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EAN : 9782843375705
280 pages
Anne Carrière (05/05/2011)
4.03/5   38 notes
Résumé :

Chekeba Hachemi est née en 1974 à Kaboul dans une famille bourgeoise et influente. Elle a onze frères et soeurs. Son père était gouverneur, un homme proche du peuple qui est mort quand elle avait deux ans mais qui a toujours incarné son modèle. A l'âge de onze ans, alors que sa mère décide que leur tour est venu de fuir l'occupation soviétique, Chekeba se trouve séparée d'elle et va traverse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Chékéba Hachémi raconte son enfance , sa fuite de l'Afghanistan sans sa famille à 11 ans, et son combat pour ce pays qu'elle affectionne tant.
Hélas son combat est vain et face à la corruption, elle abandonnera .
Ce témoignage est souvent amère et consternant. Elle se livre sans fard et rapidement on comprend pourquoi elle mène ce combat perdu d'avance .
J'admire cette femme , j'admire son courage, sa ténacité, sa force de caractère et son "insolence".
Elle s'est battu pour son pays natal et peut être fière d'elle .
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L'insolente de Kaboul de Chékéba Hachemi
Une femme regarde par le hublot un paysage ou serpente une rivière. Son regard est triste et sa bouche fermée. C'est la première image que j'ai vu lorsque j'ai trouvé ce livre à la bibliothèque de mon petit village et que j'ai découvert l'histoire de Chékéba Hachemi qui depuis 1996 a réveillé les consciences sur les conditions difficiles de vie des femmes afghanes. Ce livre édité en 2011, prend un autre relief aux regards de l'actualité brûlante de ce pays.
C'est avec une carte géographique que nous découvrons l'Afghanistan entouré par le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, et l'Iran et ses provinces. Puis il nous est donné la chronologie de son histoire contemporaine de 1919 à 2007.
Comme le dit Chékéba Hachemi ce livre retrace son parcours. Il s'agit d'un témoignage. Celle d'une petite fille qui a onze ans, en février 1986 se retrouve en train de marcher dans des tongs ridicules dans la passe de Khaibar , un long défilé de 58 km appartenant au massif de l'Hindou-Kouch séparant l'Afghanistan du Pakistan jusqu'au statut de diplomate. Nous la suivons lors de son périple et sa pugnacité à ne pas montrer aux passeurs qu'elle souffre nous faisant entrer dans l'hospitalité de la famille Afghane accueillante, disponible pour celui qui arrive. Puis c'est la France, Chatenay-Malabry, l'intégration dans une école, son apprentissage de la lecture. En 1992 Chékéba Hachemi obtient son bac avec les meilleures notes en français de toute la promotion du lycée Mounier et intègre une école de commerce privée. Une journée nous est disséquée  du lever à 5h45 jusqu'à l'extinction des feux à 1h du matin. nous la suivrons toute la journée pendant ses cours, puis rejoignant la Sofres qu'elle quitte à 21h30,h pour rejoindre le domicile de sa mère malade et ses frères impatients. A 22 h elle fait le dîner, 22h30 prise du repas en commun, 23 h lancement de la machine à laver, puis toute la paperasse de la maison gestion du compte bancaire commun, minuit étendre du linge, une heure pour lire ses cours voir un roman, elle se passionne pour Maupassant, Sarte, Duras et Colette. 1 heure du matin extinction des feux.
