d'éclats de folie entre le A génial d'Antonin Artaud Gwenaëlle Aubry glisse la plume en souffrance qui cherchait son envol sur des "cahiers noircis" et le Z de Zélig "l'homme caméléon" tour à tour conspué,acclamé,psychotique.
Personne: un portrait éclaté, sorte de tableau pointilliste, celui d'un James Bond au nez rouge, éternel enfant mort avant l'heure, mi-flic mi-voyou au profil à la Dustin Hoffman,illuminé en attente de chatiment, chercheur de terre promise au visage bouffi par les médicaments, mouton noir anticonformiste, inventeur d'enfance idéale, habitué des divagations, homme sans qualité déchu par son goût de la déchéance, maître du vide, triste inconnu.
Personne: un étrange jeu de piste, celui de Gwenaëlle Aubry qui décrie ce Personne en gros,en gras,en dur sur la première de couverture pour lui donner le fin mot et cloturer le débat en écrivant sur cette personne, cette figure du père: "peut-être a-t-il trouvé dans le désert blanc de la mort,ce que depuis toujours il cherchait:le droit,enfin,de ne plus être quelqu'un?
Personne et quelqu'un résonnent-ils en écho?
Livre exutoire, fait de copiés-collés originaux qui délivre des non-dits tout en recollant les morceaux d'une enfance brisée?
Emouvant!
Un livre qui rappelle Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan qui raconte sa mère maniaco-dépressive, suite à son suicide, pour la réhabiliter.
Rappel:Gwenaëlle Aubry (agrégée et docteur de philosophie,auteur de plusieurs autres ouvrages) a obtenu le Prix Fémina 2009 pour Personne.

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Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis des années, mais je ne me décidais jamais à le lire. Je pense l'avoir acheté à sa parution. C'est un écrit autobiographique qui parle du père de cette auteure, dont au final je ne sais pas quoi penser.

Sans vouloir poser aucune étiquette de mon propre chef, puisque c'est clairement dit, le père souffrait de psychose maniaco-dépressive, et faisait beaucoup de séjours en hôpital psychiatrique. Sa fille lui rend ici un hommage au travers de personnages divers. le roman est construit autour de petits chapitres allant de A à Z. On est informés sur ce trouble assez étrange où le malade alterne des périodes tout à fait normales et mène une vie comme vous et moi, et d'autres où il fait tout à l'excès, que ce soit en négatif ou en positif, là où il devient dangereux pour lui-même. D'ailleurs, le père s'est suicidé durant une phase de mélancolie.

L'écriture m'a attirée dans le début du livre, où je l'ai trouvée magnifique de sensibilité et de chaleur. Puis, mon intérêt s'est amenuisé au cours des pages, car je n'arrivais plus à situer très bien ce père, dont le profil se perdait un peu derrière les personnages choisis.
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Quand j’ai appris que masque en latin se dit persona, j’ai aussitôt pensé à lui. Un instant j’ai cru comprendre son anxiété des codes, de l’ordre, des hiérarchies. S’il s’escrimait ainsi à jouer les grandes personnes, c’est peut-être que sous son masque, il n’y avait personne : et ce « personne »-là, ce n’était pas l’anonymat salvateur et rusé d’Ulysse mais un vide, une béance. S’il avait tombé le masque, alors on se serait peut-être aperçu que le roi est nu. J’ai vu mon père ainsi, dénudé, détrôné, tombé, mon père devenu rien et rien que rien, mon père vidé de l’abcès d’être quelqu’un.