A 25 ans, elle ne travaille plus pour la Sofres, mais pour un papetier international. En Afghanistan l'ennemi n'est plus les Russes, mais les talibans. Notre champion dit-elle est toujours le même il s'appelle Massoud du nom de la vallée ou il a installé sa base arrière. «  C'est pour les femmes réfugiées dans cette vallée que la petite association Afghanistan Libre que j'ai créée en 1996 avec Marie Laure Gauvin et Claire Ladon » récolte des fonds. Lever des fonds c'est bien mais ce n'est pas suffisant pour Chékéba, qui veut revenir en Afghanistan . Ce voyage se fera en 2000, 45 occidentales partent à la rencontre de 100 femmes Afghanes de la communauté de réfugiées. Après bien des péripéties, elle rencontrera Massoud . Puis en mars 2001, deux statues monumentales des boudhas qui surplombent la vallée de Bamyan tombent . L'heure est à la prise de conscience internationale que les talibans sont une menace. «  Les boudhas font partie du patrimoine de l'humanité. Cette notion de patrimoine commun est-elle donc si forte ? Les femmes lapidées dans le stade de Kaboul le sont-elles moins ? Il aurait fallut classer la femme au patrimoine de l'Unesco ! » Massoud viendra en Europe en avril 2001. pas plus d'invitation au 20 h qu'une rencontre avec Jacques Chirac. «  Massoud a choisi la France, mais seul le ministre des Affaires étangères Hubert Védrine aura le courage de lui accorder un rendez-vous. » le 15 septembre Massoud est mort à l'issue d'un attentat kamikaze. Puis, nous suivrons Chékéba à Bruxelles comme diplomate et lors de sa rencontre avec Sediqa Massoud dont les paroles feront l'objet d'un livre ; En 2005 elle sera très près avec le président Karzaï lors du vote du budget quinquennal d'aide à la reconstruction de l'Afghanistan, avec un chapitre éloquent «  sur les organisations internationales et les études de faisabilités d'aides et de toutes les parties perdues par l'amateurisme des intervenants. »
L'on découvrira cette société patriarcale ou la femme doit se battre pour prendre place et avoir des responsabilités qui sont prépositionnées pour les hommes. de ces allers et retours en Afghanistan Chékéba se forge un caractère et ne s'en laisse absolument pas compter quelque soit la qualité du supérieur ou de l'intervenant, troquant ses habits de diplomate pour un poste auprès du vice-président Assad, gouverneur de Kandahar. En avril 2007 alors que des menaces contre elle sont de plus en plus précises elle voit un poste qu'elle convoitée à Genève confiée  «  à un homme qui n'a mis les pieds en Afghanistan qu'une fois pendant 25 ans et c'est ainsi dit-elle que se conclue ma carrière politique et diplomatique. »
«  Où va l'Afghanistan aujourd'hui ? » dit Chékéba, «  au moment ou je finis l'écriture de ce livre mon pays est à feu et à sang, dans un état catastrophique sur tous les tableaux ; Dès le début des interventions il n'y a jamais eu de véritable accord, de la stratégie concertée de la part de la communauté internationale. On a jamais su ce que celle-ci voulait pour mon pays ! Mais le monde entier doit savoir ce que va entraîner le retrait des troupes étrangères. Comment ne pas penser que la situation va empirer ! » Lisez ce livre l'insolente de Kaboul de Chékéba Hachemi, celui d'une femme de terrain, d'action, de générosité et de solidarité envers ses compatriotes ses soeurs Afghanes. Bien à vous.
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Chékéba Hachemi est issue d'une famille de la noblesse afghane. Pourtant, à onze ans, elle suit seule le passeur qui doit lui permettre de fuir son pays en guerre pour retrouver au Pakistan une mère à peu près dépourvue de tout. Exilée en France, cette féministe dans l'âme, prendra le chemin de l'action à l'arrivée des talibans à Kaboul.
Reconnue par le commandant Massoud, elle sera diplomate en Belgique mais finira par baisser les bras devant la corruption.

L'insolente raconte ce parcours pour donner à d'autres femmes l'envie de poursuivre le combat pour l'Afghanistan.
Le livre est émouvant et drôle à la fois. L'émotion ressort à chaque chapitre et malgré l'amour que l'auteure a pour son pays, elle est sans complaisance pour ses travers. L'autodérision et l'autocritique semble essentiel aux Afghans. (Les Belges s'y retrouveront aussi.) Chékéba Hachemi prend le recul nécessaire pour juger ses actes, sa carrière et ce pays qu'elle aime et qui l'attriste à la fois et c'est en cela que ce livre est intéressant.
C'est aussi l'occasion de jeter un regard différent sur le commandant Massoud, celui qu'il était dans ses dernières années, vers 1999, fin stratège combattant les Talibans et ouvert sur l'avenir mais habité des traditions séculaires.
Ce récit sans langue de bois fait le constat d'un échec personnel -puisque l'auteure juge sa carrière diplomatique comme tel- mais donne aussi un espoir aux femmes, leur montrant qu'elles peuvent, si elles le veulent, étudier, se former et agir pour leur pays et leur avenir.
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C'est un magnifique hommage à son pays que nous livre Chékéba Hachemi. En effet, depuis plusieurs années, l'Afghanistan est en reconstruction. Ce pays, qui a subi tant d'épreuves, a été mis sous le feu des projecteurs après l'effroyable attentat du 11 septembre 2001. Mais, après plusieurs années de combats acharnés, ce pays et, par conséquent, le sort des populations qui l'habitent, tombent peu à peu dans l'oubli général. C'est pour que la lutte continue que l'auteur a écrit ce livre, pour ne pas voir son pays et tous ses efforts partir en fumée.

Ce livre est aussi un témoignage de son combat pour l'amélioration des conditions de vie des femmes. Elle-même a dû se battre pour s'imposer, ou du moins, montrer son tempérament acharné. Bien que se retrouvant parfois tirée entre ses deux cultures, celle d'origine, l'afghane, et celle d'adoption, la française, elle s'est toujours battue pour ce qu'elle croyait être le plus juste. Comme son père. Son récit est d'ailleurs un bel hommage à ce dernier qu'elle a peu connu mais qui reste son modèle. Là où il est, il doit être fière de sa petite dernière.
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Insoumise, volontaire, courageuse et brillante, si Chékéba Hachemi est parfois perçue comme insolente c'est toujours pour une cause juste ! Ce récit autobiographique se lit comme un roman. Il retrace les aventures d'une Afghane qui, à 11 ans, est contrainte de quitter son pays sous occupation soviétique, son engagement pour son association Afghanistan Libre à l'âge de 22 ans, sa rencontre avec Massoud 3 ans plus tard, son parcours diplomatique et son engagement politique.
Dans un style simple et efficace, elle nous embarque à chaque page dans son combat pour la reconstruction de son pays d'origine. On vit avec elle l'angoisse, la peur, les bonheurs et les déceptions. Fort et incontournable !
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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critiques presse (1)
LesEchos
06 décembre 2011
Depuis l'élimination de Ben Laden, l'Afghanistan semble retomber dans l'oubli. C'est une erreur, avertit Chékéba Hachemi, dans ce récit captivant écrit d'une plume alerte, non dénuée d'humour.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Et puis, en mars 2001, les Bouddhas sont tombés. Ces deux statues monumentales excavées dans la montagne surplombent la vallée de Bamiyan, au centre de l'Afghanistan, depuis quinze siècle. Leur pilonnage à l'artillerie agit immédiatement comme une sirène d'alarme et sonne l'heure d'une véritable prise de conscience internationale: les talibans sont donc une menace ! Au début, je suis énervée par l'émoi général. Les Japonais sont offensés ? Je le comprends. Mais l'Occident ? Qu'est ce qui se joue ici ? Les bouddhas font partie du patrimoine de l'humanité. Cette notion de ''patrimoine commun" est-elle donc si forte ? Les images de femmes lapidées dans le stade de Kaboul le sont-elles moins ? Il aurait fallu classer la femme au patrimoine de l'Unesco, on aurait gagné du temps.
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Ce livre retrace mon parcours. Si j'en ai entrepris l'écriture, c'est avec l'espoir que ma vie, les combats auxquels j'ai participé, les erreurs que j'ai commises, mes petites victoires et mes échecs ont quelque chose à dire sur l'Afghanistan. Parce qu'il s'agit d'un témoignage, les quelques enseignements que contient cet ouvrage ne peuvent prétendre qu'à être parcellaires et personnels. Mon gage est ma sincérité. Ma limite, c'est moi-même.
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Mon père disait que la France offrait un rêve au monde et que l'on peut partager un rêve comme on embrasse un idéal. Sans doute pensait-il que l'identité des grands pays se définit plus sûrement dans les valeurs évoquées par leur nom que dans l'appartenance à quelques arpents de terre.
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Des parents avides d'offrir une éducation à leurs enfants. Des femmes courageuses qui, chaque jour, affichent leur désaccord avec les talibans et risquent leur vie, uniquement pare qu'elles travaillent. Des journalistes, des institutrices, qui comptent chaque semaine les morts dans leurs rangs.
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Du haut de mes onze ans, cette traversée de la passe de Kaibar m'ouvre les yeux sur le sort de notre pays. A Kaboul, nous subissons l'occupation. Dans ces montagnes, je découvre la guerre. L'horreur d'une famille massacrée, des cadavres jalonnant les sentiers, des maisons en cendres.
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Videos de Chékéba Hachemi (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chékéba Hachemi
L'insolente de Kaboul, de Chékéba Hachemi, lu par l'autrice avec la participation de Mariame Haami.
Chékéba Hachemi lit pour « La Bibliothèque des voix » son surprenant récit de vie, accompagnée de Mariame Haami, sa propre fille, relatant ses premières années d'exil. Réfugiée politique en France avec sa famille depuis son jeune âge, Chékéba n'a eu de cesse de se battre pour améliorer la vie de la population d'Afghanistan sous le joug tyrannique des talibans. Repérée par le commandant Massoud, elle deviendra la première diplomate afghane et fondera l'ONG Afghanistan Libre, qui permettra la construction de plus de 300 écoles pour l'éducation des filles et des femmes afghanes.
« On rit, on pleure, on a le souffle coupé. » ELLE
Un livre audio produit avec le soutien du CNL.
Le texte imprimé a paru en 2011 aux Éditions Anne Carrière.
Directrice artistique : Francesca Isidori.
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