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Je suis demeurée longtemps assise à son côté, à scruter, sous le regard suspicieux de l’homme en uniforme, chacun des objets qui l’entourait, je voulais garder mémoire de tout, enregistrer chaque détail, le dessin du tapis, les papiers sur son bureau, le paquet de cigarettes entamé, l’ombre et la lumière sur les tableaux, comme si ce décor qui avait accompagné sa vie, été témoin de sa mort, en recelait le double secret, comme si la mémoire des choses était le garant de ma fidélité. De lui, je n’avais plus, pas encore mémoire. C’est seulement quand je me suis penchée pour déposer un baiser sur son front, tiède encore, lisse, et apaisé, que la petite en moi s’est réveillée, que son corps d’enfant a tressailli, et avec lui l’empreinte très ancienne, très profonde, muette et fidèle, de ce corps à ses côtés, de ces bras qui l’avaient portée, bercée, des épaules où elle se blottissait, de la main qui, au coucher, traçait des signes magiques sur son front pour l’accompagner dans le sommeil, pour la protéger de la nuit, ce corps d’enfant en un éclair ressuscité, en un éclair anéanti, arraché, extirpé, avec celui qui lui avait donné vie, la laissant, elle, l’adulte, plus creuse et plus vide qu’une jeune accouchée. Folie de la mort, folie du corps qui demeure, échoué, dans une présence opaque et obstinée, stèle gravée de signes devenus à jamais insensés, folie de cet écartèlement entre présence et absence, et des jours qui ont suivi où je le sentais là, inquiet, pesant, couché dans une chambre froide sur les quais de Seine, retenu sur la rive, entravé dans son désir, ce grand désir qui était le sien depuis si longtemps, de néant, oui, à cela j’aurais préféré l’anéantissement, le vide fulgurant, un naufrage corps et biens, tout plutôt que ce lieu incertain, ce clair-obscur où j’errais avec lui qui n’était pas tout à fait mort tandis que je n’étais plus vraiment vivante, il a fallu de longs jours encore pour que l’on m’autorise, par un matin radieux de printemps, à déposer auprès de ce corps couché sous un drap qu’on m’avait exhortée à ne pas soulever des dessins d’enfant, des voiliers de bois, un bouquet de narcisses, pour tracer à mon tour, sur son front voilé, les signes magiques qui l’accompagneraient dans la nuit, attendre, encore, dans une petite pièce qui ouvrait sur le fleuve, en compagnie de femmes arabes enveloppées d’étoffes multicolores qui pleuraient un fils, une mort jumelle, puis, assise à ses côtés, traverser la ville, la ville bruissante et vive que je regardais défiler derrière les vitres teintées du corbillard comme si j’allais, avec lui, à jamais la quitter, de longs jours encore, des années, pour que les signes se raniment, changent l’absence en mémoire, le naufrage en trésor, voilent ce front opaque, ce corps sans tombe ni repos, sous un linceul de mots, qu’il lui soit léger.
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Tout homme porte une terre promise, une terre où peut-être ses pas ne le conduiront jamais, à laquelle nulle histoire, nulle origine ne l'enracine, dont certains rêves, seulement, parfois, lui apportent la couleur, le parfum (ceux dont on se réveille intègre, vierge, apaisé, avec le sentiment d'avoir eu en partage une vie d'essence plus haute, sans heurts ni secrets, baignée de transparence), une terre à laquelle, si par hasard il la touche un jour sans avoir su avant la reconnaître ni la nommer, il sait qu'il appartient, dont la lumière, le relief sont les siens, où il peut sans entrave se mouvoir, respirer, dont les pierres, les arbres, la langue le charment et le libèrent comme si lui-même, dans un passé immémorial, avait parlé cette langue, été l'un de ces arbres, l'une de ces pierres, et c'est alors comme si la vie d'avant, la vie d'ailleurs, glissait de lui, le laissant nu, natif, lustré, tout ce temps perdu ailleurs, à s'agiter, à grimacer, alors que rien ne compte que d'être ici, à vivre, regarder, respirer, ici où le temps ne passe plus, ou passe sans histoire, ni dates, ni années car c'est le lieu d'un passé sans mémoire mais dont le corps est tissé, c'est si simple finalement, ce lieu il suffirait d'y rester, cette terre de s'y ancrer, pourquoi revenir ?
Cette terre, pour mon père, était au-delà des mers, elle avait le relief de la Kabylie, la lumière du Maroc et de l'Algérie, la blancheur du désert.
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On ne perd pas un père, encore moins un père qui était, ou qui s'était, lui-même perdu. C'est de son vivant, peut-être, qu'on l'avait perdu, qu'on ne savait plus qui il était, où il était. A présent qu'il est mort, on réunit ce qu'il a laissé, miettes et cailloux semés dans les forêts de son angoisse, trésors et épaves, on construit le vide, on sculpte l'absence, on cherche une forme pour ce qui, en nous, demeure de lui, et qui a toujours été la tentation de l'informe, la menace du chaos, on cherche des mots pour ce qui, toujours, a été en nous la part secrète, la part muette, un corps de mots pour celui qui n'a pas de tombe, un château de présence pour protéger son absence. (p. 20)
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À la fin de sa vie, mon père voulait être rien. C’est-à-dire qu’il voulait être seulement, ôter ses masques, dépouiller ses défroques, renoncer aux rôles, aux personnages, que sa vie entière il s’était épuisé à incarner, se défaire des qualités qu’il avait une à une revêtues, cherchant celle qui le définirait, lui donnerait forme et contenu, le changerait enfin en sa propre statue, une silhouette de marbre aux contours nets, aux arêtes tranchées, une personne, un homme fait, un homme de qualité, de ceux qui arpentent les rues dans la grande lumière de midi sans jamais se demander pourquoi ils sont eux-mêmes plutôt que l’ombre qui s’attache à leurs pas, et ainsi il allait, inscrivant de nouveaux titres sur ses cartes de visite, essayant son nez de clown, ses lunettes d’espion, son bandeau de pirate, sa peau de mouton noir, son tablier de franc-maçon, éternel enfant de cinq ans jonglant avec les possibles, prenant, devant son miroir, les poses des vies rêvées, cherchant celle qui, enfin, collerait à sa peau, s’imprimerait sur ses traits, celle dans laquelle sa foule intérieure pourrait se rassembler, dire d’une seule voix c’est moi, mais il avait beau chercher, il ne trouvait pas, car ils étaient trop nombreux, les autres qu’il abritait, trop nombreux à loger sous sa peau, à parler avec sa voix, c’était eux qui à travers lui, tour à tour, disaient je, qualités sans homme, attributs sans moi, atomes pulvérisés autour d’un centre absent.
Un jour est venu, ainsi, où il a voulu se débarrasser d’eux, quitte à aller nu, quitte à n’être rien, un homme sans qualités et même un peu moins, ou beaucoup plus, un homme, seulement, qui malgré tout vivait. Il lui fallait, pour cela, renoncer à avoir, ce qui n’allait pas de soi dans cette famille où une vie se chiffrait en maisons et en meubles, en propriétés et en gains. Dans la petite chambre blanche où nous l’avions installé, il ne lui restait plus qu’un divan et un bureau, quelques photos, quelques tableaux ; et de cette famille largement ramifiée, seuls ses enfants pouvaient encore compter pour siens :
Je ne suis pas encore revenu dans le monde des plaisirs, mais je sais les joies possibles à condition d’aller vers elles. La proximité retrouvée des miens est déjà « la grande joie », et je ne puis espérer avoir celle de jouir de la bibliothèque de Montaigne, de la piscine de Dali à Cadaquès, du petit bureau de campagne de Napoléon, pour écrire seul face à la mer, aux déferlements de la pointe du Raz, aux éclats des vagues à Biarritz. Être à nouveau le père aimé et estimé, trouver l’amour en étant une nouvelle fois saisi par lui. Avoir : il m’en faut peu. Être : je dois pouvoir le redevenir pleinement, mais différemment sans doute. Je ne peux que m’en faire promesse.
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Vidéo de Gwenaëlle Aubry
Célèbre pour ses sculptures imposantes et colorées, Niki de Saint Phalle a tenté de se libérer par l'art d'une enfance meurtrie. L'autrice Gwenaëlle Aubry et l'éditrice Christine Villeneuve sont les invitées du Book Club pour évoquer sa vie.
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